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Université Howard State University of New York at Fredonia (en) City Honors School (en) |
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Distinctions | Liste détaillée Shelley Memorial Award () Maryland Women's Hall of Fame (en) () Black Literary Hall of Fame (d) () National Book Award () Prix Anisfield-Wolf () Langston Hughes Medal (en) () Ruth Lilly Poetry Prize (en) () Coretta Scott King Award |
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Lucille Clifton, née Thelma Lucille Sayles le et morte le ) est une poétesse, écrivaine et enseignante afro-américaine originaire de Buffalo, dans l'État de New York. De 1979 à 1982, elle est la poétesse lauréate du Maryland. C'est la première afro-américaine à recevoir cet honneur. Clifton est finaliste à deux reprises du prix Pulitzer de poésie.
Lucille Clifton naît le à Depew, dans l'état de New York, de Thelma Moore Sayles et Samuel Louis Sayles, de descendants d'esclaves[2]. Ils sont fiers de leurs origines du Dahomey et bien qu'ils aient peu fréquenté l'école, ce sont des lecteurs passionnés. À titre privé, le père de Clifton est conteur et sa mère écrit des poèmes[3]. Clifton grandit à Buffalo, et sort diplômée de la Fosdick-Masten Park High School (en) en 1953[4],[5],[6]. Elle étudie de 1953 à 1955 à l'Université Howard grâce à une bourse, puis continue ses études à l'Université d'État de New York à Fredonia (près de Buffalo)[5].
L'écrivain Ishmael Reed, professeur de philosophie à l'Université de Buffalo et sculpteur qui a pour sujet les visages africains, présente Lucille à Fred James Clifton lors d'un atelier de théâtre communautaire qu'il organise à Buffalo.
Lucille épouse Fred en 1958. Ils ont six enfants : quatre filles (Sidney, Fredrica, Gillian et Alexia) et deux fils (Channing et Graham). Lucille travaille comme agent administratif traitant les réclamations à la Division de l'emploi de l'État de New York, à Buffalo (1958-1960) puis comme assistante littéraire au Bureau de l'éducation de Washington DC (1960-1971)[7],[8].
En 1966, Reed communique des poèmes de Lucille Clifton à Langston Hughes, qui les inclut dans son anthologie The Poetry of the Negro[9]. En 1967, les Clifton s'installent à Baltimore, dans le Maryland[5]. Le premier recueil de poésie de Clifton, Good Times, est publié en 1969 et classé par The New York Times comme l'un des dix meilleurs ouvrages de l'année[10]. De 1971 à 1974, Clifton est poète en résidence au Coppin State College de Baltimore. De 1979 à 1985, elle est poète lauréate de l'État du Maryland[11]. De 1982 à 1983, elle est écrivaine invitée à la faculté de lettres de l'Université Columbia et à l'Université George-Washington. En 1984, son mari meurt d'un cancer.
De 1985 à 1989, Clifton est professeure de littérature et d'écriture créative à l'Université de Californie à Santa Cruz[12]. Elle est professeure émérite en sciences humaines au St. Mary's College du Maryland. De 1995 à 1999, elle est professeure invitée à l'Université Columbia. En 2006, elle est nommée fellow du Dartmouth College. Elle rencontre plusieurs problèmes de santé à la fin de sa vie, dont une goutte douloureuse qui lui cause des difficultés pour marcher. Elle meurt le [9],[13].
Lucille Clifton situe les racines de sa famille dans l'ancien royaume ouest-africain du Dahomey, aujourd'hui connu sous le nom de République du Bénin[3]. Dans son enfance, sa mère lui dit : « Sois fière, tu es de la lignée des femmes du Dahomey ! »[14]. Generations: A Memoir (1976) est une pièce en prose qui célèbre ses origines[2]. Ses œuvres traitent de la vie de famille, du racisme et du genre[2]. Selon les critiques, la poésie de Clifton dit beaucoup avec une grande économie de mots. Ce que résume la poète Elisabeth Alexander en parlant du talent de Clifton pour « écrire des poèmes physiquement petits avec des mondes intérieurs énormes et profonds »[10].
Dans les années 1970 Clifton commence à écrire sa série de livres pour enfants avec Some of the Days of Everett Anderson. Le personnage principal, Everett Anderson, est un jeune garçon noir. Ce personnage récurrent dans plusieurs de ses livres s'exprime en anglais afro-américain et raconte les problèmes sociaux de la vie réelle[10].
En 1980, Clifton publie « homage to my hips » (hommage à mes hanches) dans son recueil de poèmes Two-Headed Woman (Femme à deux têtes). Cet ouvrage remporte le prix Juniper 1980 et il est défini par sa « tension dramatique, son langage simple… hommage à la peau noire, [et] célébration des femmes », qui sont les traits reflétés dans le poème « homage to my hips »[15]. Cette collection poétique marque également le début de l'intérêt de Clifton pour dépeindre le « corps noir transgressif »[16]. « Homage to my hips » est précédé par le poème « homage to my hair » (« hommage à mes cheveux ») qui complète l'exploration de la relation entre les femmes et les hommes Afro-Américains et vise à réinventer les stéréotypes négatifs associés au corps des femmes noires. Ces deux poèmes relient le corps afro-américain à des pouvoirs mythologiques - une technique littéraire courante utilisée dans de nombreuses œuvres littéraires de femmes afro-américaines. Jane Campbell émet l'idée que « l'effet spécifique de la fabrication de mythes sur les relations raciales… constitue un acte radical, invitant le public à renverser la mythologie raciste qui contrecarre les Afro-Américains et les conduit à la défaite, et à la remplacer par une nouvelle mythologie enracinée dans la perspective noire »[17].