M. CHAT (écrit ainsi en capitales et par défaut prononcé « Monsieur Chat »[1]) est une création graphique de l'artiste franco-suisse Thoma Vuille, apparue en 1997 à Orléans dans le Loiret. Il consiste en un chat jaune orangé réalisé à la peinture acrylique. Ce personnage énigmatique arbore toujours un énorme sourire. À partir de 2003, des ailes blanches lui poussent sur le dos. Il est généralement peint sur des murs, à des endroits inaccessibles.
On retrouve l'image de M. Chat dans des pays européens (Angleterre, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Suisse, Italie, Bosnie Herzégovine...) et particulièrement en France : à Paris (plus de 80 murs peints sur l'axe Porte de Clignancourt / Porte d'Orléans), à Orléans où son créateur a fondé en 2003 l'espace d'art contemporain Galerie Wall (aujourd'hui fermé), mais aussi à Rennes, Nantes, Tours, Trouville-sur-Mer, Blois, La Rochelle, l'Île de Ré, Sète, Saint-Étienne, Hénin-Beaumont. On peut le voir aussi ailleurs dans le monde : New York, Hong Kong, Macao, Séoul, Hué, Dakar, etc.
M. Chat est le fil conducteur d'un film de Chris Marker intitulé Chats perchés en 2004, projeté au Centre Pompidou la même année. Un M. Chat gigantesque est peint pour l'occasion sur le parvis du Centre Pompidou. L'évènement est produit par Arte. Pour marquer l'évènement, le journal Libération offre une carte blanche à l'auteur, tout comme il l'avait proposé par le passé à Annette Messager ou à Philippe Starck. Un échange entre Chris Marker et Thoma Vuille conclut un article d'Annick Rivoire sur le film de Chris Marker (cf. section « Sources » ci-après).
Le film fait le tour du monde et donne lieu à de nombreuses traductions, notamment la version anglaise sortie en 2006 sous le titre The case of the grinning cat, qui sera diffusé en mai 2006 dans le quartier de TriBeCa sur l'île de Manhattan à New York ou Marie Prual a écumé de nombreux bars. Désormais la demande de M. CHAT est mondiale. Thoma Vuille est invité aux quatre coins du monde, mais reste relativement anonyme dans son pays jusqu'à ce que, fin , le jeune artiste se laisse arrêter par la Police municipale d'Orléans, en flagrant délit de créativité, boulevard Alexandre-Martin. Son procès fait le tour de la presse régionale et passe inaperçu aux yeux du grand public qui ne connaît toujours pas son identité. La condamnation (amende avec sursis) contribue à la reconnaissance de la valeur de ces peintures. La cote grandissante du jeune artiste génère de nombreuses polémiques lors de la rétrospective qu'organise l'association Collectif CHAT avec le soutien de la Ville d'Orléans, du conseil général du Loiret et de la Région Centre.
Reconnu par les leaders de la scène street art européenne (Frank Shepard Fairey, Banksy, Space Invader…), celui-ci souhaite s'émanciper de l'effet de mode propre à la mouvance graffiti et s'assimiler à des mouvements moins marginalisés tels que le pop art ou le land art.
M. Chat est condamné le à 500 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir peint ses félins sur les parois en travaux d'une gare parisienne[4].
M. Chat comptait parmi les artistes représentés au musée du Graffiti de l'Aérosol à Paris de 2017 à 2018 pour l'exposition Maquis-art Hall of Fame organisé par Maquis-art.
Sur le site du théâtre L'Avant-Scène à Cognac : « Le cadre de mon travail est la ville, ses rues, ses murs, et le regard de ceux qui l’habitent. J’utilise la rue et l’environnement public comme une toile, cherchant à proposer aux passants des fenêtres imaginatives et colorées. Je marque mes parcours, ceux que j’imagine naturels et poétiques dans l’espace urbain. Je cherche à créer des supports à la narration de la ville pour ses habitants, participant à la naissance et à l’échange d’une culture de proximité ».