Blois (/blwa/ Écouter) est une commune française, chef-lieu du département de Loir-et-Cher en région Centre-Val de Loire.
C’est la commune la plus peuplée du département : en 2021, elle compte 46 813 habitants. La communauté d’agglomération de Blois compte environ 104 604 habitants et l’aire urbaine de Blois compte quant à elle 125 994 habitants ce qui en fait la 66e de France. C’est la quatrième commune de la région Centre derrière Tours, la capitale régionale Orléans et Bourges, et devant Châteauroux et Chartres.
Historiquement, la ville fut la capitale du comté de Blois, créé en 832, maintenu par la maison éponyme jusqu’à son intégration au domaine royal en 1397. À la Renaissance, le roi Louis XII y établit sa cour et en fait sa résidence royale. La ville a conservé un patrimoine culturel important, avec notamment son château, la cathédrale Saint-Louis, l’église Saint-Nicolas et le pont Jacques-Gabriel.
Blois est aussi le centre de la région naturelle du Blésois, nom également donné aux habitants de la ville[Note 1].
Les communes limitrophes sont Fossé, Chailles, La Chaussée-Saint-Victor, Saint-Gervais-la-Forêt, Saint-Sulpice-de-Pommeray, Villebarou, Vineuil, Valencisse, Valloire-sur-Cisse, Chambon-sur-Cisse, Chouzy-sur-Cisse et Valencisse (d).
La ville est située sur la Loire, à mi-chemin entre Tours et Orléans. S’étendant sur les deux rives du dernier fleuve sauvage d’Europe, elle délimite et unit la petite Beauce (rive droite/nord) et la Sologne (rive gauche/sud). La ville de Blois est le cœur de la communauté d’agglomération d’Agglopolys qui comprend 43 communes.
Voici les villes notables les plus proches :
Le Mans (97 km[2]) | Chartres (96 km[3]) | Paris (160 km[4]) Orléans (55 km[5]) |
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Angers (143 km[6]) | N | Chambord (14 km[7]) | ||
O Blois E | ||||
S | ||||
Tours (53 km[8]) | Châteauroux (90 km[9]) Limoges (195 km[10]) |
Bourges (98 km[11]) |
La ville de Blois est centrée sur la confluence du fleuve Loire avec l’Arrou, modeste ruisseau, aujourd’hui presque complètement voûté ou busé. Cette confluence délimite un promontoire sur lequel est situé le château[12].
La ville basse est posée sur les alluvions récentes du lit majeur entre fleuve et coteau (altitude moyenne : 70 m). La ville haute est ancrée dans les coteaux calcaires de la Loire et de l’Arrou ou posée sur le plateau de la Petite Beauce (100 à 110 m) constitué par la même roche. La forêt est située sur une très mince épaisseur de limon des plateaux qui recouvre l’argile à silex, couche imperméable[12].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[13]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 h/an) et un été peu pluvieux[14].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 645 mm, avec 10,5 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[13]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Cheverny à 14 km à vol d'oiseau[15], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 675,8 mm[16],[17]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[18].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 2,5 | 2,3 | 4,3 | 6 | 9,4 | 12,6 | 14,4 | 14,3 | 11,4 | 9 | 5,3 | 2,9 | 7,9 |
Température moyenne (°C) | 5,1 | 5,6 | 8,6 | 11 | 14,5 | 18 | 20,2 | 20,2 | 16,8 | 13 | 8,3 | 5,5 | 12,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 7,7 | 9 | 12,9 | 16 | 19,6 | 23,4 | 25,9 | 26 | 22,1 | 17 | 11,4 | 8,1 | 16,6 |
Record de froid (°C) date du record |
−17,4 17.01.1987 |
−14,2 04.02.1963 |
−10,3 01.03.05 |
−3,4 21.04.1991 |
−0,6 08.05.1974 |
2,6 05.06.1969 |
4,3 05.07.1965 |
4,8 30.08.1986 |
0,9 11.09.1972 |
−2,3 29.10.1997 |
−7,1 24.11.1998 |
−18,5 29.12.1964 |
−18,5 1964 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,9 15.01.1975 |
22,1 27.02.19 |
25,3 31.03.21 |
29,2 30.04.05 |
31,8 27.05.05 |
39,1 18.06.22 |
40,8 25.07.19 |
39,8 10.08.03 |
35,5 09.09.23 |
31,1 02.10.23 |
22,3 07.11.15 |
18,5 07.12.00 |
40,8 2019 |
Précipitations (mm) | 63 | 52,4 | 48,7 | 53 | 57,7 | 53,2 | 46,6 | 44 | 51,8 | 66 | 69,3 | 72,1 | 677,8 |
Il existe un diffuseur de l’autoroute A10 (Paris-Bordeaux) (également E60 et E5 à Blois), passant au nord de la ville et situé sur la commune de Saint-Denis-sur-Loire, constituant la sortie no 17. Un deuxième est envisagé plus à l'ouest pour décharger le premier[19]. La ville est traversée sur un axe sud-ouest - nord-est par l’ex-RN 152 (Fontainebleau-Saumur), aujourd’hui déclassée en RD 2152 à l’est de la ville et en RD 952 à l’ouest. D’autres grandes routes départementales traversent la ville : la RD 956 (Blois-Châteauroux, ex-RN 156) qui est en 2 x 2 voies et contourne la ville, l’ex-RN 751 (Nantes-Gien), déclassée en RD 951 à l’est de la ville et en RD 751 à l’ouest ainsi que la RD 924 (Châteaudun-Blois) ex-RN 824.
La ville de Blois compte un réseau de transports en commun public régi par la communauté d’agglomération de Blois (Agglopolys), appelé Azalys. L’exploitation du réseau a été déléguée à Kéolis Blois, filiale de Kéolis (groupe SNCF). Le réseau compte neuf lignes de bus principales[20] et 45 lignes secondaires et scolaires[21]. À cela s’ajoute les Navettes Centre-Ville, deux boucles parcourant le centre-ville avec une fréquence de 20 minutes du lundi au samedi. Ces navettes sont gratuites et accessible aux personnes à mobilité réduite[22]. La connexion avec la Gare de Blois-Chambord est assurée par toutes les lignes principales (navettes comprises) à l’arrêt Gare Routière, permettant également au réseau Azalys d’être connecté aux lignes des cars départementaux Rémi et constituant un pôle d'échange multimodale.
La gare de Blois-Chambord est située sur la ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean. Elle est desservie par des trains TER Centre-Val de Loire circulant entre Paris-Austerlitz ou Orléans et Tours, des trains Interloire entre Orléans et Le Croisic, ou encore plus récemment des Intercités Ouigo de la ligne Paris-Nantes[23].
L’EuroVelo 6 ou EV6, également connue sous le nom d’« Eurovéloroute des Fleuves », est une véloroute de type EuroVelo qui traverse Blois en reliant Saint-Nazaire à Constanța[24]. C’est la plus célèbre véloroute européenne, longue de 3 653 km, elle traverse l’Europe d’ouest en est, de l’océan Atlantique à la mer Noire en passant par dix pays. Elle suit l’itinéraire de trois des plus grands fleuves européens : la Loire, le Rhin et le Danube.
Le réseau Azalys propose un service de location de vélos à assistance électrique aux habitants d’Agglopolys[25]. Il s’agit d’un système de location longue durée proposé pour favoriser la pratique du vélo dans l’agglomération de Blois. Les abonnements sont souscrits pour une durée d’un mois minimum, trois mois ou d’un an renouvelables et les abonnés Azalys disposent de réductions[26].
Depuis l'été 2022, la municipalité a mis en place un réseau de trottinettes électriques en libre service géré par la société Bird[27].
Blois est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l’Insee[Note 2],[28],[29],[30]. Elle appartient à l’unité urbaine de Blois, une agglomération intra-départementale regroupant 7 communes[31] et 67 183 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[32],[33].
Par ailleurs, la commune fait partie de l’aire d’attraction de Blois, dont elle est la commune-centre[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 78 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[34],[35].
Le centre historique de Blois s'est construit au nord de la Loire, dans le vallon de l'Arrou, une petite rivière partant du lac de la Pinçonnière et se jetant dans la Loire au niveau de l'actuel pont Jacques-Gabriel. Blois est ainsi née de deux bourgs de part et d'autre de ce ruisseau, avec Puits-Châtel à l'est et Bourg-Moyen à l'ouest.
Le quartier du Puits-Châtel, sur la rive gauche de l'Arrou, a très largement échappé aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, et a, par conséquent, conservé de nombreux bâtiments intacts depuis la Renaissance.
Le promontoire du château et le quartier de Bourg-Moyen en contrebas se trouvent sur la rive droite de l'Arrou. Encore une fois très peu d'habitations du promontoire ont échappé aux bombardements, mais celles détruites n'ont cependant pas été reconstruites, par conséquent, une place arborée s'étend du château à la Maison de la magie.
Autour de ces deux principaux bourgs, d'autres faubourgs se sont développés au point d'être intégré dans l'enceinte des remparts de Blois au Moyen Âge, dont le faubourg Saint-Jean, le Haut-Bourg, le Bourg-Neuf, le faubourg du Foix et le quartier des Arts.
Toutefois, les habitations proches de l'extrémité nord du pont Jacques-Gabriel datent majoritairement d'après la Seconde Guerre mondiale, des bombardements alliés visant le pont les ayant détruites pendant la guerre.
Blois-Vienne désigne communément la partie de la ville au sud de la Loire, en incluant les quartiers Saint-Saturnin, de la Creusille, des Métairies (collège et cimetière), de la Vaquerie, de Bas-Rivière et de Béjun. Y vivent près de 10 000 habitants.
Blois-Est inclut des quartiers relativement jeunes par rapport au reste de la ville, avec les quartiers Maunoury, des Cornillettes (avec la basilique), de l'hôpital et des Provinces.
Presqu'exclave à l'extrême ouest de la ville, le hameau des Grouëts est historiquement le château de la vicomté de Blois. Les bords de Loire constituent l'unique liaison avec le centre-ville.
Faubourg annexe au centre-ville, ses usages changeants ont sculpté son urbanisme. Du temps des Rois, de longues allées traversaient cette prairie qui reliait le château à la forêt de Blois. Après la révolution industrielle et l'arrivée du chemin de fer en 1846, un quartier s'articule autour de nouveaux axes, menant notamment au percement de l'avenue Gambetta. Bientôt, la chocolaterie Poulain profite d'un espace encore peu utilisé pour modeler le quartier à son image, nommé alors La Villette. Depuis le depart de l'usine dans les années 1980, les blésois ont repris la gare comme référence de nom de quartier.
Blois-ouest se délimite naturellement entre la voie de chemins de fer au sud, le parc de l'Arrou au nord et la forêt de Blois à l'ouest. Cela inclut de fait les quartiers de la Quinière, Saint-Georges, Cabochon, Foch et Albert 1er.
Les quartiers nord sont principalement constitués de grands ensembles « ZUP ». Y sont inclus les quartiers de la Croix-Chevalier, Kennedy, Coty, Marcel-Doret, Mirabeau, Sarrazines, de Villiersfins, de la Pinçonnière, Dumont d’Urville, Montgolfiers, et du parc de l'Arrou, dont certains sont inclus au sein d'un vaste secteur prioritaire qui compte près de 11 000 habitants en 2018, avec 55 % des ménages vivant sous le seuil de pauvreté[36].
Blois est aujourd'hui muni de trois ponts, tous sur la Loire :
434 odonymes recensés à Blois au | |||||||||||||||
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Allée | Avenue | Bld | Chemin | Clos | Impasse | Montée | Passage | Place | Promenade | Route | Rue | Ruelle | Sentier | Autres | Total |
42 | 23 | 10 | 54 | 1 [N 1] | 28 [N 2] | 1 [N 3] | 2 [N 4] | 40 | 3 [N 5] | 3 [N 6] | 151 [N 7] | 14 | 7 | 55 [N 8] | 434 |
Notes « N » |
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Sources : rue-ville.info & perche-gouet.net & OpenStreetMap |
La première forme attestée remonte au VIe siècle et est indirecte. En effet, Grégoire de Tours est le premier à mentionner la ville[37] en faisant référence aux « habitants de Blois » avec le terme blesenses[38] (le suffixe latin -ensis indiquant la provenance) ou encore Blesensibus[39] vers 584. La forme Blesis est mentionnée par l'histoirien anonyme de Ravenne à partir du VIIe siècle[40]. Des monnaies mérovingiennes indiquent quant à elles Bleso castro[41],[40], pour désigner un castrum, une ville fortifiée de moyenne importance[42]. La locution évolue au milieu du Moyen Âge en Blesum castrum ou Castrum blesense[42].
La forme originelle du gallo-roman doit être *BLESU, car on aboutit en ancien français à Bleis, Blais puis Blois par évolution phonétique régulière[42]. Il s’agit d’une formation toponymique préceltique[40] ou celtique (gaulois) que l’on croit reconnaître dans les noms de rivière Blaise (en Eure-et-Loir et en Marne, de Blediā) et Blies (en Moselle, Blesa, 796)[40],[43]. Xavier Delamarre, reprenant la thèse de François Falc’hun, considère que le radical Bles- représente l’évolution phonétique du mot gaulois signifiant « loup », à savoir *bledios qu’il compare à son équivalent en vieux breton bleid (breton bleiz), vieux cornique bleit et en gallois blaidd[44].
Blois (et par extension, le pays blésois) serait donc un « pays de loups », comme l'historien local Louis de La Saussaye l'avait présenté au milieu du XIXe siècle[45].
Depuis le début des années 2010, des fouilles archéologiques conduites par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) ont montré que Blois-Vienne était occupée par des chasseurs-cueilleurs dès 6 000 ans avant notre ère (il y a donc 8 000 ans[46]). Des nasses ont d'ailleurs été retrouvées, signifiant que ces communautés pouvaient, en plus de l'agriculture et de l'élevage, pêcher.
D'autres fouilles ont montré la présence de Gaulois, de la tribu carnute, dès le IVe siècle avant notre ère, également en Vienne[47]. D'autres villages semblaient alors déjà exister avant même l'arrivée des Romains, comme Camboritu (en gaulois : « gué du méandre »[48]).
Comme le reste de la Gallia, le pagus blesensi est conquis par les Romains au Ier siècle avant notre ère, et est dès lors administrativement rattaché à l’oppidum d’Autricum[49] (actuelle Chartres), au sein de la province de la Gallia Lugdunensis IV[50]. L'invasion des Romains vers -52 avant J.-C. signifie le début de l'administration et des enregistrements écrits, bien que rares, en opposition avec la tradition orale des Gaulois.
À cette époque, le pagus se résume aux alentours de Blesum, alors cerné par de nombreux obstacles naturels : la forêt des Blémars à l'ouest, la Sylva longa à l'est, et la Secalaunia au sud, sans oublier le Liger qui le traverse. Blesum était ainsi une petite bourgade en développement autour d’une forteresse qu’ont bâtie les Romains, le Castrum Blesense[51], au sommet de l'éperon de l'actuel château. La ville, reliée au pays carnute par la plaine de la Belsa par la Via Iulius Caesaris (entre Autricum et Blesum), se situe alors au carrefour de la Via Turonensis (reliant Lutèce à Burdigala et Asseconia le long du Liger), de la Via Festi (entre Blesum et Avaricum), et de la voie Blois-Luynes à travers la Secalaunia (entre Blesum et Malliagense). Ironiquement, une communauté n'adhérant pas à l'Empire se constitue au niveau de Blesum, sur la rive gauche du Liger, à Vienna[52].
À Blesum, deux temples romains auraient siégé dans la ville : un dédié à Jupiter à l'emplacement de l'abbaye de Bourg-Moyen, et un second dédié à Mercure près de l'actuel lycée Augustin-Thierry[53].
En l’an 410, le chef breton Ivomadus aurait conquis les pagi de Blois et de Chartres[50] en battant le consul en place, un certain Odo, probablement d’origine germanique. Il aurait ensuite instauré un état indépendant, le Royaume de Blois[54], au sein même de l’Empire, sous un Flavius Honorius déjà affaibli par les raids barbares à répétitions. Cette entité mal connue des historiens sembla rester indépendante près d’un siècle, en résistant à l’invasion du royaume wisigoth de Toulouse, mais fut finalement conquise par le roi franc Clovis, entre 481 et 491[55], ou en 497[56].
Un premier comté franc est ainsi créé, mais très peu de traces sont parvenues aux historiens contemporains.
Les traces les plus notables remontent néanmoins au IXe siècle avec la création en 832 du titre de comte de Blois par le roi Louis Ier, dit le Pieux et fils de Charlemagne, en faveur de Guillaume d'Orléans, le Connétable[57]. Faute de descendance, le comté passa aux mains des plus importants personnages de l'époque, dont Robert le Fort, les rois Robert Ier et Eudes, jusqu'à Hugues le Grand[52].
La villes a été saccagée par des raids vikings successivement en 854, en 856 (ou 857) ainsi qu'en 868 par les hommes d'Hasting[42].
Le comté de Blois ne se distingue qu'au siècle suivant, lorsque Thibaud le Tricheur devient comte indépendant[58] sous la suzeraineté de Hugues le Grand. Le nouveau commandement comtal incluant Blois, Chartres et Châteaudun.
Ses descendants, les « Thibaldiens », restèrent les seigneurs de la ville jusqu’à l’incorporation du comté de Blois au sein du domaine royal en 1397. La maison de Blois est entre-temps parvenue à hisser certains de ces membres ou de ces descendants dans les plus hautes strates de la noblesse européenne, en accédant notamment aux trônes de France, d’Angleterre, d’Espagne et de Portugal<[59]. Ainsi, Blois est au Moyen Âge le siège d’un puissant comté dont la dynastie possède également la Champagne avant de monter sur le trône de Navarre[60],[61].
En 1171, Blois est une des premières villes d’Europe à accuser ses juifs de crimes rituels à la suite de la disparition inexpliquée d’un enfant chrétien. Trente à trente-cinq juifs (sur une communauté d’environ 130 personnes) sont brûlés vifs le (le 20 sivan 4931 du calendrier hébraïque) près des fourches patibulaires[62], par le comte Thibaut V de Blois. Cette accusation en entraîne d’autres à Pontoise, Joinville et Loches. Le martyre de Blois fait une impression considérable sur les contemporains. Outre deux récits en prose des évènements, des Seli’hot sont composées. Apprenant les tragiques évènements de Blois, Rabbenou Tam déclare le 20 sivan, jour de jeûne pour les juifs de France, de Grande-Bretagne et d’Allemagne[63].
À cette époque, le domaine religieux est important. Au XIIe siècle, cinq paroisses se distinguent :
De ces églises romanes, seuls subsistent quelques vestiges de Saint-Solenne (actuelle cathédrale Saint-Louis).
Parallèlement c’est l’essor des monastères, le monastère de Saint-Laumer dont l’église est citée plus haut et l’abbaye de Bourg-Moyen dont il ne reste rien (si ce n'est l'odonyme rue du Bourg Moyen). Ces deux fondations monastiques abritent des reliques et attirent ainsi des pèlerins[67].
La famille de Châtillon, qui prend la suite pendant plus d’un siècle, poursuit les chantiers religieux. En particulier, sous Jean Ier de Blois-Châtillon qui fait édifier vers 1238, au pied du château, l’église Saint-Martin-aux-Choux qui est détruite sous la Révolution[68]. Jean Ier encourage aussi la venue des ordres mendiants. Il fonde en 1233 le couvent des Cordeliers qui était situé dans l’actuelle rue des Cordeliers[69] et en 1273 le couvent des Jacobins[70] où se trouve aujourd’hui le musée d’histoire naturelle[71].
C'est également à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle que la ville s'entoure de murailles. Le rempart de Blois fut irrégulier et effectif durant trois siècles, jusqu'à la fin du XVIe siècle. N'en subsistent aujourd'hui que quelques tours (comme celles du Foix, des Cordeliers, notamment) et des odonymes (avec les rues Porte Côté, Porte Bastille, Porte Chartraine)[72].
La rivalité entre les comtes de Blois et d'Anjou, apparue à la fin du Xe siècle, sera déterminante lors de la guerre de Cent Ans. Entre 1356 et 1380, la ville est cernée par les Anglais et plus particulièrement le Prince Noir, fils du roi Édouard III qui descend des comtes d'Anjou, avec Bury et Fougères-sur-Bièvre occupées[73].
Néanmoins, en 1391, le comté de Blois est vendu par la famille de Châtillon, héritière directe de Thibaud Ier mais désormais criblée de dettes et sans descendance, en faveur de la famille royale, en l'occurrence le duc Louis Ier d’Orléans, fils cadet du roi Charles V le Sage (et cousin germain de Guy II de Blois-Châtillon). Blois arrive ainsi dans le domaine royal[74], et les ducs d'Orléans s'installent au château.
Fils du duc Louis Ier, Charles d'Orléans est néanmoins fait prisonnier en 1415 à la suite de la bataille d'Azincourt, et ne sera libéré qu'en 1444[37]. Son intérim est assuré par son frère batard, Jean de Dunois, alors seigneur de Romorantin et de Millançay, qui protégea Blois alors que la ville était encerclée de nouveau par des Anglais. Il devient compagnon d'armes de Jeanne d’Arc, qui séjourne elle-même à Blois pour se ravitailler fin avril 1429[Note 4],[75]. Entre le 25 et , la Pucelle fit bénir son étendard au sein de la collégiale Saint-Sauveur[76]. Une fois l'armée de 500 hommes arrivée telle que l'avait promis Charles VII, le 27 avril[75], Jeanne traversa le pont Saint-Louis avant d'aller libérer Orléans, alors occupée par les Anglais, depuis la rive gauche de la Loire[B 1].
À son retour, le duc Charles s'est efforcé à réunir à Blois de nombreux artistes, rejetés dans leur ensemble de la cour de Louis XI.
En 1498, le roi Charles VIII meurt à Amboise. Le duc Louis II d’Orléans, petit-fils de Louis Ier, alors établi à Blois, se rend à Amboise et y est couronné roi sous le nom de Louis XII. Le roi blésois décide d’installer sa cour dans sa ville natale. Durant son règne, la ville se transforme durablement. L’aménagement du château intervient en pleine Renaissance, et des dizaines d’hôtels particuliers sont construits pour les Grands de la cour. L’un des plus ambitieux est peut-être l’hôtel d’Alluye (rue Saint-Honoré), reproduisant fidèlement un palais italien, édifié pour Florimond Robertet, ministre très important de Charles VIII, Louis XII puis François Ier[77].
En 1526, François Ier manifeste le désir de regagner Paris. En 1539, le déménagement des meubles et tapisseries du château de Blois confirme cette décision. Mais, au moment des guerres de religion, Catherine de Médicis et ses fils s’y réfugient pour tenter de restaurer le pouvoir royal affaibli[78].
Le , comme Beaugency, la ville de Blois, conquise par les protestants quelque temps auparavant, est prise et pillée, mais par les catholiques du maréchal de Saint-André, et, tout comme à Beaugency, les femmes sont violées[79].
Le , les protestants du capitaine Boucard pillent et incendient la ville, violant et tuant les catholiques. Des cordeliers sont jetés dans le puits de leur couvent. Les églises sont ruinées[80].
Les États généraux de 1588-1589 se réunissent à Blois, où le roi Henri III s’est réfugié à la suite de la journée des Barricades (1588). Le , Henri III fait assassiner le duc de Guise en son château de Blois. Et le lendemain, son frère, le cardinal de Guise subit le même sort[81].
Après le départ des rois vers Paris, Blois perd son caractère de résidence royale, avec le faste et l’activité économique qui accompagnait la Cour. Henri IV transfère à Fontainebleau la riche bibliothèque blésoise.
Après avoir servi de résidence royale, Blois sert de lieu d’exil pour les membres indésirables de la famille royale. En 1617, Louis XIII décide d’exercer le pouvoir royal et il exile sa mère, Marie de Médicis, à Blois[82]. Dans le domaine religieux, la Contre-Réforme installe à Blois l’ordre des Jésuites en 1622 qui font bâtir une chapelle Saint-Louis devenue aujourd’hui l’église Saint-Vincent de Paul de Blois[83].
Puis, en 1634, Louis XIII exile à Blois son frère Gaston d’Orléans qui s’attache à la ville. Il fonde en 1657 l’Hôpital général ou "hospice de Vienne" qui au cours du XIXe siècle prend sa forme actuelle, la maison de retraite Gaston d’Orléans[84]. Il finance aussi en partie la reconstruction de l’Hôtel-Dieu et reste à Blois jusqu’à sa mort[85].
Entre-temps, Blois devient célèbre par les nombreux artisans, notamment des horlogers et des orfèvres, qui y exercent leur activité. Alexandre Péan[86], affirmant que : « Blois, sous les Valois, était un centre actif d’industrie tel, et plus encore peut-être, que sont aujourd’hui Genève et Besançon », cite Georges Touchard-Lafosse :
« L’horlogerie […] y entretenait une grande source de richesses : nous ne savons quel était, du temps de Gaston d’Orléans (1608-1660), le nombre des horlogers fabricants établis dans cette ville [47 en 1639, selon la note de bas de page] -- mais en 1670 on y en comptait encore 38 ayant le titre de maître, ce qui donne lieu de supposer que les ouvriers attachés à leurs fabriques étaient nombreux... Dans un temps où la présence des grands contribuait si puissamment à donner l’essor à la vie sociale, on la voyait dépérir aux lieux où ces personnages éminents par la naissance l’avaient fécondée, dès qu’ils ’en éloignaient. Blois, sous le duc d’Orléans, avait recouvré, en grande partie, les prospérités dues jadis à la cour de Louis XII ; mais quand Gaston eut cessé de vivre, la presque totalité des nobles, des savants, des artistes qui environnaient ce prince, quittèrent la ville pour se rapprocher de Saint-Germain. [...] L’industrie blésoise et le commerce qu’elle alimentait déclinèrent de nouveau... Enfin parut la révocation de l’édit de Nantes, qui leur porta le dernier coup...
En 1686, c’est-à-dire dans l’année qui suivit, il n’y avait plus à Blois que 17 maîtres en horlogerie. Au moment où nous écrivons, on compte, sur cet ancien foyer d’une importante fabrication, 7 à 8 marchands de montres et de pendules, et dont pas un seul ne fabrique le moindre objet. »
Péan cite aussi l'Histoire de Blois (1846), d’Alexandre Dupré (1815-1896) et Louis-Catherine Bergevin plus loin[87] :
« Les séjours fréquents de la Cour à Blois donnèrent au commerce de cette ville un éclat passager. Cette influence se fit particulièrement sentir sur les arts de luxe. L’horlogerie fut cultivée avec succès dans la ville et aux environs ; les beaux courages des Cuper, des Lemeindre, des Chaisnon, des Mâcé, des Robert, jouissaient d’une réputation européenne. -- Aux XVIe et XVIIe siècles, les pièces d’horlogerie et d’émaillerie faisaient partie des présents de ville destinés aux princes et aux seigneurs qui venaient à Blois. Ainsi, en 1645, les échevins furent autorisés à faire confectionner, par le sieur Morlière, une monstre à boiste avec des émailles à personnages et figures, pour donner à Madame la Duchesse d’Orléans, épouse de Gaston. Le choix de ces objets prouve que leur fabrication constituait alors une branche florissante d’industrie, et qu’ils figuraient avec honneur parmi les produits de la localité.
[...] À l’époque de la révocation de l’Édit de Nantes (1685), plusieurs familles protestantes quittèrent la ville de Blois et sortirent du royaume pour exercer librement leur religion. D’autres restèrent en abjurant : tels furent les Baschet, les Baignoux, les Cuper, dont les descendants habitent encore la cité où leurs père professaient le calvinisme. [...] »
Péan cite enfin l’Abrégé de l’Histoire de Blois de Louis de La Saussaye : « L’horlogerie, au point où elle était arrivée à Blois au XVIIe siècle, peut être considérée comme du domaine de l’art, et que la famille Cuper y tint un rang honorable pendant plus de trois siècles. »
Une liste d’horlogers (et orfèvres)[88] mentionne un certain nombre de familles blésoises souvent liées par mariages, certains membres passant d’une profession à l’autre (voir plus bas : Personnalités liées à la commune, Artisans). Autour de leurs ateliers devaient également se regrouper d’autres métiers : peintres miniaturistes pour orner les boîtiers de montres, émailleurs, etc. Par ailleurs, il existe toujours une rue des Orfèvres dans le centre de Blois.
Après la mort de Gaston d’Orléans en 1660, le château de Blois, dépouillé par Louis XIV, est quant à lui laissé à l’abandon, au point que Louis XVI envisage de le détruire en 1788. Il est sauvé par l'installation dans ses murs du régiment Royal-Comtois[89].
C'est sous le règne de Louis XIV que Blois devient un évêché. David Nicolas de Bertier, premier évêque de Blois, choisit comme future cathédrale l'église Sainte-Solenne détruite par une tempête et qui vient d'être reconstruite[65] grâce à l'intervention de Marie Charron, originaire de Blois et femme de Jean-Baptiste Colbert[90]. À proximité de la cathédrale achevée en 1700, le nouvel évêque installe un palais épiscopal, dont l'architecte est Jacques Gabriel, sur un coteau qui surplombe la Loire. L’aménagement des jardins en terrasse commence après 1703 et dure près de cinquante ans. Les jardins sont ouverts au public en 1791 sous l'égide de l'Abbé Henri Grégoire, évêque constitutionnel de Blois[89].
Dans la nuit du au , le pont médiéval cède sous la pression d'une débâcle du fleuve. La construction d'un nouvel édifice est commandée dès l'été suivant par le duc Philippe d'Orléans à son frère Louis XIV. L'ouvrage fut réalisé par l'architecte de la cour, Jacques Gabriel. Le pont qui porte depuis son nom fut inauguré en 1724.
En dépit d'une importante crue de la Loire à l'aube de la Révolution, en janvier 1789, qui a notamment contribué à une perte des récoltes cette année-là, Blois a relativement peu contribué aux événements menant à la prise de la Bastille en juillet 1789. L'abbé Grégoire, représentant blésois du clergé lors du serment du Jeu de Paume, contribua quant à lui à la première abolition de l'esclavage dans les colonies françaises et sur le territoire métropolitain, mais Napoléon Bonaparte finira plus tard par l'abroger.
En 1790, la province de l'Orléanais est démantelée et le département de Loir-et-Cher est créé, avec Blois comme chef-lieu.
En 1792 et 1793, les Révolutionnaires votent la destruction des emblèmes royaux au château et sur les autres monuments, comme l'ancien hôtel de ville, ainsi que de cinq églises (à savoir l'église Saint-Martin-aux-Choux, la collégiale Saint-Sauveur, l'ancienne église Saint-Nicolas, l'église Saint-Lubin et la paroisse Saint-Honoré).
L'historien Louis de La Saussaye rapporte que les platanes de l'actuel mail Pierre Sudreau ont été plantés à cette période, en 1797, en remplacement d'ormeaux abattus en 1793[91].
En 1814, l'impératrice, Marie-Louise d’Autriche, se réfugie à Blois au moment de sa deuxième régence.
Le XIXe siècle est le temps de la modernité pour la ville de Blois. Tout d’abord, le chemin de fer arrive en 1846 sur le plateau avec l’ouverture de la ligne Paris-Orléans-Tours dont la gare de Blois est un des arrêts[92].
C’est aussi le temps de l’urbanisme grâce aux travaux qui sont effectués entre 1850 et 1870 sous les mandats successifs du maire, Eugène Riffault, un ami du baron Haussmann de Paris. Il fait relier, par un boulevard portant son nom, la ville haute moderne avec la préfecture, le palais de justice, la halle aux grains et la ville basse, médiévale. Il fait aussi relier le quartier haut de la gare et de l’usine Poulain, et le quartier bas des quais de la Loire par le boulevard de l’Est aujourd’hui le boulevard Daniel Dupuis[93].
Il ouvre aussi une grande rue dans l’axe du pont Jacques-Gabriel, prolongée par un escalier monumental, anciennement rue du Prince Impérial[94] aujourd’hui la rue Denis-Papin qui relie également avec son escalier la ville du haut et celle du bas[93]. Des travaux de restauration sont entrepris sur le château. Le renforcement et la construction de digues sont également effectués afin de protéger la ville contre les crues de la Loire[93].
Entre-temps, la ville basse affronte justement les trois plus importantes crues de la Loire, en 1846, en 1856 (la pire à ce jour), et en 1866. Sont ainsi inondés le centre-ville et le quartiers Saint-Jean et Vienne, ainsi que le déversoir de la Bouillie. Depuis la Révolution de 1789, un limnimètre gravé sur un mur de la digue au bord du pont retrace les plus grandes crues.
C’est aussi le temps de l’industrialisation avec l’installation en 1862 par Victor-Auguste Poulain de sa chocolaterie, stratégiquement située près de la gare.
Enfin, le XIXe siècle marque la fin de la navigation commerciale sur la Loire, qui s'était jusque là bien développé, notamment à la Creusille, trop férocement concurrencée par le chemin de fer[95].
Le a lieu le combat du faubourg de Vienne[96]: le lieutenant Georges de Villebois-Mareuil libère la ville occupée par les Prussiens depuis le . Un monument commémoratif situé avenue Wilson au départ de la levée des Acacias rappelle l’assaut du faubourg de Vienne des généraux Pourcet et Chabron. Il porte une plaque en bronze gravée par Oscar Roty avec l’inscription PATRIA NON IMMEMOR « La Patrie n’oublie pas »[97]. Deux odonymes locaux (rue et impasse du 28-Janvier) rappellent également cet événement.
Entre 1910 et 1933, la ville de Blois se munit d'un réseau de 5 lignes de tramway qui complète généreusement les réseaux départementaux déjà existants : le TLC et le TELC[98].
Entre 1932 et 1939, la basilique Notre-Dame-de-la-Trinité est construite en béton digne des basiliques américaines.
Entre le et le , plus de 3 100 réfugiés espagnols, fuyant l’effondrement de la république espagnole devant Franco, arrivent en Loir-et-Cher. Devant l’insuffisance des structures d’accueil (les haras de Selles-sur-Cher sont notamment utilisés), 47 villages sont mis à contribution[99], dont Blois (ils sont logés aux Grouëts, à l’extérieur de la ville)[100]. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants, sont soumis à une quarantaine stricte, vaccinés, le courrier est limité, le ravitaillement, s’il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré[101]. Au printemps et à l’été, les réfugiés sont regroupés à Bois-Brûlé (commune de Boisseau)[102].
Au début de la Seconde Guerre mondiale, la ville voit d'abord traverser une foule de réfugiés fuyant les territoires envahis depuis le par l'Allemagne Nazie, au nord-ouest de la France. Les Blésoises et enfants de moins de 13 ans sont à leur tour appelés à évacuer à partir du au soir (l'arrêté municipal ayant été placardé à 23 h[103]). Les premiers obus ont été tirés sur la rive droite dès le 15 à 2 h du matin : la gare a été visée mais c'est le cimetière et les bâtiments voisins qui sont principalement touchés. La journée du 15 a vu passer une ultime foule de réfugiés, venus pour la plupart d'Orléans, déjà sous le joug nazi, et auxquels se joignent de nombreuses familles blésoises. Les abords ouest du pont, en Vienne, sont touchés le 16 au matin, tout comme la maison du maire, Émile Laurens, qui succombe dans l'après-midi. La gare est de nouveau frappée, alors même qu'un train de réfugiés est à quai. Le 17, les bombardements reprennent avec la destruction de l'hôtel de ville. Pour ralentir l’avancée des Nazis[104],[105], qui pénètrent dans la ville le soir-même[103], la 10e arche du pont Jacques-Gabriel est détruite le lendemain vers midi à l'initiative des Blésois[104],[105]. Le 19, des échanges de tirs ont lieu entre les deux rives, et les forces françaises, alors en Vienne, touchent plusieurs monuments, dont la Préfecture, le Tribunal ainsi que l'escalier Denis-Papin. Le 20, deux jours après la conquête de la rive droite (et l'appel de De Gaulle), les soldats sont cependant contraints d'abandonner Blois-Vienne et de se replier plus au sud, à Montrichard (Romorantin étant déjà tombée aux mains des Nazis). Le 21, tous les Blésois valides présents en ville sont réquisitionnés à la kommandantur, alors située en centre-ville (3, rue Porte-Côté), afin de rétablir l'état des routes de l'agglomération. Le 22 est signé l'armistice qui place l'État Français à la solde du Troisième Reich et Blois au nord de la ligne de démarcation. Parmi les soldats français prisonniers, les Nazis fusillent 6 soldats coloniaux. Ces derniers furent inhumés par les locaux dans le cimetière de Vienne[103].
Les bombardements allemands pour prendre la ville entre le 15 et le font de nombreux dégâts. Outre les bâtiments déjà mentionnés, on demande la démolition des hôtels d'Amboise et d'Épernon pour protéger le château de l'incendie qui consume toute la ville basse autour de la place Louis XII[103].
Entre et , les bombardements anglo-américains font de nombreuses destructions, notamment le viaduc ferroviaire des Noëls de la ligne Blois-Romorantin le [106] et le pont Jacques-Gabriel le 27[107]. Le front allemand de Normandie n'est cependant percé qu'une fois Rennes libérée le , puis Le Mans le 8. C'est alors que la Gestapo déplace sa kommandantur de Blois à Cellettes, plus au sud. Leur absence facilita l'évasion de 183 détenus à la prison de Blois[Note 5], grâce à l'audace du groupe du lieutenant Godineau, puis la réunion des différentes milices de résistants sous le commandement du colonel Valin de la Vaissière. Le 15, un convoi américain tente d'entrer dans la ville par la forêt de Blois, mais ils sont repoussés par les Allemands ; à défaut de la cité des Rois, les Alliés remontent à Vendôme pour libérer Orléans d'abord. Les quelque 500 résistants blésois n'ont plus la patience d'attendre qu'on les libère et passent à l'offensive[108].
Les combats de la Résistance pour reprendre la ville aux Allemands ont aussi occasionné des dommages[109]. Le , le centre-ville est libéré mais les derniers Nazis détruisent les trois arches centrales du pont pour protéger leur retraite sur la rive gauche. Les échanges de tirs entre les deux rives sont incessants pendant deux semaines. Blois-Vienne finit libérée le au matin[103].
Au sortir de la guerre, de nouvelles élections municipales sont organisées à l'échelle nationale. Les Blésois élurent l'ancien directeur d'école Charles Ruche comme maire[110], à une semaine des capitulations allemandes.
Au total, on compte à Blois 230 victimes et 1 522 immeubles de la ville ont été détruits ou endommagés pendant la Seconde Guerre mondiale[111].
Pour la Reconstruction à Blois, on peut parler d’un style propre marqué par des caractéristiques régionales, ce qui n’est pas le cas général des autres villes. Une certaine variété des constructions est encouragée dans les quartiers anciens pour une meilleure intégration.
Par exemple, le pont Jacques-Gabriel est le seul exemple de reconstruction d'après-guerre à l’identique, et est rouvert à la circulation en [104].
En 1959 est lancée la construction d’un grand ensemble connu sous l’acronyme ZUP[112]. Aujourd’hui, la ZUP des quartiers nord fait l’objet d’un projet de rénovation urbaine impliquant des destructions, réhabilitations, résidentialisations et constructions[113].
En 2007, s’est achevé la mise en zone piétonnière du centre ville et le pavage de certaines rues. Depuis, l'actuel maire réalise un projet de rénovation et de relance du centre ville, avec comme première phase au milieu des années 2010 la construction d’une passerelle surplombant les voies ferroviaires à la gare, et les alentours du pont Jacques-Gabriel qui ont été réaménagés, de la rue Denis-Papin à l'avenue du Président-Wilson. Ensuite est venue dans les années , la reconstruction complète du quartier gare[114], l'aménagement de la place Victor-Hugo autour de l'église Saint-Vincent[115] et le remaniement de la rue du Bourg-Neuf, créant ainsi un lien entre le centre historique, et la place de la République sur laquelle se trouvent de nombreuses infrastructures telles que le cinéma Les Lobis, la Halle aux Grains, et où se déroulent des manifestations culturelles (les Rendez-vous de l'Histoire, la foire au vins…)[116].
Blois est classée Ville d’art et d’histoire.
Autour du château se trouvent différents points d’attrait :
Sur le coteau est de la ville, se trouvent :
En Vienne (faubourg indépendant jusqu’en 1606) :
La ville compte également de nombreux autres hôtels particuliers et maisons remarquables inscrits ou classés aux monuments historiques :
Blois compte de nombreux parcs, parmi lesquels :
« Il n’y a pas de lieu, au monde, plus agréable que Blois. »
— du médecin Bernier, cité par La Saussaye (1867)[176]
« Blois est en pente comme Orléans, mais plus petit et plus ramassé ; les toits des maisons y sont disposés, en beaucoup d’endroits, de telle manière qu’ils ressemblent aux degrés d’un amphithéâtre. Cela me parut très beau, et je crois que difficilement on pourrait trouver un aspect plus riant et plus agréable. »
— de Jean de La Fontaine, cité par Bergevin (1846)[177]
« C’est un fouillis charmant de toits bruns et de feuillage vert, de clochers et de grands arbres, un amas de constructions piquées de rameaux ; coupoles et peupliers, tout se mêle, et la ville, à demi couchée sur sa colline, tournée du côté du soleil, descend vers la Loire et couronne sa tête d’un ample et beau château, tout à la fois forteresse et palais. C’est Blois. »
— de Hippolyte-Jules Demolière (1855)[178]
« Si, au lieu d’aller l’asseoir dans une plaine morte et sombre et à deux lieues de là, François 1er eût assis Chambord en retour de ce château et à la place où s’étendaient alors les parterres où Gaston mit son palais, jamais Versailles n’eût existé Blois aurait été nécessairement la capitale de la France. »
— de Honoré de Balzac (1842)[179]
« Une visite en France n’est jamais parfaite si elle ne passe pas par la Loire. Les attentions chaleureuses de ses habitants et la beauté de ses paysages resteront longtemps gravées dans mon cœur. »
— de la reine Élisabeth II d’Angleterre (1992), citée sur France 3 Val de Loire (2022)[180]
« Montez à travers Blois cet escalier de rues
Que n’inonde jamais la Loire en temps de crues.
Laissez là le château, quoique sombre et puissant,
Quoiqu’il ait à la face une tache de sang ;
Admirez, en passant, cette tour octogone
Qui fait à ses huit pans hurler une gorgone ;
Mais passez. —
[...]
Sur le tertre monté, que la plaine bleuâtre.
Que la ville étagée en long amphithéâtre.
Que l’église, ou la Loire, et ses voiles aux vents,
Et ses mille archipels plus que ses flots mouvants.
Et de Chambord là-bas au loin les cent tourelles
Ne fassent pas voler votre pensée entre elles.
Ne levez pas vos yeux si haut que l’horizon.
Regardez à vos pieds. —
Louis, cette maison
Qu’on voit, bâtie en pierre et d’ardoise couverte.
Blanche et carrée, au bas de la colline verte,
Et qui, fermée à peine aux regards étrangers.
S’épanouit charmante entre ses deux vergers.
C’est là. —
Regardez bien.
C’est le toit de mon père.
C’est ici qu’il s’en vint dormir après la guerre [...]. »
— de Victor Hugo (1835)[181]
Les armoiries de Blois se blasonnent ainsi : Devise : cominus et eminus (de près et de loin). |
Blois est chef-lieu :
Par ailleurs, Blois est membre de la communauté d’agglomération de Blois (dite Agglopolys), dont le siège social se trouve sur le territoire de la commune.
Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire de la commune de Blois sont les suivantes :
Élection | Territoire | Titre | Nom | Début de mandat | Fin de mandat |
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Municipales | Blois | Maire | Marc Gricourt | 2026 | |
Cantonales | Blois 1er Canton | Conseillère départementale | Geneviève Baraban | 29 mars 2015 | 2021 |
Conseiller départemental | Benjamin Vételé | 29 mars 2015 | 2021 | ||
Blois 2e Canton | Conseiller départemental | Stéphane Baudu | 29 mars 2015 | 2021 | |
Conseillère départementale | Marie-Hélène Millet | 29 mars 2015 | 2021 | ||
Blois 3e Canton | Conseiller départemental | Michel Fromet | 29 mars 2015 | 2021 | |
Conseillère départementale | Geneviève Repinçay | 29 mars 2015 | 2021 | ||
Vineuil Canton | Conseiller départemental | Michel Contour | 29 mars 2015 | 2021 | |
Conseillère départementale | Lionella Gallard | 29 mars 2015 | 2021 | ||
Législatives | 1re circonscription | Député | Mathilde Desjonquères (suppléante de Marc Fesneau) | ||
Présidentielles | France | Président de la République | Emmanuel Macron | 2027 |
La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d’Agenda 21 en 2010[182].
Dans son palmarès 2016, le Conseil national de villes et villages fleuris a attribué quatre fleurs à la commune au Concours des villes et villages fleuris[183].
La ville de Blois est jumelée avec plusieurs villes étrangères[184] :
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La ville a participe également à des protocoles d'amitié ou de coopération[184] : |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[185],[Note 7].
En 2021, la commune comptait 46 813 habitants[Note 8], en augmentation de 2,41 % par rapport à 2015 (Loir-et-Cher : −1,36 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d’un âge inférieur à 30 ans s’élève à 39,2 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (31,3 %). À l’inverse, le taux de personnes d’âge supérieur à 60 ans est de 26,0 % la même année, alors qu’il est de 31,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 21 683 hommes pour 24 188 femmes, soit un taux de 52,73 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,45 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s’établissent comme suit.
Blois dispose de[194] :
Depuis 2013, les Internationaux de tennis de Blois sont un tournoi international de tennis faisant partie de l’ATP Challenger Tour.
Depuis 2014, le meeting d’athlétisme Michel Musson est une compétition nationale.
Depuis 1973, le Tournoi du Duc de Guise de Blois est un tournoi national d’escrime regroupant des épéistes masculins et féminins qui est organisé par le Cercle d’escrime de Blois.
Le macadam de Blois est une course à pied annuel se déroulant dans les rues de Blois avec des catégories et des longueurs de parcourts différentes[210].
Ces deux chaînes sont diffusées via les sites d’émission TDF de la rue Auguste Poulain à Blois et de Chissay-en-Touraine qui couvre aussi Tours[211].