Photographie macro au rapport 1:1 d'une mouche Scathophaga stercoraria.
Macrophotographie d'une boucle d'oreille.
prise de vue avec 105 mm macro Sigma.

La macrophotographie est le terme usuel désignant la photomacrographie, souvent abrégé en macrophoto ou macro, du grec ancien μακρός / makrós, « long, grand ». Il correspond à l'ensemble des techniques photographiques — ainsi qu'à l'activité photographique associée — permettant de photographier des sujets de petite taille entre les rapports de grandissement γ = 1 (ou 1:1) et γ = 10 (ou 10:1). Son domaine se situe donc au-delà de celui de la proxiphotographie (γ < 1), mais en deçà de celui de la photomicrographie (γ > 10). Il existe deux acceptions de ce terme, liées à l’ambiguïté que représente la notion d'image sous-jacente à celle de grandissement.

Acception scientifique et technique

Revendiquée mais pas systématiquement utilisée par le milieu de la technique photographique, elle s'attache à la définition rigoureuse de grandissement selon l'optique géométrique. Ainsi par « image » on entend celle formée sur le capteur de l'appareil photo. Une macrophotographie est alors une photo dont la taille du sujet sur le capteur est plus grande que sa taille réelle. Cette acception possède des avantages, entre autres parce que certains paramètres concernant la prise de vue, comme la profondeur de champ ou la luminosité, dépendent de cette définition rigoureuse de la notion de grandissement; de plus, elle n'est pas dépendante du format du capteur ou du tirage, ce dernier pouvant facilement varier à partir d'un unique original argentique ou numérique.

Acception historique et commerciale

Correspondant également à un usage courant en photographie, elle entend par « image » l'image réellement observée. La macrophotographie est donc alors le domaine de la photographie où la taille du sujet sur tirage sur papier, un écran d'ordinateur ou autre, est plus grande que sa taille réelle. Au début de l'argentique, les deux acceptions se rejoignaient car la surface sensible constituait le support du tirage, ou le tirage était réalisé par contact : la taille sur le capteur était la même que celle sur l'épreuve finale observée.

Mais ensuite, pour réaliser le même tirage, la taille du capteur a diminué, l'image finale étant obtenue après agrandissement. Ainsi, les objectifs 24x36 atteignant un grandissement optique de seulement 1:2 (x0,5) ont continué d'être qualifiés de « macro » par leurs constructeurs car ils permettaient encore d'obtenir un grandissement supérieur à 1:1 sur le tirage. Les accessoires destinés à ces prises de vue (bonnettes, bagues-allonges, soufflets, bancs, flash dédiés...) ont également continué d'être qualifiés de macro.

La divergence s'est encore amplifiée avec l'arrivée de très petits capteurs numériques, les constructeurs qualifiant de « macro » des objectifs d'appareil photo compact utilisant des grandissements optiques inférieurs à 1:10 (x0,1), donc pas même du domaine de la proxiphotographie du point de vue de l'optique géométrique.

À noter que cette acception possède l'avantage linguistique de faire référence au terme « macroscopique », désignant ce qui peut être visible à l’œil nu. Enfin, c'est aussi celle privilégiée par le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, organisme du CNRS.

Principes optiques

En se rapprochant d'un sujet pour le photographier en gros plan, il faut augmenter la distance entre le film (la pellicule photo/capteur numérique) et l'objectif, afin de conserver le sujet net. La distance ainsi allongée s'appelle le tirage. La plupart des objectifs non spécialisés ont un tirage maximal qui ne permet pas de s'approcher d'un sujet à moins de 10 fois leur distance focale environ. Il est donc en général impossible de faire des photographies en gros plan sans utiliser des accessoires ou un objectif spécial.

Pour augmenter le grandissement de l'image, divers accessoires permettent d'augmenter le tirage des objectifs standards ou de diminuer la distance focale[1],[2]. On peut encore, par l'usage d'un multiplicateur de focale, multiplier la focale sans changer la distance de mise au point minimale, d'où une prise de vue en un peu plus gros plan.

Accessoires mécaniques

Ces dispositifs se font sans utilisation de lentille(s).

Une bague-allonge consiste en un tube disposé entre le boîtier et l'objectif. En augmentant le tirage, elle permet de diminuer la distance minimum de mise au point d'un objectif, et d'augmenter le grandissement.

Le soufflet fonctionne également par une augmentation du tirage, sur le même principe que la bague-allonge. C'est un dispositif à crémaillère, ce qui permet d'allonger ou de raccourcir le tube à volonté. Son principal avantage est sa modularité, mais son principal inconvénient est par conséquent son encombrement, qui le rend difficile à manipuler sans pied. La perte de luminosité est la même, à tirage identique, qu'avec une simple bague-allonge. C'est un accessoire très utile en studio, pour des sujets immobiles. De plus, si une bague-allonge conserve les couplages mécaniques ou électriques entre le boîtier et l'objectif, les soufflets n'assurent qu'une transmission partielle ou pas de transmission du tout, selon les cas.

Accessoires optiques

Aucun objectif zoom n'est réellement macro à ce jour, en revanche la plupart des objectifs macro actuels permettant d'atteindre directement le rapport 1:1 ont une distance focale qui diminue sensiblement au fur et à mesure que le grandissement augmente ; ce sont donc bel et bien des objectifs à focale variable, mais présentés comme s'ils possédaient une focale fixe. Ce n'était que rarement le cas des optiques plus anciennes.

Techniques macrophoto : quelques schémas de principe

Considérations techniques

Profondeur de champ

Contrôle de la profondeur de champ

Le contrôle de la profondeur de champ est un point délicat en macrophotographie. Plus le grandissement est important, c'est-à-dire plus le tirage est important avec un objectif donné, plus la profondeur de champ diminue. Au rapport 1:1 et au-dessus, l'intervalle de netteté varie rapidement de quelques centimètres à quelques millimètres. Il est donc difficile d'obtenir d'un sujet relativement important en taille qui soit entièrement net à partir d'un certain seuil de grandissement. Il faut contrôler régulièrement à l'œil la netteté du sujet, ce qui est difficile si ce dernier est mobile (un insecte ou une fleur ballottée par le vent, par exemple).

Pour augmenter la profondeur de champ, il faut fermer le diaphragme. Cela diminuant la luminosité, l'emploi de flashs, réflecteurs et fonds colorés (naturels ou artificiels) est courant en macrophotographie.

Une autre technique permettant d'augmenter la profondeur de champ pour les sujets statiques est la zédification ou focus stacking.

Éclairage

En studio, la macrophotographie peut s'effectuer sur un banc de reproduction équipé de lampes du type lumière du jour ou de lampes flash.

En extérieur, on peut utiliser plusieurs types de flash électronique :

Mini-flashes montés sur l'objectif

Peuvent se superposer à cet éclairage spécifique, des solutions palliatives plus ou moins efficaces :

Quelques sujets en macrophotographie

Misumena vatia , femelle ayant adoptée la couleur de la fleur
Misumena vatia , femelle ayant adopté la couleur de la fleur
Eurema Daira

Proxiphotographie

En général, il est impossible d'atteindre cette taille avec les zooms dits « macro » ou avec la position « macro » de la plupart des appareils photo numériques compact et bridge dont les capteurs sont minuscules. Le plus souvent, les clichés obtenus avec ces appareils relèvent de la proxiphotographie.

Micro minéralogie : objectifs macro et bagues allonges

Notes et références


Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes