Morane-Saulnier MS.230
Vue de l'avion.
Vue de l'avion.

Constructeur Morane-Saulnier
Rôle Avion d'entraînement
Premier vol
Mise en service
Nombre construits 1 100+
Équipage
2 (1 élève, 1 instructeur)
Motorisation
Moteur Salmson 9ABb
Nombre 1
Type 9 cylindres en étoile refroidi par air
Puissance unitaire 230 ch
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 10,70 m
Longueur 6,95 m
Hauteur 2,75 m
Surface alaire 19,70 m2
Masses
À vide 820 kg
Maximale 1 150 kg
Performances
Vitesse maximale 205 km/h
Plafond 4 630 m
Rayon d'action 482 km
Rapport poids/puissance 5,00 kg/ch
Armement
Interne Aucun

Le Morane-Saulnier MS.230 est un avion biplace d’entraînement et de perfectionnement français de l'entre-deux guerres. Ce monoplan parasol fut le principal avion d’entraînement militaire français de son époque, mais aussi un appareil largement utilisé par l'aviation civile.

Origine et développement

En 1928 l’Aéronautique militaire française émit un programme d’avion biplace de transformation pour lequel le constructeur Morane-Saulnier proposa un appareil dans la lignée des Morane-Saulnier MoS-53 (en) et Morane-Saulnier MoS-133 (en). Le prototype était en fait un MS.133 (en) remotorisé avec un moteur en étoile Salmson 9Ab non capoté reposant sur le train d’atterrissage Messier d’un MS.181 (en). Au passage la dérive était modifiée. C’était donc un monoplan parasol de construction mixte, les deux longerons de voilure, l’empennage, les surfaces mobiles et l’avant du fuselage ayant une structure métallique, le reste de l’appareil utilisant le bois, tandis que le revêtement était métallique à l’avant du fuselage, entoilé sur le reste de l’appareil. Le profil de voilure était du type autostable et le train d’atterrissage à large voie équipé de roues Dainhaut de 0,15x0,75 avec freins et amortisseurs.

Dès les premiers essais, effectués en , le MS.230 révéla ses qualités : aussi robuste que les chasseurs de l’époque, il était facile à piloter et se posait sans difficulté grâce à son train à large voie. Toutes les parties de l’appareil étant facilement accessibles, l’entretien était facilité. Il se révéla très populaire grâce à sa maniabilité et sa polyvalence.

500 exemplaires furent rapidement commandés par le ministère de l’Air, la production étant lancée en et le premier appareil de série livré le 15 du même mois. Un exemplaire fut également exposé au Salon de l’Aviation qui ouvrit ses portes le .

Utilisé par les militaires ou les civils, le MS.230 fut aussi employé comme avion d’essais : no 241 et 367 pour essais de skis en 1933, no 382 comme banc d’essais en vol du moteur Lorraine Algol Junior 9 Nb.

Versions

Morane-Saulnier MS.229

2 appareils à moteur en ligne Hispano-Suiza H8a de 180 ch pour les Fliegertruppen suisses. Un exemplaire recevra en 1932 un moteur en étoile Wright 9Qa.

Morane-Saulnier MS.230

Version de base dont plus de 1 100 exemplaires furent produits.

Morane-Saulnier MS.231

6 appareils à moteur Lorraine 7Mb de 240 ch construits en 1930.

Morane-Saulnier MS.232

En sortit d’usine un unique exemplaire à moteur Clerget 9Ca de 200 ch.

Morane-Saulnier MS.233

22 cellules équipées d’un moteur Gnome et Rhône 5Ba ou 5 Bc de 230 ch. 6 construits en France et 16 sous licence au Portugal par OGMA (en).

Morane-Saulnier MS.234

Destiné à l'ambassadeur des États-Unis à Paris, l’unique MS.234 recevait un moteur Wright J-6-9 de 330 ch, avec lequel il atteignait 204 km/h.

Morane-Saulnier MS.234/2

Le Morane-Saulnier MS.130 (en) utilisé par Michel Détroyat pour la Coupe Michelin 1929 fut modifié en MS.234 avec un moteur en étoile Hispano-Suiza 9Qb de 230 ch soigneusement caréné. Toujours aux mains de Détroyat, il fut engagé, sans succès, aux éditions 1930 et 1931 de la Coupe Michelin, puis modifié à nouveau avec un moteur Hispano-Suiza 9Qa de 250 ch, avec lequel il reprit l’ait le . Détroyat l'utilisa pour la Coupe Michelin 1933. Il devint ensuite son appareil de voltige jusqu'en 1938, peint en rouge et noir, couleurs chères au pilote. Pendant cette période il reçut un Hispano 9Qc de 300 ch caréné puis un 9Qd de 350 ch.

Morane-Saulnier MS.235

Unique appareil à [F-AJMF] à moteur Gnome-Rhône 7Kb de 300 ch, premier vol en .

Morane-Saulnier MS.236

Destinés à l’Aéronautique militaire belge, 19 avions à moteur Armstrong Siddeley Lynx 4C de 215 ch furent construits par SABCA.

Morane-Saulnier MS.237

5 exemplaires à moteur Salmson 9Aba de 280 ch. En 1942 l’Allemagne saisit un de ces appareils [F-AQEZ] appartenant à Air France Transatlantique.

Morane-Saulnier MS.330

Prototype à fuselage entièrement métallique.

Morane-Saulnier MS.530

Évolution du MS.230 apparu en 1938. N’apportant rien de mieux, il ne fut pas commandé en série.

Production

La production exacte n’est pas connue, mais dépasse les 1 100 exemplaires, les derniers exemplaires étant achevés à la fin des années 1940. En effet Pierre Levasseur, qui obtint le une commande de 100 exemplaires (Marché no 240/45). Cette commande fut ramenée à 80 exemplaires mais ne semble par avoir été honorée en totalité. Toujours est-il que 48 MS.230 furent construits par Levasseur entre 1946 et 1948. Outre Morane-Saulnier et Levasseur, le MS.230 fut construit en France par la SFAN (59 exemplaires), et sous licence par OGMA (en) (16 MS.233) au Portugal et SABCA (19 MS.236) en Belgique.

En service

MS.230 au camp d'aviation d'Istres en 1931
Ancêtre de la Patrouille de France, la Patrouille militaire acrobatique d’Étampes, constituée en 1933 par le Lieutenant Amouroux, utilisa jusqu’en 1938 trois MS.230.
L’Aéronautique Navale bénéficia également de cessions de la part de l’Armée de l’Air au profit de l’école de pilotage de Saint-Raphael et du Centre de :Perfectionnement de Lanvéoc-Poulmic, puis du Service de convoyage, liaison et entraînement et des Sections de servitudes de Brest et Sidi-Ahmed. On compte 36 MS.230 en service dans la Marine française en , 23 fin .
De nombreux MS.230 ont également été construits pour le marché civil, utilisés par de grands noms de l’aviation française comme Robert Morane, Michel Détroyat, Hélène Boucher… L’aviation populaire, système mis en place par le ministre de l’Air Pierre Cot pour permettre aux pilotes privés d’obtenir un brevet militaire en trois ans, faisait appel aux MS.341 (en) et pour parfaire la formation des pilotes réservistes.

Références

Bibliographie