Un T-6 Texan en vol | ||
Constructeur | North American | |
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Rôle | Avion d'entraînement | |
Statut | Retiré du service | |
Premier vol | ||
Mise en service | ||
Nombre construits | 15 495[1] | |
Équipage | ||
2 | ||
Motorisation | ||
Moteur | Pratt & Whitney R-1340-AN-1 Wasp | |
Nombre | 1 | |
Type | Moteur en étoile | |
Puissance unitaire | 550 ch (NA-16-1E) | |
Dimensions | ||
Envergure | 12,81 m | |
Longueur | 8,84 m | |
Hauteur | 3,57 m | |
Masses | ||
Avec armement | 2 548 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 335 km/h | |
Plafond | 7 400 m | |
Rayon d'action | 1 175 km | |
Armement | ||
Interne | Possibilité de montage d'une mitrailleuse Browning 1919 de 7,62 mm | |
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Le North American T-6 Texan est l'appareil d'entraînement standard des pilotes de chasse des nations alliées pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut connu sous les noms de SNJ au sein de l'US Navy, de AT-6 dans l'USAAC et de Harvard dans les forces aériennes du Commonwealth. Il remporta un gigantesque succès commercial : il fut produit à 15 495 exemplaires, toutes versions confondues.
Le T-6 descend du prototype NA-16, qui vola pour la première fois, le . Le NA-26 en fut dérivé pour répondre à la compétition Basic Combat, de , qu'il remporta. L'USAAC en commanda alors 180 exemplaires sous la désignation BC-1, l'US Navy se porta elle acquéreur de 16 SNJ-1, puis de 61 SNJ-2, dotés d'un moteur plus puissant, mais la plus grosse commande fut passée par la Royal Air Force, qui en acheta pas moins de 400 exemplaires.
Par la suite, 92 BC-1A et 3 BC-2 furent encore produits avant que la désignation de l'appareil ne change pour AT-6 (avanced trainer). L'AT-6 se distinguait de son ancêtre par la forme carrée de ses saumons d'ailes et de son gouvernail. Désigné par les britanniques, Harvard II, il fut employé en très grand nombre (1 173 exemplaires) par la RAF et la RCAF, dans le cadre du prêt-bail.
Le NA-77, produit sous le nom d'AT-6A, lui succéda, il était propulsé par un Pratt & Whitney R-1340-49 Wasp. L'USAAF en utilisa 1 549 et l'US Navy, 270 sous le nom de SNJ-3. Il fut suivi, par le AT-6B, destiné à l'entraînement au tir aérien des mitrailleurs, avec poste arrière doté d'une mitrailleuse de calibre .30, qui introduisait aussi le moteur R-1340-AN-1. Au Canada, Noorduyn Aviation produisit alors une version de l'AT-6A, équipée de ce moteur, l'USAAF, la commanda à 1 500 exemplaires sous le nom d'AT-16 et la RAF, à 2 485 exemplaires sous la désignation d'Harvard IIB.
Dans le même temps, North American sortit le NA-88 qui fut le prototype de 2 970 AT-6C, 2 400 SNJ-4. Il fut suivi par 3 713 AT-6D, 1 357 SNJ-5. La RAF reçut 726 Harvard IIA (AT-6C) et 351 Harvard III (AT-6D) et la Fleet Air Arm reçut 564 Harvard III. Le NA-121 fut la dernière évolution américaine du modèle, 25 AT-6F et 931 SNJ-5 en dérivèrent. Au cours des années 1950, Canada Car and Foundry sortit une ultime version le Harvard 4, qui entra en service au sein de la RCAF, l'USAF et la Bundeswehr.
Une usine aéronautique à Lagoa Santa au Brésil produisit 81 NA-119, soit 61 avions en pièces détachées et 20 fabriqués sous licence, avec une incorporation croissante de pièces locales. Ils entrèrent en service dans la Force aérienne brésilienne entre et [2].
D'innombrables forces aériennes ont utilisé le T-6 comme avion d'entraînement de début, mais aussi comme avion d'appui feu léger.
Durant la guerre de Corée et même celle du Viêt Nam, les T-6 furent utilisés comme avion de contrôle aérien avancé, pour guider les chasseurs-bombardiers sur leurs objectifs au sol :
« Modifiés afin d’emporter douze roquettes fumigènes pour le marquage des cibles, leur tâche consistait à patrouiller au-dessus du front afin d’identifier les activités et les points stratégiques des Nord-Coréens et Chinois. Une fois l’objectif identifié, les LT-6G appelaient les chasseurs-bombardiers, et effectuaient le marquage au sol grâce aux roquettes fumigènes afin que les avions d’assaut puissent accomplir leur mission avec le maximum d’efficacité.
À l’instar des Soviétiques durant la Seconde Guerre mondiale, les Nord-Coréens utilisèrent d’antiques biplans Polikarpov Po-2. Ces avions lents étaient armés de bombes légères et attaquaient les aérodromes américains, peu protégés de nuit, occasionnant ainsi des dommages sérieux aux précieux avions à réaction parqués au sol. Quelques LT-6G du 6147th TCG furent armés d’une paire de mitrailleuses .30 pour interdire aux Po-2 toute tentative de harcèlement nocturne[3]. »
Il faut noter que le biplan PO-2 se révélait un adversaire paradoxalement dur à abattre, car sa vitesse maximale (130 km/h) était bien inférieure à celle de décrochage des chasseurs qui tentaient de l'intercepter et aussi par le fait qu'il volait à très basse altitude. Les T-6 armés étaient donc une réponse adéquate à ces incursions.
Ils furent aussi abondamment utilisés par l'Armée de l'air française comme avions de lutte contre la guérilla, pendant la guerre d'Algérie à partir de 1957 et pour la formation au pilotage élémentaire (par exemple à Cognac en 63/64). L'Aéronavale française a aussi employé le T-6 comme avion école avancé.
La révolte de la marine argentine en 1963 les vit employés dans une tentative de coup d'état de la part de la marine argentine.
Au cinéma, des T-6 maquillés servent souvent à simuler des appareils ennemis à moteur en étoile de la Seconde Guerre mondiale, notamment les chasseurs japonais Mitsubishi A6M et allemands Focke-Wulf 190 (par exemple dans le film Quand les aigles attaquent).