Carte de Mu selon James Churchward.

Mu, le continent de Mu ou encore le continent perdu de Mu, quelquefois confondu avec la Lémurie, est un continent englouti mythique dont l'existence fut proposée au XIXe siècle par le mayaniste Augustus Le Plongeon, qui se fondait sur la traduction — ultérieurement contestée — du Codex tro-cortesianus par Brasseur de Bourbourg. Il le situait dans l'océan Pacifique[1] et avançait que cette civilisation disparue il y a plusieurs millénaires aurait propagé sa technologie avancée dans le monde entier ; elle aurait notamment permis l'édification des grandes pyramides éparpillées sur le globe. Comme l'Atlantide, il aurait été détruit il y a douze mille ans par les dieux pour punir une civilisation décadente. Mu fut ensuite popularisé par les écrits de James Churchward, qui lui le situait dans l'océan Pacifique[2].

Bien que l'hypothèse de l'existence de tels continents soit rejetée par les géologues et que les archéologues ne reconnaissent pas de parenté entre les cultures amérindiennes et celles du bassin méditerranéen, du Moyen-Orient ou de l'Inde – comme le suggéraient les promoteurs de Mu – l'existence de ce continent est soutenue par des courants ésotériques ou nouvel âge, s'appuyant sur des découvertes comme celle de la structure sous-marine de Yonaguni.

Histoire

L'hypothèse de l'existence de cette île se fonde sur le livre à sensation du colonel James Churchward (1852-1936), publié en 1926, Le Continent perdu de Mu. Cet ouvrage précède de peu la publication à titre posthume de l'œuvre majeure de Jules Hermann écrite plusieurs décennies auparavant et intitulée Les Révélations du Grand Océan, une rêverie dans laquelle la Lémurie est évoquée.

Churchward affirme dans son livre que des tablettes découvertes en Inde et au Mexique, rédigées dans la langue sacrée de Mu qu'un vieux prêtre d'Asie lui avait appris à déchiffrer, confirmaient que ce continent avait été la source de toute civilisation, avant même l'Atlantide.

Après avoir quitté l'Inde, Churchward dit avoir cherché d'autres preuves concrètes de l'existence de Mu, au Tibet, en Égypte, en Nouvelle-Zélande et sur l'île de Pâques. Il raconta avoir trouvé de nombreux textes gravés dans la langue sacrée de Mu.

Hypothèses

Pour étayer la thèse de ce continent disparu, plusieurs écrivains, dont James Churchward et plus récemment Louis-Claude Vincent, ont utilisé le patrimoine archéologique des îles du Pacifique, comme les statues de l'île de Pâques, ou encore les ruines de l'île de Pohnpei, faisant valoir que, lors de leurs découvertes, les peuples habitant ces îles n'avaient ni la technologie, ni le savoir pour ériger de tels monuments.

Également, plusieurs de ces peuples font référence à une terre jadis immense qui aurait disparu lors d'un cataclysme, et prétendent qu'un peuple puissant y vivait, ayant perdu le souvenir de la signification de ces monuments au fil du temps.

La Lémurie est peut-être donc l'hypothétique continent, appelé « continent perdu de Mu » (source de confusion), où auraient vécu les Lémuriens et qui aurait occupé jadis une bonne partie des océans Pacifique et Indien. Détruit par des tremblements de terre et des éruptions volcaniques, l’Australie, l’Océanie et l’Île de Pâques en seraient les vestiges. C'est sur un continent semblable qu'aurait vécu, selon la cosmogonie aztèque, la troisième grande race ayant peuplé le monde. Le continent de Mu serait donc le berceau de l'humanité.

C'est Brasseur de Bourbourg, en 1866, qui parle le premier du continent de Mu, dont il pense avoir découvert l'existence à travers un livre maya, le Codex tro-cortesianus. En fait, les traductions de Brasseur de Bourbourg sont aujourd'hui considérées comme fantaisistes. L'écriture maya ne commence à être réellement décryptée que cent ans plus tard.

Aucune carte marine ne mentionne actuellement un quelconque continent englouti.

Contradiction

La principale critique porte sur l'existence des tablettes Naacal décrites par James Churchward, qu'il est le seul à avoir vues.

Pour l'archéozoologue Michel Raynal, dans son article L'Oiseau énigmatique d'Hiva-Oa, le continent Mu serait une invention de Churchward. Il exhibe plusieurs erreurs factuelles (Tiahuanaco localisé au Pérou, erreurs de datation…) ou méthodologiques (absence de bibliographie, tablettes Naacal localisées dans un temple indien puis au Tibet dans un autre livre…). Il porte une analyse extrêmement sévère sur Churchward en estimant que ses erreurs relèvent soit de la fraude caractérisée, soit de la maladie mentale. Il démontre enfin que l'existence même d'un continent englouti dans l'océan Pacifique est irréaliste du fait de l'ancienneté du bassin océanique (qui date de l'ère primaire) et de la variété de la faune et de la flore des archipels du Pacifique[3].

Dans la bande dessinée

Dans la musique

À la télévision

Dans les jeux vidéo

Notes et références

  1. (en) Augustus Le Plongeon, Queen Móo & The Egyptian Sphinx, (lire en ligne), p. 277.
  2. (en) James Churchward, The Lost Continent of Mu: Motherland of Man, .
  3. Michel Raynal, « L'oiseau mystérieux d'Hiva-Oa », sur Institut virtuel de cryptozoologie

Voir aussi

Bibliographie

Essais
Fictions
Études

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