Muscardin, Loir muscardin, Muscardin des noisetiers
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Ordre | Rodentia |
Sous-ordre | Sciuromorpha |
Famille | Gliridae |
Sous-famille | Leithiinae |
Genre | Muscardinus |
Le Muscardin (Muscardinus avellanarius) est une espèce de micromammifères (rongeur). Il est classé dans la famille des Gliridae (ou des Myoxidae, selon les classifications). C'est un animal essentiellement nocturne qui hiberne durant près de 6 mois de l'automne au printemps. Son aire de répartition recouvre presque toute l'Europe, à l'exception des régions les plus nordiques et de la péninsule Ibérique.
Il a à peu près la même taille que celle de la souris commune : une longueur totale de 14 à 16 cm, dont 7 cm pour la queue.
Il possède une queue touffue et de grands yeux noirs qui lui donnent une bonne vision nocturne. Son pelage est roux (parfois un peu plus clair), et dans un cas unique noir ; forme mélanique découverte en 2016 au Royaume-Uni, dans les Blackdown Hills dans le comté de Somerset[1].
Elle varie considérablement selon la saison[2], car il se nourrit de bourgeons, de fleurs, de baies, de graines et d'insectes. Il complète ce menu de végétarien-frugivore en mangeant certains insectes et quelques œufs d'oiseaux (notamment d'oiseaux nichant dans le bois mort et les arbres creux[3],[4]) en cas de disette, ce qui a été confirmé par des analyses isotopiques montrant qu'une partie de sa nourriture a bien une provenance animale[5]. Son régime présente une certaine plasticité, qui lui permet de s'adapter aux variations saisonnières de nourriture et à des sources alimentaires moins variées ou différentes en limite de son aire naturelle de répartition, au nord notamment[6]
Ce micromammifère est arboricole. Il vit plutôt dans les zones de végétation buissonnante[7] ; ronciers notamment. Il vit aussi dans les arbres et y circule avec agilité, jusque sur les branches les plus minces. Des adaptations morphologiques et microanatomiques lui permettent de rester accroché à des branches ou pétioles de feuilles presque sans efforts, notamment grâce à un système de blocage de certains tendons[8] (En cas d'alerte, il peut ainsi rester immobile pendant plusieurs dizaines de minutes, accroché à une branche comme une feuille morte. En automne, il consomme noisettes et faînes).
Le muscardin est capable de détacher la fourrure de sa queue, par une sorte d'autotomie un peu comme les lézards, lorsqu'il est attaqué par un prédateur[9].
À l'approche de l'hiver, ayant constitué d'appréciables réserves de graisses, il construit un nid au niveau du sol sous les feuilles mortes, dans lequel il passera l'hiver en hibernation à une température corporelle très basse car il ne compense pratiquement pas les variations de température ambiante (la température de sa peau peut alors descendre jusqu'à - 2,9 °C)[10]. Cette léthargie (entrecoupée de quelques courtes périodes de réveil) peut perdurer plus de la moitié de l'année dans les pays froids (Ex : 6 à 7 mois d'hibernation en Lituanie[11]).
A la belle saison il construit des nids globuleux dans les broussailles. la forme et les proportions de ce nid changent selon la saison. Le nid d'été, individuel, sert à la reproduction de la femelle.
L'hiver, le nid est le refuge d'une dizaine de muscardins qui hibernent en communauté.
Cette espèce a été décrite pour la première fois en 1758 par le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778).
C'est le seul représentant actuel du genre Muscardinus[12].
Cet animal a porté localement de nombreux noms vernaculaires, Georges-Louis Leclerc de Buffon le qualifiait de rat[19], ainsi il a été appelé Ratdort[19], ou rat d'or plus poétiquement[20], en Bourgogne par exemple. Les termes de taupe muscardine, ou, des corruptions comme muscadin[21] se trouvent également. Mathurin Jacques Brisson l'appelle le Croque-noix[22] et il semble avoir été aussi nommé croque-noisette et muscaliet[23],[24].. Le terme de muscardin provient de l'italien moscardino[25],[19] et pourrait évoquer la légère odeur de musc qui émane de sa fourrure.
Synonymes [12] :
Cette espèce-spécialiste est considérée comme devenue rare, voire menacée dans une grande partie de l'Europe (sauf localement comme en Lituanie - au nord de son aire naturelle de répartition - où l'espèce est encore abondante (malgré des taux de mortalité hivernale très élevés[6])).