Fondation |
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Sigles |
(en) IUCN, UICN |
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Zone d'activité | |
Type | |
Forme juridique | |
Domaine d'activité | |
Objectif | |
Siège |
Gland (28, Rue Mauverney, 1196) |
Pays |
Volontaires |
plus de 10 000[Quand ?] |
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Effectif |
1 100 employés |
Présidente |
Razan Khalifa Al Mubarak (en) (depuis ) |
Directeur |
Bruno Oberle (depuis ) |
Trésorier |
Nihal Welikala |
Chiffre d'affaires |
148 M$ () |
Récompense |
Prix Princesse des Asturies de la concorde () |
Site web |
L'Union internationale pour la conservation de la nature[1] (UICN, en anglais IUCN) est une organisation intergouvernementale consacrée à la conservation de la nature[2].
Sa mission est d'influencer, d'encourager et d'assister les sociétés du monde entier, dans la conservation de l'intégrité et de la biodiversité de la nature, ainsi que de s'assurer que l'utilisation des ressources naturelles est faite de façon équitable et durable.
Fondée le à la suite d'une conférence internationale tenue à Fontainebleau, en France, elle s'intitulait, à l'origine, Union internationale pour la protection de la nature (UIPN), mais elle a été rebaptisée sous son nom actuel en 1956[3]. Son siège est situé à Gland, en Suisse. Elle réunit plusieurs États et agences gouvernementales, plus de 1 100 ONG et plus de 10 000 experts et scientifiques[4]. Elle emploie plus d'un millier de personnes dans le monde, qui travaillent sur plusieurs centaines de projets. Elle a aidé plus de 75 pays à préparer et appliquer des stratégies en matière de conservation et de diversité biologique[réf. nécessaire].
L'UICN est particulièrement connue pour attribuer aux espèces un statut de conservation, qui fait référence dans la communauté scientifique, et à partir desquels elle édite sa liste rouge des espèces menacées. Elle classe également les aires protégées en 7 catégories.
L'UICN est également l'organisme consultatif référent auprès du Comité du patrimoine mondial pour l'étude de l'inscription des sites naturels à la liste du patrimoine mondial, ainsi que l'évaluation de l'état de conservation de ces sites.
En , le congrès mondial de l'UICN a réuni près de 10 000 délégués venus de plus de 190 pays, qui ont échangé et travaillé notamment sur la question des forêts[5].
Liste des présidents depuis 1948[6] :
Liste des directeurs généraux depuis 1948[6] :
L’UICN est une organisation comprenant 1 400 membres (ONG et agences gouvernementales)[8] et 10 000 experts scientifiques. Elle est présente dans plus de 50 pays[4].
Les six commissions réunissent plus de 10 000 spécialistes volontaires, des disciplines les plus variées. Ils évaluent l’état des ressources naturelles dans le monde et apportent à l’Union un solide savoir-faire et du conseil politique sur les problèmes de conservation[9].
Le secrétariat emploie environ 1 000 personnes à plein temps dans plus de 50 pays. 70 % des membres du personnel viennent de pays en développement. Le secrétariat rend compte de ses activités au conseil de l’UICN. Il est dirigé par une directrice générale et un directeur général adjoint. Il a une structure décentralisée, avec des bureaux régionaux, hors-siège, nationaux et des projets établis dans le monde entier. Le siège de l’UICN se trouve à Gland, près de Genève (Suisse)[10].
Le travail de l'UICN est motivé par deux caractéristiques de la vie moderne : d’une part, la production mondiale et les modes de consommation détruisent le système qui nous maintient en vie — la nature — à un rythme dangereusement élevé et qui ne faiblit pas.
D’autre part, les populations, les communautés, les gouvernements et les acteurs du secteur privé sous-utilisent le pouvoir potentiel de la nature et les solutions qu’elle peut apporter pour relever les défis mondiaux du changement climatique, de la sécurité alimentaire ou du développement économique et social, ce que l’UICN appelle des solutions basées sur la nature.
Le programme comprend trois domaines[11] :
Afin d'harmoniser l'effort de conservation de la nature entre les différents pays à travers le monde, l'UICN s'est dotée en 1994 d'un référentiel permettant de catégoriser les divers types d'aires protégées en fonction du degré de protection du patrimoine naturel et culturel qu'elles renferment. L'UICN définit des aires protégées comme étant des zones terrestres ou marines spécifiquement consacrées à la protection et à la conservation de la diversité biologique, ainsi qu'aux ressources naturelles et culturelles associées. Ces zones et ressources remarquables doivent être gérées par des moyens efficaces, de nature juridique (y compris contractuelle) ou autre (pédagogique, financière, etc.). La Commission des parcs nationaux et des aires protégées (CPNAP) de l'UICN définit ainsi 6 catégories d'aires protégées (la catégorie I comporte deux sous-catégories).
Cette classification permet entre autres de comparer les efforts de protection et de conservation de la nature entre différents pays.
L'UICN publie sur son site web une liste rouge, mise à jour périodiquement, destinée à répertorier les espèces animales ou végétales en danger dans le monde. Lorsque les données concernant une espèce sont en quantité suffisante, elle fait l’objet d’une évaluation et d’un suivi sur plusieurs années.
Depuis 2014, l'UICN rassemble les aires protégées dont la gouvernance adhère aux standards établis, et dont la gestion est efficace pour la sauvegarde des espèces, dans une liste verte qui a pour objectif, selon ses créateurs, de devenir une référence mondiale pour l'aménagement des aires protégées en promouvant les pratiques exemplaires. En 2019, la liste comptait avec 46 sites dans 14 pays[12].
C’est, semble-t-il, en que sont utilisés, pour la première fois, officiellement, les mots « développement durable » ou plutôt « sustainable development », lorsque l’Union internationale de conservation de la nature lance sa « World conservation strategy: Living resources conservation for sustainable development » (Stratégie mondiale de la conservation : la conservation des ressources vivantes au service du développement durable)[13].
Ce concept sera ensuite repris et précisé dans le Rapport de Mme Brundtland pour les Nations-Unies.
Les premiers mots de l’avant-propos de cette stratégie sont : « L’humanité, dans sa volonté de réaliser son développement économique et dans sa quête des richesses naturelles, doit accepter la réalité de la limitation des ressources et de la capacité de charge des écosystèmes, et tenir compte des besoins des générations futures. Tel est le message de la conservation. »
Cette stratégie est fondée sur trois axes principaux :
L'UICN intègre les sujets de consommation minimum d'énergie et de construction 0 carbone dès 2005 en intégrant des matériaux économes, développés par Jean-Luc Sandoz dans la lignée de Julius Natterer, développés à l'EPFL[14].
En 2012, l'UICN envisage une « Liste rouge » des écosystèmes vulnérables, menacés ou en danger critique dans le monde[15]. C'est une initiative testée et portée par un biologiste vénézuélien, Jon Paul Rodríguez, qui a travaillé sur l'importance des données locales[16] et les critères régionaux des listes rouges (2001)[17]. Il a, par la suite, réalisé un classement pour les écosystèmes terrestres du Venezuela et a en 2011 publié une liste argumentée de critères d'évaluation environnementale de la santé des écosystèmes et de hiérarchisation des menaces pour les écosystèmes[18].
La biologie synthétique est un champ émergeant qui vise à exploiter les principes d’ingénierie et les méthodes de manipulation génétique pour concevoir des systèmes biologiques avec des applications en différents domaines. Les développements dans la biologie synthétique ont rendu ce sujet applicable aux problématiques typiques de la biologie de la conservation, comme la surexploitation de ressources naturelles, la destruction des habitats, la pollution et la gestion des espèces invasives. Toutefois, actuellement la communauté scientifique n’est pas parvenue à un consensus concernant les applications de la biologie synthétique pour la sauvegarde de la biodiversité. En , un congrès organisé à Bellagio (Italie) par l’UICN a réuni scientifiques et conservationnistes afin de discuter du futur de la biologie synthétique, son rôle dans la conservation de la nature et les actions à prendre pour influencer la trajectoire de ses applications en conservation. À la suite de ce congrès, en 2018, l’UICN a mis en place un groupe de travail chargé de :
Pour 2020, l’UICN avait comme but de finaliser les directives visant à guider ses collaborateurs sur les applications de la biologie synthétique. Ces directives devaient être présentées lors du congrès mondial de la conservation en 2020. Le prochain congrès aura lieu à Marseille en 2021.
Depuis 1992, le Comité français de l'UICN (ou UICN France) regroupe les organismes et les experts de l'UICN en France.
En 2021, le congrès mondial de l'UICN rassemble à Marseille plusieurs milliers de chercheurs, de représentants de gouvernements, d'entreprises, d'organisations non-gouvernementales[19]. Les peuples autochtones ont pour la première fois pu avoir une représentation directe (sans pouvoir de vote) et ils ont ainsi, par la voix de José Gregorio Diaz Mirabal (de la Coordination des organisations indigènes du bassin amazonien), demandé au congrès mondial de la nature de se prononcer sur leur revendication d'une protection de 80 % de l'Amazonie avant 2025[20]. Une motion soutenant de projet a été déposée en urgence au congrès[20].