Le Nouveau Front populaire arrive en tête des élections législatives 2024, obtenant une majorité relative à l'Assemblée nationale, et devenant ainsi la première force politique du pays avec au moins 182 députés élus.
Fondation et campagne électorale des législatives 2024
À la suite de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, François Ruffin interviewé le au soir par BFM TV depuis Amiens, appelle à un « Front populaire » et à une « gauche unie » face au risque de majorité de l'extrême droite, principalement incarné par le Rassemblement national (RN), pour les élections législatives anticipées du et [4],[5]. Selon L'Humanité, il devait créer un mouvement « transpartisan » du même nom avec plusieurs députés de gauche dont Sébastien Jumel et Marie-Charlotte Garin si la dissolution n’avait pas eu lieu[6].
Le , après avoir utilisé une première fois le terme « Front populaire » dans les réseaux sociaux pour appeler les responsables des principaux partis de gauche[7], François Ruffin lance avec Sébastien Jumel, Marie-Charlotte Garin, Sébastien Peytavie, Sophie Taillé-Polian, Nicolas Sansu, Damien Maudet, Karine Lebon, Leïla Chaibi et Emeline K/Bidi — élus étalés sur toute la gauche du spectre politique — une pétition en ligne pour récolter les signatures des électeurs désirant l'union des formations de gauche[8]. Elle recueille plusieurs centaines de milliers de signatures, quelques heures après sa rédaction[9]. Il est ainsi à l'origine de l'expression[10].
Parallèlement à cela, 350 personnalités provenant des mondes politique, intellectuel, artistique et militant — parmi lesquelles se trouvent Esther Duflo, prix Nobel d'économie, et Annie Ernaux, prix Nobel de littérature — signent une tribune dans Le Monde pour appeler à former une union des gauches, pour faire face, selon les signataires, « aux désastres de notre époque »[11]. Cette tribune est suivie par un appel des cinq syndicats nationaux que sont la CGT, CFDT, UNSA, FSU et Solidaires à manifester pour mettre en avant leurs revendications dans ce contexte de montée de l'extrême droite. La CGT appelle dans son communiqué à un « Front populaire » dans un cadre syndical[12].
Le , Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, alors précédemment opposée à la Nupes en 2022, annonce rejoindre le Front populaire[17].
Le au soir, les principales composantes de l'alliance parviennent à un accord de campagne, de programme et de répartition des circonscriptions[18]. L'accord prévoit selon son texte d'annonce « un programme politique de rupture avec une déclinaison pour les 100 premiers jours du mandat »[19].
Alors que le , Raphaël Glucksmann avait annoncé qu'il ne souhaitait pas rejoindre l'alliance aux conditions posées par LFI[20],[21], il indique le au micro de France Inter son soutien à « une union de la gauche », afin « que le Rassemblement national ne gagne pas ces élections législatives et ne gouverne pas ce pays ». De plus, il affirme avoir « obtenu [...] un engagement extrêmement clair sur les livraisons d'armes à l'Ukraine, sur les frontières de l'Ukraine, sur le soutien indéfectible à la résistance ukrainienne ». Il affirme avoir « obtenu aussi le soutien à la construction européenne », que les « attaques du 7 octobre soient qualifiées de [...] clairement terroristes » et « un engagement clair dans la lutte contre l'antisémitisme, dans la lutte contre la brutalisation du débat public »[22].
Dépôts des investitures pour les élections législatives de 2024
Sur les 577 investitures à pourvoir, quelques-unes sont remarquées ou suscitent des débats, voire des controverses.
Jérôme Guedj, député sortant du Parti socialiste, opposé à Jean-Luc Mélenchon, annonce le se présenter sans l'étiquette du Nouveau Front populaire, affirmant qu'il refuse de « s'associer à l’investiture de LFI ». Interrogé, Olivier Faure dit « respecter parfaitement (son) choix »[23].
LFI refuse l'investiture à cinq frondeurs, Alexis Corbière, Raquel Garrido, Frédéric Mathieu, Hendrik Davi et Danielle Simonnet[35],[36],[37]. En réaction, Marine Tondelier, conteste cette décision qualifiant cette « purge » d'inacceptable : « Je ne vois pas pourquoi nous ne soutiendrions pas des députés qui sont des sortants »[38]. Pour Olivier Faure : « Le Front Populaire ne mérite pas d'être sali par des décisions irresponsables », il essaie de trouver une solution à cette situation[39]. À la place de Raquel Garrido, LFI investit Aly Diouara, obsédé par les « Juifs » et par les « Blancs » sur ses réseaux sociaux selon Le Figaro et soutien de l’imam Hassan Iquioussen, expulsé vers le Maroc pour des discours « haineux envers les valeurs de la République, dont la laïcité »[40]. Alexis Corbière, Raquel Garrido, Danielle Simonnet (face à Céline Verzeletti) maintiennent quand même leurs candidatures[41].
Le au soir, dernier jour pour déposer les candidatures, les tensions liées aux investitures semblent éteintes[51], et les observateurs parlent d'une gauche unie[52].
Le , Manuel Bompard juge la candidature de François Hollande « assez incohérente ». Il ajoute cependant de la « même manière que je souhaite que des partenaires politiques ne remettent pas en cause le choix de nos candidatures, je ne le ferai pas pour mes partenaires »[53].
Désignation du Premier ministre en cas de victoire aux élections législatives de 2024
Dans un premier temps, le Nouveau Front populaire ne désigne pas le prochain Premier ministre, en cas de succès aux élections législatives de 2024. Jean-Luc Mélenchon affirme le « se sentir capable » d'être Premier ministre, mais déclare « Je ne m'élimine pas, mais je ne m'impose pas »[55] et le 16 juin « Si vous pensez que je ne dois pas être Premier ministre, je ne le serai pas »[56] avant de se déclarer, le , « bien évidemment » prêt à endosser cette responsabilité. Il ajoute « Un accord avait été trouvé pour que ce soit "le groupe parlementaire le plus important qui présente le candidat à la Primature" »[57],[58]. Mais pour Raphaël Glucksmann ou Carole Delga, le candidat de la gauche pour Matignon « ne sera pas Jean-Luc Mélenchon ». Après son intervention du 22 juin, sa figure est brandie par le RN et le camp présidentiel en tant que repoussoir[59],[60]. Plusieurs voix dans la coalition s'opposent à cette hypothèse[61],[62], considérant qu'il n'est pas assez fédérateur, notamment Fabien Roussel, Clémentine Autain, François Hollande, ou Marine Tondelier[63]. Il ajoute le n'être « candidat à rien » mais assure que le Premier ministre sera Insoumis[64]. Le 25 juin, François Ruffin déclare que Jean-Luc Mélenchon « est un obstacle à la victoire » du Nouveau Front populaire[65],[66].
François Ruffin et Fabien Roussel se disent prêts à assumer cette responsabilité[67],[68],[69]. La vice-présidente de l'Assemblée nationale Valérie Rabault plaide pour sa part pour une « candidature féminine », citant Carole Delga, Clémentine Autain ou elle-même[70]. L'ancien dirigeant de la CFDT Laurent Berger est aussi proposé par Raphaël Glucksmann et Sandrine Rousseau[55], mais celui ci refuse cette possibilité le 24 juin[71].
Le 18 juin, Olivier Faure propose qu'en cas de victoire, les futurs députés du Nouveau Front populaire votent pour choisir le Premier ministre. Cette proposition n'emporte pas l'adhésion côté LFI, Manuel Bompard considérant que le groupe le plus important devra « faire une proposition »[72].
Le 22 juin, un sondage LegiTrack d'OpinionWay-Vae Solis pour Les Échos et Radio Classique indique qu'en cas de victoire du Nouveau Front populaire, les Français préféreraient un Premier ministre issu du PS (44 % des sondés) plutôt que de LFI (25 %)[73].
Le 4 juillet sur France Inter, Raphaël Glucksman déclare : « L'hégémonie de Jean-Luc Mélenchon a pris fin ». Il ajoute que d'autres « voix se sont affirmées pendant cette campagne », et cite François Ruffin, Valérie Rabault, Carole Delga, Aurore Lalucq et Marine Tondelier[74].
Le 8 juillet, au lendemain des résultats du deuxième tour des législatives, les débats s'engagent à gauche pour proposer un premier ministre dans la semaine[75]. La piste de Jean-Luc Mélenchon est avancée par des membres de LFI, mais rejetée par les autres partis de la coalition[76].
Campagne pour les élections législatives de 2024
La campagne pour les élections législatives est ouverte le à partir de minuit. Un premier débat a lieu sur la chaine BFM TV le en présence de Fabien Roussel, premier secrétaire du Parti communiste (PCF). Le , dans un communiqué de presse, le Nouveau Front populaire désigne quatre représentants pour intervenir en débat télévisé. Manuel Bompard (LFI) sur TF1, Ian Brossat (PCF) sur CNews, Olivier Faure (PS) sur France 2 et Marine Tondelier (EÉLV) sur BFM TV. Pendant la campagne, Marine Tondelier, souvent qualifiée de « révélation politique » se fait très positivement remarquer [77],[78],[79],[80]. Jordan Bardella refuse de débattre avec elle le 3 juillet, demandant à débattre avec Jean-Luc Mélenchon, ce qui est largement commenté[81],[82].
Manuel Bompard.
Ian Brossat.
Olivier Faure.
Marine Tondelier.
Communication
Communication officielle
La communication officielle est lancée dès le 17 juin, avec une charte graphique mêlant 5 couleurs et un logo spécifique. Certains candidats non soutenus officiellement utilisent des éléments de communication officielle, ce qui est contesté par le NFP[83]. La situation des 5 candidats dissidents de LFI génère des tensions : ces candidatas n'utilisent pas le logo de LFI, mais le logo du NFP. la direction de LFI tente de solliciter la justice, qui se déclare incompétente à statuer, et renvoie vers le conseil d'État[84],[85].
Une vidéo de campagne en version ASMR est très partagée sur les réseaux sociaux et suscite de nombreuses réactions[86].
Communication de soutien
En parallèle de la communication officielle, plusieurs artistes, graphistes et illustrateurs s'impliquent spontanément dès le début du NFP[87]. Cette communication politique visuelle devient virale, et se diffuse dans la rue et sur les réseaux sociaux. Ainsi, le collectif Formes des luttes, constitué d’artistes, coalisés au moment de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites en 2019, s'implique rapidement. De même, le studio d'impression parisien risographique dirigé pat Vincent Longhi, participe activement à la diffusion des supports en s'appuyant sur la méthode du pochoir. Ainsi, Mathias Ribot et Geoffrey Dorne, deux graphistes coordonnent rapidement les créations au sein du site 24x36.art[88]. Le site reçoit environ 2 000 propositions en quelques jours, et en sélectionne 200[89].
Exemples d'affiches inspirées par le Nouveau Front populaire[90]
Répartition des candidatures
Le , les quatre partis principaux de l'alliance trouvent un accord de principe pour une répartition des candidatures dans les 577 circonscriptions, entre eux et leurs alliés — en prenant en compte à la fois les députés sortants ainsi que les résultats des européennes[91],[92].
Le Nouveau Front populaire obtient neuf millions de voix (27,99 % des suffrages exprimés)
[93], deuxième derrière le Rassemblement national et ses alliés issus des Républicains (33,15 %, dix millions de voix). La majorité présidentielle, Ensemble et son allié Horizons, obtient 20,04 %, sept millions de voix[93].
Trente-deux candidats du NFP sont élus au premier tour, 103 éliminés[94] et 409 qualifiés, dont 99 dans des duels, 303 dans des triangulaires et 5 dans des quadrangulaires[95].
Les non-LFI obtiennent 246 candidats qualifiés contre 163 pour LFI, soit une proportion de 61 % des 409 qualifiés du NFP hors-outre-mer, inverse de celle de 2022 :
les candidats socialistes se qualifient dans 78 % des cas (136 qualifiés, près de trois fois plus que les 54 en 2022)[96] ;
les candidats écologistes se qualifient dans 84 % des cas contre 61 % en 2022, avec 77 qualifiés, quinze de plus que les 62 en 2022 ;
les candidats LFI ne se qualifient que dans 71 % des cas, soit 163 contre 219 en 2022 ;
les candidats communistes ne se qualifient que dans 66 % des cas (33 candidats qualifiés contre 34 en 2022).
Projection de sièges par composante du NFP
Projection de sièges au soir du 1er tour
Au soir du premier tour, les estimations de l'institut Elabe pour BFMTV, celles qui donnent le plus grand nombre de sièges au RN, accordent 11 à 12 sièges aux candidats de gauche dissidents et 120 à 140 au NFP, parmi lesquels une proportion de non-LFI bien plus forte qu'en 2022, allant de 67 à 93 sièges, soit nettement plus que la moitié du total des NFP prévus par Elabde[97]:
Le directeur d'Elabe précise le lendemain, en plein débat sur les désistements, qu'il faut aussi désormais tenir comte d'une "différence dans le report des électeurs de Renaissance vers la gauche" encore plus marquée, qui favoriserait particulièrement les non-LFI, ainsi que les désistements, plus fréquents vers les non-LFI[97].
Projection de sièges au dernier jour de la campagne
La dernière projection en sièges de la campagne, publiée par Ipsos le 5 juillet 2024, au dernier jour de la campagne, accorde 145 à 175 députés au NFP[98].
Parmi eux:
LFI obtiendrait 58 à 68 sièges, soit 38% à 40%;
Le PS obtiendrait 51 à 61 sièges, soit 31% à 35%;
Les Ecologistes obtiendraient 29 à 37 sièges, soit 20% à 21%;
Le PCF obtiendrait 7 à 9 sièges, soit 4% à 5%;
Par ailleurs, les candidats "divers gauche", non-inclus dans le NFP, obtiendraient 14 à 16 sièges, environ 10% de ceux du total du NFP.
Investitures dans les circonscriptions perdues en 2022
Selon Vincent Tiberj, professeur à Sciences Po Bordeaux, la gauche a en 2024 fait « un bon choix d’avoir investi des socialistes dans de nombreuses circonscriptions gagnables mais perdues en 2022 » pour viser un meilleur report de voix au second tour qu’avec l'étiquette LFI de 2022[99], quand 92 circonscriptions s'étaient jouées à moins de 1 000 votes d’écart et 13 avec moins de 100 voix[100]. Les socialistes ont obtenu « la parité hors sortants » avec LFI[101], qui domine dans « les plus simples à gagner »[101], car les plus à gauche, avec ses 75 sortants, selon une analyse du quotidien Les Échos[101]. Selon les universitaires, le nombre de swing circonscriptions très incertaines a encore augmenté dans l'entre-deux-tours, au nombre de 160[102] et « même si le RN emportait les trois quarts des swing circos, il se situerait alors autour de 250-260 circonscriptions remportées, au-dessous des 289 »[102].
Désistements au second tour
Tous les leaders du NFP appellent au retrait de tous leurs candidats arrivés en troisième position[103],[104].
Le camp gouvernemental invoque également un désistement républicain pour faire barrage au RN « avec les candidats partageant les valeurs républicaines ». Des questionnements existent, dans la majorité[105],[106] et chez les observateurs, pour savoir si cette consigne s'applique également aux candidats LFI[107],[108].
Le 2 juillet au soir, seuil limite pour déclarer les maintiens ou désistements, 338 candidats NFP se maintiennent au deuxième tour, 131 se désistent[109].
Résultats du deuxième tour
Le NFP crée la surprise en devenant la première force politique du pays : 182 députés de la coalition sont élus, contre 168 pour Ensemble et 143 pour le Rassemblement national (RN, dont Les Républicains - RN)[110],[111],[112]. De plus, certains élus ayant fait campagne sur le programme du Nouveau Front populaire ne sont pas comptés parmi les 182 députés NFP, mais comme « divers gauche ». La Chaîne parlementaire décompte « au moins 193 députés » pour le Nouveau Front populaire[113].
Conséquences politiques des élections législatives
Le 8 juillet, au lendemain des résultats du deuxième tour des législatives, les débats s'engagent à gauche pour proposer un premier ministre dans la semaine[75]. La piste de Jean-Luc Mélenchon est avancée par des membres de LFI, mais rejetée par les autres partis de la coalition[76]. Les tractations entre les quatre principaux partis de la coalition sont intenses, à la fois pour trouver une coalition[114] et pour former les groupes parlementaires, dans le cadre d'une bataille à gauche entre LFI et le PS[115]. Raphaël Glucksmann estime de son côté qu'« on ne pourra pas gouverner par des décrets et des 49.3 »[116]. Le 9 juillet, dans un communiqué commun, le Nouveau Front populaire exhorte Emmanuel Macron à « se tourner immédiatement vers (lui) pour lui permettre de former un gouvernement »[117].
Le 10 juillet, le président Macron, dans une « lettre aux Français »[122] estime que « seules les forces républicaines représentent une majorité absolue », et demande « à l’ensemble des forces politiques (...) d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays » ce qui suppose de leur laisser « un peu de temps »[123],[124]. Plusieurs représentants du NFP y voient une « forme de déni »[125].
Membres et soutiens
Cette section est liée à un événement en cours. Les informations peuvent manquer de recul ou changer suivant l'évolution des évènements et de l'actualité.
Cette liste de membres comprend en premier lieu les signataires de l'accord de principe diffusé le par les différents mouvements de gauche[126].
Partis membres de la coalition présentant des candidats aux élections législatives
Cette liste contient les signataires de la tribune initiant le Nouveau Front populaire et qui défendent un programme politique commun par un « contrat de législature »[127].
Le , le banquier d'affairesMatthieu Pigasse« appelle en effet à voter Nouveau Front populaire », considérant « qu'il faut tout faire pour faire barrage au Rassemblement national »[179].
Cette section contient une ou plusieurs listes. Le texte gagnerait à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques. Les listes peuvent demeurer si elles sont introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents items (juin 2024).
Le programme commun est réalisé en seulement quatre jours, dans un contexte de temps contraint[182].
L'accord de campagne prévoit un programme politique commun avec un « contrat de législature » adopté par les différents partis politiques et mouvements composant l'alliance ainsi qu'un projet de gouvernement basé sur 150 mesures[183] sur les « 100 premiers jours de mandat » dans le cas d'une obtention d'une majorité à l'Assemblée nationale par le Nouveau Front populaire[19].
Le , le Nouveau Front populaire présente son programme politique lors d'une conférence de presse à la maison de la Chimie[184],[185].
Plusieurs adversaires de la coalition qualifient celle-ci et son programme d'extrême gauche[186], en ciblant notamment l'influence supposée de LFI[128],[187]. Pourtant, la plupart des analystes politiques et économiques soulignent bien qu'il s'agit d'un programme de gauche[188],[189],[190]'.
Préservation de l'autonomie pédagogique du corps enseignant, revalorisation des grilles des salaires, réduction des effectifs par classe et renforcement la médecine scolaire
Rétablissement des dotations des établissements scolaires au regard du respect d'objectifs de la mixité sociale
Arrêter le service national universel pour soutenir à nouveau les associations de jeunesse et d'éducation populaire
Création d'un dispositif de billet unique ouvert aux jeunes et permettant d'accéder à l'ensemble des transports en commun ainsi qu'aux vélos et aux voitures en libre-service du territoire
Organiser la distribution de bouteilles d’eau et plafonner le prix de l’eau partout où le service d’eau potable est défaillant
Création d’un fonds d’indemnisation de prévention contre les pollutions pour indemniser et assurer la prise en charge médicale des victimes de la chlordécone et des sargasses
Investir dans la dépollution et la décontamination des sols et des eaux
Généraliser le remboursement du sport sur ordonnance
Libertés, sécurité, police et justice
Lutte contre le racisme, l'antisémitisme et l'islamophobie
Ces questions ont été l'objet de fortes négociations, dans un contexte où LFI a parfois été accusée de postures ambiguës sur l'antisémitisme à cause de certaines prises de position sur le conflit israélo-palestinien[197],[203]. Le 23 juin, le Nouveau Front populaire dénonce dans une tribune signée par les 4 principaux partis une « campagne de diffamation » sur la lutte contre l'antisémitisme, orchestrée selon lui par « une macronie en déroute »[204].
Donner à la justice les moyens de poursuivre et de sanctionner les auteurs de propos ou actes racistes, islamophobes et antisémites
Instaurer un commissariat à l'égalité doté d'un observatoire des discriminations et de pôles spécialisés au sein des services publics et des cours d'appel
Mise en place de plans interministériels pour analyser, prévenir et lutter contre l'antisémitisme et l'islamophobie
Sécurité et forces de l'ordre
Rétablir la police de proximité, maintenir l’ensemble des gendarmeries, revenir sur la réforme de la police judiciaire de 2023, et augmenter les effectifs
Le financement du programme du Nouveau Front populaire doit s'effectuer avec un projet de loi de finances rectificatif dès le . Il est prévu d'annuler des réformes fiscales mises en place par le gouvernement actuel mais sans donner un chiffrage précis. Pour Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste : « Nous ferons en sorte de financer ce projet très ambitieux en le prenant dans la poche de ceux qui en ont les moyens ». Éric Coquerel, député LFI sortant et ancien président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale indique « ce sont des mesures d'urgence, qu'il est assez facile de mettre en place et qui peuvent rapporter plusieurs dizaines de milliards d'euros »[206],[207].
Une réforme de la taxation de l'héritage est prévue, elle était estimée à 17 milliards d'euros par la Nupes en 2022. Le rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF) avec l'ajout d'un volet « climatique », devrait rapporter 15 milliards d'euros par an. Une modification du barème de l'impôt sur le revenu avec l'instauration de 14 tranches, contre 5 actuellement, soit 5 milliards d'euros supplémentaires selon le chiffrage NUPES de 2022. Il est également envisagé de modifier la contribution sociale généralisée (CSG). Il sera étudié la suppression des « niches fiscales inefficaces, injustes et polluantes » sans autre précision. L'exit tax doit être rétablie. Une augmentation de 0,25 point par an, sur 5 ans, de la cotisation patronale vieillesse doit conforter le financement du régime général des retraites[206],[208],[207].
Le , Manon Aubry précise le nouveau barème d'imposition qui serait mis en place, basé notamment sur le passage de cinq à quatorze tranches d'imposition sur le revenu[209] : « ceux qui gagnent moins de 4 000 euros par mois, c’est-à-dire 92 % des Français, paieront moins d’impôt »[210].
Le , en conférence de presse, les représentants du NFP présentent le chiffrage de leur programme. Une loi de finances rectificative sera établie, portant sur 25 milliards d’euros pour les mesures d’urgence en 2024. Puis interviendront deux trains de mesures « structurelles » dont 100 milliards en 2025, pour un budget total de 150 milliards d’euros fin 2027, entièrement financés par de nouvelles recettes[211],[212]. Les recettes fiscales, liées notamment à l'ISF et sur les superprofits sont prévues pour compenser ces dépenses de manière équivalente[213]. Le même jour, la Fondation iFRAP, lobby proche du MEDEF, publie une chiffrage des programmes économiques des principales forces politiques et calcule les dépenses supplémentaires du programme du Nouveau Front populaire à 233,3 milliards d'euros. Le think tank estime que les recettes augmenteraient en contrepartie de seulement 55,0 milliards d'euros, ce qui conduirait à une hausse du déficit public de 178,4 milliards d'euros[214],[215].
Le , Pierre Joxe, ancien ministre, publie une déclaration sur son blog soutenant « les partis de gauche d'aujourd’hui, appuyés à nouveau par de nombreuses organisations démocratiques et syndicales grandes ou petites, [qui] ont su retrouver le chemin de l'union indispensable »[218].
Le , François Hollande, ancien président de la République déclare au JT de 20h de TF1, soutenir la nouvelle union des gauches, même s'il nuance son soutien en s'opposant à l'éventualité à ce que Jean-Luc Mélenchon devienne Premier ministre en cas de cohabitation[219]. Ce ralliement surprend en raison des hostilités de l'ancien président contre La France insoumise, il justifie son soutien par la volonté d'éviter une victoire de l'extrême droite[220],[221]. Le , il se présente lui-même comme candidat du Nouveau Front populaire dans la première circonscription de la Corrèze[222],[223]. Si dans un premier temps il ne reçoit pas l’investiture du NFP au niveau national (n'ayant été proposé que par la fédération locale du PS), celle-ci est validée officiellement plus tard dans la journée. Hollande déclare au sujet de sa candidature « C’est une décision inédite pour un ancien président de la République. Je l’ai prise parce que j’ai estimé que la situation était grave. Jamais l’extrême droite n’a été aussi proche du pouvoir depuis la Libération. Comment rester indifférent ? »[224].
L’ancien Premier ministre de la Gauche plurielleLionel Jospin soutient l’alliance le en déclarant « Le Nouveau Front populaire est une des digues contre lesquelles peut se briser la vague. »[225]. Le , l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault apporte également son soutien, avec un argumentaire identique[226].
Le , le Premier ministre Gabriel Attal, lors d'une réunion avec les députés du groupe présidentiel, dénonce l'alliance des partis de gauche avec La France insoumise, visant particulièrement le Parti socialiste[234]. Le , le président Emmanuel Macron critique le programme du Nouveau Front populaire. Il déclare notamment « Ce n’est pas un programme social-démocrate (…) c’est un programme totalement immigrationniste ». Le lendemain, Manon Aubry lui répond sur CNews, en précisant que le programme du NFP est « un projet humaniste » qui « repose sur deux piliers » : « agir sur les causes des migrations » et assurer « un accueil digne »[235].
Extrême droite
Réagissant à la constitution du Nouveau Front populaire, le porte-parole du Rassemblement national, Julien Odoul, déclare le sur BFM TV : « J'ai une petite pensée quand même pour le grand Léon Blum qui doit se retourner dans sa tombe. » Son interlocuteur, Benjamin Duhamel, note l'ironie de la situation en affirmant ne pas être « sûr […] que le grand Léon Blum […] serait heureux d'être cité par un député Rassemblement national […] un parti qui a été en partie fondé par des membres de la SS »[236].
Autres hommes politiques
En cas de duel entre le RN et le Nouveau Front populaire, l'ancien premier ministre Dominique de Villepin« considère que la priorité doit être donnée à la lutte contre le Rassemblement national, et que le Rassemblement national constitue aujourd'hui la véritable menace pour notre pays »[237]. Daniel Cohn-Bendit soutient le Front populaire mais votera « à titre personnel »Clément Beaune dans la 7e circonscription de Paris[238].
Syndicats français
Appel à voter NFP
Le 18 juin, la CGT appelle à voter pour le Nouveau Front populaire. C'est la première fois que ce syndicat, attaché à sa neutralité vis-à-vis de la sphère politique, depuis l'adoption de la charte d'Amiens, se positionne ouvertement en faveur d'un mouvement politique. Le syndicat a déjà, par le passé, appelé à voter contre, notamment contre l'extrême droite, mais jamais pour un candidat, un parti ou une coalition[239],[240],[241]. Sa secrétaire générale Sophie Binet, appelle également a voter pour cette alliance[242] et Céline Verzeletti, membre de ce syndicat est investie par le NFP dans la quinzième circonscription de Paris[243].
Le 20 juin, des syndicats de la FSU, notamment son secrétaire général Benoît Teste[244] et sa branche enseignante SNUIPP, ainsi que des syndicats de l'Union syndicale Solidaires, comme SUD éducation, appellent également à voter pour le Nouveau Front Populaire[245],[246],[247].
Plusieurs autres syndicats ne donnent dans un premier temps pas de consigne claire de vote, appelant soit à voter contre l'extrême droite, sans davantage de précision, comme la CFDT[249],[241].
Aucune consigne
Enfin, quelques syndicats refusent de se prononcer, à l'instar de FO[241],[249].
Personnalités
L'avocat et historien Serge Klarsfeld a déclaré qu'il voterait RN plutôt que NFP (« une extrême gauche qui est sous l’emprise de La France insoumise avec des relents antisémites et un violent antisionisme ») au second tour, en cas de face à face, propos qui divisent la communauté juive[250],[251]. Pour sa part, la journaliste Anne Sinclair déclare sur BFM TV qu'elle votera « à gauche », mais s'abstiendra au second tour plutôt que de voter pour un candidat LFI[252]. Le philosophe Edgar Morin déclare : « J’ai une sympathie critique pour le Nouveau Front populaire »[253].
Réactions internationales
Les presses européennes, qui ont souligné quelques jours auparavant les résultats records de l'extrême droite aux élections européennes, font le constat que la dissolution a agi comme un facteur d'unification des différents mouvements de gauche et écologistes, entrainant une dynamique importante[254] et soulignent l'usage d'une référence historique[255], suscitant l'espoir pour une partie de la presse classée à gauche[256].
Références contradictoires à Léon Blum et au Front Populaire de 1936-1938
Des observateurs jugent le contexte de 2024 différent de celui de 1936[260],[259]. L’historien Rémy Pech (d) pointe notamment qu'en 2024 : « La gauche est obligée de faire un Front populaire d’urgence alors que celui de 1936 avait maturé pendant deux ans, avec des comités qui n’étaient pas automatiquement affiliés aux partis politiques. Macron a peut-être précipité les choses par peur que la mayonnaise prenne à gauche si on lui en laissait le temps »[261].
Plusieurs critiques reprochent au Nouveau front populaire de ne pas être à la hauteur de cette référence historique, voire de trahir la mémoire de Léon Blum[231]. L'attitude et certaines positions jugées radicales de LFI sont souvent pointées du doigt pour justifier ces critiques. Notamment parce que Léon Blum, en tant que juif, a subi l'antisémitisme, et que les positions de LFI depuis le 7 octobre 2023 ont parfois été jugées ambigües vis-à-vis de l'antisémitisme[262]. Ainsi, le , le président Macron déclare : « S’il y en a un qui doit se retourner dans sa tombe aujourd’hui, c’est Léon Blum »[263]. Le Point titre le : « une imposture politico-idéologique et une insulte à la mémoire de Léon Blum ». Dans cet article, le philosophe Daniel Salvatore Schiffer vilipende le Nouveau Front Populaire et accable les socialistes d'en faire partie. Il conclut ainsi son article : « ne laissons donc pas dévoyer ou dénaturer ainsi, de manière aussi éhontée, scandaleuse sur le plan politico-idéologique et malhonnête au niveau philosophico-éthique, la grande et belle histoire du Front populaire tel que l'admirable Léon Blum, fervent artisan de la social-démocratie en effet, le conçut, intentionnellement, à l'origine »[262].
Réponses à ces critiques
Milo Lévy-Bruhl, président de la Société des amis de Léon Blum déclare : « Oui, c’est difficile et presque irrespectueux de faire parler un mort, donc ce que je vous dis est à prendre avec beaucoup de pincettes. Toute la vie et l’action de Léon Blum inclinent à penser que, même si l’extrême-droite d’aujourd’hui n’est pas la même que celle qu’il a connue, sa plus grande crainte resterait de la voir arriver au pouvoir »[263]. Dans le même ordre d'idées, Antoine Malamoud, arrière petit fils de Léon Blum regrette que « la mémoire de Léon Blum, juif, victime de tant d’injures et d’agressions antisémites », soit invoquée « pour disqualifier cet accord de Nouveau Front Populaire, au prétexte du supposé antisémitisme de la France Insoumise »[203]. « Que celle-ci ait multiplié les déclarations imprudentes ou hasardeuses doit être critiqué, condamné », estime-t-il, « mais la persistance de l’antisémitisme est, depuis de nombreuses années, minimisée au sein de la plupart des forces de gauche, politiques et syndicales ». Il ajoute « C’est au cœur de la pensée de l’extrême droite que l’antisémitisme est structurellement présent, quel qu’en soit son camouflage, il est le support de toute l’orientation de la préférence nationale, il est au cœur de l’idéologie identitaire ». Il rappelle également que Léon Blum avait été « attaqué au moins aussi violemment par le PCF que Raphaël Glucksmann par certains militants de La France insoumise »[231]. L’historien Rémy Pech (d) confirme, et ajoute : les deux fronts populaires, de 1936 et 2024, sont bien des « alliances électorales », entre des partis qui étaient en rivalité forte. « La situation est comparable : Les communistes traitaient les socialistes de sociaux-traîtres, de sociaux-fascistes. C’était la guerre »[261].
L'historien Jean Vigreux estime que « Le nom est finalement assez légitime. Il est dans une logique d’alliance large, et pas uniquement d’alliance politique : des associations et des syndicats y répondent. Il ne s’agit pas uniquement d’un effet de nostalgie, c’est plutôt un réflexe face à ce qui est perçu comme un danger imminent : l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir »[258].
↑ ab et c(en) Wolfram Nordsieck, « France », sur Parties and Elections in Europe, (consulté le )
↑Nicolas Mondon, Arthur Bijotat et Fig Data, « Élections européennes 2024 : découvrez l’intégralité des résultats en France, commune par commune », Le Figaro, (lire en ligne).
↑« Résultats élections européennes 2024 : Macron dissout l'Assemblée, Le Pen se dit "prête à gouverner" », BFM TV, (lire en ligne).
↑« « François Ruffin à la gauche : « Arrêtons les conneries et soyons le plus unis possible » », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
↑Emilio Meslet, « Entre François Ruffin et la FI, c’est fini », L'Humanité, no 23978 « Résolument NON », , p. 10 (ISSN0242-6870, lire en ligne, consulté le )
↑Charlotte Belaïch et Sacha Nelken, « À gauche, François Ruffin revendique le « capitanat » du « Front populaire » », Libération, (lire en ligne).
↑Valentine Hullin, « Après la dissolution de l’Assemblée, François Ruffin souhaite un « Front populaire », Olivier Faure adhère à l’idée et LFI propose une réunion », HuffPost, (lire en ligne).
↑« « L’union des gauches et des écologistes, maintenant ! » : l'appel de 350 personnalités du monde politique, intellectuel, militant et artistique », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Frantz Durupt et Damien Dole, « Législatives : face au risque de l’extrême droite au pouvoir, CGT et CFDT appellent à « manifester le plus largement possible ce week-end » », Libération, (lire en ligne).
↑ ab et cSandrine Cassini et Julie Carriat, « Élections législatives : la gauche vers l’union malgré les divisions », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« En direct, législatives 2024 : les partis de gauche annoncent un accord sur un programme commun au sein d’un « nouveau front populaire » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑« En direct, législatives 2024 : Olivier Faure veut « un vote » des futurs députés du Nouveau Front populaire pour choisir le premier ministre, en cas de victoire », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Législatives 2024 : ni RN-ni LFI, cas par cas ou désistement systématique, la coalition macroniste se divise sur la physionomie du front républicain », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Législatives 2024 : y aura-t-il une triangulaire dans votre circonscription ? Retrouvez notre décompte des candidatures pour le second tour », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Le Nouveau Front populaire en première ligne d’une situation politique inédite après sa victoire surprise aux législatives 2024 », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Sandrine Cassini et Julie Carriat, « La gauche se met d’accord sur un nouveau « Front populaire » pour les élections législatives », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Législatives 2024 : Emmanuel Macron renvoie dos à dos le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire et appelle à voter contre », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑« Les quatre jours qui ont conduit au Nouveau Front populaire et au programme commun des partis de gauche », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« Ce que contient le programme du Nouveau front populaire pour les élections législatives », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Frédéric Autran, Anne-Sophie Lechevallier, Frantz Durupt, Damien Dole, Jean-Christophe Féraud, Sylvain Mouillard, Franck Bouaziz et Adrien Franque, « Législatives : ce que contient le programme du Nouveau Front populaire », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Ce qu’il faut retenir du programme économique du Nouveau Front populaire, entre ISF climatique et smic à 1 600 euros net », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« François Hollande candidat aux élections législatives en Corrèze sous la bannière du Nouveau Front populaire « parce que la situation est grave » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Thomas Poupeau, « Les déclarations de Serge Klarsfeld divisent la communauté juive : "C’est une insulte aux morts de la Shoah" », dans Le Parisien, 17 juin 2024 (en ligne).