Président Fils et filles de déportés juifs de France | |
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Arno Klarsfeld Lida Klarsfeld (d) |
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Serge Klarsfeld, né le à Bucarest en Roumanie, est un historien et avocat français.
Défenseur de la cause des déportés juifs en France, avec son épouse Beate, il a mené une action militante pour la reconnaissance de la Shoah, de la responsabilité des hommes et des États dans sa mise en œuvre, des droits des survivants et de leurs descendants.
Serge Klarsfeld échappa à la Gestapo à Nice en 1943 mais son père, Arno, fut interné à Drancy le sous le matricule 5 989 puis déporté de la gare de Bobigny par le convoi no 61 du [1] vers Auschwitz-Birkenau[Note 1].
Serge Klarsfeld est le fils de Arno et Raïssa Klarsfeld. Il a une sœur Georgette, et deux demi-frères : Georges et Michel, que son père Arno a eu avec d'autres femmes. Ils garderont, néanmoins, un excellent souvenir de leur père puisque Georges a eu un fils qu'il a prénommé Arnaud, et Michel a eu un petit-fils prénommé Arno. Serge Klarsfeld s'entend fort bien avec eux et écrira dans son livre que sa famille de Montpellier est également la sienne.
En 1943, la famille Klarsfeld est réfugiée à Nice sous occupation italienne lorsque les Allemands y font leur entrée et y traquent les Juifs. Son père, Arno Klarsfeld fait alors construire dans leur appartement un placard à double fond avec une mince cloison en contreplaqué derrière les vêtements, dans lequel Serge Klarsfeld, sa mère et sa sœur se cachent quand les Allemands viennent les chercher. Arno Klarsfeld leur dit qu'il est seul dans l'appartement, que sa femme et ses enfants ont quitté Nice parce qu'il y avait eu une désinfection de l'appartement. Arno Klarsfeld est envoyé à Auschwitz où à son arrivée, frappé par un kapo, il l'assomme, il sera alors placé dans un commando très dur et mourra à Auschwitz[2].
Après la Libération, les Klarsfeld retournent vivre en Roumanie, puis décident de revenir en France[3].
Après des études au lycée Claude-Bernard, Serge Klarsfeld fait des études d'histoire et est diplômé d'études supérieures en Histoire à la Sorbonne en 1958,[4].
Il est aussi diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (1960)[5],[6], docteur en lettres[réf. souhaitée],[Quand ?].
Lauréat d'une bourse Zellidja[7], il épouse en 1963 Beate Künzel, née le à Berlin. Ils ont eu ensemble deux enfants, dont Arno Klarsfeld. Le couple Klarsfeld a mené une action constante en faveur de la mémoire de la Shoah.
Les Klarsfeld ont milité contre l'impunité des anciens nazis : Kurt Lischka, Herbert Hagen, Ernst Heinrichsohn. Ils ont mené campagne en 1986 contre Kurt Waldheim, officier dans la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale, élu président de l'Autriche. Ils ont été longtemps ignorés par les dirigeants des autres institutions juives et par les politiques français[8].
Serge Klarsfeld est à la recherche d'Alois Brunner depuis des années. Il dresse la liste des enfants qu’il a raflés le , retrouve leurs photos, recueille des témoignages. En 1982, Serge Klarsfeld se rend en Syrie. Mais il est expulsé. Serge et Beate Klarsfeld le seront quatre fois dans les années 1980.
Ils ont été victimes le d'une tentative d'assassinat par le réseau néo-nazi Odessa, qui demandait l'arrêt de leur travail pour retrouver les criminels nazis[9]. Cette même année, Serge Klarsfeld s'est rendu à Téhéran pour protester contre l'exécution de Juifs libanais.
En 1987, après la condamnation à Lyon de Klaus Barbie, Serge Klarsfeld peut porter plainte contre Brunner à propos des Enfants d'Izieu raflés le à la Maison d'Izieu. Mais même les discussions de président à président entre Jacques Chirac et Hafez el-Assad n'aboutissent pas à l'extradition d'Aloïs Brunner. Des commissions rogatoires internationales explorent plusieurs pistes : Argentine, Uruguay, Espagne, où, en 1995, un ancien général de la Wehrmacht et ami de Brunner, Otto Remer confirme finalement que l’ancien commandant du camp de Drancy vit bien en Syrie[réf. nécessaire].
Serge Klarsfeld et son épouse sont également à l'initiative des poursuites contre René Bousquet et Jean Leguay[réf. nécessaire].
En France, Serge Klarsfeld crée en 1979 l'association Fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF), qui a pour but de défendre la cause des descendants de déportés. En 1978, il publie Le Mémorial de la déportation des Juifs de France rédigé à partir de la liste des déportés (76 000), classés par convois. Dans Le Mémorial des enfants, il essaie de retrouver la photo et l'identité de chacun de 11 000 enfants envoyés vers la mort[10]. Ses travaux représentent une des recherches les plus abouties sur la Shoah en France[11]. En 1981, l'association a inauguré en Israël le Mémorial de la déportation des Juifs de France, un vaste monument qui porte le nom, la date et le lieu de naissance des 76 000 victimes françaises de l’extermination. Autour, 76 000 arbres forment une Forêt du souvenir. Il a aussi publié Le calendrier de la persécution des Juifs de France en 1983 et Vichy-Auschwitz en 1985.
Serge Klarsfeld est également membre du conseil d'administration de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. Il est à l'origine de la création du Jardin mémorial des enfants du Vél' d'hiv', rue Nélaton à Paris.
Serge et Beate Klarsfeld ont œuvré pour la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la Shoah, ce qui a conduit au :