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Espionne, résistante, agent du SOE |
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Sonia Olschanezky (1923-1944) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, recrutée en France comme courrier du réseau JUGGLER du service secret britannique Special Operations Executive, Section F. Après l'arrestation de son chef Jean Worms, en , elle reprend pendant six mois la direction du réseau, avant d'être arrêtée, puis déportée au camp de concentration de Natzwiller-Struthof et exécutée.
Fille d'un couple de juifs dont le père est originaire d'Odessa et la mère d'une famille allemande, elle naît le à Chemnitz (Allemagne), dernière d'une fratrie de trois enfants. La famille, après un passage par Bucarest s'installe en France, à Paris en 1930 où son père ouvre un magasin de lingerie[1].
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, elle commence à travailler comme fille au pair pour aider à subvenir aux besoins de sa famille. Elle rejoint dans le même temps la Résistance[2].
En 1942, elle est arrêtée et envoyée au camp de Drancy près de Paris où elle se porte volontaire pour s'occuper des orphelins attendant leur transport vers l'Allemagne. Sa mère réussit à lui faire passer de faux papiers qui lui permettent d'être libérée à l'automne, la faisant passer pour une ouvrière ayant des compétences utiles pour l'économie de guerre[1],[3].
Sa rencontre avec Jean Worms en 1943 marque un tournant dans ses actions de résistance. Ce dernier la nomme comme son courrier (ou agent de liaison) du nouveau réseau appelé JUGGLER, sous réseau du réseau Prosper-PHYSICIAN. Leur mission est de recueillir des informations pour le sabotage, en particulier en s'intéressant aux trains de troupes allemandes aux alentours de Châlons-sur-Marne. Après plusieurs missions dangereuses, elle prend pour nom de code « Tania »[1].
Lorsque le réseau Prosper-PHYSICIAN est trahi et ses membres arrêtés, les membres du réseau JUGGLER décident de se mettre au vert et cessent leurs activités. Le 1er juillet, son supérieur direct, Jean Worms, est arrêté au restaurant Chez Tutulle, 8 rue Troyon, dans le 17e arrondissement de Paris, où il avait ses habitudes[1],. Elle tente alors de maintenir le réseau, sans grande réussite[4].
En , elle apprend qu'un agent va atterrir en février pour lui faire quitter son poste. Quelques jours plus tard, elle reçoit une nouvelle transmission parlant d'une rencontre le . Sans méfiance, elle y va et est arrêtée par la Gestapo au lieu de rencontre[1]. Elle est alors envoyée au Centre pénitentiaire de Fresnes[1]. Le , avec sept autres espionnes britanniques du SOE, elle est transférée à la prison pour femmes de Karlsruhe[2],. Deux mois plus tard, le , avec trois autres femmes qui se trouvent être Andrée Borrel, Vera Leigh et Diana Rowden, elle est envoyée au Camp de concentration de Natzweiler-Struthof pour un « traitement spécial »[4]. Le soir-même, elles sont emmenées une à une dans un baraque voisine où on leur injecte une dose mortelle de phénol avant de transporter leurs corps dans le four crématoire[1].
Ce n'est qu'en 1958 qu'elle fut identifiée par Elizabeth Nicolas comme la quatrième femme tuée à Natzweiler-Struhtof ce jour-là[1]. Ayant été recrutée en France, elle n'était pas inscrite sur les registres du SOE en Grande-Bretagne et elle n'apparaît donc pas sur la liste de la Commonwealth War Graves Commission des agents du SOE[5].