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Judith Feist |
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Judith Hemmendinger (née Feist le , à Bad Homburg vor der Höhe, en Allemagne) est une juive française d'origine allemande, assistante sociale, connue pour son aide aux Enfants de Buchenwald à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en particulier Elie Wiesel, Naphtali Lau-Lavie, Israel Meir Lau et Menashe Klein.
Judith Feist est née le à Bad Homburg vor der Höhe, Allemagne[1]. Elle est la fille de Phillipe et Hannah Feist. La famille est aisée, d'une haute éducation et suit une pratique religieuse orthodoxe. Son père né le à Francfort-sur-le-Main[2],[3] est un ingénieur et sa mère a un doctorat en zoologie de l'université de Heidelberg. Elle a deux frères et sœurs : Selma (l'épouse de Moshé Catane)[4] (1922, Francfort-sur-le-Main – , Jérusalem)[5], Moshe [Martin Pazi, (Feist)] (-)[6], marié à Ahuva Zukowsky, Jacob Feist Pazi et Ellen Feist[7].
En 1928, la famille Feist s'installe en France, à Eaubonne, en Val-d'Oise[8], passant l'été à Megève, en Haute-Savoie.
Comme à Eaubonne, il n'y a pas de communauté juive, les enfants Feist fréquentent l'école publique et reçoivent des cours particuliers en hébreu et en Bible.
La famille Feist finit par s'installer à Paris.
À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, en , la famille Feist se trouve à Megève.
Phillip Feist étant citoyen allemand est arrêté et détenu dans un camp en Normandie, en compagnie des membres de l'ambassade d'Allemagne. Il passe son temps à étudier le Talmud.
Le reste de la famille est assigné à résidence à Megève.
En , Philip Feist recouvre sa liberté.
La famille Feist s'installe à Roanne (Loire, Rhône-Alpes). L'ambassade allemande recommande à Phillip Feist de revenir à Paris, car elle ne peut garantir sa sécurité en zone libre et il revient seul à Paris.
Dans la capitale, Phillip Feist passe la journée à étudier le Talmud, avec monsieur Chouchani, dans le métro parisien, pour se maintenir au chaud.
À la demande du grand-rabbin Schneour Zalman Schneersohn, Phillip Feist vient à Voiron s'occuper de l'administration de la maison d'enfants.
Alors qu'il est à la gare de Nice, il est arrêté et interné au camp de Gurs, puis transféré au camp de Drancy puis déporté à Auschwitz, par le convoi No. 60, en date du [3], où il est assassiné à son arrivée[9].
En 1941, Paul Klein (plus tard Moshé Catane) épouse Selma Feist (connue plus tard comme Choulamith Catane), la sœur de Judith Hemmendinger.
Durant l'été 1943, Judith Feist travaille à Ussac, commune située dans l'aire urbaine de Brive-la-Gaillarde, en Corrèze.
Le , sous le nom de Jacqueline Fournier (elle garde la première lettre de son prénom et nom de famille, JF), elle arrive à Taluyers (Rhône), près de Lyon, dans une ferme-école religieuse[10],[11],[12],[13],[14] sous les auspices des éclaireurs israélites de France, fondée en été 1941 par Frédéric-Shimon Hammel et son épouse.
Les élèves de cette école consistent en 22 garçons et 2 filles, munis de faux-papiers.
À Taluyers, Judith rencontre celui qu'elle va plus tard épouser, Claude Hemmendinger. Il est né le à Strasbourg, le fils de Fernand et Alice Hemmendinger. Il a une sœur, Janine, né en 1928. Avant la Seconde Guerre mondiale, Claude Hemmendinger étudie à l'école supérieure de commerce de Montpellier. En 1942, il arrive à Taluyers en 1942, ayant choisi le nom de Claude Hamelin (il conserve la première lettre de son prénom et de son nom, CH) et y reste jusqu'en .
À la mi-, la mère de Judith Feist la prévient que son mari Phillip a été arrêté. Elle veut se réfugier en Suisse avec les deux plus jeunes enfants et demande à Judith de les accompagner. Ils font appel à un passeur qui les amène à Annemasse où il les laisse à leurs sorts. Après avoir passé la frontière franco-suisse, ils sont arrêtés par la police suisse et transférés dans une prison à Genève.
Elle s'installe à Jérusalem en 1970.
Le , elle soutient sa thèse de doctorat à la faculté des Sciences Humaines de l'université de Strasbourg (Université Strasbourg II et obtient la mention : Très Honorable[15].
Elle devient officier de la Légion d'honneur le à l'Hôtel de la Monnaie de Paris et reçoit sa médaille des mains de l'amiral René Bloch[16].