La Siagne
Illustration
Les Gorges de la Siagne.
Loupe sur carte verte la Siagne sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 44,3 km [1]
Bassin 556 km2 [1]
Bassin collecteur la Siagne
Débit moyen 8,75 m3/s (Pégomas) [2]
Régime pluvial méridional
Cours
Source source
· Localisation Saint-Vallier-de-Thiey
· Altitude 633 m
· Coordonnées 43° 43′ 43″ N, 6° 50′ 15″ E
Embouchure la mer Méditerranée
· Localisation Mandelieu-la-Napoule
· Altitude m
· Coordonnées 43° 31′ 52″ N, 6° 56′ 54″ E
Géographie
Pays traversés Drapeau de la France France
Départements Alpes-Maritimes, Var
Régions traversées Provence-Alpes-Côte d'Azur

Sources : SANDRE:« Y55-0400 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

La Siagne est un fleuve français arrosant les départements des Alpes-Maritimes (57 %) et du Var (43 %), en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, et qui matérialise partiellement la limite entre ces deux départements.

Étymologie

Il est probable que le nom soit une variante du mot sanha qui désigne une variété de roseaux : marais, en occitan (Mistral F.)[3].

On discute également une origine pré-indo-européenne *SEG- (d'où viendrait aussi Seine). La Siagne, sur certaines cartes anciennes, est désignée sous le vocable de Cyagna[note 1], Cyagne[4], de Siagna[5].

Les trois « Siagne » prennent leur nom à partir des sources vauclusiennes qui les alimentent ; la température de leur eau est constante et égale à 11,5 °C :

Historique

Au tertiaire, Oligocène, Stampien, la Siagne, comme beaucoup d'autres cours d'eau de la région coulait en sens inverse. On peut en observer la réminiscence dans la manière dont la Siagnole, le Miron et la Siagne de la Pare s'abouchent dans la Siagne : en remontant vers le nord ou vers l'est[7].

Dans l'Antiquité, la Siagne s'appelait l'Apron (Απρονα ποταμον)[8] (Strabon).

Du néolithique, il subsiste de nombreuses traces sous forme d'habitats fortifiés (oppidum), tumulus, tombes en bloc, grottes habitées, grottes sépulcrales.

De l'âge du fer, il ne reste que peu de traces,

Les Ligures, puis les celto-ligures laissèrent une série d'ouvrages monumentaux (oppidums). Le fleuve faisait la frontière entre les peuples des Déciates, à l'est, et les Oxybiens, à l'ouest[9].

De la période romaine, en plus des traces d'habitats éparses, l'aqueduc de Mons à Fréjus captant l'eau du Neissoun (source vauclusienne de la Siagnole) est le monument le plus important, et il est encore en service sur ses 7 premiers kilomètres.

Par la suite de nombreux moulins (appelés usines), à rouets puis à roue, ont été installés sur tout le cours de la Siagne, ses affluents et leurs sous-branches : moulins à farine, à olives, à foulon, à plâtre, des papeteries… seuls les moulins communaux de Mons-sur-la-Siagnole sont encore en état de fonctionnement après avoir été rachetés par leur meuniers.

Du passé récent, on retrouve la trace de très nombreuses constructions en pierre sèche[10] : cabanes, abris, agachons, cabanons, bergeries, cochonniers, descargadous, aiguiers, citernes, glacières, puits, fours, fours à chaux, fours à poix, fours à cade, restanques, murs, murs à abeilles, calades, aires de battage, recavades, clots, enclos, garennes, lèques, apiès.

Géographie

Carte de la Siagne (1845).

La Siagne d'Escragnolles (dite parfois « de St Vallier ») prend sa source sur la commune d'Escragnolles, bien au-delà du hameau de Bail, sur les flancs sud de l'Audibergue entre les lieux-dits Colle et Colle-Est, à 633 m d'altitude[11].

D’une longueur de 44,3 km[1], la Siagne, dont le bassin versant est d'environ 520 km², traverse ou longe les communes de Saint-Vallier-de-Thiey, Mons, Saint-Cézaire-sur-Siagne, Callian, Montauroux, Le Tignet, Tanneron, Cabris, Pégomas, Auribeau-sur-Siagne, La Roquette-sur-Siagne et Mandelieu-la-Napoule. Finissant paisiblement son périple, elle rejoint la mer Méditerranée à Mandelieu, où on l'a transformée en port de plaisance.

Elle forme une vallée qui abrite le canal de la Siagne. Ce canal alimente en eau potable les villes de Grasse et de Cannes.

Son bassin versant est bordé au nord par le massif de l'Audibergue (la Siagne a sa source au sud de ce massif à environ 630 mètres d'altitude), à l'ouest par les montagnes de Malay et du Lachens, à l'est par le plateau de Calern et celui de Caussols et au sud par le massif du Tanneron. Son cours est essentiellement dans sa partie amont celui d'un torrent, avec une pente moyenne de 3,5 %, mais devient celui d'un fleuve paisible en aval d'Auribeau-sur-Siagne avec une pente moyenne de 0,9 %.

Affluents

Chapelle et vallon Saint-Martin, riche en ammonites.

La Siagne a quatorze affluents référencés[1] :

  • Grotte et la source de la Pare (RD) qui alimente le canal Belletrud[13].
  • en 1929, la source de la Pare a été achetée à la commune de Mons par le Syndicat Intercommunal des Cinq Communes pour 20.000 francs or, rapidement dépensés.
  • l'Avenc (squelette d'ours) (rd[note 2])
  • Grotte des Canebières (rd)
Le Biançon, prolongé par le Riou-blanc, ou Riou de Seillans, en été.
  • À son origine et prend son nom lorsqu'il reçoit la Camiole, autrefois appelé Binson[15]
  • Nait à Seillans de plusieurs sources : Couchelongas, Cat et Niesson,
    • longueur : 14 720 m,
    • débit le  : 76 l/s.
    • bassin versant 11.217 ha, ce qui en fait une rivière à haut risque.
    • actuellement : rarement en haut, même après de fortes pluies.
  • Le Biançon participe à l'alimentation de la retenue du barrage-poids de l'usine hydroélectrique EDF de Tanneron : voir Lac de Saint-Cassien.
  • Le Biançon, surexploité, est en train de devenir une rivière fossile, mais reste très dangereux du fait de l'importance de son bassin versant,
  • Affluents du Biançon
  • qui naît à Seillans, est alimentée par la source de Bourigaille, 9 150 m de long, débit le 24-10-1843 : 89 l/s.
    • la Camandre

Nait à Fayence. En rive gauche :

En rive droite :

la Souate le Chautard

Ruines d'un des moulins du Chautard.

Entièrement sur la commune de Tourrettes, 5 700 m de longueur, débit le  : 38 litres. Il reçoit :

le vallon des Combes la Camiole Prend sa source à Tourrettes, longueur = 5 600 m, débit le 24-10-1843 : 61 l/s. Elle reçoit

3 prises d'eau dont 1 avec barrage

En rive droite :

En rive gauche :

le vallon de Saint-Martin du Serminier

Vallon de Saint-Martin du Serminier (ou des Sources).

le vallon de la Carpénée (Y551380) Reçoit le Vallon de l'hubac de Peillon,

Vallon de la Carpénée à sa confluence avec le Biançon à Fondurane.

le vallon de Gaudon le vallon de Laquet (Y5521420)

Vallon de Larquet avec ses ruines de l'aqueduc de Fréjus.

le vallon de Castanier (ou des Coulombons)

Vallon des Coulombons (ou Castagnier) avec ses ruines de l'aqueduc de Mons à Fréjus.

la rivière des Vaux (Y5520580) Elle reçoit :

À Seillans :

  • 7 moulins (2), 4 moulins (1), 1 moulins (4), 2 fabriques de laine

À Montauroux

  • 1 moulin à farine (Fondurane), 1 scierie à Sieur Bertrand

Barrage de Tanneron et lac de Saint-Cassien retenue EDF

Elle nait à Châteauneuf et posant encore bien des problèmes de pollution.[réf. nécessaire]

À Mouans, rive gauche, au sieur Hugues :

  • 1 moulin (1), 1 moulin (2), 1 scierie,

À Pégomas, en rive droite : à M. Drée :

  • 1 moulin (1), 1 moulin (2), 1 moulin (4), 1 scierie

Hydrologie

La Siagne est un petit fleuve relativement bien fourni toute l'année, dont le niveau varie selon les pluies.

La Siagne à Pégomas

Son débit a été observé sur une période de 41 ans (1967-2007), à Pégomas, peu en amont de Cannes et donc non loin de son embouchure dans la mer[2]. Le bassin versant du fleuve y est de 515 km2, c'est-à-dire sa presque totalité.

Le module du fleuve à Pégomas est de 8,75 m3/s.

La Siagne présente des fluctuations saisonnières pouvant se résumer en un régime à deux périodes. Les hautes eaux débutent en octobre et continuent jusqu'en mai inclus. Elles portent le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 9,75 et 14,1 m3/s, avec un léger sommet en novembre suivi d'une très légère baisse en décembre, et un second sommet en janvier. Dès la fin du mois de mai s'amorce la descente assez rapide vers les basses eaux d'été qui mènent à l'étiage de juillet-août avec un minimum moyen minimal de 1,82 m3/s en août, ce qui reste encore assez appréciable. Au total, les oscillations saisonnières ne sont pas trop importantes. Cependant les fluctuations de débit peuvent être beaucoup plus prononcées sur de plus courtes périodes.

Étiage ou basses eaux

Le VCN3 peut chuter jusque 0,39 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui n'est pas très sévère dans le Midi français.

Crues

Niveau de la Siagne à son embouchure.

Comme presque partout en Provence, les crues peuvent être assez importantes, du moins pour un petit fleuve à bassin réduit. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 140 et 210 m3/s. Le QIX 10 est de 250 m3/s et le QIX 20 de 290 m3/s. Quant au QIX 50, il se monte à 350 m3/s. Cela signifie que, par exemple, tous les deux ans, l'on doit s'attendre à une crue de l'ordre de 140 m3/s, et tous les dix ans une crue de 250 m3/s doit statistiquement survenir.

Le débit instantané maximal enregistré a été de 382 m3/s le , tandis que le débit journalier maximal se montait à 314 m3/s le même jour. En comparant cette valeur avec l'échelle des QIX du fleuve, il apparaît que cette crue était plus importante que la crue cinquantennale calculée (QIX 50) et donc exceptionnelle.

Lame d'eau et débit spécifique

Au total, la Siagne est un petit fleuve relativement abondant. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 537 millimètres annuellement ce qui est élevé, valant nettement plus que la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, mais un peu inférieur à la lame de la totalité du bassin du Var son voisin par exemple (553 millimètres par an). Le débit spécifique du fleuve (ou Qsp) atteint 17 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Aménagements de la Siagne

Moulins usines, papeteries, scieries sur la Siagne

En 1855, le cadastre répertoriait 1 194 moulins dans le Var[16]. Pendant au moins deux siècles, l'eau, souvent rebaptisée houille blanche, représentait la principale source d'énergie, et la moins chère : ainsi les moulins, alors baptisés usines, se sont multipliés le long du moindre cours d'eau sous la poussée des communes et des particuliers. Ces moulins ne consommaient guère d'eau, mais leurs biefs d'alimentation servaient aussi à fournir l'eau d'irrigation aux champs avoisinants. il s'est ensuivi une surconsommation jamais maîtrisée. Les périodes de sécheresse aggravent actuellement cette situation et de nombreux cours ont tendance à se fossiliser, mettant au chômage bien des braconniers de la truite ou de l'écrevisse…

Moulins à (1)= Farine, (2)= olives, (3)= plâtre 4=ressence, (5)= à foulons, (6)= forges

À Escragnolles, en rive droite :

À Saint-Vallier-de-Thiey, en rive gauche : au sieur Ollivier :

À Callian, en rive droite : au Dr Maure :

À Saint-Cézaire, en rive gauche : au sieur Amic :

À Montauroux, en rive droite :

Au Tignet, en rive gauche : à Mme de Navaille :

À Tanneron, en rive droite : au sieur Maubert :

Ruines du moulin de Saint-Cassien à Tanneron.

À Auribeau-sur-Siagne, en rive gauche : aux sieurs de Drée et Maganosc :

À Pégomas, en rive gauche, au sieur Ricord, dénommés les moulins de l'Abadie :

Barrages, captures sur la Siagne

Canaux, biefs, béalières sur la Siagne

Autres

Le parcours du Golf Club Old Course de Cannes - Mandelieu sur les deux rives de la Siagne à son embouchure. Le passage des joueurs d'une rive à l'autre se fait par bac[17].

Environnement : les gorges

Les Gorges de la Siagne : sur la droite, le bois des Malines.

Les gorges de la haute Siagne sont magnifiques : nombreuses grottes, ruines de moulins et scieries, habitats fortifiés sur les sommets, flore relativement intacte. C'est un plaisir que de les parcourir en promenade, en suivant les GR, ou le long des canaux de dérivation : canal de la Siagne, canal Belletrud, bois des Malines[18]. On peut aussi les traverser en voiture par une route sinueuse, souvent à voie étroite :

Ces trois routes se rejoignent au Pont de Siagne, juste en aval de l'usine hydroélectrique, près de la résurgence de la Foux, des grottes de la Combrière et des peintures, en rive droite, et des grottes de Pâques (réseau très important).

Grottes

À Saint-Cézaire[19] :

À Mons

Curiosités

Protection Natura 2000

La démarche Natura 2000

Le site FR 93 01574-2005 « Gorges de Siagne »

Au titre de la directive européenne 92/43/C.E.E. dite « Habitats », ce site a été retenu notamment en raison de son complexe de gorges parfois très profondes constituant une zone d’accueil pour de nombreuses espèces. La combinaison de facteurs climatiques et géologiques a permis à la Haute Siagne de conserver son caractère sauvage. Située à un carrefour associant climats montagnard et méditerranéen et substrats calcaire et cristallin, elle se caractérise par une grande diversité biologique pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Faune

Nid d'aigle.


Pêche

C'est une rivière de 1re catégorie, où on pêche surtout la truite fario (implantée).


Voir aussi

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Liens externes

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. Gallia Christiana.
  2. rd pour rive droite et rg pour rive gauche.

Références

  1. a b c et d Sandre, « Fiche cours d'eau - La Siagne (Y55-0400) » (consulté le ).
  2. a et b Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - La Siagne à Pégomas (Y5534030) » (consulté le ).
  3. Thierry D. : La haute vallée de la Siagne : Groupe de Recherches Historiques en Provence, Bulletin d'information no 10, 1997.
  4. Bouche H. La Chorographie, ou description de Provence et Histoire chronologique du mesme pays, Tome 1, Aix, David Ch. Imp., 1664.
  5. Chronol. Lérin. II, p. 80.
  6. Carte des Frontières de l'Est par les Ingénieurs militaires, 1677.
  7. Les Seigneuries d'outre-Siagne, Jeancard R., Robaudy Ed., Cannes, 1952.
  8. Polybe, XXXIII, VIII (2), Didot Ed., Paris.
  9. Danièle Roman, « M. Fulvius Flaccus et la frontière transalpine », In Yves Roman (directeur de publication) La Frontière, Séminaire de recherche, Lyon : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 1993. p. 60.
  10. Numérisation des données actuelles de l'inventaire départemental en cours des ouvrages traditionnels en pierre sèche de la campagne varoise, réalisée par les membres de l'A.S.P.P.S.V. (Association pour la sauvegarde du patrimoine en Pierre sèche du Var), Royon M., Bull. A.S.P.P.S.V., Draguignan, 2004 (6), p. 10-19.
  11. CG06 : La Force de l'eau - Les cours d'eau de l'arrondissement de Grasse et leur utilisation en 1845, ar Bosc.
  12. Bosc M. (géomètre en chef du cadastre), Rapport à Monsieur Teisseire, préfet du Var, sur les cours d'eau du Var et les moyens d'augmenter les irrigations, Draguignan, 1845.
  13. http://www.siccea.fr Le site du Syndicat Intercommunal qui gère le Canal Belletrud.
  14. Les sources de la Siagnole de Mons, Étienne M., Thèse Doct. 3e cycle, 1987, Univ. Sc. et Tech. du Languedoc, Montpellier.
  15. Delisle G., le Coté et gouvernement de Provence, avec les terres adjacentes, divisé en diocèse ou sénéchaussées et en vigueries, Her. Homann, Amsterdam, 1740, coll. per.
  16. Statistiques du Var et résumé généraux de la statistique de l'Empire, Teissier O., Garcin Ed., Draguignan, 1855.
  17. « Old Course Cannes », sur ffgolf.org
  18. Le bois des Malines (roman), Siccardi Jean, Presses de la Cité Ed., Paris, 1999 (ISBN 2-258-04897-4).
  19. Inventaire spéléologique des Alpes-Maritimes, Créac'h Yves, tome IV, chez l'auteur, Nice, 1987.
  20. Viaduc de la Siagne, sur structurae.net/fr/
  21. Le Barrage du lac de St Cassien et son mimosa
  22. Gassend, Jean-Loup, Le débarquement de Provence : opération Dragoon, août-septembre 1944, Bayeux, Heimdal, , 624 p. (ISBN 978-2-84048-353-3, OCLC 891553837, lire en ligne), p. 315-316.
  23. Quertier P., et al.: Guide du naturaliste dans le Var. Libris ed., Paris, 2002 (ISBN 2-907781-58-8).