Guinée | 2 582 287 |
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Sierra Leone | 203 779[1] |
Sénégal | 49 000[2] |
Guinée-Bissau | 5 600[3] |
Population totale | 2 885 000[4] |
Langues | soussou |
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Religions | islam sunnite, religions traditionnelles, catholicisme |
Ethnies liées | Dialonké, Soninké, Malinké, Kouranko, Mikhiforé |
Les Soussous sont une population d'Afrique de l'Ouest vivant principalement en Guinée, également au nord-ouest de la Sierra Leone et en Guinée-Bissau[4]. Ils sont originaires du Mandé.
Selon les sources et le contexte, on observe plusieurs variantes : Soosoo, Sosoe, Soso, Sosso, Sousou, Soussous, Susso, Sussu, Susu [5].
Leur langue est le soussou, une langue mandée dont le nombre de locuteurs était supérieur à 1 000 000 au début des années 2000. Parmi les 906 000 dénombrés en 2001 en Guinée, certains parlaient également le français. En Sierra Leone ils étaient 122 000 en 2006, une partie d'entre eux utilisant en outre le krio ou l'anglais[6].
A l'époque de l'empire du Ghana, les Soussous ont quitté Mandé pour s'installer au Fouta-Djalon. Là, ils coexistaient avec diverses ethnies, les Nalou, les Bagas, les Coniaguis, les Bassaris, les Peuls et leurs cousins Dialonké.
Du XIII e au XVII e siècles, des Peuls musulmans venus à la fois du Fouta-Toro et du Macina, s'installent au Fouta-Djalon[7] où ils repoussent, par le moyen du djihad, les Soussous refusant de se convertir à l'islam. Parmi les Soussous restés au Fouta-Djalon, beaucoup sont réduits à l'état de servitude par les almamys. Ils deviennent des rimäibe.
Les Soussous trouvent refuge vers le littoral, où ils créent de puissants royaumes, bâtis grâce au commerce du poivre de Guinée, diverses autres épices, l'huile de palme, l'esclavage. Ils commercent avec les Européens, qui établissent plusieurs comptoirs commerciaux. Les États mis en place par les Soussous sont remarquables par leur organisation et l'architecture des habitations. La ville de Sayou, en pays soussou, est souvent citée dans les écrits des différents voyageurs européens comme une ville dynamique et belle.
Traditionnellement les Soussous ont toujours été de grands agriculteurs. Leur société est très proche de celle des Malinkés, et beaucoup de Djalonke se sont mélangés à eux.
En Guinée les Soussous représentent 25 à 30 % de la population, en Guinée maritime, ils représentent 75 % de la population.
La hiérarchie sociale soussou est la suivante :
Certains individus, hommes ou femmes, provenant de toutes les castes, deviennent des initiés, des komotigui. Auprès de la population, ils ont le rôle de guérisseurs, prédicateurs, ils sont les tenants de la spiritualité dans la communauté. Ils sont considérés comme les intermédiaires entre le monde des humains et celui des ancêtres et des esprits. Dans chaque village, ils sont présents à chaque grand événement et sont consultés par tous.
Dans la société soussou, le respect des anciens et des valeurs morales est très important, comme dans toutes les sociétés africaines.
Aujourd'hui les Soussous sont musulmans et les marabouts ont beaucoup pris la place des Komotigui.
Les patronymes portés par les Soussous sont principalement : Keita, Samoura, Conté, Yansané, Doumbouya, Fofana, Sylla, Kanté, Soumah, Souaré, Bangoura, Fati, Coumbassa (Koumbassa), Kaba (dérivé de Kébé), Oularé, Yattara, Sankhon, Youla, Daffé, Sankoh, Cissé, Camara, Touré, Sakho (Sacko par deformation), Macaulay, Condé, Kourouma...