Une super-Terre[1], super-terre[2] ou superterre[3],[4],[5] est une exoplanète ayant une masse comprise entre celle de la Terre et celle d'une planète géante, avec une limite supérieure de dix fois la masse de la Terre[6], la limite inférieure variant entre un et cinq fois la masse de la Terre selon les sources.
Dans les médias, la présentation des super-Terres est souvent erronée : elles sont confondues avec des planètes qui pourraient abriter une forme de vie ou possédant à leur surface des conditions proches de celles de la Terre, ce qui n'est pas le cas pour la grande majorité d'entre elles.
La planète μ Arae c est parfois présentée comme la première super-Terre à avoir été découverte[7], bien que sa masse soit estimée à 10,5 masses terrestres[8]. La planète CoRoT-7 b est la première super-Terre dont la nature tellurique (rocheuse) a été confirmée[9].
Plusieurs super-Terres ont été découvertes depuis celle de Gliese 876 d par l'équipe d'Eugenio Rivera en 2005. Le Système solaire n'en contient aucune : toutes les planètes plus massives que la Terre y sont des géantes gazeuses d’au moins 14 masses terrestres. Cela serait dû à l'influence gravitationnelle de Jupiter et Saturne[10].
Super-Terre vient de l'anglais super-Earth, qui a été introduit par l'astronome bulgare Dimitar D. Sasselov[11]. Le premier article à l'employer est paru en [12]. D'après Cristina Nicolae et Valérie Delavigne [13], super-Terre serait apparu en français dans des revues de vulgarisation scientifique — d'abord par Science & Vie en [14] — puis aurait été repris dans des communications scientifiques — d'abord par François Bouchy en [15] — et des communiqués de presse scientifiques — tels ceux du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) depuis fin [16].
Il existe quelques incertitudes au sujet de la fourchette de masse servant de critère à cette appellation : Valencia et al. (2007) définissent une super-Terre comme une planète rocheuse ayant une masse comprise entre une et dix masses terrestres[17], tandis que Fortney et al. (2007) proposent une fourchette comprise entre cinq et dix masses terrestres[18], sans compter d'autres définitions pouvant apparaître dans la presse scientifique[19],[20],[21]. Dans le cadre des travaux du télescope spatial Kepler, une super-Terre est définie comme ayant un rayon Rp compris entre 1,25 et 2 fois celui de la Terre (planète « de taille terrestre » [Earth-size] : Rp < 1,25 RT ; « super-Terre » [super-Earth size] : 1,25 RT < Rp < 2 RT ; planète « de taille neptunienne » [Neptune-size] : 2 RT < Rp < 6 RT ; planète « de taille jovienne » [Jupiter-size] : 6 RT < Rp < 15 RT ; planète « de très grande taille » [very-large-size] (jusqu'à deux fois la taille de Jupiter) : 15 RT < Rp < 22,4 RT ; non prises en compte [not considered] : Rp> 22,4 RT)[22]. Une distinction y est également faite entre les super-Terres, planètes telluriques avec un sol bien défini, et les « mini-Neptunes », de taille et masse comparables, mais couvertes d'une épaisse atmosphère gazeuse.
La distinction entre ces super-Terres et ces mini-Neptunes est remise en doute par certains, et leur habitabilité présumée, par voie de conséquence, s’en verrait aussi diminuée[23].
Le Système solaire ne contient pas de super-Terre.
D'après Konstantin Batyguine, de l'Institut de technologie de Californie, et Greg Laughlin, de l'Université de Californie à Santa Cruz[24], l'absence de super-Terre au sein du Système solaire serait un des résultats du Grand Tack, une étape hypothétique de la formation de notre système planétaire qui a été proposée en 2011[25] afin notamment d'expliquer la petitesse relative de Mars[26] qui est une des pierre d'achoppement du modèle de Nice.