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Sylvie Van Brabant est une réalisatrice et productrice canadienne francophone, née en 1951 à Saint-Paul-des-Métis, en Alberta[1]. Elle s'établit à Montréal, au Québec, où elle cofonde Les Productions du Rapide-Blanc en 1984[2],[3]. Cinéaste engagée, sa carrière alterne entre la réalisation et la production de films d'auteur visant non seulement à initier des changements sociaux, mais à défendre et démocratiser le documentaire québécois[4],[5].
Franco-albertaine, c'est dans sa province d'origine qu'elle réalise son premier moyen métrage documentaire, C'est l'nom d'la game (1977), où elle décrit l'état de sous-développement culturel de la communauté francophone de Saint-Vincent, fondée au début du XXIe siècle[1].
Elle s'installe ensuite au Québec et y coréalise Depuis que le monde est monde (1981) avec Louise Dugal et Serge Giguère. Né de son expérience personnelle (elle était enceinte de sa fille au moment d'amorcer la réalisation)[6], Depuis que le monde est monde traite de l'accouchement au Québec au tournant des années 1980. Sylvie Van Brabant dit au sujet du documentaire: « Je n'ai pas eu besoin de dire qu'est-ce que je pensais des conditions d'accouchement à l'époque. J'ai juste eu à les montrer. »[6]. Destiné à l'action sociale, le film a contribué à faire évoluer la situation dans les hôpitaux québécois en prônant une approche plus sensible[7]. La réalisatrice enchaîne avec un court métrage documentaire, Le doux partage (1982), coréalisé par Serge Giguère, film utilitaire abordant les bienfaits de l'allaitement maternel[8].
Réalisés en 1986 et produits par l'Office national du film du Canada, ses deux films suivants, Nuageux avec éclaircies et Ménotango, abordent la question de la ménopause et constituent, selon les dires de la cinéaste, une sorte de diptyque[1].
En parallèle à son travail de réalisatrice, Sylvie Van Brabant fonde, avec Serge Giguère, Les Productions du Rapide-Blanc. La société de production emprunte son nom au titre d'une chanson d'Oscar Thiffault, artiste populaire auquel Giguère consacre le documentaire Oscar Thiffault (1987), produit par Van Brabant. Si Van Brabant devient alors de plus en plus active à titre de productrice -- en plus des films de Serge Giguère, elle produit notamment les films de Fernand Bélanger (Le trésor archange, 1996) et d'Ève Lamont (Squat!, 2002; L'imposture, 2010; Le chantier des possibles, 2016, etc.) et Parfaites (2016) de Jérémie Battaglia -- elle poursuit toutefois son travail de réalisatrice.
En 1990, elle termine Remous, documentaire de long métrage dans lequel elle explore les séquelles de divers traumas sur la santé des femmes, cherchant la voie de la guérison dans la spiritualité autochtone et l'approche médicinale holistique[7]. Elle enchaîne avec un court métrage de commande, Quelle pilule! (1990), abordant le problème de surconsommation de médicaments chez les ainés. En 1994, elle signe Mon amour my love, un moyen métrage qui lui permet de renouer avec ses origines franco-canadiennes: en Acadie et au Manitoba, elle recueille les témoignages de quelques familles issues de mariages mixtes francophone/anglophone[1]. Elle enchaîne avec un documentaire réalisé en anglais pour la CBC, The Last Trip, dans lequel elle revient sur le pacte de suicide de quatre adolescents[9]. Son long métrage suivant, Seul dans mon putain d'univers (1997), s'inscrit dans la continuité de constitue de The Last Trip, puisqu'il s'agit d'une plongée dans la réalité trouble de quatre adolescents placés en Centre jeunesse en raison de leurs problèmes de toxicomanie. La réalisatrice y déploie une esthétique largement inspirée par la grande époque du cinéma direct. L'engagement civique intense qui caractérise son approche offre l'occasion aux jeunes protagonistes de jeter un regard lucide sur leur propre condition[10].
Le moyen métrage Arjuna (1999), dans lequel elle s'intéresse à Arjuna Glezos, un jeune peintre atteint de trisomie, est l'occasion pour la réalisatrice de revenir à ses préoccupations pour les questions liées à la santé[11]. En 2001, elle coréalise avec Claude-André Nadon le moyen métrage documentaire Un Everest de l'intérieur, qui retrace l'expédition de quatre Québécois qui tentent, sans Sherpa ni oxygène, l'ascension de la face nord de l'Everest. Le film remporte le grand prix au Festival international du film de montagne d'Autrans[12].
En 2009, Sylvie Van Brabant termine le long métrage documentaire Visionnaires planétaires, qui adopte une posture environnementaliste en donnant la parole à « ceux qui sont dans l'action plutôt que dans la contestation »[13]. Le film est construit autour du jeune activiste Mikael Rioux, qui accompagne la cinéaste à la rencontre de la récipiendaire prix Nobel de la paix Wangari Maathai, du biologiste John Todd et de plusieurs autres grandes figures de l'action environnementale.