Attestée sous les formes Usel en 1253, en 1271 et 1280, Ussello, Usselo en 1371, Usel en 1569. La forme actuelle Uzel apparaît dès 1669. À la demande de l'administration postale, Uzel devient Uzel-près-l'Oust en 1856 (« la hauteur proche de la rivière Oust »)[1].
Uzel vient de l’ancien breton « uzel » (haut).
En gallo, Uzel se nomme Uzè, [yze] ou [yzɛ][2],[3].
Géographie
Localisation
Uzel est en centre Bretagne (Argoat), à 25 min par la route de Saint-Brieuc, 1 h 10 min de Rennes, 1 h 20 min de Vannes, 1 h 10 min de Lorient, 1 h 50 min de Brest et 2 h 30 min de Nantes. Uzel était desservie par les TER dont les horaires coïncident avec le TGV de Saint-Brieuc ou de Vannes.
La commune a une superficie de seulement 679 hectares. Son territoire est délimité à l'ouest par l'Oust et au nord et au sud par des ruisseaux de la rive gauche de l'Oust. Le point le plus bas de la commune (116 mètres) est situé au sud-ouest, au confluent de l'Oust et du ruisseau de Malher, et le point le plus haut (238 mètres), au nord-est du bourg d'Uzel. Le bourg occupe le sommet d'une colline et est à une altitude comprise entre 200 et 225 mètres.
Carte topographique de la commune d'Uzel.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[5]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 937 mm, avec 14,5 jours de précipitations en janvier et 7,3 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Plœuc-L'Hermitage à 10 km à vol d'oiseau[7], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 954,7 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Urbanisme
Typologie
Au , Uzel est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Loudéac, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[12]. Cette aire, qui regroupe 22 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (88,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (60,1 %), prairies (21,8 %), zones urbanisées (11,9 %), zones agricoles hétérogènes (3,7 %), forêts (2,5 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Héraldique
Les armoiries de Uzel se blasonnent ainsi : « D'azur aux trois besants d'or »
Histoire
Origines
Après la vente des terres d'Uzel en 1253 et 1271, à la Révolution, la paroisse appartenait au diocèse de Saint-Brieuc. La seigneurie d'Uzel en 1298 appartenait à Guillaume Budes qui épousa Jeanne Du Guesclin. Il avait son siège au bourg où se trouvait le château, détruit le par un incendie. Silvestre Budes, le fils, fut aussi seigneur d'Uzel. Il épousa Renée Gouyon de Matignon. Celui-ci est célèbre dans l'Histoire de Bretagne, tant par sa bravoure, ses aventures, que par sa mort tragique en 1379. La fille de Silvestre qui fut dame d'Uzel, épousa en 1360 Bertrand du Marchaix, puis Raoul de la Chateigray. La seigneurie passa entre les mains de la famille de Malestroit et y resta jusqu'en 1540. Ensuite, après avoir été longtemps possédée par les Coëtquen, la seigneurie d'Uzel passa par alliance dans la maison de Durfort de Duras, et fut vendu en 1759 pour 334 400 francs à un M. Boschat d'Allineuc.
Époque moderne
L'essor au XVIe siècle des fabricants et marchands de toiles de lin dans la région de Pontivy, Moncontour, Uzel, Quintin permit la construction de nombreuses églises paroissiales dans la région, mais peu sont restées, la plupart ayant été reconstruites au XVIIIe siècle[16].
Aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, une production textile de toiles dites « de Bretagne » se développa dans le quadrilatère Saint-Brieuc - Corlay - Pontivy - Moncontour ; ces toiles étaient exportées en Espagne et dans les colonies espagoles (elles étaient appelées bretanas, quintines ou pondivi) via Cadix principalement, où des marchands français, notamment Malouines (par exemple les familles Magon, de la Haye, Éon) étaient installés[17].
On estime que l'activité textile donnait du travail à près de 40 000 fileuses dans le quadrilatère précité, qui fournissait les fils de lin à environ 5 000tisserands. Les toiles de lin, une fois tissées, étaient vendues sur les marchés de Quintin, Uzel et Loudéac à des marchands (par exemple le quintinais Rodolphe Baron du Taya[Note 2] ou encore Guillaume Le Deist de Botidoux[Note 3] à Uzel) qui se chargeaient de les faire blanchir par d'autres paysans, notamment au Quillio, avant d'être dirigées vers les ports exportateurs (Saint-Malo principalement, mais aussi Nantes, Morlaix, Landerneau, Lorient[17].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[28].
En 2021, la commune comptait 1 107 habitants[Note 4], en augmentation de 3,65 % par rapport à 2015 (Côtes-d'Armor : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
↑Rodolphe Baron du Taya, né le à Quintin, avocat au Parlement de Bretagne, marchand de toiles, maire de Quintin entre 1779 et 1790, député aux États généraux de 1789, décédé le à Quintin.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bJean Martin, La manufacture des toiles Bretagne du XVIIe siècle au XIXe siècle, in "Du lin à la toile. La proto-industrie textile en Bretagne", Presses universitaires de Rennes, (ISBN978-2-7535-0560-5).
↑Célian Guignard, « La Cidéral se prépare à grossir ses rangs : La communauté de communes passera de 21 à 33 communes en janvier 2014. Un challenge de taille pour la collectivité territoriale. Les premières actions ont débuté », Ouest France, (lire en ligne).
Le Petit libéral, « Liste des maires et adjoints de l'arrondissement de Loudéac », Le Petit libéral, Loudéac, Archives départementales des Côtes-d'Armor, côte 4 Mi 11 R 9, (lire en ligne)