X 72500
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Deux X 72500 sur un TER Briançon – Marseille en gare de Château-Arnoux-Saint-Auban.
Identification
Exploitant(s) SNCF Voyageurs
Désignation X 72501/502 à 72733/734
Surnom Aspirateur
Type X TER
Composition 2 ou 3 caisses
M1(+R)+M2
Couplage UM3 entre elles
Construction 117 rames
Constructeur(s) Alstom (Aytré)
Transformation X 72633/634 en rame technique
Mise en service 1997-2002
Effectif 71 au
Retrait depuis 2015
Affectation Intercités, TER et SNCF Réseau
Composition
2 caisses 3 caisses
Longueur (m)
52,900 78,500
Masse (t)
116 161
Places en 1re
22 22
Places en 2e
128 206
Caractéristiques techniques
Écartement standard (1 435 mm)
Carburant GNR
Moteur thermique 4 moteurs MAN
D 2866 LUE 602
6 cyl. en ligne, 12 l
Transmission Hydraulique Voith
Puissance continue 1200 kW
Capacité en carburant 2 × 1 859 L
Largeur 2,905 m
Hauteur 4,218 m
Empattement 19,000 m
Empattement du bogie 2,700 m
Vitesse maximale 160 km/h

[1],[2],[3]

Les X 72500 sont des autorails thermiques, également appelés « X TER » et surnommés « aspirateurs ». Ils assurent des services TER et Intercités, le plus souvent sur des lignes non électrifiées. Ils succèdent aux rames à grand parcours (RGP) 1.

Histoire

Naissance et déploiement

Intérieur d'un compartiment de première classe d'un X 72500 Basse-Normandie de Paris - Granville.
Intérieur d'un compartiment de première classe d'un X 72500 Basse-Normandie circulant sur Paris - Granville. Ce compartiment, initialement situé sur l'une des deux motrices a été déplacé sur la remorque centrale, moins bruyante.

Vers 1990, à la suite de la régionalisation et du développement des TER, un besoin de renouvellement du parc autorail est apparu. Il existait aussi une demande envers un nouveau type d’autorail capable d’une vraie polyvalence : à la fois une bonne vitesse de pointe pour assurer des services à longue distance et de fortes capacités d’accélération pour les dessertes locales et une insensibilité au vent contraire.

Le projet est lancé en 1991 par Maurice Dousset, à l’époque président de la région Centre, dans le cadre du développement du TER Centre. Le cahier des charges de cet autorail fut d’ailleurs le premier à intégrer la volonté des régions. Afin d’encourager le transport ferroviaire, un design rappelant celui du TGV ainsi qu’un niveau de confort équivalent aux automotrices furent retenus. Une grande partie de ces engins ont été construits dans l’usine d'Aytré / La Rochelle qui s’est spécialisée dans les autorails, tramways et remorques de TGV.

Commandés par douze régions à 105 exemplaires à partir de 1994 (90 bicaisses, 15 tricaisses) à la société Alstom, les autorails X 72500 sont livrés de 1997 à 2000. Les premières rames livrées le furent pour la région Centre, initiatrice du projet, qui les mit en service commercial le sur la ligne Paris-Austerlitz / Châteaudun / Tours en remplacement des X 2200. En mars 1999, les premiers éléments tricaisses furent mis en service sur la relation grandes lignes Paris - Granville. Depuis les premières livraisons, malgré des problèmes techniques de jeunesse, des commandes complémentaires ont été effectuées portant le parc à 117 éléments. La région Rhône-Alpes a également souhaité modifier son parc d'éléments, initialement bicaisses, en version tricaisse, par l'achat de quinze remorques intermédiaires.

Problèmes récurrents de fiabilité

La phase de fiabilisation de ces nouveaux autorails a été particulièrement longue, ce qui leur vaut encore aujourd’hui une mauvaise réputation et une radiation anticipée[4]. Deux opérations de retour en usine ont eu lieu :

En 2001, le bruit de fonctionnement de ce matériel provoque la création d'une association regroupant des riverains de la gare de Granville, qui voit les X 72500 traverser la gare dès 1999, pointant notamment les nuisances sonores engendrées par l'heure de chauffe des moteurs avant le départ[5].

En 2006, des problèmes récurrents de bruit de fonctionnement existaient toujours au niveau des groupes électrogènes et des dispositifs d’ouverture et de fermeture des portes. Ils ont été réglés pour partie en variant l’inclinaison des ventilateurs des groupes électrogènes.

L’ajout d’une troisième caisse intermédiaire par la Région Rhône-Alpes les a davantage fragilisés, et plusieurs d’entre eux ont pris feu dont le dernier incendie à Myans (en Savoie) le avec l'X 72642[6]. En 2009, la Région Rhône-Alpes doit les retirer de l’unique service international qu’ils assuraient sur Valence - Grenoble - Genève en raison de leur manque chronique de fiabilité et du non-respect par ces engins des normes suisses de pollution : bruit des moteurs au ralenti en stationnement en gare et bruit important à l’échappement, d’où le surnom d’aspirateur entre autres.

En 2010 et 2011, à la suite de problèmes d'ouverture et de fermeture des carénages avant, de la perte régulière de ceux-ci couvrant l'attelage automatique, certains 72500, dépourvus de ce carénage, sont limités à 120 km/h[7].

Le , la région Normandie procède aux premières radiations de cette série avec les X 72619/20, X 72639/40, X 72643/44, X 72651/52, X 72655/56, X 72659/60 et X 72671/72[8]. Depuis le début de l'année 2017, la région Hauts-de-France a abandonné ses 6 engins (ex-Picardie) en attendant une décision de vente ou radiation, qui concerne les X 72715/16, X 72721/22, X 72725/26, X 72729/30, X 72731/32 et X 72733/34[9].

Descriptif technique

Les rames X 72500 sont de deux types :

Cabine de conduite d'un X 72500.

Les rames sont couplables entre elles jusqu’à trois éléments, indépendamment du fait qu’elles soient bi ou tri-caisses. Elles sont équipées d’un moteur diesel MAN six cylindres de 300 kW par essieu moteur. Une motrice comprend deux essieux moteurs et chaque rame comprend deux motrices, ce qui permet de disposer d’une puissance totale de 1 200 kW. La transmission est assurée par une boite hydromécanique Voith. La vitesse maximale assurée par cette chaîne de traction est de 160 km/h.

Afin d’assurer le fonctionnement des auxiliaires (éclairage, climatisation, commande des portes, etc.), chaque caisse comprend un groupe électrogène (Perkins/Mecc Alte) de 135 kW, appelés GROG (groupe electro) dans le manuel de conduite. Le freinage est assuré par un système de frein à disque mécanique sur les essieux couplés à un frein hydrodynamique. Il est commandé au moyen du manipulateur de traction et d'un manipulateur de frein classique.

Le poste de conduite, type TGV centré dans la cabine, a été conçu pour faciliter la conduite de l'engin. Il comporte d’ailleurs les éléments permettant d’assurer le service à agent seul (mais l’absence d’équipement de rétro-vision oblige d’avoir un second agent à bord), ainsi que le système ATESS, un enregistreur de paramètres de route plus complet que ceux existant auparavant. L’ensemble de la gestion de l’engin est assuré par un système d'écran informatique embarqué. Les pannes peuvent donc être rapidement diagnostiquées par celui-ci. Le contrôle des niveaux d’huile, de gazole et du liquide de refroidissement se font par le même ordinateur.

Relations assurées

UM de X 72500 de la ligne Intercités Paris - Granville.
UM de X 72500 de la ligne Intercités Paris – Granville.
X 72695 et X 72580 en gare d'Annecy.
X 72729 en gare de Paris-Nord.
X 72500 en UM en gare de Veynes - Dévoluy.
X 72605/6 en livrée Blanc Aquitaine.
X 72705 en gare de Veynes - Dévoluy.

Intercités

TER Auvergne-Rhône-Alpes

(l'ex-région Auvergne a vendu ses trois X 72500 à l'ex-région Midi-Pyrénées et les 15 éléments bicaisses de l'ex-région Rhône-Alpes ont été transformés en tri-caisses)

Ce matériel est en cours de transfert pour rénovation par Railcoop pour assurer le renouveau de la liaison Bordeaux / Lyon dès l'été 2024 sous la forme, dans un premier temps, d'un aller-retour sur deux jours (un aller simple par jour)[11]

TER Centre-Val de Loire

TER Picardie

TER Normandie

TER Nouvelle-Aquitaine

L'ex-région Poitou-Charentes a revendu ses X 72500 à l'ex-région Aquitaine qui en possédait déjà.

Depuis janvier 2021 ils ne fréquentent plus la ligne Bordeaux – Sarlat remplacés par des AGC.

TER Provence-Alpes-Côte d'Azur

TER Pays de la Loire

Parc

Article connexe : Liste des X 72500.

Propriétaires

Au , les 71 X 72500 sont détenus par 6 propriétaires répartis de la façon suivante :

Propriétaire Effectif total STF Observation
Centre-Val de Loire 16 STF Centre-Tours
Hauts-de-France 4 STF Hauts-de-France Retirés du service (GBE)
SNCF Réseau 1 STF Infrarail
Nouvelle-Aquitaine 23 STF Aquitaine
PACA 18 STF Provence-Alpes-Côte d'Azur
Pays de la Loire 10 STF Centre-Tours

Dépôts titulaires

Au , les 71 X 72500 sont gérés par 5 supervisions techniques de flotte (STF) répartis de la façon suivante :

STF Effectif total Propriétaires Observation
STF Aquitaine 23 Nouvelle-Aquitaine : 23
STF Centre-Tours 26 Centre-Val de Loire : 16
Pays de la Loire : 10
STF Hauts-de-France 4 Hauts-de-France
STF Infrarail 1 Ingénierie SNCF
STF PACA 17 PACA

Engins particuliers

X 72729/30 avec pelliculage spécial 2011 - 2013 Les années Manessier en Picardie, en sortie de la gare d'Amiens (80).
X 72729/730 avec pelliculage spécial 2011 - 2013 Les années Manessier en Picardie, près de la gare d'Amiens.
X 72633/634 avec pelliculage spécial ETCS, au dépôt de Longueau.

Historique

En 2007 et 2008, une partie du parc a été remanié afin d'éviter les petits effectifs régionaux.

1998 – 2008

1998 – 2015

2016

Un engin en gare de Miramas en livrée ZOU!.

Revente à la Roumanie

Plusieurs engins sont revendus à la Roumanie après leur radiation du parc français :

Déploiement

En 2013, la région Basse-Normandie a décidé de rénover ses engins affectés à la relation Paris - Granville pour un montant de 14 millions d'euros[18]. Ils seront ensuite affectés à des relations régionales en intégrant le parc TER de la région[18]. Ils sont remplacés sur Paris - Granville par les Régiolis[19],[20]. Le remplacement commence début 2015, et s'est achevé en , avec l'arrivée de la 15e rame[21].

En 2016, en région Aquitaine, à la suite de l'arrivée prévue des Régiolis sur la ligne Bordeaux-Angoulême, les B 81500 assurant cette ligne remplaceront progressivement des X 72500 de la ligne Bordeaux - Périgueux[22],[23]. L'arrivée de ces engins bimodes devrait grandement améliorer la qualité de la ligne (circulation en mode électrique sur la portion Bordeaux - Coutras, pannes moins fréquentes, entretien moins coûteux)[24].

Le , le dernier engin de la région Occitanie a effectué son dernier service TER[25].

Autorails vendus à Regio Călători

Autorails vendus à Railcoop

Railcoop doit acquerir 8 éléments X 72500 afin de les utiliser sur la ligne Lyon-Bordeaux[27]. Les deux premières unités acquises sont expertisées avant une éventuelle rénovation aux ateliers ACC Mobility à Clermont-Ferrand[28]. Il s'agit de la rame bicaisse X 72685/86 et d'une rame tricaisse X 72679/80[29]. Ces rames proviennent de la région Auvergne-Rhône-Alpes; Elles étaient garées en gare de la Ferté-Hauterive[30].

Modélisme

L'X 72500 est reproduit en modélisme ferroviaire par Jouef en 2013 à l’échelle HO[31].

Notes et références

  1. Denis Redoutey, Le matériel moteur de la SNCF, La Vie du Rail, , p. 295
  2. Revue bimestrielle Voies Ferrées, Le matériel moteur de la SNCF, en plusieurs articles sur plusieurs numéros par année
  3. Revue mensuelle Rail Passion, État trimestriel du matériel moteur SNCF, un article par trimestre
  4. « Les X72500 poussés vers la sortie ? », transport rail, 23 décembre 2017 (consulté le 1er janvier 2018)
  5. Tifenn Durand, « Les riverains des quartiers de la gare s'unissent contre le bruit : Une nouvelle association est née », Ouest-France,‎ , p. 11
  6. « Le TER prend feu avec une centaine de passagers à bord » « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), sur le HuffingtonPost, article du 22 mai 2009
  7. Olivier Constant, « Les X 72500 : Genèse - Technique - Carrière - Essais de Pendulation - Livrées... », Le Train, no spécial 92,‎ , p. 29 (ISSN 1267-5008).
  8. http://www.trainsso.fr/X72500.pdf
  9. « « Nouveaux trains pour la Picardie » : qu’en est-il réellement ? / Association LUTECE », sur asso-lutece.org (consulté le ).
  10. Magazine ferrovissime de novembre décembre 2015.
  11. « Informations suite à l'AGoe Railcoop du 22 février 2023 », sur xpgwm.mjt.lu (consulté le )
  12. Olivier Constant, « Les X 72500 : Genèse - Technique - Carrière - Essais de Pendulation - Livrées... », Le Train,‎ , p. 72 à 75 (ISSN 1267-5008)
  13. « ALFRED MANESSIER », sur arpdo.free.fr (consulté le ).
  14. P. L., « ERTMS. SNCF Réseau lance un « laboratoire roulant » », sur lettreducheminot.fr, (consulté le ).
  15. a et b « Des X TER toulousains pour la Roumanie », Rail Passion n°266, décembre 2019, page 12.
  16. (ro) Anemona Andone, « Trenuri misterioase din Franţa, surprinse la Curtici. "TGV"-urile ar fi cumpărate de o firmă din Iaşi – surse FOTO », sur economica.net, (consulté le ) ; les numéros des engins concernés sont visibles sur les photos.
  17. Légende de la photo de la page 4, Rail Passion n°266, décembre 2019.
  18. a et b « Acquisition de matériel ferroviaire », article du 19 juillet 2013 de la région Basse-Normandie, sur le site officiel (consulté le 2 janvier 2015).
  19. « Paris-Granville : de nouveaux trains sur les rails », article de La Manche Libre du 3 novembre 2012, consulté le 14 septembre 2013.
  20. [PDF] SNCF - Régiolis sur la ligne Paris-Granville, dossier de presse du 18 décembre 2013.
  21. « Ligne Paris-Granville : un nouvel atelier de maintenance pour les nouveaux trains regiolis », article de France 3 du 10 juin 2015 (consulté le 27 août 2015).
  22. Présentation - Région Aquitaine - Comité de ligne Bordeaux-Coutras-Périgueux du 10 juin 2014.
  23. Compte-rendu - Comité de ligne Bordeaux-Coutras-Périgueux du 19 juin 2015.
  24. "De nouveaux trains régionaux en Aquitaine : déjà en retard", article de Sud-Ouest du 14 mai 2014.
  25. B. Vieu, « Fin des X 72500 toulousains », sur Rail Passion, (consulté le ).
  26. a b c d e f g h i et j « X72500 » [PDF], sur Trains du Sud-Ouest (consulté le ).
  27. « Foire aux Questions / RAILCOOP », sur RAILCOOP (consulté le ).
  28. « Deux X 72 500 de Railcoop sont arrivés sur le site clermontois d'ACC M / 7 Jours à Clermont », sur 7 Jours à Clermont, (consulté le ).
  29. « Arrivées des premières rames Railcoop en nos ateliers. » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  30. « La région AURA cède des X 72500 à Railcoop – Lyonrail », sur lyonrail.free.fr (consulté le ).
  31. Aurélien Prevost, « L'X 72500 Jouef en HO : un autorail moderne, performant et fidèle », Loco Revue, no 794,‎ , p. 28-30 (ISSN 0024-5739).

Bibliographie

Voir aussi

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Articles connexes