Cet article est une ébauche concernant une langue et la Normandie.

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Le cauchois est une variété de parler normand utilisée dans le pays de Caux, qui constitue la majeure partie du département de Seine-Maritime.

Les Histouères de Thanase Pèqueu, publié à Rouen en 1933.

Le pays de Caux est l'un des derniers bastions de la langue normande en dehors du Cotentin. Le nombre de locuteurs est statistiquement très variable : entre 0,3 %[1] et 19,1 %[2] des habitants de la Seine-Maritime interrogés s'identifient eux-mêmes comme parlant le cauchois.

Caractéristiques

Phonétiques

Le cauchois se situe sur le plan dialectal à la fois dans le domaine du grand Ouest et le domaine du Nord-Ouest, tout comme les différents dialectes de Normandie septentrionale[3].

Traits phonétiques communs au grand Ouest

La différence avec le français standard est surtout perceptible dans le traitement phonétique des voyelles :

Exemples
ouest cauchois français
mé, té, sé mei, tei, sei moi, toi, soi
fé, dret, véture fei, dreit, veintûe foi, droit, voiture
neir, pessoun, veisin neî, pesson, veisin noir, poisson, voisin

☞ Le é [e] du grand Ouest a tendance à s'ouvrir en è [ɛ] en cauchois (et au-delà en Haute-Normandie), ce qui explique les différences entre le cauchois et les formes standards du grand Ouest. Cependant, des différences locales persistent au sein même du pays de Caux.

Exemples
ancien français Ouest (dont cauchois) Français
pele pêle poêle
avene avène avoine
fein fein foin
meins meins moins

Traits phonétiques communs au nord ouest

Il s'agit pour l'essentiel de traits consonnantiques communs au nord de la ligne Joret, c'est-à-dire en normand septentrional, picard (sauf partie est) et wallo-picard. On regroupe souvent l'ensemble de ces traits sous l'appellation « normanno-picards » :

Exemples
nord ouest picard cauchois Français
cat cat cat chat
caire caïèle (anciennement caïère) caîe (anciennement caire) chaise (ancien français chaiere)
kêne keinne keŷne chêne
cmin kémin cmin chemin
fauker fauker fâoker faucher
vake vake vake vache

☞ Même chose pour /ɔka/ : pouque « pouche » (sac), pouquette « poche (de vêtement) » (l'anglais pocket « poche » est issu du normand) etc.

Exemples
nord ouest picard cauchois Français
cauche (bas) cauche câoche « chausse » (ancien français chauce)
canchon canchon canchon chanson
cache cache cache chasse

☞ L'évolution de /w/ en /v/ : vrêpe « guêpe »; vaule « gaule », etc. est notée en Normandie par une isoglosse parallèle à la ligne Joret. En Picardie, la tendance est au maintien du /w/ et au-delà, puisque le maintien de /w/ concerne également le champenois, le bourguignon et le bas-lorrain.

Traits phonétiques plus spécifiques au cauchois

Parmi les traits qui distinguent le cauchois d'autres variétés de normand :

Grammaticales

Conjugaison

Quelques exemples :

Le nombre

Exemples :

Littérature

Il existe des auteurs écrivant en cauchois tels que Gabriel Benoist (auteur de Les Histouères de Thanase Péqueu), Ernest Morel, Gaston Demongé, Maurice Lesieutre et Marceau Rieul. Jehan Le Povremoyne (pseudonyme d'Ernest Coquin) a écrit des histoires du genre mixte de dialogue, comme l'a fait Raymond Mensire.

Petit lexique

Expressions et tournures de phrases

Notes et références

  1. Données INSEE/INED, 1999.
  2. La Langue vivante, Thierry Bulot, 2006, (ISBN 2-296-01882-3).
  3. C'est-à-dire : Bray, Roumois, nord du pays d'Auge, Bessin, Caen, Nord- Cotentin.
  4. Étym. : du b. lat. apricare, lat. class. apricari « se chauffer au soleil », d'après TLF
  5. Étym. : Du lat. quando, conj. et adv. interr. « à la fois », d'après TLF, mot Quand, A, sens 6, formes a) quant et et b) quant et quant.
  6. D'après Pierre Bulliard, Flora Parisiensis ou descriptions et figures des plantes, paris, 1783, et manuels de botaniques.
  7. D'apr. Louis du Bois, Glossaire du patois normand. Donne comme comparatif en ce sens atticier dans le Roman de la rose, proche d'attiser, « exciter, irriter, envenimer » empr. au lat. pop. *attītiare formé sur titio « tison » (Ier s., Celse, 2, 17 ds Forc.., in TLF
  8. « Le parler cauchois dans le canton de Duclair », sur melao.free.fr (consulté le )
  9. Étymologie 1 : du norrois *banki ; Étymologie 2 : du germ. *bank- (Brüch, p. 58), mot masc. et fém., par l'intermédiaire du lat. vulg. bancus attesté au Moyen Âge. Cf. l'anglais bank.
  10. Dans L. du Bois, Glossaire du patois Normand : « bouton aux lèvres ». Haute-Normandie - Faire un barbouquet : remplacer la bride d'un cheval au moyen de sa longe qu'on lui passe dans la bouche, et dont on lui entoure la mâchoire inférieure. Terme encore utilisé en médecine vétérinaire.
  11. Étym. : du b. lat. bibitione acc. de bibitio « action de boire »,TLF.
  12. Verbe formé sur besson.
  13. Étym. : du norrois binda, « lier ».
  14. Il s'agit un terme d'origine anglo-saxonne et norrois. Il se superpose au vieux norrois bleikr, au vieux saxon blēc et au vieil anglais blæc « sombre, foncé, brun gris ».
  15. Phonétique cauchoise, normand boujouo correspondant au français bonjour.
  16. Étymologie 1 : du norrois brúðr « bru / jeune mariée / fiancée » ; Étymologie 2 : du gothique bruths : « jeune mariée, jeune femme », d'apr. Feist) ; bru a été en français évincé par belle-fille.
  17. Étym. : du norrois brúðmaðr, accusatif brúðmann « homme de la bru », cf Madeleine Hacquet-Cavelier, Mémento du langage elbeuvien, Elbeuf, 1987, p. 17.
  18. Étym. : du norrois kanne
  19. Étym. : du norrois kraka
  20. Étym. : du norrois dalr
  21. Étym. : du germanique dig-. cf. anglais to dig.
  22. Étym. : du norrois falr
  23. Étym : le mot existait en français, plus fréquemment sous la forme fouarre et encore par son dérivé fourrage, terme issu de l'ancien bas francique *fodar.
  24. Étym. : du norrois gadr, groseille
  25. Existe aussi en argot français.
  26. du norrois jorðnotr
  27. du norrois skriðla, jadis égriller (cf. cotentinais et égrillard), sans rapport avec le français griller
  28. Étym. : fr francique mauwe, norrois mafr.
  29. Étym. : du norrois mygla.
  30. Étym. : du verbe normand cacher « pousser devant soi », au sens de pousser vers soi, d'où « rabattre ».
  31. Étym. : du verbe aller : s'en re-aller.
  32. Étym. : racine germanique rin-, couler
  33. Étym. : du francique *halôn : tirer (cf. néerlandais halen)
  34. Étym. : de l'ancien bas francique hrîm, gelée. cf. français frimas, renforcé par l'ancien norrois rima de même sens
  35. Le « s » final ne se justifie pas. La prononciation française de « saoul » reste /su/ et s'écrit sâo en cotentinais. Étym. : du lat. satullus « rassasié », dimin. de saturus « rassasié »; cf. fin XIe s. judéo-fr. saule subst. « fait d'avoir mangé jusqu'à satiété, excessivement » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 129). , in TLF, à Saoul.
  36. Étym. : du cauchois. sent-i bon « sent-il bon ? » ; Cotentinais : sentaboun (sent« -elle bon ? » ou « sent à bon » !).
  37. Étym. : du norrois tjadr : « longe », « entrave ».
  38. Terme norrois et germanique ebb, marée basse.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe