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Merlin de Thionville
Illustration.
Portrait de Merlin de Thionville, lithographie de Nicolas-Eustache Maurin, vers 1830.
Fonctions
Député de la Moselle

(6 ans, 3 mois et 28 jours)
Groupe politique Montagne
Biographie
Nom de naissance Antoine Christophe Merlin
Date de naissance
Lieu de naissance Thionville
Date de décès (à 71 ans)
Lieu de décès Ancien 11e arrondissement de Paris
Nationalité Français
Profession Huissier de justice, puis Avocat

Antoine Merlin, dit Merlin de Thionville pour le distinguer de Merlin de Douai, né à Thionville le et mort à Paris le , est un député de la Moselle à la Convention nationale et représentant en mission.

Biographie

Né à Thionville, il y réside au 8 rue de la Tour.

Il entre au séminaire de Metz, le quitte, fait des études de droit et exerce la profession d'huissier, puis d'avocat au parlement de Metz.

Séduit par les idées révolutionnaires, il est envoyé en 1791 par le département de la Moselle à l'Assemblée législative, où il se fait remarquer par ses emportements et ses idées très radicales. Il est membre du Club des Jacobins, qui l'interdit, un jour, de parole, à la suite de certains de ses propos. Il est d'abord élu à l'assemblée législative en , où il forme à l'extrême gauche avec Chabot et Basire le trio cordelier. Le , à l'annonce de l'insurrection d'esclaves noirs à Saint-Domingue, il les défend en les assimilant aux Parisiens qui ont pris la Bastille et en dénonçant une manœuvre esclavagiste et contre-révolutionnaire de l'Angleterre dans l'envoi de troupes françaises à Saint-Domingue [1].

Aux côtés de Chabot et de Basire, il dénonce le comité autrichien[2] et participe très activement à la journée du 10 août 1792, où il joue un rôle déterminant.

Réélu par les départements de la Moselle et de la Somme à la Convention nationale, il opte pour la Moselle, au nom de laquelle il siège à l'extrême gauche de la Montagne avec Basire et Chabot. Il devient suppléant du Comité de la guerre et membre du Comité de l'agriculture. Il est l'un des accusateurs les plus acharné de Louis XVI. En mission avec Reubell et Nicolas Haussmann, lors du procès du roi, il ne participe pas aux différents votes que nécessite son jugement ; mais le , Merlin et ses deux collègues envoient une lettre à la Convention qu'ils terminent par cette apostrophe : « Nous sommes entourés de morts et de blessés : c'est au nom de Louis Capet que les tyrans égorgent nos frères, et nous apprenons que Louis Capet vit encore ! ».

Merlin de Thionville à l'armée du Rhin, par Nicolas-Toussaint Charlet (1843).

Commissaire aux armées du Rhin, des Vosges et de la Moselle, il ne participe pas à l'appel nominal sur la demande de mise en accusation de Marat. Il reçoit une lettre de félicitations de la Convention nationale pour son courage lors de la défense de la forteresse Mayence au siège de Mayence (1793) puis lors du blocus de Mayence. Il est toujours en mission à l'armée du Rhin lors de la demande du rapport du décret qui a cassé la Commission des Douze.

Il accompagne l'armée de Mayence en Vendée, où il se fait remarquer par son courage et son intrépidité. Toutefois, le capitaine d'Hastrel donne de lui le portrait suivant[3] : « Il avait d'abord inspiré beaucoup de confiance aux soldats en prenant le même ton qu'eux, et en les flattant. Il affectait beaucoup de désintéressement, relevait des moustaches fort noires, et ne parlait que de ses prouesses militaires. Mais bientôt il s'est ennuyé de se contraindre. Au lieu d'aller voir les troupes (...) il ne songea plus qu'à ses plaisirs, et à faire bonne chère : ce qui était peu politique lorsque l'armée éprouvait toutes les privations possibles ; mais ces messieurs se croient souverains et despotes ; ils agissent en conséquence, en criant : Liberté! Égalité! »

Le 9 thermidor, il prend une part active à la chute de Robespierre. Il repart pour assiéger Mayence en 1795, puis devient membre du Conseil des Cinq-Cents et en 1798 directeur général des postes. Au Consulat, il se retire de la vie publique.

Plaque de la rue Merlin-de-Thionville (Suresnes).

Enrichi par la spéculation sur les Biens nationaux (membre de la Bande noire), il rachète en 1795 le calvaire du mont Valérien à Suresnes (où s'est installé un clan de faux-monnayeurs) et envisage d'y faire construire un château. Il revend la propriété dès 1805. Une rue de la ville lui rend porte depuis son nom[4],[5],[6].

En 1814, cependant, il résout de se mettre à la tête de volontaires pour repousser l'invasion des armées alliées. Échappant à la proscription, à la Restauration, il se confond en regrets devant Louis XVIII, voulant le persuader que la prise des Tuileries et sa lettre en faveur du régicide du étaient « une erreur de jeunesse »[7].

Plaque au no 58 rue des Tournelles (Paris).

Il meurt au 58 rue des Tournelles à Paris, où une plaque explique que « Merlin de Thionville, député à l'assemblée nationale, à la convention, au Conseil des Cinq-Cents, représentant aux Armées, est mort ici le  » (1er étage entre 2 balcons). Son corps repose au cimetière du Père-Lachaise, à côté du mausolée du maréchal Ney.

Le 14 juillet 1954, un monument est érigé en son hommage à Thionville, au centre du rond-point qui porte également son nom. La statue à son effigie est du sculpteur parisien Ulysse Gémignani[8].

Sources primaires

Notes et références

  1. Jean Jaurès, Histoire socialiste de la Révolution française, Paris Éditions sociales, 1968, tome II, "La Législative" ; Jean-Daniel Piquet, L'émancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795), Paris, Karthala, 2002, p. 169-170
  2. Annales patriotiques et littéraires de la France, et affaires politiques de l'Europe : journal libre par une Société des Écrivains Patriotes, t. 1-3, Paris, Buisson, , 406 p. (lire en ligne), PA79.
  3. rédaction du Carnet de la Sabretache, Mémoires du général baron d'Hastrel, Paris, Libr. Hist. Teissèdre, coll. « Bicentenaire de l'épopée impériale »,
  4. Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, (ISBN 978-2-9503475-0-3), p. 156
  5. Le patrimoine des communes des Hauts-de-Seine, Flohic éditions, , p. 379.
  6. Suresnes, ses lieux dits et ses rues vous parlent, Société historique de Suresnes, , p. 34.
  7. Eugène Welvert, "Merlin de Thionville" dans Lendemains révolutionnaires, les régicides, Paris, Calmann-Levy, 1907
  8. « Rond-point Merlin », sur www.thionville.fr, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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