AvtoVAZ
logo de AvtoVAZ
illustration de AvtoVAZ

Création
Dates clés 1992 : privatisation
2014 : Renault-Nissan (25 %) puis (67,6 %) en 2018
2022 : 17 mai, abandon de Renault et cession au NAMI (État russe) pour 1 rouble symbolique
Fondateurs Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique et Conseil des ministres de l'URSSVoir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique société anonyme
Action MICEX-RTS : AVAZ
Slogan На всех дорогах страны
trad.
« Sur toutes les routes du pays »
Siège social Togliatti
Drapeau de la Russie Russie
Actionnaires NAMI (en) (+67.69 pourcent (unité non prise en charge))[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité Construction de véhicules automobiles, de remorques et semi-remorquesVoir et modifier les données sur Wikidata
Produits - Kalina
- Priora
- Niva
- Granta
- Largus
- Vesta
- X-Ray
Société mère RostecVoir et modifier les données sur Wikidata
Filiales Lada (en)
GM-AvtoVAZVoir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 54 000
Site web www.lada.ru

Chiffre d'affaires en augmentation 176 milliards de roubles (2015)
Résultat net 741,7 M ()Voir et modifier les données sur Wikidata

AvtoVAZ (en russe : АвтоВАЗ) est un constructeur automobile russe . Initialement nommé VAZ (ВАЗ, Волжский автомобильный завод, prononcé Voljskiy Avtomobilny Zavod, soit « Usine d'automobiles de la Volga »), la société a pris son nom actuel en 1993. L'entreprise AvtoVAZ est plus connue en Europe de l'Ouest sous la marque Lada (Лада).

VAZ est le premier constructeur d’automobiles en Russie, constructeur généraliste. Fondé avec l'aide de Fiat qui a conçu le site industriel de Togliattigrad.

L'acronyme VAZ du nom de l'entreprise provient de « Volga Usine Automobile » (russe Во́лжский автомоби́льный заво́д), nom utilisé pour l'entreprise entre 1966 et 1971, la ville de Togliatti, où sont produites les Lada étant située au bord de la Volga. Son logo représente un bateau traditionnel de la Volga.

Histoire

L'initiative politique

Le , le président du conseil des ministres de l'URSS, Alexeï Nikolaïevitch Kossyguine, approuve le rapport sur la vingt-troisième directive du PCUS sur la réalisation du Plan quinquennal pour le développement de l'État populaire pour 1966-1970, qui affirme la nécessité de construire une nouvelle usine d'automobiles en Union soviétique. Des discussions commencent avec le conglomérat automobile italien Fiat, dès avril de la même année (15 avril - 7 mai), à Turin, en Italie. Le 4 mai est signé un protocole de collaboration dans le domaine du développement de la construction automobile. D'après cet accord, Fiat devait fournir l'équipement technique de l'usine et former les spécialistes. Un accord interbancaire de crédit est également signé entre la Vnechtorgbank et l'Instituto Mobiliaro Italiano.

Le projet est rendu public en URSS le 30 juin. Le , après analyse de cinquante-quatre différents projets de construction, le comité central du PCUS et le gouvernement soviétique prennent la décision de construire une grande usine de fabrication d'automobiles dans la ville nouvelle de Togliatti, nommée ainsi en l'honneur du chef communiste italien Palmiro Togliatti, décédé en 1964. L'accord de création de la marque stipulait que Fiat apportait son savoir-faire en matière de réalisation de centres de production : l'usine de Togliatti était la réplique de la gigantesque usine de Mirafiori de Turin. L'usine VAZ fut construite en 1966, sur un site encore vierge, près de l'ancienne Stavropol-na-Volge, inondée par un barrage sur la Volga. Le 15 août, le ministère du commerce extérieur de l'URSS et le constructeur italien Fiat conclurent un accord général de coopération, d'une durée de huit ans, dans «le domaine du développement de la construction automobile, le projet d'une usine d'automobiles et sa construction en URSS». Le 25 août, les premiers personnels arrivent sur le futur site de l'usine afin de procéder à des recherches géologiques, et le premier coup de pelle pour la réalisation de l'ensemble est donné le . Des milliers d'hommes, surtout des jeunes, furent engagés pour construire une usine géante dont le coût final fut d'un milliard de roubles de l'époque. Le groupe italien a du établir le premier dictionnaire technique russe des termes de la construction automobile, a participé à la construction, via sa filiale Fiat Impresit, de plusieurs des premiers bâtiments de l'usine et fourni une grande partie de l'outillage.

En 1993, «TTS», fondée en 1992 par Vyacheslav Zubarev, a signé un contrat avec AvtoVAZ. En 1995, le premier centre automobile à part entière a été ouvert — le salon LADA dans la ville de Naberezhnye Chelny et a été livré directement à l'usine automobile. En 1995 a ouvert un bureau à Kazan. Jusqu'en 1997, les voitures de Naberezhnye chelnov ont été distillées. Après-transporté par chemin de fer[2],[3],[4].

L'essor d'un grand constructeur

En 1969 la formation des employés de l'usine conçue par Fiat Engineering pour fabriquer 670 000 modèles Fiat 124 par an commence. La première voiture d'essai est assemblée en 1969 et, le , la chaîne de montage principale produit ses six premières automobiles VAZ-2101 Jigouli (ВАЗ-2101 «Жигули»), modèle étroitement dérivé de la Fiat 124 et produit sous licence. Ce véhicule abordable, très robuste et polyvalent va connaître un énorme succès en Union soviétique et une certaine réussite à l'exportation, reçut dans son pays d'origine le surnom de « kopeika » (de « kopek »). Fiat a contribué au fonctionnement de l'outil industriel pendant des décennies et a participé au développement de toute la gamme de modèles dérivés de la Fiat 124 d'origine, Niva incluse.

Privatisation

L'entreprise est privatisée en 1992.

Après avoir vainement recherché une plus étroite collaboration industrielle et financière avec Fiat, qui choisit finalement un partenariat avec GAZ, AvtoVAZ se tourne vers General Motors pour l'aider dans la conception et la fabrication de la deuxième génération du tout-terrain Niva, vendu sous la marque Chevrolet en Russie. Toutefois, un contentieux portant sur cette coentreprise est apparu, il a été résolu et la production des modèles Chevrolet a repris dans l'usine de Saint-Pétersbourg, d'une capacité de 75 000 unités.

Après une succession de dirigeants à la tête de l'entreprise, celle-ci est renationalisée après l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. L'objectif est alors le redressement national de l'industrie automobile russe et le gouvernement refuse alors toute prise de participation au capital. L'entreprise est alors possédée à 75 % par Rosoboronexport, l'agence nationale d'exportations d'armements. Mais les pertes s'aggravant après la diminution de la part de marché de Lada, le gouvernement a laissé entendre qu'il ne refinancerait plus l'entreprise, ouvrant la voie aux capitaux des constructeurs étrangers.

Prise de participation par Renault-Nissan

Le samedi , Renault et AvtoVAZ signent un accord, aux termes duquel la société française rachètera 25 % du capital d'AvtoVAZ au premier semestre 2008. La présidence du conseil d'administration reste russe, mais la direction opérationnelle devrait être assurée par un directeur général proposé par Renault.

Grâce à cet accord, Renault-Nissan, qui détient environ 8 % du marché russe en 2007, espère voir sa part de marché atteindre quelque 40 %[5].

Siège social d'AVTOVAZ à Togliatti.

Le , le groupe automobile Renault-Nissan acquiert la minorité de blocage, 25 % plus une action d'AvtoVAZ pour un montant d'un milliard de dollars. L'accord de partenariat stratégique porte notamment sur la coopération en matière de développement des hautes technologies et des campagnes de mise en marché conjointes[6].

Le , Renault-Nissan signe à Paris un protocole d'accord avec la société publique Russian Technology et la banque Troïka Dialog, qui prévoit la création d'une joint venture qui détiendra plus de 70 % du capital d'AvtoVAZ, et dont Renault va détenir 67,13 % de la coentreprise d'ici la fin du premier semestre 2014. Selon cet accord, Renault fera apport de sa participation existante de 25 % et investira environ 300 millions d'euros. Nissan, qui n'est pas encore représenté, va investir 450 millions, étalés sur plusieurs années jusqu'à 2014, rachetant la participation de Troïka Dialog. Comme résultat, Renault-Nissan rachète 25 % d'AvtoVAZ en 2008[7].

Le groupe franco-nippon et son partenaire russe finalisent le l'accord, signé en mai, visant à créer la joint venture « Alliance Rostec Auto BV », qui regroupera l’ensemble des intérêts détenus par les deux partenaires dans la société AvtoVAZ. Cette nouvelle société va jouer le rôle d’actionnaire majoritaire du premier constructeur d’automobiles russe, propriétaire notamment de la marque Lada. Cet accord prévoit que cette "alliance" investira 23 milliards de roubles (575 millions d'euros). Cette dernière détiendra à son tour 74,5 % du capital d’AvtoVAZ (100 % en 2014)[8]. Depuis le , l'Alliance Renault-Nissan détient 50,01 % du capital de AvtoVAZ[9]. En 2021, le chiffre d'affaires de la société s'élève à 3 milliards d'euros[10].

Le 17 mai 2022, Renault cède sa filiale Renault Russia et sa participation dans AvtoVAZ (67,69%) pour 1 rouble symbolique à l'organisme d'Etat russe chargé de l'industrie NAMI[11].

La marque Lada

À l'origine, la marque Lada a été créée pour des raisons de facilité de prononciation, afin de promouvoir la commercialisation, en Europe de l'Ouest, du modèle Jigouli d'AvtoVAZ. « Lada » est, en réalité, le nom d'un petit bateau russe, le lada, utilisé sur le fleuve Volga qui coule près de l'usine de construction ; ce navire est représenté sur le logo de la marque.

Lada connut un grand succès en Europe avec le modèle Niva produit à partir de 1976 : véhicule tout-terrain compact, et doté, caractéristique rare pour l'époque, de quatre roues motrices en permanence, et d'une carrosserie monocoque.

Les véhicules d'AvtoVAZ exportés à destination des pays communistes d'Europe centrale et orientale furent d'abord exportés sous la dénomination soviétique de Jigouli mais la marque Lada fut aussi rapidement adoptée par la suite. Le modèle VAZ-2110 Lada 110 fut le premier à avoir été vendu en Russie sous le nom « Lada ». Désormais, c'est le cas pour tous les modèles de la marque.

En France

Les voitures Lada ont été importées en France à partir d'avril 1973 par Jacques Poch.

Lada a connu son heure de gloire dans les années 1980 et 1990 à l’époque de l’importateur Poch et des véhicules Niva et Samara, mais à partir de 2013 et le quasi-arrêt des ventes de véhicules (une soixantaine en 2014, une vingtaine en 2015) la marque n'est plus diffusée sur le territoire national.

Le , il est procédé à la liquidation de la société pour raison financière. On peut également trouver d’autres raisons plus « politiques » à la disparition de Lada France, faisant partie du groupe Renault-Nissan, et au vu également de la montée en puissance des ventes de modèles Dacia en France[12].

Chiffres de vente

La capacité de production de l’usine de Togliatti va jusqu'à 800 000 voitures par an.

Si l’on y ajoute la production des douze autres usines (notamment des marques russes assemblant des modèles sous licence) qui produisent ou assemblent des Lada, la production annuelle s’élève à près d’un million de véhicules.

Année Ventes mondiales du constructeur Lada
100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 700 000 800 000 900 000
1970 23 115  
1971 173 345  
1972 323 422  
1973 496 736  
1974 637 244  
1975 667 741  
1976 685 749  
1977 696 310  
1978 712 482  
1979 711 332  
1980 714 443  
1981 720 313  
1982 713 950  
1983 718 860  
1984 722 621  
1985 726 125  
1986 725 044  
1987 726 332  
1988 731 078  
1989 733 064  
1990 743 619  
1991 674 884  
1992 673 821  
1993 656 403  
1994 529 403  
1995 607 091  
1996 679 570  
1997 740 526  
1998 542 522  
1999 677 087  
2000 706 377  
2001 767 300  
2002 702 963  
2003 699 899  
2004 712 000  
2005 721 500  
2006 724 000  
2007 770 000  
2008 801 600  
2009 294 737  
2010 545 450  
2011 637 179  
2012 608 205  
2013 534 911  
2014 448 605  
2015 439 100  
2019[13] 400 256  
2020[14] 369 536  

Difficultés économiques et licenciements

À l'été 2014, l'entreprise connaît une nette baisse de ses revenus et annonce la suppression de 25 000 postes. Fin , 1 100 cadres, soit 10 % des effectifs, voient également leur poste supprimé[15]. Huit ans après son entrée au capital, le coût pour Renault, son principal actionnaire, s'élève à 1,1 milliard d'euros[16].

Modèles

Jigouli, le modèle phare

La Jigouli (Жигули) est le premier modèle d'automobile construit par AvtoVAZ. Ce nom provient de l'ensemble de collines qui borde la Volga, près du site de construction ; ce massif, culmine à 375 mètres et s'étend sur 75 km. Il est aussi le nom d'un petit bateau utilisé sur la Volga; cet esquif figure sur le logo de la marque Lada.

Le modèle, copie de la Fiat 124, est fabriqué depuis 1969 sous licence de FIAT. Il s'agit d'une automobile de conception classique : propulsion par les roues arrière, moteur longitudinal situé à l'avant, qui fut rapidement surnommée « Kopeïka » en Russie, ce qui signifie «le kopeck», en raison de son prix bas. Si les modèles 2101, 2102 et 2103 ne sont plus produits depuis longtemps, la production de la 2106 n'a cessé qu'en 2005, celle de la 2104 a été assurée par Izh jusqu'en 2009. La production des 2105 et 2107 par l'usine de Togliatti cesse progressivement à partir de 2012, année où Lada lance la Lada 2190, la remplaçante des Classica, élaborée sur la base de la Lada Kalina.

Au total, on estime que plus de 15 millions de Jigouli, toutes versions confondues, ont été produites.

Les différentes versions

La première version de la Lada (VAZ-2101).
VAZ-2103.

Les autres modèles Lada

Anciens modèles

En , avec la sortie des chaînes de la dernière 2107, Lada a cessé de produire les "Classica". Cette famille, basée sur la Fiat 124 est remplacée par la Lada Granta.

Concept-cars

Lada Revolution

Modèles en vente

Modèles vendus uniquement en Europe de l'Est et dans la CEI

Certains modèles anciens et totalement désuets ont pu poursuivre leur carrière en Russie où la demande restait assez forte grâce à des prix extrêmement bas : une Lada 2107 neuve se vendait environ cinq mille euros, il s'agissait de la voiture la moins chère du marché russe.

Lada Vesta.

Le Chevrolet Niva (VAZ-2123), version « moderne » du Niva originel avec lequel il partage néanmoins sa plate-forme, est produit par GM-AVTOVAZ.

Modèles nouveaux

En , Lada a lancé la Lada XRAY, un SUV sur plateforme Dacia Sandero Stepway.

Compétition

Sponsoring en Formule 1

Quelques jours avant le lancement de la saison 2010 de Formule 1, le premier ministre russe Vladimir Poutine a annoncé que le logo de la marque Lada devrait figurer en bonne place sur les voitures engagées par Renault F1 Team. Ce sponsor inattendu s'explique par le fait que Renault détient 25 % du capital d'AvtoVAZ, et désire ainsi renforcer ses liens avec la Russie. Le russe Vitaly Petrov, second pilote de l'écurie Renault pour la saison, est un ancien vainqueur de la Coupe Lada (2002) et de la Coupe Lada Revolution Russia (2005).

Galerie d'images

Notes et références

  1. « https://www.ft.com/content/515d978a-16c9-4af9-a8b8-4c5abdfd1ee7 »
  2. (ru) BFM.ru, « Зубарев Вячеслав Викторович - персоны на BFM.ru », sur BFM.ru - деловой портал (consulté le )
  3. (ru) « Зубарев Вячеслав Викторович: биография »,‎ (consulté le )
  4. (ru) « Зубарев Вячеслав Викторович. Биография », sur rus.team (consulté le )
  5. Renault poursuit son développement en Russie en mettant la main sur Lada - Master IEDG, 10 décembre 2007
  6. Automobile: Renault-Nissan achète 25 % d'AvtoVAZ - Agence RIA Novosti, 29 février 2008
  7. (en) Communiqué de presse, « Renault-Nissan et Russian Technologies statuent sur la création d’une joint venture afin d’acquérir une part majoritaire dans Avtovaz », Renault Media, (consulté le )
  8. Renault-Nissan envahit la Russie - Auto Plus.fr, 12 décembre 2012
  9. Le Point.fr, « Renault-Nissan contrôle désormais Lada », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  10. (ru) « АО "Автоваз" », sur www.rusprofile.ru (consulté le )
  11. Renault, « Renault Group signe des accords de cession de sa filiale Renault Russie et de sa participation dans AVTOVAZ » Accès libre, (consulté le )
  12. Caradisiac.com, « Lada, c'est fini en France ! », Caradisiac.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. F.I., « Lada enregistre 400 256 ventes de véhicules particuliers dans le monde en 2019 », La Tribune Auto,
  14. F.I., « Lada enregistre 369 536 ventes de véhicules particuliers dans le monde en 2020 », La Tribune Auto,
  15. « Nouveaux licenciements chez Avtovaz (Lada) », sur Caradisiac.com (consulté le ).
  16. http://www.lefigaro.fr/societes/2016/04/18/20005-20160418ARTFIG00300-avec-avtovaz-renault-s-enlise-dans-le-bourbier-russe.php Avec AvtoVAZ, Renault s'enlise dans le bourbier russe
  17. Spécifications techniques de la Lada Granta WTCC sur le site officiel de Lada Sport

Sur les autres projets Wikimedia :