Condate Riedonum
Image illustrative de l’article Condate Riedonum
Stèle évoquant Titus Flavius Postuminus (135), Rennes, musée de Bretagne.
Localisation
Pays Drapeau de l'Empire romain Empire romain
Province romaine Haut-Empire : Gaule lyonnaise
Bas-Empire : Lyonnaise troisième
Région Bretagne
Département Ille-et-Vilaine
Commune Rennes
Type Chef-lieu de Civitas
Coordonnées 48° 06′ 42″ nord, 1° 41′ 03″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
(Voir situation sur carte : Empire romain)
Condate Riedonum
Condate Riedonum
Histoire
Époque Antiquité (Empire romain)

Condate Riedonum est le nom gallo-romain de l’actuelle Rennes. Elle était la principale ville et la capitale de la civitas Riedonum.

Étymologie

Carte représentant la localisation des divers peuples gaulois avant la conquête romaine.
Les peuples gaulois avant la Conquête.

Condate est un toponyme d'origine gauloise désignant une confluence[1]. Ce nom était utilisé seul à l’époque gauloise. De nombreuses autres villes ont porté le nom de Condate.

Riedonum vient du peuple des Riedones dont Condate était le principal centre. Cette épithète n’est utilisée qu’après la conquête romaine, aux alentours du IIIe siècle[2]. Les attestations de l’époque gallo-romaine utilisent toutes la graphie Riedonum avec un « i ».

Histoire

Les premières traces sur le site de Rennes remontent à l’époque préhistorique et protohistorique. Celles-ci correspondent à des cas isolés à proximité du confluent de l’Ille et de la Vilaine. Concernant ces périodes, les archéologues ont recueilli des témoignages de présence humaine par le biais d’artefacts retrouvés durant des travaux d’urbanismes anciens. Des haches en pierre polies, des pointes de flèche ou des éclats de silex retouchés ont été mis au jour. Il s’agit d’éléments isolés et attestent seulement d’un passage et non d’une présence régulière sur le territoire. La piste d’objets abandonnés (intentionnellement ou non) ou perdus est évoquée[3].

Très peu de vestiges archéologiques sont connus sur Condate avant l’arrivée des Romains. Cependant, la période gauloise est tout de même étudiée par les archéologues. Ces derniers ont identifiés, à 250 mètres au nord du périmètre de la ville antique le long de l’Ille, une petite exploitation datée au IVe – IIIe siècle av. J.-C. Un habitat gaulois a également été repéré à une centaine de mètre en aval de la confluence de l’Ille et de la Vilaine, au lieu-dit Vieuxville-Beaurade en 1993[4]. Enfin, en 1941 à Saint-Jacques-de-la-Lande, aux environs de Rennes, quelques artefacts gaulois ont été retrouvés dont un statère gaulois frappé sur billon d’argent. Les figurations représentées sur ce statère sont typiques des productions du peuple gaulois des Rédones[5]. L’existence d’une véritable agglomération reste toutefois incertaine.

L’état de la connaissance actuelle de Condate Riedonum est principalement le fait des différentes campagnes de fouilles menées par le SRA (Service régional d’archéologie) et par l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives). Les Riedons et leur chef-lieu ne sont pas connus avant la conquête romaine. C'est au travers des écrits de Jules César que cette population est connue. Dans le Commentaire sur la Guerre des Gaules, César raconte qu’à l’instar des peuples d’Armoriques, les Riedons auraient envoyés une partie de leur soldat en aide aux gaulois pris d'assaut à Alésia. En tout 20 000 soldats armoricains furent envoyés à Vercingétorix : « vingt mille à l'ensemble des peuples situés le long de l'Océan, et que les Gaulois ont l'habitude d'appeler Armoricains, au nombre desquels sont les Curiosolites, les Redons, les Ambibarii, les Calètes, les Osismes, les Lémovices, les Unelles[6] ». Jules César mentionne les Riedons à une autre reprise pour énoncer les peuples s’étant soumis à Rome: « Dans le même temps, César fut informé par P. Crassus, envoyé par lui, avec une seule légion, contre les Vénètes, les Unelles, les Osismes, les Curiosolites, les Esuvii, les Aulerques, les Redons, peuples maritimes sur les côtes de l'Océan, qu'ils s'étaient tous soumis au pouvoir du peuple romain. »[7]

Si on ne dispose que de très peu d’informations  textuelles sur les Riedons, le cas est bien pire pour leur capitale, quasiment inconnue dans sa période qui précède les invasions romaines de la Gaule. Claude Ptolémée (100 - 168 ap. J.-C.) mentionne la cité mais la place au bord du Liger (c’est-à-dire de la Loire ) : « Au-dessous de ceux-ci, sur les bords du Liger, les Rhedones, dont la ville est Condate. »[8]

Après la conquête romaine, Condate Riedonum devint le chef-lieu de civitas. Son nom est porté sur l'itinéraire d'Antonin et la table de Peutinger[9].

La pax romana des deux premiers siècles de notre ère permet le développement de la ville. Les tensions au sein de l’Empire romain au IIIe et IVe siècle ap. J.-C. se répercutent sur l’économie et l’expansion de la ville réduite désormais à un noyau. Autour de ce noyau, la ville médiévale s’organise sous l’impulsion du christianisme.

La ville devient chrétienne aux alentours des VIe – VIIe siècles. La création d’un évêché à Rennes engendre la multiplication des implantations monastiques : christianisation des nécropoles et construction de lieux de culte (église Saint-Martin-des-Vignes, abbaye Saint-Melaine)[10].

Ville capitale au sein du duché de Bretagne, la ville de Rennes voit naître un nouvel essor de son urbanisme.

Table de Peutinger. Condate se situe à l'extrémité gauche, sous le premier "v" de Lugdunens.

Fondation de la ville

L’archéologue Gaétan Le Cloirec décrit la fondation de Condate comme faisant partie d’un « élan de réorganisation administrative », conséquence de la Guerre des Gaules achevée 40 ans auparavant. Les raisons pour lesquelles ce site aurait été choisi sont encore difficiles à établir précisément. Un des critères habituellement évoqués pour retenir l’implantation d’une ville, celui de la présence d’un oppidum, ne peut être davantage avancée en raison de l’existence d’un nœud routier antérieur à la conquête[9]. Une des explications les plus probables est la proximité avec des routes et des agglomérations secondaires, ainsi que la présence d'élites gauloises à proximité[11]. Malgré tout, le site de Condate reste relativement excentré, à l’instar de la majorité des chefs-lieux de cité de la région[12]. Les deux cours d’eau, l’Ille et la Vilaine, sont également appréciés car ils rendent possible les activités artisanales, domestiques ainsi que d’évacuation d’eaux usées et pluviales[13].

On suppose qu’un développement initial de la ville s’opère au Ier siècle, on la rattache alors au reste du réseau de communication de l’empire. Ce moment d'urbanisation intense fait suite à la visite d’Auguste au début de son règne entre 10 et 15 av. J.-C. à Lugdunum[14]. Cette date marque une grande période d’urbanisation et signe le rattachement des trois Gaules impériales et de la Gaule sénatoriale au reste de l’Empire.

Condate est également choisie par sa capacité d’adaptation à l’urbanisme romain, qui préfère peu de reliefs[11]. De plus, elle est implantée sur un site sans grande occupation, dont les plus anciennes traces sont un lot de céramiques gauloises ( IVe et IIIe siècles av. J.-C.) trouvés dans un fossé d’enclos romain[11]. Cela n’empêche pas un fort déboisement suivi d’un nivellement du sol et d’un épandage de cailloux sur une centaine d’hectares au moment de la fondation de la ville, à la fin du Ier siècle av. J.-C.[13]. Dans les années 40 après J.-C., au moment de la Pax Romana, les chaussées sont même réaménagées afin de les rendre plus durables[15]. À ce moment sont également aménagés des caniveaux coffrés en bois, des chemins et des palissades[16].

Le territoire de Condate

À l’image de bon nombre d’autres chefs-lieux de cités de Gaule, Condate constitue un nœud routier important d’où partent de nombreuses voies vers les cités voisines. Tel qu’il est actuellement connu, ce réseau fait apparaître une étoile routière dont les ramifications aboutissent, dans la plupart des cas, aux chefs-lieux des cités voisines ou parfois à d’autres axes y conduisant.

Si l’on considère le territoire des Riédons dans la configuration globale qu’on lui admet aujourd’hui, Condate est localisée dans le quart sud-ouest de la civitas. Une localisation aussi excentrée n’est pas surprenante : si l’on considère la péninsule armoricaine dans son ensemble, aucun des chefs-lieux ne présente une position réellement centrale par rapport au territoire qu’il administre. Dans le cas présent, la ville se situe au centre d’un vaste bassin sédimentaire irrigué par la petite rivière Ille et le fleuve Vilaine dont elle est l’affluent, mais ce n’est probablement pas uniquement la présence de ces cours d’eaux qui a prévalu dans le choix de l’emplacement[9].

Plan topographique de la ville de Condate, SRA Bretagne

La topographie du site est également favorable, un examen détaillé de celle-ci montrant la position privilégiée que le chef-lieu occupe au sein du paysage. L’aspect scénographique (lié au rôle qui lui incombe) est pleinement exploité ici, puisque, du sud-est au nord-ouest, la ville capte le regard des voyageurs arrivant de la campagne bien avant qu’ils y entrent. Le site, certes escarpé, offre de surcroît l’avantage de présenter un vaste espace d’une centaine d’hectares au relief peu marqué et aux pentes bien orientées, ce qui est propice au développement d’une urbanisation romaine. Il y a près de 25 m de dénivelé entre le point culminant et les quartiers antiques les plus proches des cours d’eau. Les observation anciennes, ainsi que les fouilles archéologiques, montrent toutes que la zone urbanisée s’est développée sur ces lieux constitués d’un micro-plateau bordé par des coteaux en pente douce orientée au sud et à l’ouest, mais également au nord-ouest. De façon logique, la ville s’y est étendue grâce à des aménagements en terrasse, jusqu’en limite des vastes prairies inondables bordant l’Ille et la Vilaine. Ces dernières ont d’ailleurs constitué un réel obstacle au développement urbain jusqu’à que le petit fleuve et son affluent soient canalisés au début du XIXe siècle. Même si les quartiers périurbains n’ont pas tous été appréhendés et demeurent encore aujourd’hui mal connus, l’aire sur laquelle s’est étendue la ville du Haut-Empire est bien délimitée. En dehors des bornages naturels formés au sud et à l’ouest par les deux cours d’eau, deux nécropoles jalonnent les limitent nord et et est du chef-lieu[9].

L'urbanisme à Condate

Les archéologues s'entendent à dire que la création de Condate s’est faite ex nihilo. Elle se positionne sur la liste des territoires conquis et à organiser sous l’empereur Auguste. Cependant, nous pouvons retenir quelques indices laissant penser qu’une présence militaire serait à l’origine de l’urbanisme de la ville. Des fouilles menées par l'INRAP ont permis de constater un phénomène de dégagement important sur le terrain accueillant la cité de Condate. Par ailleurs, les archéologues estiment qu’une superficie égale à 90 hectares à été défrichée et nivelée dès la fin du Ier siècle avant notre ère, permettant ainsi au projet urbain futur un épanouissement complet[17].

Les fouilles du Couvent des Jacobins et de la Place Saint-Anne, notamment entre 2012 et 2014, ont montré une structuration importante de l'espace urbain de Condate. Cet espace, comme à l'heure actuelle, pourrait être le centre urbain, le cœur de la cité. Les archéologues y ont retrouvé les fondations des habitations les plus anciennes ainsi que beaucoup de vestiges. Il demeure aussi des édifices publics indiquant une vie publique, politique et commerciale à Condate. Le plus grand carrefour entre le cardo et le décumanus, les deux axes routiers majeurs, a été identifié et questionne l'existence d'un centre monumental. On y trouve une fosse qui, pour le moment, n'est pas encore identifiée pour un usage en particulier[9]. Il est possible qu'elle soit une fondation pour un monument ou bien une fosse de plantation. Dans les deux cas, les fouilles ont mis au jour le potentiel centre de la ville et l'implantation supposée de celle-ci.

La ville est rapidement délimitée par un cardo (un axe nord sud) et un ensemble de chaussées qui définissent des ilots dans lesquels se développent des quartiers, le tout formant le premier état de Condate[18]. Les fouilles du 3-5 rue Saint Malo ont donné lieu à la découverte de la plus gt la plus imposante rue de Condate. Sa taille, 20 pieds, et son emplacement stratégique proche du cœur supposé de la ville du Bas-Empire, laissent à croire qu'il s'agit du premier cardo de Condate[18]. de l’ancien Hôpital militaire Ambroise Paré on observe trois chemins du début  du Ier siècle qui partent pour rejoindre la ville. Le rapport du SRA de l’hôpital militaire Ambroise Paré suppose que celles-ci ont pu être aménagées lors des premières phases d’urbanisation de la ville. Ces premières chaussées mesurent entre 20 et 26 pieds romains (entre 6 et 7,6 m)[18]. Elles sont typiques des chaussées armoricaines, à Rennes 3 sont datées du début du Ier siècle : la rue trouvée au 3-5 rue St Malo, la rue trouvée sur le site de la ZAC St Malo-Ille et l’axe est-ouest partant du site de l’ancien hôpital militaire Ambroise paré[18]. Toutes ces rues mesurent plus de 20 pieds. Les 6 autres rues retrouvées à Rennes sont plus tardives et possèdent une largeur moins importante (10 pieds pour la plupart) . Moins empruntées, elles desservaient des axes de moindre importance. À l’instar des autres centres urbains de la Bretagne Armoricaine, les rues les plus larges et les plus importantes sont celles qui ont été construites en premier afin de créer un espace de circulation rationnelle au sein de la cité.

Insertion des villae gallo-romaines dans le bassin de Condate

Le chef-lieu de Condate est relié à de nombreuses implantations rurales dans une ceinture de 10 kilomètres, notamment par les voies de communication dites secondaires, ainsi que par les nœuds que forment les bourgades. Les échanges économiques sont réalisés par la vente sur les marchés des productions des villae alentour telles que celles de La Guyomerais ou de Cesson-Sévigné. De plus, la circulation des biens en pays de Riedone passe également par la voie transpéninsulaire Rance-Vilaine.

Architecture

L'architecture romaine

Au Ier siècle, les habitations sont encore modestes, comme le décrit Gaétan le Cloirec : il s’agit de « baraquements en pans de bois, généralement allongés et divisés en plusieurs pièces qui peuvent être juxtaposées en bord de rue »[19], de plain-pied et à la couverture en bardeaux de bois. À l'exception de certains sites à activité métallurgique (3-5 rue Saint-Malo, couvent des Jacobins, place de la Visitation) ou céramique (ancien hôpital militaire Ambroise Paré), les espaces de travail et d'habitation sont alors distincts. Le règne d'Auguste occasionne néanmoins l'érection de grands bâtiments publics maçonnés.

Les premières traces de cette utilisation lithique s’observent dans les constructions de maisons avec solins en pierre pour supporter une élévation en bois. Le développement urbain connait une expansion telle que certains quartiers artisanaux sont détruits et noyés sous les nouvelles habitations. Ce phénomène a été observé sur les fours du site de l'ancien hôpital militaire Ambroise Paré. Retrouvés en fouille, les analyses scientifiques ont permis de dater l'arrêt de leur utilisation au milieu du Ier siècle avant qu'ils soient recouverts par des unités d'habitations. Modestes dans un premier temps ( par exemple l'unité d'habitation A sur le site de l'ancien hôpital militaire Ambroise Paré[20] ) elles seront plus imposantes par la suite ( à l'image de l'unité Q de l'ancien hôpital militaire Ambroise Paré[21]).

Dès la seconde moitié du Ier siècle, on observe une consolidation des bâtiments, notamment la bétonisation des sols (ou l'application d'une couche de terre battue ou chape de mortier pour les bâtiments plus sommaires), qui sont ensuite recouverts de plancher[22]. Les édifices datant de cette époque sont alors très différents les uns des autres, témoignant de l'existence de différences sociales. Enfin, au IIIe siècle, les édifices à plusieurs niveaux se multiplient: il s'agit de « grandes demeures, vastes entrepôts et de larges galeries commerciales [construits] à la place des petites boutiques et ateliers métallurgiques des Ier et IIe siècles »[22].

La place Hoche : étude de cas sur l'évolution de l'architecture de la ville

Le Campus de la place Hoche

Les vestiges archéologiques[23] antiques des différents secteurs du campus de la place Hoche sont divisés chronologiquement en quatre périodes allant de la fin du Ier siècle av. J.-C à l’abandon du site antique débutant au milieu du IIIe siècle et s'étalant jusque vers 275.

La période I[24] s’étend de la fin du Ier siècle av. J.-C au début du Ier siècle ap. J.C. Elle voit les premières traces d’occupation du site dont on retrouve essentiellement des fossés notamment à profil en V. Ceux-ci ont pu délimiter des parcelles ou des enclos. Un premier état a été modifié au début du Ier siècle ap. J.-C. quand le fossé en V d’une grande esplanade a été comblé pour niveler l’espace. L’état 2 a connu des fossés plus petits et peu profonds, surtout situés à la limite entre le règne d’Auguste (27 av. J.-C. - 14 ap. J.-C.) et celui de Tibère (14 – 37 ap. J.-C.). On retrouve au final peu de choses ce la période I. Les aménagements de terrain étaient sommaires avec des occupations humaines assez proches et utilisées sur une période plutôt courte. On note cependant qu’elle pose les bases des installations antiques suivantes puisque ces-dernières reprennent l’orientation générale des structures de cette première période.

La période II correspond à la première moitié du Ier siècle ap. J.-C.. Les fossés de la période I ont été comblés dans un premier temps. C’est probablement à partir du règne de Tibère que l’occupation structurée du site commence à s’organiser autour de constructions légères. Il s’agissait probablement de cabanes à pans de bois et parois d’argiles, la couverture était probablement faite de végétaux. Les parois étaient montées directement sur des sablières basses (retrouvées en fouille semi-enterrées) sans poteaux plantés. De grandes zones d’épandage de déchets d’occupation révèlent qu’il s’agissait d’une zone d’habitation. Cependant, les quelques traces de sol aménagé retrouvées laissent penser que les populations installées étaient nouvelles. Elles se seraient implantées dans la ville naissante. De plus[23], certaines sablières basses ne sont pas reliées à des structures et étaient probablement des palissades antérieures. Elles sont des éléments qui caractérisent les débuts de structuration de l’espace dans certaines villes.

La période III[24] va du milieu du Ier siècle (vers les dernières années du règne de Claude) à la fin du Ier siècle ap. J.-C.. Les habitations assez modestes s’organisent plus et s’étendent sur de nouvelles zones remblayées mais toujours en gardant l’orientation de la période I. Au début de la période III, quelques bâtiments sont encore sur sablières basses. Cependant, la plupart ont des solins de fondation (ici surtout en schiste) parfois sommaires. Quelques bâtiments (B2 et B3)[23], d’abord sur sablières basses, ne se sont dotés de solins de fondation que dans leurs derniers états, les sablières basses reposaient alors sur eux. L’architecture[24] est faite de pans de bois associés à du clayonnage. Certaines constructions ont des parois en terre plus épaisses, les solins sont alors plus larges. On a retrouvé plus de traces du sol qu’auparavant. Parfois il est bétonné dans la salle principale mais les annexes et certains extérieurs sont recouverts de gravillons.

La période IV[23] commence à la fin du Ier siècle et se termine lors de l’abandon du site antique entre le milieu du IIIe siècle et 275. Il est difficile d’établir une chronologie précise de cette période[24]. En effet, les restes sont très mal conservés, parfois absents à cause des arasements et des constructions post-antiques. Malgré ces fragmentations, des fondations profondes ont été découvertes et suggèrent des bâtiments de grande taille avec une maçonnerie assez élaborée, ils donnaient probablement sur une rue. Des traces de mortier de chaux[23] ainsi que la largeur des fondation font penser à une élévation haute, un étage ou un mur-bahut, de certaines zones de ces bâtiments. D’autres bâtiments plus petits n’étaient pas desservis par la voirie principale[24].

La période post-antique débute avec une longue phase d’abandon. Des fossés et structures fossoyées ont été mis au jour sans pouvoir les dater plus précisément. En 1621, un couvent carmélite a été construit et des modifications ont été apportées ensuite. En 1819, les Dames de l’Adoration occupent les lieux qui deviennent le « Grand séminaire diocésain ». Il a existé au moins jusqu’en 1852. Après cela, une nouvelle construction pour les religieuse a été édifiée d’après un plan de 1881.

Le Parking de la Place Hoche

Peu d’informations[25] sont données sur l’architecture des bâtiments du parking de la Place Hoche mais certains faits recoupent l’évolution identifiée au campus de la Place Hoche. Il faut noter que ce site a connu une importante activité de sidérurgie. Le phasage du site est fait en cinq étapes sans compter les périodes protohistorique et post-antique.

La zone a connu une occupation protohistorique (deux datations ont été données pour des éléments du site : les fourchettes 838-544 av. J.-C. et 413-251 av. J.-C.).

Des fossés, notamment en V ont été découverts lors de la phase 1, vers 10 à 40, vers le règne de Tibère[26], époque à laquelle ce secteur est petit à petit occupé. Peu d’éléments montrent l’urbanisation du site[25].

La phase 2 révèle une urbanisation assez dense probablement réalisée en un seul jet, assez bien organisée, suivant l’orientation de la phase 1. Les sols sont fait de lentilles d’argile jaune sableuse provenant de la Vilaine, le plus souvent avec un foyer. C’étaient probablement des habitations (ou peut-être le lieu d’un artisanat léger) supposément en architecture légère. Les matériaux[26] étaient la pierre et le bois, avec des murs en torchis et clayonnage (comme c’est souvent le cas sur les sites rennais) reposant sur des sablières basses à même le sol sans poteaux. Cette période va probablement de la fin du règne de Tibère (37 ap. J.-C.) à 70[25].

La phase 3 (70-120) voit l’apparition des solins de fondation en schiste (encore sommaires et posés à même le sol[26]) avec un sol en argile jaune ou en argile battue. Les structures[26] sont comparables à l’époque précédente, faites de terre et de bois, la plupart sont encore sur sablières basses.

Les constructions de la phase 4[25] (vers 120 à 180) présentent des solins en schiste et des sols en argile battue. Une grande construction d’au moins trois pièces avait un radier en pierraille de schiste avec une maçonnerie au mortier, son élévation était probablement en terre et bois.

Lors de la phase 5 des reprises de maçonneries sont effectuées. Des fondations à partir de solins ou de radiers sont réalisées mais des constructions légères existent toujours. On sait que l’une des ailes d’un grand bâtiment comporte six salles en enfilade avec au moins une partie comportant un étage. Cette phase dure de de la moitié du IIe siècle[26] à l’abandon[25] du site débutant vers le milieu du IIIe siècle et jusque vers 275.

Suite à cela, une période d’abandon laisse le site inoccupé au moins jusqu’au XVe siècle et surtout jusqu’au XVIIe siècle avec l’aménagement du couvent des Carmélites.

Les signes de confort

Lors de la fouille du Campus de la place Hoche[24], des sols bétonnés et gravillonnés ont été découverts appartenant à la période III. Cela montre un souci de salubrité et peut-être même de confort. De plus, l’apparition à cette période d’aménagements précis comme la citerne témoignent d’un certain confort, en ce cas pour l’approvisionnement en eau. Plus clairement, les commodités prises par les locaux sont visibles dans des traces de décor intérieur : des enduits peints et des placages en pierre, mais aussi par des aménagements supposés pour l’alimentation en eau. Ces trois éléments ont été retrouvés dans les strates correspondant à la période IV. Ce sont des témoins d’une aisance matérielle permettant aux habitants d’investir de l'argent et du temps dans autre chose que des installations uniquement utilitaires. Néanmoins, ce n’est pas le cas de toutes les constructions.

Sur le Parking de la place Hoche[25], concernant la circulation de l’eau, dès la phase 2 (vers 37-70) des puits sont attestés. La fouille a révélé dans le quart nord ouest un dispositif enterré fait de trois structures servant à épandre les eaux usées. Lors de la phase 3, vers 70-120, un grand bâtiment (402) de 80 m² semble avoir eu une canalisation d’évacuation des eaux usées. Par ailleurs, il semblait s’agir d’un habitat assez cossu. De fait, le sol était un terrazzo (aussi dit granito) de fragments de panse d'amphores à pâte blanchâtre ou rosée et de plaquettes de schiste bleuté, le tout noyé dans un mortier de chaux. Sa conception était très soignée. La phase 5 (du milieu du IIe siècle au milieu du IIIe siècle voire 275) quant à elle a livré des fragments d’enduits peints probablement issus d’une petite domus urbaine. Le jardin de cette dernière comportait un aménagement ou peut-être même un bassin de bois. Un dispositif d’évacuation des eaux de pluie a aussi été retrouvé, avec un système de franchissement de voirie pour ne pas déranger la circulation.

Les remparts de Rennes

Un pan de la muraille romaine.

Cependant, la seconde moitié du IIIe siècle voit apparaître une crise économique et politique :

« Les invasions barbares, bagaudes (soulèvements de populations ruinées, de déserteurs et de brigands), des épidémies et des famines ont conduit à la désertification de nombreux secteurs de la ville. »[2]

En réaction, à la fin de crise, une muraille de fortification est érigée. Le but est de célébrer et mettre en évidence le calme retrouvé[2]. Dans cette veine, la face externe du mur est décorée : les briques et les moellons sont par endroits disposés en arête de poisson, en d’autres endroits des pierres blanches forment des motifs de losange ou de triangle[27].

Les composants de cette muraille sont divers. Les fondations révèlent un réemploi d'éléments architecturaux, comme les inscriptions du temple de Mars Mullo, des bornes miliaires, mais également des éléments provenant de bâtiments abandonnés ou de constructions rasées[28]. Ces dernières ont par ailleurs été rasées en vue du projet. La muraille en elle-même se compose d'une alternance de trois lits de briques avec trois moellons de pierre sur un soubassement en briques allant jusqu’à 1,60 m de haut[2].

Jusqu'au XVe siècle, la muraille reste le « principal outil défensif » de la ville[29].

Les fouilles archéologiques

Entre le XXe et le XXIe siècle, les découvertes archéologiques au sein de la ville de Rennes dépendant exclusivement de fouilles dites préventives ou de sauvetage menées dans le cadre de l'urbanisation de la ville contemporaine, souvent à la demande du Service régional de l'Archéologie et coordonnées par l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives. Ce sont des projets immobiliers, des réaménagements urbains, des aménagements de transports urbains (lignes de métro A et B), des projets commerciaux comme le centre commercial de la Visitation, la création d'un Centre des Congrès ou la construction de facilités publiques et privées comme des parkings, qui ont donné lieu à plusieurs campagnes archéologiques. Les hypothèses et découvertes plus anciennes renseignant sur le contexte archéologique rennais ont permis d'engager les interventions d'archéologie préventive lors de dépôts de projets immobiliers proches des zones sectorisées au titre des vestiges historiques. Ainsi, de nombreuses fouilles ont été effectuées depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. Celles-ci sont surtout concentrées dans le quartier Centre.

Dès 1847, Adolphe Toulmouche écrit l’Histoire archéologique de l’époque gallo-romaine de la ville de Rennes[30] qui contient une « extraordinaire série de monnaies et d'objets gallo-romains qu['il] publia fort consciencieusement »[31]. Entre 1986 et aujourd'hui une cinquantaine de sites ont été fouillés à Rennes et ont permis d'appréhender le passé de la ville. C'est dans ce cadre que la cité antique, Condate, est mieux connue des archéologues. De nombreuses découvertes ont amené de la visibilité sur les limites et le secteur de la ville à l'Antiquité, notamment entre le Ier et le IIIe siècle de notre ère. Grâce aux nombreuses fouilles au nord de la ville, en particulier celles qui ont précédé les réaménagements de l'Hôtel Dieu[9] et celles du quartier Saint Martin[9], les axes routiers les plus importants et leurs carrefours ont été identifiés : le cardo nord-sud est traversé par trois axes est-ouest, appelés décumanus, cette structure perdure sur l'ensemble de l'occupation antique de Condate et conditionne les différents ménagements urbains de l'époque[9].

La multiplicité des fouilles depuis plus de 40 ans a mis au jour les étapes de l'occupation au cours des siècles. Des îlots d'habitation, de commerces, des thermes publiques, ainsi que des nécropoles en mage des axes routiers ont été identifiés et datés, montrant la diversité des fonctions et de l'aménagement de Condate. Si certains éléments persistent du Ier au IIIe siècle de notre ère, d'autres sont indiqués comme abandonnés après un ou deux siècles d'existence.

Le vestiges mobiliers trouvés sur les lieux ont permis, eux, de dresser de nombreuses hypothèses quant à la vie quotidienne de la population de Condate. Vaisselles, numismatiques, statuettes, outils, armes, sont des indices et témoins d'une vie riche au sein de la cité antique.

Certaines découvertes importantes faites lors de la construction des quais de la Vilaine ou lors du creusement du métro sont à noter. Elles ont toutes été mis au jour lors de fouilles préventives sur les différents sites :

Fondation du temple dans la cour nord du couvent des Jacobins.

Début 2023, lors de la fouille d'une ancienne carrière romaine, est exhumée une Vénus datée de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle, petite figurine en terre cuite qui aurait appartenu à un laraire, un petit autel domestique où une famille vénérait les lares, divinités romaines liées à un lieu donné[35].

Les fouilles du Parc des Tanneurs et de l'Hôtel-Dieu

Au cours des soixante dernières années, plusieurs fouilles successives sur le site du parc des Tanneurs et de l'Hôtel-Dieu ont permis de mettre à jour de nombreux éléments archéologiques. Cette zone est la plus septentrionale de la ville de Rennes, et permet ainsi d'étudier les limites antiques de la ville, mais également le contexte funéraire de l'époque. La première campagne de fouilles, en 1962, a tout d'abord permis de faire émerger une maçonnerie constitués de deux conduits de briques qui correspondaient à une certaine période, au mur de délimitation septentrional de la domus située dans cette zone. Peu d'informations subsistent cependant de cette campagne de fouilles et il faut attendre la fin des années 1960 pour que de nouvelles recherches soient menées sur cette zone[36].

Sarcophage en plomb découvert lors des fouilles de 1969-1970, aujourd'hui conservé au musée de Bretagne.

En effet, en 1969-1970, la zone Nord est à nouveau explorée[37]. On y découvre alors un puits et un four de potier. À l'Est, des zones d'inhumations ainsi que des fosses dépotoir modernes ont été mises au jour, mais leur localisation précise est aujourd'hui perdue. Parmi les objets découverts, on compte notamment quatre sarcophages en plomb, aujourd'hui conservés au musée de Bretagne. Ils sont tous les quatre composés d'une feuille de plomb, façonnée en demi-cylindre, et sont fermés par un couvercle soudé aux deux extrémités. Le premier renfermait vraisemblablement les restes d'un enfant, tandis que le second nous renseigne sur le mobilier funéraire qui accompagnait le défunt. En effet, des vases, ainsi que des fioles à parfum faisaient partis des objets accompagnant le défunt après la mort. L'ensemble de ces objets et de ces différents éléments permettent de dater ces inhumations du IVe siècle av. J.-C.[38]. Au total, ce sont au moins neuf inhumations qui ont été recensés lors de ces fouilles, et qui sont à situer entre le IVe et le VIIIe siècle.

Une petite fiole en verre trouvée dans le mobilier funéraire du défunt, conservé au musée de Bretagne.

La poursuite des fouilles en 2001 a permis de supposer la présence d'une trentaine de sépultures sur 600 m2, dont trois étaient alors clairement identifiées. C'est également au cours de cette saison de fouilles qu'un vaste bâtiment bien conservé à été découvert. Celui-ci, construit avec des murs en petit appareil régulier, et constitué de sols en béton de chaux, semble s'apparenter à une domus péri-urbaine, ou bien à un bâtiment à vocation collective[39].

En 2016-2017, des fouilles menées par l'Inrap, en partenariat avec la Ville de Rennes et la Drac Bretagne[40], sur le site de l'Hôtel-Dieu, ont poursuivi les travaux précédents, et ce ne sont pas moins de 508 tombes à inhumations qui ont été découvertes. Ce qui est d'autant plus remarquable est la bonne conservation du corps des défunts, bien trop souvent très dégradés à cause de l'acidité des sols bretons. Ainsi, peu de connaissances sur les nécropoles de cette région subsistaient. Cette découverte fait également du site du parc des Tanneurs et de celui de l'Hôtel-Dieu, la plus vaste nécropole de l'Antiquité tardive dans cette région qui soit connue à ce jour. Aux 508 tombes du site de l'Hôtel-Dieu[41], il faut y ajouter 75 tombes découvertes sur le site du parc des Tanneurs, permettant d'étendre cette nécropole vers le nord-ouest. Parmi ces tombes, il faut notamment souligner la présence d'une tombe à incinération, qui diffère ainsi des autres. L'utilisation de cette nécropole est donc à situer entre le IIIe et le VIIe siècle[42].

Fouilles du 3-5 Rue Saint-Malo

De 1994 à 1995, des fouilles ont été menées par l'AFAN entre le numéro 3 et le numéro 5 de la rue Saint Malo révélant la présence de bâtiments, ateliers et entrepôts organisés autour d’une voirie. Du mobilier a été mis au jour et est aujourd’hui en partie conservé au musée de Bretagne.

La phase I, au début du Ier siècle apr. J.-C. a révélé des traces d’emplacements de poteaux ou de piquets indiquant la présence d’installations légères[43].

Lampe à huile à réservoir gallo-romaine. Issu des fouilles du 3-5 rue Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.
Lampe à huile à réservoir gallo-romaine. Issu des fouilles du 3-5 rue Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.

La phase III entre 15 et 50 ap. J.-C. annonce l’émergence d’un artisanat métallurgique. Cette phase livre un matériel spécifique à cet artisanat : empreintes de tuyères menant vers un four, four recouvert de charbons de bois, une trentaine de creusets en terre cuite, des fragments de moules en terre cuite et des morceaux de bronze. Cette phase marque également une évolution dans l’aménagement de l’urbanisme avec la création d’une chaussée figeant l’espace de circulation. Désormais, une bande de trottoir sépare les bâtiments du fossé de la voie[44]. Des éléments de mobilier sont également découverts au sein des bâtiments comme des fibules en bronze, des fusaïoles en plomb et une lampe à huile à réservoir, tous conservés au musée de Bretagne.

La phase IV entre 50 et 70 ap. J.-C. confirme la possible existence d’une forge du fait de la découverte de nombreux foyers et de rejets charbonneux mêlés de scories. L’étendue de la zone concernée témoigne d’une activité importante ne pouvant être liée qu’à un artisanat. La nature des vestiges trouvés correspond à la phase finale de la chaîne opératoire durant laquelle les forgerons travaillaient les objets pour assurer leur finition[45].

La phase V vers 70 ap. J.-C. marque l’apparition de la maçonnerie[46]. Les solins maçonnés servent désormais de base à une élévation en pan de bois.

Manche de couteau en os gallo-romain, sculpté à l'image du dieu Pan. Issu des fouilles du 3-5 rue Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.
Manche de couteau en os gallo-romain, sculpté à l'image du dieu Pan. Issu des fouilles du 3-5 rue Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.
Casque en bronze gallo-romain. Issu des fouilles des 42-48 rue Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.
Casque en bronze gallo-romain. Issu des fouilles des 42-48 rue Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.

La phase VII, entre la fin du IIe siècle apr. J.-C. et le IIIe siècle apr. J.-C., révèle un atelier de tabletterie, en parallèle de l’artisanat de bronze. La combinaison des artisanats de métallurgie et de tabletterie est concevable notamment dans le cas de la fabrication de couteau avec manche en os et lame en bronze. Un exemplaire de couteau[47] a d’ailleurs été mis au jour dans un bâtiment et est aujourd’hui conservé au musée de Bretagne.

En 1987 a lieu une importante fouille à proximité de l’îlot Picard mettant au jour un casque en bronze[48] ainsi que des armes en fer gallo-romaines[49], conservés au musée de Bretagne. Ce casque était probablement utilisé comme casque de parade et non comme pièce d’armement.

À la fin du IIIe siècle apr. J.-C. et au premier quart du IVe siècle apr. J.-C. (phase VIII), les bâtiments ont plusieurs étages, les pièces du rez-de-chaussée sont très vaste avec des cloisonnements internes. Une phase de démolition est observable à cette époque, seules les élévations sont laissées en place. L’hypothèse émise est celle de la construction des premiers remparts de Rennes à la fin de l’occupation antique[50].

La phase IX, du Ve jusqu’au XIVe siècle marque la période médiévale de la ville. Celle-ci livre une céramique médiévale datable entre le XIIe et le XIVe siècle mais également des agrafes à double crochet d’époque mérovingienne[51].

Le 2 février 1368 est fondé le couvent des Jacobins dans ce quartier[52]. Cette fondation est probablement due à Jean IV, Duc de Bretagne, en reconnaissance à la victoire d’Auray . Entre le XIVe et le XIXe siècle le couvent des Jacobins se développe avec la création de jardins au nord. Le plan du couvent de 1829 témoigne d’une organisation « à la française » des jardins. En 1780, ces bâtiments sont transformés en caserne. Les jardins semblent toujours être présent jusqu’en 1798 où ils sont toujours cités dans un inventaire[53]. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Alexis Picard achète le terrain et crée l’entreprise de quincaillerie Picard. Cet ensemble est détruit en 1994[54].

Fouilles du 61-65 rue d'Antrain

En 2022, une fouille au 61-65 rue d’Antrain en marge au nord de la ville antique de Condate à été mené par les archéologues de l’INRAP[55]. Les fouilles ont été faite à la demande des services de l’Etat, la Drac Bretagne, suite à un projet d’aménagement mis en œuvre par Bouygues Immobilier. Elles s’étendent sur une superficie de 3 250 m2 et sur une profondeur de 2 mètres. Ce vaste chantier avait pour but d’en apprendre davantage sur l’économie de la pierre, l’organisation des carrières et les gestes des carriers à l’époque gallo-romaine et plus précisément sur la ville de Condate.

La carrière de la rue d’Antrain est l’une des rares carrières gallo-romaines fouillées dans l’Ouest de la France et la première sur le territoire rennais. Elle a été exploitée aux Ier et IIe siècles de notre ère, et servait à l’extraction des plaquettes de schiste. Ceux-ci étaient utilisés pour la construction des soubassements de nombreux murs et rues de la ville de Condate[55].

Au milieu du IIe siècle, la carrière a été abandonnée et va par la suite servir de dépotoir pour les habitants avoisinants. Ce sont de nombreux objets du quotidien qui ont été laissés sur place et que les archéologues ont retrouvés. L’INRAP relève des dizaines de kilos de fragments de vaisselle en céramique, des éléments de parure, quelques statuettes ainsi que des monnaies ont été mis au jour.

D’après les archéologues, c’est à la fin de la période médiévale que la carrière a été comblée. Une étude de stratigraphie montre que l’espace sera réoccupé et des activités artisanales et/ou domestiques s’y déploient par la suite. Les archéologues y ont retrouvé des trous de poteau attestant de restes de bâtiments en bois, ainsi que des fours et des puits[55].

Galerie photo : quelques objets retrouvés au cours des fouilles


Le lien entre la cité et l'armée romaine

À l’heure actuelle, les historiens et les archéologues s’accordent à dire que Condate fut très probablement occupée par des soldats de l’armée romaine, mais se questionnent également sur leur rôle dans sa fondation. Cette supposition repose sur plusieurs éléments découverts lors des fouilles de Condate.

Les indices découverts lors de fouilles

Dans un premier temps, les monnaies découvertes témoignent de leur lien avec l’armée. En effet, les frappes monétaires impériales du Ier siècle sont destinées à assurer le paiement de la solde d’une armée totalement professionnalisée au début de l’Empire. Cette armée se stabilise au début du règne d’Auguste. Les soldats recevaient la solde (stipendium) qui leur était payée en or (aurei, deniers) ou en bronze (sesterces, as) selon les périodes et les règnes[9].

En 2005, lors de l’étude d'un dépôt (constitué d’une accumulation d’offrandes monétaires), découvert en 1845 dans la Vilaine à Rennes, un certain nombre d’anomalies dans le faciès monétaire dont l’ampleur originelle est très imparfaitement connue, ont été observées. En premier, on a remarqué le nombre très élevé de monnaies en argent républicaines ainsi que le nombre très significatif d’aurei, de deniers et de quinaires julio-claudiens, mais également la présence d’un groupe de 23 monnaies, 2 deniers et 21 bronzes municipaux frappés dans la péninsule Ibérique dont deux portant des contremarques militaires qui se rencontrent également en Germanie. Il faut également souligner la très forte proportion de bronzes claudiens frappés dans la péninsule Ibérique ainsi que la présence inhabituelle de sesterces julio-claudiens (15 au total) qui, même rapportée à la masse du dépôt, n’en constituait pas moins une singularité. Enfin il a été remarqué la présence de 49 semis « à l’aigle » augustéens frappés en Gaule de l’Est, ainsi que celle d’un bronze alexandrin d’Auguste[9].

Lors de la fouille du couvent des Jacobins, et particulièrement celle de sa cour nord, a on relevé 85 bronzes augustéens. Sur les 46 bronzes à l’autel de Lyon attribuables à une série, 25 sont des Lyon I, frappés de 10-7 à 3 av. J.-C. et 21 des Lyon II, frappés de 10 à 14 apr. J.-C., soit un ratio en pourcentage de 54/46. Les données compilées des fouilles anciennes de Rennes donnent un ratio en pourcentage de 28/73. Le ratio du couvent des Jacobins s’observe sur les camps du Bas-Rhin et de sa région proche, alors que le second ratio est conforme à ce que l’on rencontre sur les sites du Haut-Rhin et de Gaule intérieure. Cette observation est confortée par la répartition entre les as de Nîmes de la première série (16 ou 15 à 10 av. J.-C.) et ceux des deuxième (9 ou 8 à 3 av. J.-C.) et troisième séries (10 à 14 apr. J.-C.) au couvent des Jacobins. Le pourcentage des Nîmes I y est de 81,25 % contre 18,75 % seulement pour les Nîmes II, sur un total de 16 as de Nîmes identifiables. Ce ratio est également comparable à celui des sites de Germanie septentrionale[9].

Dans les deux cas, on ne peut invoquer un argument chronologique dans la mesure où le site est approvisionné en monnaies tout au long de la période augustéenne. Par ailleurs, le couvent des Jacobins a livré un nombre très important de monnaies en argent de la première moitié du Ier siècle[9].

Un corpus d'objets militaires

Bien qu’il soit restreint, ce corpus d’objets militaires mis à jours lors des fouilles présente des pièces de très bonne qualité. Parmi ces objets, on a par exemple des morceaux d’un casque de cavalerie, réalisé en fer recouvert d’un alliage cuivreux. Les morceaux correspondent à des parties du timbre, du couvre-oreille et d’un couvre-joue articulé. Ils sont suffisamment caractéristiques pour identifier un casque de type Weiler, en usage dans la cavalerie au début du Ier siècle. Si la qualité de l’objet en fait l’une des plus belles pièces militaires mises au jour à Condate, elle laisse toutefois subsister de nombreuses interrogations concernant son contexte d’origine, du fait de mauvaises conditions de découverte[56].Les hypothèses d’une tombe d’un haut gradé ou d’un lot d’objets à réparer en lien avec un secteur de découverte fortement artisanal ont été évoquées.

Glaive de la 1re moitié du Ier siècle, fouille du Couvent des Jacobins, Rennes, 2011. Collections du Musée de Bretagne

C’est sans doute avec l’armement offensif et, plus précisément, la découverte faite récemment sur le site du couvent des Jacobins, qu’on peut privilégier la seconde hypothèse. En effet, le sol d’un atelier métallurgique a livré un exemplaire intact de glaive. La longue lame étroite à double tranchant et à pointe effilée se termine par une soie repliée, preuve d’une pièce de type Pompéi mais inutilisable en l’état. Il est donc probable que l’arme ait été confiée pour réparation ou pour refonte à l’atelier dans lequel elle a été retrouvée abandonnée. Elle vient compléter un corpus offensif comprenant deux lames d’épées aujourd’hui disparues, deux pointes de flèches, six fers de lance à pointe à douille issus de plusieurs sites, dont trois associés à un poignard avec son fourreau découverts rue de Saint-Malo avec le casque précité. Avec sa côte médiane et sa soie plate à manche riveté, ce poignard est en usage dans la première moitié du Ier siècle, tout comme son fourreau à décor incrusté[56].

Aile droite d'une statuette de Victoire, bronze, découverte rue Hoche, années 1960. Collections du Musée de Bretagne

Viennent enfin des objets variés plus symboliques, comme une aile de Victoire correspondant à une découverte ancienne de statuette faite rue Hoche en 1963, trois boucliers miniatures, trois hachettes votives et trois petites épées (provenant de la rue de Saint-Malo et du lit de la Vilaine). Si les épées miniatures peuvent aussi entrer dans le corpus des objets du quotidien pour un usage similaire au canif, ce n’est pas le cas des autres réductions destinées à un dépôt votif en lien avec un sanctuaire. Une fois encore, les conditions de découverte ne permettent pas de préciser le contexte, mais le rejet dans le lit de la Vilaine évoque plutôt des actes rituels[56].

Il ne faut pas oublier de mentionner dans cet inventaire la bonne représentation des fibules de type Aucissa avec une vingtaine d’exemplaires attestés qui, si elles ne peuvent pas être directement attribuées à des militaires, prouvent toutefois le véritable engouement pour ce modèle dont les soldats sont le vecteur de diffusion. Cet inventaire montre clairement que la présence de militaires ne peut être négligée, comme ailleurs en Gaule, dans la création de Rennes. Les indices mobiliers sont pourtant trop ténus pour refléter, à eux seuls, la nature et la durée de l’implication de l’armée[56].

Des vestiges de bâtiments militaires ?

Dans un troisième temps, un des liens pouvant relier Condate à un passé militaire sont les traces et vestiges de bâtiments découverts lors des différentes fouilles, au 3-5 rue de Saint-Malo, au convent des Jacobins ou bien encore, à la place Sainte-Anne. Ce dernier se distingue par sa taille plus imposante. Sur les deux autres sites, des constructions plus modestes se réfèrent aussi à des modèles et des techniques que l’on retrouve dans les camps ou les villes fondées par l’armée Ces bâtiments bordent le niveau de cailloutis qui constitue la surface originelle des voies et en sont séparés par les fosses allongées qui délimitent l’espace public. Celles-ci sont probablement associées à ces premières occupations en constituant des structures de rejets ou des exutoires pour les eaux sales. Quelques lambeaux de sols témoignent aussi de l’existence de bâtiments du début du Ier siècle sur le site de l’ancien hôpital militaire, mais ces traces ne dessinent pas de plans très clairs. Leur association avec des fours de potiers incite même à y voir de modestes abris de travail n’obéissant pas à une grande recherche architecturale. Ce n’est pas le même constat pour les deux ensembles qui se succèdent à l’est du cardo qui passe au 3-5 rue de Saint-Malo, puisque leur plan présente une organisation rigoureuse dont il a été possible de proposer une restitution régulière, malgré le morcellement du chantier[9].

La conception de ces premiers bâtiments et la rigueur modulaire de certains plans n’ont jamais été reconnues dans des contextes locaux antérieurs à la conquête romaine. Elles rappellent, par ailleurs, des découvertes réalisées dans les premiers niveaux de certaines villes de Bretagne insulaire et de Germanie, où l’organisation des constructions et leur architecture sont inspirées par celles des casernements militaires. Suivant cette idée, il serait donc séduisant d’imaginer que les premiers édifices de Condate aient été édifiés par des charpentiers issus de l’armée. Sans doute faut-il également concevoir que les arpenteurs qui ont tracé le plan d’urbanisme étaient eux-mêmes des ingénieurs militaires[9].

Cependant, malgré l’ensemble des éléments présentés ci-dessus, il n’est à ce jour pas possible de confirmer la fondation de Condate par des militaires. S'il est possible que les compétences techniques nécessaires à la fondation aient été issues du monde militaire, les données sont encore trop incertaines pour évaluer le niveau d’implication de l’armée romaine dans le processus d’urbanisation de la cité. En tant que région palier pour la conquête de la Bretagne insulaire, l’implantation de troupes ou l’installation de vétérans peuvent expliquer la découverte de certains éléments militaires dans les niveaux du Ier siècle.

La religion à Condate

Avant la démocratisation du christianisme au IVe siècle apr. J.-C., se sont les religions païennes qui dominent le paysage religieux dans l’ensemble de l’Empire romain. Les fidèles de ces religions vénèrent plusieurs divinités et leurs dédient des temples ainsi que des évènements annuels.

Lors des différentes fouilles menées à Condate, plusieurs découvertes relatives aux cultes païens ont été relatées. Une partie d’entre elles porte sur les divers temples de la cité. Le principal temple des Riédons est connu grâce à des inscriptions religieuses mise à jour en 1868, 1896 et 1968, sur des bases de statues. Elles nous renseignent sur l’existence d’un sanctuaire public qui abritait la divinité patronne des Riédons, à savoir Mars Mullo. Le sanctuaire était également dédié au culte impérial. Les divinités patronnes des pagi (subdivisions territoriales de la cité) y étaient aussi honorées. Les documents épigraphiques mentionnent Mercure Atepomarus du pagus Matans, Mars Vicinnus du pagus Carnutenus, Mars Mullo du pagus Sextanmanduus, ainsi qu’une autre divinité mal identifiée. Les plus anciennes de ces inscriptions datent de 135 après J.-C. Si elles ne permettent pas de déterminer la date de construction du sanctuaire, elles dévoilent une étape de son évolution. Une anomalie dans le tissu urbain et quelques observations effectuées lors de la fouille de la Cochardière (Hôtel-Dieu) révèlent la présence d’un vaste ensemble monumental dans ce secteur excentré et culminant de la ville antique propice à la mise en œuvre d’une scénographie urbaine. Parmi les hypothèses d’interprétations, l’une d’elles y voit les vestiges d’un sanctuaire qui pourrait être celui destiné à Mars Mullo. Les preuves indiscutables font toutefois défaut. Lors de la fouille du couvent des Jacobins, à l’intersection de deux rues importantes, le seul tempe dont les vestiges ont été retrouvés a pu être étudié. Datant approximativement du IIIe siècle et mesurant quasiment 10 mètres sur 10, l’entrée de ce temple s’effectuait par un escalier situé au centre du carrefour, dans un quartier artisanal et commercial très fréquenté.

Les objets religieux

Statuette de coq, bronze, fouille du Couvent des Jacobins, 2011. Collections du Musée de Bretagne

L’exhumation à proximité de deux statuettes de coq et de bouc en alliage cuivreux pourrait évoquer une dévotion à Mercure. Ce temple semble avoir connu deux stades d’évolution. En effet, avant sa fondation au IIIe siècle, se trouvait un monument public mal connu à ce jour, ce qui montre l’importance de cet emplacement[9].

Par ailleurs, plusieurs statuettes de divinités ont été mises à jour et nous renseignent sur les pratiques religieuses des Riédons. Lors de la fouille du parking Hoche, les fondations de petites constructions circulaires du IIIe siècle, installées en bordure de rue, ont été exhumées à côté des restes d’un massif de maçonnerie rectangulaire. Plusieurs fragments de statuettes en terre blanche, deux Vénus et un cheval, ainsi que trois monnaies ont été découverts à proximité. Il s’agit probablement de restes d’édicules circulaires initialement surmontés d’une toiture, abritant une ou plusieurs statuettes de divinités protectrices. Les restes de statuettes de divinités permettent d’attribuer la fonction de laraire (autel destiné au culte des Lares, divinités du foyer) à des vestiges de socle, tel celui exhumé lors des fouilles de 2013 dans le couvent des Jacobins. Détruit par un incendie, cet ensemble, dont peu d’exemples sont connus en Gaule, apporte un témoignage rare de dévotion domestique. Sur le site de l’ancien hôpital militaire Ambroise Paré, les fondations d’un massif quadrangulaire, intégré dans un espace architectural, renvoient au même type d’interprétation. Dans les remblais voisins, des fragments de statuettes en terre blanche sont présents. Également attestés dans les niveaux d’habitats, ils rappellent l’existence d’un atelier d’artisan coroplathe à Condate.[9]

Patère en or, IIIe siècle, découverte à Rennes, exposée au Département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France à Paris.

D’autres objets témoignent des pratiques religieuses des habitants de Condate. La découverte la plus prestigieuse est sans doute la patère en or mise au jour au XVIIIe siècle. Une scène de bacchanales y représente plusieurs divinités du panthéon romain. Bacchus et Hercule s’enivrent, entourés de personnages parmi lesquels Pan et Silène. C’est encore le dieu Pan qui orne l’exceptionnel manche de couteau en os découvert en 1995 lors des fouilles de la rue de Saint-Malo. Un fragment d’aile en bronze, attribuable à une statuette de Victoire, est exhumé lors de terrassements menés dans les années 1960 à l’école des Beaux-Arts, rue Hoche. Les morceaux d’une statuette en calcaire d’une soixantaine de centimètres de haut, figurant une divinité masculine barbue, sont issus du site de la rue de Saint-Malo : Jupiter, Neptune, Vulcain ou Sucellus ? C’est ce dernier qui a été choisi comme modèle pour réaliser une autre statuette en calcaire fin dont quelques fragments ont été trouvés lors de la fouille du site de la Visitation. Sur ce même site, deux structures circulaires en terre cuite de 1,50 mètre de haut et 40 cm de diamètre (tholos), découvertes en morceaux réutilisés dans le sol d’un bâtiment du IIIe siècle, appellent bien des interrogations. Ces maquettes architecturales miniatures étaient sans doute des petits monuments décoratifs destinés à prendre place dans le jardin d’une domus. Leur évocation d’une architecture sacrée et leur conception les destinaient certainement à accueillir l’image d’un dieu, contribuant ainsi aux dévotions et croyances des habitants de cette demeure[9].

Lors des différentes fouilles effectuées sur les sites de Condate, des récipients enterrés contenant des ossements animaux sont découverts. C’est une particularité à souligner car peu de trouvailles comparables sont connues pour l’Empire. La découverte la plus significative est celle du campus de la place Hoche où les dépôts se trouvaient tout près de petits édicules quadrangulaires. Le point commun de ces dépôts d’offrande est leur présence à l’intérieur d’îlots mais à l’extérieur de bâtiments, dans des espaces correspondant à des cours ou des jardins et dans des contextes chronologiques remontant aux Ier et IIe siècles après J.-C. Les archéologues interprètent la présence de morceaux de viande découpés comme des témoignages de rituels religieux domestiques[9].

Le domaine funéraire

Dans le monde romain, les défunts (à l’exception des nouveau-nés et de quelques cas spécifiques) reposent à la périphérie du monde des vivants, le plus souvent le long des axes principaux menant à la ville. Au début de l’époque romaine, la coutume veut que les morts soient incinérés puis que leurs cendres soient déposées dans des urnes ensuite enterrées ou non. Ces urnes peuvent être accompagnées d’objets ayant appartenu aux défunts. Se sont généralement des objets intimes et rappelant le statut de la personne. Deux emplacement de nécropoles à incinérations sont connus à Condate. La première se situe à l’est, sur la colline du Thabor, et la seconde au nord, dans le secteur de la rue Saint-Martin.

Ensuite, à partir du IIIe siècle, la pratique de l’incinération est délaissée au profit de l’inhumation. Cette nouvelle pratique implique ainsi un agrandissement des espaces funéraires, qui vont s’étendre au-delà de leurs limites initiales, sur des zones auparavant habitées. Ce type d’extension a été observé au niveau de la nécropole Saint-Martin s’étendant sur les sites de la Cochardière et du Parc des Tanneurs. Les défunts sont alors inhumés face au lever du soleil, dans des linceuls placés dans des cercueils de bois ou des sarcophages de plomb pour les personnes les plus aisées. Des éléments de parures, chaussures, récipients ou verreries, voire des monnaies, ont été mis à jour dans certaines sépultures. Contrairement à ce qui existe dans d’autres cités, chez les Riédons et spécifiquement sur le site de Condate, aucun sarcophage décoré ou de stèle funéraire n’est à ce jour connu. En revanche, quatre sépultures à cercueil de plomb datant du IVe siècle ont été découverts en 1969 dans la nécropole Saint-Martin[9].

Au niveau de la nécropole de la colline du Thabor, de nombreuses urnes funéraires attestent que ces lieux sont utilisés dès le Haut Empire et que, comme pour la nécropole Saint-Martin, les inhumations succèdent aux incinérations. Cette nécropole est particulièrement intéressante car elle accueille le tombeau du célèbre évêque saint Melaine à la fin de l’Antiquité. Malheureusement, la quasi totalité des témoignages traitant de lui sont antérieurs au XXe siècle et restent incomplets. Le Liber de gloria confessorum de Grégoire de Tours rapporte qu’une construction "d’une hauteur remarquable" fut élevée par les chrétiens pour accueillir le tombeau de l’évêque décédé au cours de la première moitié du VIe siècle. L’incendie de l’édifice, qui aurait eu lieu en 593 de notre ère, y est rapidement mentionné. L’emplacement précis de la basilique n’y est pas relaté, nous savons seulement que l’abbaye Saint-Melaine aurait été édifiée par la suite à cet emplacement[9].

Enfin, pendant l’Antiquité tardive, des défunts sont inhumés çà et là dans les quartiers abandonnés. Ainsi, sur les sites fouillés du parking Hoche, de la Visitation et de Coysevox, les archéologues ont trouvé des individus enterrés à proximité d’anciennes rues. Ce phénomène est encore mal expliqué, il est possible qu'il s’agisse de marginaux.

Artisanats

Métallurgie

Creuset façonné à la main en argile. Période gallo-romaine, issu des fouilles du 3-5 rue de Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.
Creuset façonné à la main en argile. Période gallo-romaine, issu des fouilles du 3-5 rue de Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.
Moule de bronzier en argile cuite, époque gallo-romaine. Issu des fouilles du 3-5 rue Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.
Moule de bronzier en argile cuite.

Au cœur du site de Condate, se développent des ateliers de métallurgie dès le Ier siècle apr. J.-C. Les fouilles archéologiques menées par l’AFAN ont permis de mettre au jour un matériel spécialisé avec un ensemble de fours, des empreintes de tuyères, une trentaine de creusets en terre cuite, des fragments de moules en terre cuite, des scories, des morceaux de bronze.

Au IIe et IIIe siècle ap. J.-C., l’importance de ces vestiges est telle qu’ils correspondent probablement à la phase finale de la chaîne opératoire durant laquelle les forgerons travaillaient les objets pour assurer leur finition[45]. « Les structures retrouvées à ce niveau ainsi que l’abondance des rejets charbonneux et la découverte de nombreux déchets et scories de bronze évoquent la présence d’un atelier de bronzier[57]

Tabletterie

Manche de couteau en os gallo-romain, sculpté à l'image du dieu Pan. Issu des fouilles du 3-5 rue Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.
Manche de couteau en os sculpté à l'image du dieu Pan.

Un atelier de tabletterie fonctionnant en parallèle des ateliers de métallurgie est découvert pour la période allant entre la fin du IIe et le IIIe siècle apr. J.-C. Cette hypothèse est formulée du fait de la présence de nombreux petits déchets d’os coupés, issus d’un débitage fin[58]. La combinaison des artisanats de métallurgie et de tabletterie est concevable notamment dans le cas de la fabrication de couteau avec manche en os et lame en bronze. Un exemplaire de manche de couteau[47] a d’ailleurs été mis au jour dans un bâtiment et est aujourd’hui conservé au musée de Bretagne.



Céramique

À Rennes, l’artisanat potier constitue une part importante de la production artistique trouvée en fouille. Plusieurs sites permettent de suivre et d’observer les différentes phases d’urbanisation et d’évolution de la ville.

Marque de potier trouvée à Rennes lors des fouilles rue d'Échange

Sur le versant occidental de la colline du Thabor ont été retrouvés neuf fours de potiers. Cinq de ces derniers sont datés de la première moitié du Ier siècle (date probable de la fondation de la ville sous le règne d’Auguste[59]. ), dont quatre retrouvés à l’emplacement de l’ancien hôpital militaire Ambroise Paré. Les fouilles de l’ancien hôpital militaire Ambroise Paré réalisées par Gaétan Le Cloirec entre octobre 1999 et mai 2000, ainsi que les fouilles du CES Échange en 1977, ont permis de mettre à jour un ensemble de fours datés de la même période et présentant des aspects similaires. Ces cinq fours les plus anciens adoptent la même disposition : une chambre de chauffe d’un diamètre d’1,10 m est creusée dans un terrain naturel (adapté à la pente de la colline) jusqu’à 80 cm de profondeur. La sole faite d’argile et parfois associé à une structure en tuiles est soit posée sur une murette centrale ou sur des voutins. La paroi est elle aussi recouverte d’une épaisse couche d’argile qui a cuit lors de la première utilisation du four[60].

Sur cet ensemble de fours, deux, celui du site CES Échange et le four no 1 de l’ancien hôpital militaire Ambroise Paré, ont servi de dépotoir dans lesquels ont y a disposés des ratés de potiers. Ces derniers permettent de caractériser la production céramique de l’époque. On y retrouve notamment et en grande quantité des coupes carénées Menez 96 et des écuelles Menez 25, mais aussi des vases bobines ou encore une proportion importante de vases en terra nigra[61]. Ces lieux de productions artisanaux sont d’une importance essentielles pour la compréhension de l’évolution de la trame urbaine. En effet, les activités telles que la poterie, peuvent présenter un danger pour la cité (peur des incendies notamment) et sont donc souvent reléguées aux abords des cités[62]. De ce constat on peut supposer que la zone autour de l’ancien hôpital militaire Ambroise Paré n’était pas une zone construite dans laquelle on trouvait des habitations, mais bien une zone au dehors de la première cité. Seulement, l‘évolution importante de la cité des Riedons à partir du Règne de Claude et tout au long du IInd siècle, a repoussé aux nouvelles limites de la ville, ses ateliers d’artisans potiers mais aussi bronziers (comme ceux de la rue St Malo[63]).

Pot en terra nigra. Dimensions : hauteur 12,4 cm, Diamètre 6,8 cm ( bord ), diamètre 4,5( fond )

D’autres fours postérieurs ont été mis à jour à l’angle de la rue de Dinan et de la rue Saint-Malo, ils sont datés du début IInd siècle. On y retrouve une production similaire aux fours retrouvés sur le site d’Ambroise Paré, des céramiques communes, des fragments de statuettes et des fragments de leur moules. Les analyses archéométriques de ces ensemble ont permis d’affirmer que les deux fours à l’angle de la rue de Dinan et de la rue Saint-Malo ont vu leur activité se prolonger jusque dans les années 180 avant que la production ne s’arrête brusquement[64]. Bien que séparé de plus d’un siècle de leurs homologues installés sur le site de l’ancien hôpital militaire Ambroise Paré, ces fours présentent plusieurs caractéristiques communes avec ceux daté de la fondation de la ville. Prenons l’exemple de la production de statuette, les moules retrouvés en dépôts dans les deux zones représentent les mêmes sujets ( divinités, édicules, bustes[65] ). On peut alors supposer un lien entre les deux fours et bien que rien ne permette de l’affirmer ou de l’infirmer peut-être s’agit-il d’un même atelier qui se serait déplacé avec le développement de la cité. On peut également supposer un lien entre ces ateliers de potiers et les différents sanctuaires et bâtiment communautaires de Condate[66]. Néanmoins, les caractéristiques communes ne s’arrêtent pas à la production : l’argile utilisée pour la production des fours de l’ancien hôpital militaire Ambroise Paré et celle des fours de la rue de Dinan est de même nature[67].

L’étude de l’artisanat potier de Condate Riedonum nous renseigne sur l‘évolution de la ville. À sa fondation, qui remonte probablement au règne d’Auguste la cité s’est installée au sud-est de la colline du Thabor et les ateliers de productions céramiques étaient installés au nord à l’emplacement de l’ancien hôpital militaire Ambroise Paré[67]. Face à l’avancée urbaine ces fours ont été fermé et d’autres ont été ouverts tel celui du Castel Saint-Martin, fonctionnel de la fin du premier siècle au milieu du second. L’essor dynamique de la ville sous les Sévères accentua sa politique d’urbanisme, repoussant encore les limites de la ville et provoquant la fermeture définitive des fours de la rue Saint-Louis à la fin du IInd siècle[67]. Cette occupation prolongée de ce secteur peut porter à confusion. En effet, les fours de la rue Saint-Louis étaient plus proches de l’agglomération que ne l’étaient ceux de l’ancien hôpital militaire Ambroise Paré. Pourtant leur période d’occupation fut plus importante. Cette particularité est à mettre en lien avec la nature du terrain. Situé en zone inondable cet emplacement est pratique pour y développer une activité de potier, mais bien moins lorsqu’il s’agit d'y construire des habitations[67].

La particularité commune à toutes ces époques et entre tous ces fours c’est qu’ils répondent tous à des demandes ponctuelles et locales. Les potiers se sont implantés en suivant les demandes de la clientèle et non en fonction de la proximité avec les ressources, notamment l’argile utilisée pour les productions. En effet, à ce jour aucun gisement d’argile ayant été exploité durant la période romaine n’a été retrouvé à Condate. La plupart des argiles proviennent de deux gisements qui étaient situés en périphérie de Condate : les gisements de Villejean et du Champ de Mars[67].

L’étude des quartiers artisans est profitable à l’enrichissement et à l’apport des connaissances des civilisations antiques. L’artisanat céramique occupe une place de première importance dans le monde romain. De la simple vaisselle aux offrandes religieuses, les céramiques accompagnent en permanence les habitants de ces cités antiques. Ces œuvres retrouvées en fouilles, nous offrent non seulement des renseignements d’ordre technique ( technique de cuisson ou de façonnage) mais elles nous permettent également de renseigner les usages culturels et cultuels des anciens. De plus, la disposition de ces ateliers au sein de la ville antique nous permet d’observer son évolution mais aussi de comprendre les liens entre les différents quartiers.

Statuaire

Statuette dite de "Jupiter". Issu des fouilles des 3-5 rue de Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.
Statuette dite de "Jupiter". Issu des fouilles des 3-5 rue de Saint-Malo, Rennes. Collection du musée de Bretagne.

En parallèle, pour la période entre le IIe et le IIIe siècle apr. J.-C., est mis au jour des fragments d’une petite statuette d’un visage, surnommé « Jupiter ». Ces 11 fragments de statuette en calcaire présente en fait un personnage masculin barbu d’environ 60 cm de hauteur qui a été rapproché de Jupiter pour son iconographie. Le calcaire provenant probablement du Val de Loire est particulièrement tendre à sculpter. Cet exemplaire est révélateur des pratiques de sculpture en place à Condate à cette période.

Artisanat du verre

Le mobilier découvert en contexte de fouille révèle le développement de l’artisanat lié au verre. Parmi le mobilier en verre on trouve des perles en pâte de verre de teinte bleu foncé, parfois incrustées, des épingles en verre, des anneaux, jetons mais également des récipients comme des fragments de coupelles, de flacons, de fioles.

Importations

Copie d'un as de Claude, musée de Bretagne.

Condate a connu durant la période gallo-romaine une grande renommée et un rôle de carrefour économique et culturel majeur. Divers objets retrouvés lors des fouilles à Rennes et dans ses environs témoignent de cette aura par leur provenance lointaine. Ces échanges perdurent durant plusieurs siècles. C’est le cas notamment pour les monnaies : le musée de Bretagne conserve un as de Nîmes reconnaissable au crocodile représenté sur son revers ou encore un as de Claude réalisé à Rome.

Les monnaies d’origine romaines devaient être bien connues des habitants de Condate puisqu’au Ier siècle, des faussaires ont copié les as de Claude dans des ateliers locaux pour faire face à une pénurie de bronze[68].

Fragment de sigillée retrouvé à Corseul, portant l'inscription du potier italien Ateius Xanthus, conservé au musée de Bretagne.

Par ailleurs, des céramiques provenant des autres régions de l’Empire romain ont été retrouvées durant les différentes fouilles de Rennes comme des fragments de sigillées de Gaule du centre[69] ou encore d’Italie. Un de ces fragments, retrouvé sur le site de Corseul dans les Côtes d'Armor, est particulièrement intéressant : il comporte un timbre de potier qui permet d’identifier son artisan comme un certain Ateius Xanthus, potier connu en Italie durant la première moitié du Ier siècle de notre ère[70].

Une autre preuve de l’aspect cosmopolite de la région de Condate est la découverte au sein de la villa de la Guyomerais, à 7 km au Sud de la cité, d’un fragment d’amphore portant une inscription en grec. On pourrait penser qu’il s’agit d’une importation, pourtant la céramique est locale. Ce n’est pas le potier qui aurait écrit cette inscription mais un employé de la villa, hellénophone donc, peut-être en raison de son origine ou des goûts de son maître[71].

Enfin, les Riedones adoptent en partie la religion gréco-romaine : des statuettes des dieux Hercule, Jupiter, Epona ou encore Harpocrate ont été retrouvées à Rennes ou dans les environs et témoignent de la romanisation de certains habitants de la région.

Condate Riedonum dans la culture

Bande dessinée

Astérix

Autres

Notes et références

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Annexes

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Bibliographie

Articles connexes