Cet article est une ébauche concernant l’Inde, l’islam et l’architecture ou l’urbanisme.

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Le Dargah Sharif (en) d'Ajmer, en Inde, est la tombe d'un soufi du XIIIe siècle (photo de 1893).

Un dargāh (en persan : درگاه), turc : dergah) est un sanctuaire construit sur la tombe d'un personnage, souvent un soufi, vénéré pour sa sainteté et sa piété, en particulier en Inde, mais plus généralement en Asie du Sud. Dans cette région, le dargah est au centre du culte des saints.

Le dargah est souvent le lieu d'une intense dévotion et d'une vie sociale très riche, qui met souvent en contact musulmans et hindous. Il joue aussi un rôle important dans la vie politique.

Vocabulaire

Littéralement, le terme signifie «lieu (gāh) d'une porte (dar) », soit en persan moderne « seuil » (de la maison d'un supérieur); en Perse, il peut renvoyer à un palais royal, ou encore à un lieu d'audience (d'un souverain)[1],[2],[3],[4]. Il a toutefois très souvent le sens de mausolée ou de tombeau, en particulier dans le sous-continent indien[5],[3], mais aussi en Iran et en Turquie.

Dargah de Haji Ali (en) à Bombay, bâti en 1431.

Toutefois, en Inde, on utilise différents mots pour désigner ce genre d'institution, termes qui donnent une indication sur les spécificités de l'édifice[4]: On a ainsi les mazars (en persan : مزار) qui désigne aussi un tombeau, révéré et servant de lieu de pèlerinage[6]; il s'agit cependant de modestes tombes[4]. On trouve aussi les mots takya (arabe; en turc tekke) et le persan khânqâh, mais ces mots en Inde renvoient à un hospice ou à un monastère, respectivement de petite et de grande taille, où vivent nécessairement des soufis[4]. Enfin, le mot dargah — qui est donc le seuil de la maison d'un supérieur — renvoie par métonymie à l'ensemble du sanctuaire et en fait donc un objet de respect. L'orientaliste Marc Gaborieau note que le mot renvoie au vocabulaire impérial (ce que la notice de Gilbert Lazard à propos de darghâ indiquait déjà), car « le saint est le véritable sultan de l'Inde; son sanctuaire est traité comme un "palais", car c’est ainsi qu’il faut traduire le terme dargâh »[4].

Notes et références

  1. (en) « Dargāh » in Encyclopaedia of Islam, Second Edition, 2012 [2007]. (Consulté le 4 décembre 2019 - Lire en ligne)
  2. « درگاه (dargâh) » in Gilbert Lazard, Dictionnaire persan-français, Téhéran, 1990, p. 253
  3. a et b (en) Carl W. Ernst & Bruce B. Lawrence, Sufi Martyrs of Love. Chishti Sufism in South Asia and Beyond, New York, Palgrave MacMillan, 2002, (ISBN 1-403-96027-5) p. 100.
  4. a b c d et e Gaborieau 2005, § 11.
  5. (en) Gerhard Böwering and Matthew Melvin-Koushki,, « ḴĀNAQĀH », sur iranicaonline.org, (consulté le )
  6. « مزار (mazâr) » in Gilbert Lazard, Dictionnaire persan, Téhéran, 1990, p. 552

Voir aussi

Bibliographie

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