La Rochette | |||||
Le village perché. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Alpes-de-Haute-Provence | ||||
Arrondissement | Castellane | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Alpes Provence Verdon - Sources de Lumière | ||||
Maire Mandat |
Claude Drogoul 2020-2026 |
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Code postal | 06260 | ||||
Code commune | 04170 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
72 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 3,8 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 43° 54′ 56″ nord, 6° 53′ 29″ est | ||||
Altitude | Min. 637 m Max. 1 505 m |
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Superficie | 18,8 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat très dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Nice (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Castellane | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
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La Rochette est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le nom de ses habitants est Rochettois[1].
La route qui vient de Saint-Pierre passe sous un porche taillé dans la montagne. Le village offre de beaux panoramas sur les Alpes-Maritimes.
Le point culminant de la commune est le pic de Salomon (1 196 m).
Le Val de Chanan est délimité au nord par le massif du Gourdan, entre le col de Félines et le col Saint-Raphaël ; au sud par l'Esteron ; à l'ouest par les hauteurs d'Amirat et du Castellet-Saint-Cassien ; à l'est par la partie des territoires d'Ascros et de Cuebris qui bordent Saint-Antonin. La Rochette fait partie intégrante du val de Chanan qui était autrefois une seigneurie à part entière.
Le village est accroché sur un flanc de montagne escarpé à 850 m d’altitude[5].
Le périmètre de protection de la Réserve naturelle géologique de Haute-Provence couvre également la commune de La Rochette.
Cours d'eau sur la commune[6] ou à son aval[7] :
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat de montagne et le climat méditerranéen et est dans la région climatique Var, Alpes-Maritimes, caractérisée par une pluviométrie abondante en automne et en hiver (250 à 300 mm en automne), un très bon ensoleillement en été (fraction d’insolation > 75 %), un hiver doux (8 °C) et peu de brouillards[9].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 029 mm, avec 6,4 jours de précipitations en janvier et 4,4 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Le Mas », sur la commune du Mas à 8 km à vol d'oiseau[10], est de 9,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 236,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 32,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −13,5 °C, atteinte le [Note 1],[11],[12].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[13]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
La commune compte 975 ha de bois et forêts, soit plus de la moitié de sa superficie[1].
La commune est desservie par la route départementale RD 10.
La commune de La Rochette est également exposée à trois risques naturels[18] :
La commune de La Rochette n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[20].
Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été approuvé en 2006 pour les risques d’inondation, de mouvement de terrain et de séisme[20] et le Dicrim n’existe pas[21].
La commune a été l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle : en 1984 pour un tremblement de terre, pour des inondations, des glissements de terrain et des coulées de boue en 1994[18]. Le tremblement de terre le plus fortement ressenti dans la commune est celui du , dont l’épicentre était situé à Bussana Vecchia, en Italie. Il a été ressenti à La Rochette avec une intensité macro-sismique de VII sur l’échelle MSK (lézardes et chutes de cheminée)[22],[23].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton d'Entrevaux auquel appartient La Rochette est en zone 2 (sismicité moyenne) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[24], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[18].
Le nom du village, tel qu’il apparaît la première fois vers 1200 (las Roquetas), est interprété comme dérivant du nord-provençal roucheto, désignant une petite fortification[25].
Datant peut-être de l’âge du fer, un site fortifié contrôlant l'accès au col de Rigaudon (1 283 m) a été découvert en 1986 : il occupe une superficie de 300 m2. Il est défendu par un mur allant jusqu’à 4 m d’épaisseur, et par la barre rocheuse au sud[26].
Saint-Saturnin, qui était un fief distinct, était l’objet d’un pèlerinage.
La Rochette était parfois appelée La Rochette-Chanan ; le Val de Chanan, aujourd'hui divisé par les limites départementales des Alpes Maritimes et des Alpes de Haute-Provence, faisait autrefois partie du comté de Provence. Jusqu’en 1245, la communauté de La Rochette relevait de la baillie d’Outre-Siagne, circonscription administrative du comté de Provence. Celle-ci est ensuite démembrée en plusieurs circonscriptions plus petites, et après une période de stabilisation, on sait qu’en 1264 La Rochette faisait partie de la viguerie de Puget-Théniers[27]. C’est également aux XIIe et XIIIe siècles qu’une importante donation permet à l’abbaye de Lérins d’établir un prieuré, le prieuré Saint-Saturnin[28]. L’abbaye Saint-Victor de Marseille possédait aussi un prieuré à La Rochette[29].
En 1388, le comte de Savoie décide de s'approprier le comté de Nice, le val de Chanan devint alors une zone frontalière, ravagée par les incendies et les rafles consécutives à cette invasion[30]. Le château d’Ascros, pris par le comte de Savoie, avait à sa merci les villages de La Penne, Saint-Antonin et Cuebris, car le château de Briançonnet, première défense du comté de Provence, ne pouvait les secourir en cas d'attaque. C'est pourquoi La Rochette devint une place forte et par la suite le village le plus peuplé du Chanan. Les seigneurs de La Rochette sont les Glandevès du XIIIe au XVe siècle, puis les Villeneuve au XVe siècle, les d’Arquier au XVIIe siècle et enfin les Rasque au XVIIIe siècle[31].
En 1715, l’abbaye de Lérins cède ses deux prieurés Saint-Martin et Saint-Saturnin à l’archidiacre de Glandèves, qui perçoit donc les redevances liées à ces deux prieurés[28]. À la fin de l’Ancien Régime, La Rochette relevait de la viguerie d’Annot[28].
En 1791, le prieuré Saint-Saturnin, en ruines, et son domaine sont vendus comme biens nationaux[28].
Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[32].
La Révolution et l’Empire apportent nombre d’améliorations, dont une imposition foncière égale pour tous, et proportionnelle à la valeur des biens de chacun. Afin de la mettre en place sur des bases précises, la levée d’un cadastre est décidée. La loi de finances du précise ses modalités. Dès 1818, le cadastre dit napoléonien de La Rochette est achevé[33].
Comme de nombreuses communes du département, La Rochette se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle possède déjà son école dispensant une instruction primaire aux garçons, au village chef-lieu[34]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[35], ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concerne la commune[36]. Si la municipalité profite de la deuxième loi Duruy (1877) pour rénover son école[37], ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de La Rochette sont scolarisées.
Le château est démoli en 1927[38].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la 19e compagnie de travailleurs étrangers, internant et soumettant au travail forcé des étrangers jugés indésirables par la Troisième République et par Vichy, est établie à La Rochette.
Blason | ||
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Détails |
Les trois étoiles jaunes représentent le chef, car La Rochette était le chef-lieu du val de Chanan. Le rocher représente l'endroit autour duquel le village a été construit. Les rayures noires et rouges représentent l'appartenance du village au comté de Provence.
En 2019, le budget de la commune était constitué ainsi[44] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2017[45].
La Rochette fait partie:
Au , La Rochette est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[47]. Elle est située hors unité urbaine[48]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[48]. Cette aire, qui regroupe 100 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[49],[50].
En 2021, La Rochette comptait 72 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (2004, 2009, 2014, etc. pour La Rochette). Depuis 2004, les autres chiffres sont des estimations.
L’histoire démographique de La Rochette est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1821 à 1856[56]. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de baisse de la population rapide et de longue durée[56]. En 1921, la commune enregistre la perte de plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1851[56]. Le mouvement de baisse continue jusqu'aux années 1980. Depuis, la population se stabilise entre 50 et 60 habitants plus que doublé.
L’ancien mode d’exploitation en terrasses est aujourd’hui abandonné.
Outre le bar-tabac ouvert sur la commune, plusieurs tournées de boulanger, boucher et épicier passent au village[57].
Le château fort, en très mauvais état, a dû être abattu en 1927. Il n’en reste que les fondations[38].
L’église paroissiale Notre-Dame-des-Parans possède un campanile.
La chapelle du prieuré Saint-Saturnin date du XIIe siècle[65]. Située au désert sous la montagne de Gourdan, plusieurs fois réparée, elle menaçait ruine à la fin du XXe siècle et a été restaurée en 1999[28].
La chapelle d’Avenos est une chapelle privée ; elle porte la date de 1815 sur la clef de voûte de son portail[28]. La restauration du clos et couvert incluant la restitution de la voûte, a été réalisée en 1999 dans le cadre d'un chantier école de formation intégrant des stagiaires du « Centre européen de formation PARTIR (Patrimoine Architectural Rural, Techniques d'Identification et de Restauration) » - École d'architecture de Paris-La Villette[66], dont un agent de l'Office national des forêts (O.N.F.) en formation. Une seconde tranche de travaux, portant sur les intérieurs et quelques travaux d'entretien sur la toiture, a reçu le soutien de la Fondation du patrimoine[67],[68].
Monument aux morts: Le village ne s'est doté d'un monument aux morts qu'en 2006 : une stèle adossée au rocher près de l'entrée du tunnel[69].