Senez | |||||
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Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
Département | Alpes-de-Haute-Provence | ||||
Arrondissement | Castellane | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Alpes Provence Verdon - Sources de Lumière | ||||
Maire Mandat |
Gilles Durand 2020-2026 |
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Code postal | 04270, 04330 | ||||
Code commune | 04204 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
158 hab. (2021 ![]() |
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Densité | 2,2 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 43° 54′ 52″ nord, 6° 24′ 28″ est | ||||
Altitude | Min. 748 m Max. 1 720 m |
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Superficie | 70,27 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Digne-les-Bains (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Riez | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
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Géolocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Senez est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Senez est un exemple de ces minuscules évêchés de Provence dont l’église aux dimensions sans rapport avec l’importance du village, rappelle aujourd’hui l’ancien statut.
Le nom de ses habitants est Seneziens[1].
Le village est situé à 784 m d’altitude[2], dans le massif du Montdenier.
Petit village, situé à 5 kilomètres de Barrême, Senez est une commune très étendue qui ne compte que très peu d’habitants et d’habitations. Les maisons sont typiques du style architectural provençal.
Le nombre de communes limitrophes est très important en raison de la fusion du Poil et de Senez, dont les territoires ne sont pas contigus.
Les communes limitrophes de Senez sont Chaudon-Norante, Barrême, Moriez, Saint-André-les-Alpes, Castellane, Majastres, Blieux, Saint-Jurs, Beynes et Estoublon.
Son territoire recèle de nombreuses aiguilles rocheuses.
Points remarquables :
Le périmètre de protection de la Réserve naturelle géologique de Haute-Provence couvre également la commune de Senez.
La commune compte 2 229 ha de bois et forêts, soit 31 % de sa superficie[1].
Une vesse-de-loup de cinq kilogrammes a été trouvée en 2014 près du Poil[3].
La partie principale de la commune est traversée par la départementale RD 4085, ancienne route nationale 85, qui passe à proximité du village. L’enclave du Poil est desservie par la RD 17, qui s’y termine en cul-de-sac.
La partie de Senez qui correspond à l’ancienne commune du Poil était desservie par la halte du Poil - Majastres, sur la ligne de Nice à Digne pour desservir Le Poil et Majastres qui sont situés à plusieurs heures de marche dans la montagne, par les chemins et les sentiers. Selon les horaires 2013, cette halte n'est plus desservie par le « train des Pignes ».
La commune de Senez est exposée à deux risques naturels[4] :
La commune de Senez est de plus exposée à un risque d’origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route[6]. La départementale RD 4085 (ancienne route nationale 85 et route Napoléon) peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses[7].
Aucun plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[6] mais le Dicrim existe depuis 2011[8].
La commune a été l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle pour des inondations et des coulées de boue en 1994 (deux fois) et pour des glissements de terrain la même année[4]. Puis, en 1998, ce sont d’importants blocs de roche qui chutent[9].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Barrême auquel appartient Senez est en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[10], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[4].
La commune se trouve sur la rive gauche de l’Asse. La route Napoléon passe sur la rive droite.
Cours d'eau sur la commune ou à son aval[11] :
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[12]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[13].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 877 mm, avec 6,5 jours de précipitations en janvier et 4,7 jours en juillet[12]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Castellane », sur la commune de Castellane à 11 km à vol d'oiseau[14], est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 999,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,5 °C, atteinte le [Note 1],[15],[16].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[17]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[18].
Le nom de la localité évolue sous les formes Sanition (IIe siècle), civitas Sanitiensum (vers 400), Sanetia (VIe siècle), puis Senaciensis comitatum au IXe siècle.
Le nom du village fait l’objet de différentes interprétations :
La ville existe dès l’époque gauloise, et il paraît assuré qu’elle était le chef-lieu d’un peuple gaulois, mais le nom de ce peuple n’est pas certain[23] :
À l’époque romaine, elle est le siège d’une civitas de la province des Alpes-Maritimes dès le IIe siècle, avec pour nom Sanitensium ou Salinensium[24]. Elle se situait sur la voie qui reliait Vence à Sisteron[25]. La commune possède peu de vestiges de cette époque. Un trésor de 600 à 700 monnaies de bronze romaines a été découvert en 1657[26].
Le ressort de la civitas est peu étendu, mais s’étend à la fin de l’Antiquité. Alors que chaque civitas a accueilli un diocèse, Senez absorbe celui de Thorame dans la seconde moitié du Ve siècle, puis celui de Castellane[27].
Au Ve siècle, un évêché est installé à Senez, fondant le diocèse de Senez. Les deux évêchés préexistants de Salinae (Castellane) et Eturamina (Thorame) lui sont rattachés après 450, ou au début du siècle suivant.
Au IXe siècle, un château est construit à la Roche, sur la rive droite de l’Asse[28]. Évêché très pauvre, et placé dans une ville minuscule et inconfortable, il est plusieurs fois tenté de le rattacher à l’évêché de Vence ou d’en déplacer le siège à Castellane, sans succès[29]. Les évêques résident souvent à Castellane, dès la deuxième moitié du XVe siècle.
L’évêque était seigneur de la ville, mais partageait les droits de justice avec les Pontevès (XVe–XVIe siècles), puis les Gautier (de 1556 jusqu’à la Révolution)[30].
En 1342, les communautés de Senez sont rattachées à la viguerie de Castellane par le comte de Provence[31],[32]. Lors de la crise ouverte par la mort de la reine Jeanne Ire, le seigneur, Guigonnet, se rallie à Louis Ier d'Anjou, et entraîne dans son sillage la communauté dès 1385[33].
Sur le territoire de l’actuelle Senez se trouve l’écart de Boades, qui est à l’emplacement d’une ancienne communauté signalée au XIIIe siècle[32]. La paroisse de Boades relevait des évêques de Senez[32]. La communauté (Debosada en 1251), qui comptait 17 feux en 1315[30], est fortement dépeuplée par la crise du XIVe siècle (Peste noire et guerre de Cent Ans). Au XVe siècle, la communauté de Boades est rattachée à celle de Senez[34].
La communauté du Poil est signalée dès le XIe siècle : de nombreuses donations sont faites à l’abbaye Saint-Victor de Marseille qui y possède trois églises, des terres et progressivement tous les revenus ecclésiastiques[32]. Elle aussi relevait de la viguerie de Castellane[32].
L’évêque Jean III Clausse de Mouchy (évêque de 1561 à 1587) restaure et aménage le château fort pour améliorer son confort.
Pendant les guerres de religion, la ville est plusieurs fois la cible des huguenots comme siège d’un évêché. Les frères Antoine et Paulon de Mauvans détruisent les ornements de la cathédrale en 1562[35] et les brûlent dans un bûcher où ils jettent également la dépouille de l’évêque Jean-Baptiste de Laigue d’Oraison, mort quatorze ans plus tôt[36]. La ville est à nouveau pillée en 1569[37] : l’incendie allumé fait s’effondrer le clocher et détruit le cloître[38]. L’évêque, qui quitte la ville pour Castellane, fait néanmoins réparer la cathédrale en 1572[35], travaux qui reprennent au début du XVIIe siècle.
Avec la promulgation de l’édit de Nantes, Senez est une des dernières places fortes de sûreté des protestants en Provence, qu’ils tiennent encore en 1620[39].
En 1644, un séminaire est construit[40].
Au XVIIIe siècle, Jean Soanen, évêque de Senez, refuse de condamner le jansénisme. Il est poursuivi[29], et condamné par un concile (1727). Il bénéficie d’un soutien important d’une partie du clergé et des avocats du Parlement de Paris. Un de ses successeurs, Amat de Volx, fait faire des travaux : détournement de la Bonde, qui ravage le bourg lors de ses crues (1764–1768)[41] ; pont sur l’Asse (1767–1770)[42]. Cependant, dès 1774, le torrent a repris son ancien cours[43].
Une école pour les garçons (régence de latinité) est ouverte en 1713, et une école de filles en 1779[44].
L’évêché est supprimé en : le dernier évêque de Senez Ruffo de Bonneval comme les chanoines refusent de se soumettre et de prêter serment à la constitution civile du clergé, dans un département où 85 % des prêtres sont jureurs. En , Ruffo de Bonneval tente d’émigrer, est arrêté à Rouaine, puis emprisonné à Digne puis à Seyne. Il est jugé, et simplement condamné à la perte de son traitement et de ses droits civils, et il lui est interdit de revenir à Senez et de faire usage de son titre d’évêque de Senez, comme il continuait à le faire. Il s’exile finalement à Nice, puis Rome[45], et se fixe à Viterbe, où il meurt en 1837, ayant refusé tout nouveau siège épiscopal[46]. En , l’archidiacre Raynard avait été lynché à Sausses, dans une tentative similaire[47].
La société patriotique de la commune (appelée la société d’amis du patriotisme et de la Constitution) fait partie des 21 premières créées dans les Basses-Alpes, avant : elle a ceci de particulier que c’est la municipalité elle-même qui la crée[48]. Seulement 10 à 40 % de la population masculine la fréquente[49].
Les biens de l’évêché et de l’évêque sont vendus en 1793, ainsi que tout le mobilier précieux de la cathédrale et du séminaire. En 1795, les prêtres qui étaient restés réfractaires prêtent serment à la Constitution[50].
La Révolution et l’Empire apportent nombre d’améliorations, dont une imposition foncière égale pour tous, et proportionnelle à la valeur des biens de chacun. Afin de la mettre en place sur des bases précises, la levée d’un cadastre est décidée. La loi de finances du précise ses modalités. Dès 1811, les cadastres dits napoléoniens de Senez et du Poil sont achevés[51].
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression s’abat sur ceux qui se sont levés pour défendre la République, dont un habitant de Senez[52].
Au XIXe siècle, le bourg devient un petit centre administratif, en tant que chef-lieu de canton[53] :
Outre le moulin à farine, un moulin à plâtre est créé en 1868, ainsi qu’une scierie à eau, et des moulins à huile (pour broyer les noix)[55]. Une tuilerie existe du début du XVIIIe siècle au début du XXe ; enfin, une filature de laine est active au XIXe siècle[30].
Une deuxième fontaine est construite en 1896.
Un groupe scolaire est construit en 1902[56]. Le même bâtiment abrite également la mairie et la justice de paix[57].
En 1927, une distillerie de lavande est créée, poussant au développement de la culture de la lavande sur les coteaux, puis à la plantation de lavandin, afin d’obtenir les énormes quantités de fleurs nécessaires (100 kg pour 0,72 kg d’essence). Elle ferme en 1972[54].
En 1973, la commune du Poil fusionne avec Senez, bien qu’ils n’aient pas de limite en commun.
Au Poil, des vestiges de diverses époques ont été observés :
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En 2016, le budget de la commune était constitué ainsi[64] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2014 : Médiane en 2014 du revenu disponible, par unité de consommation : 18 135 €[65].
Senez fait partie:
Senez est une commune rurale[Note 2],[66]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[67],[68].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Digne-les-Bains, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[69],[70].
La Communauté de communes Alpes Provence Verdon - Sources de Lumière, créée le avec effet le , regroupe désormais 41 communes. Cet Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) s'est engagé dans une démarche d’élaboration d’un Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi)[71].
En 2021, Senez comptait 158 habitants. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (2006, 2011, 2016, etc. pour Senez). Depuis 2004, les autres chiffres sont des estimations.
L’histoire démographique de Senez, après la saignée des XIVe et XVe siècles et le long mouvement de croissance jusqu’au début du XIXe siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1811 à 1856. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de recul démographique de longue durée. En 1911, la commune a perdu plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1831[76]. Le mouvement de baisse se poursuit jusqu’aux années 1990. Depuis, la croissance démographique de Senez a repris, faiblement.
Elle conserve ses écoles datant de l’Ancien Régime : en 1863, elle en possède deux pour les garçons, au chef-lieu et au hameau de Lioux[77]. Les filles bénéficient elles aussi d’une instruction primaire : la loi Falloux (1851) impose en effet l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[78],[79]. La commune profite de la deuxième loi Duruy (1877) pour rénover l’école du chef-lieu[80].
La commune est dotée d’une école primaire[81].
Outre des infirmiers, sur la commune elle-même, les professionnels de santé dans les communes les plus proches sont à Barrême : Médecin et kinésithérapeutes, et des cliniques Centre hospitaliers dans les environs[82].
Culte catholique, Diocèse: Digne - Riez - Sisteron[83].
Patrimoine rural :
Patrimoine religieux :
Patrimoine civil :