Lorsqu'en 1638 ses frères aînés Antoine et Simon renoncent à leurs carrières pour se retirer à Port-Royal, Louis-Isaac les rejoint pour s'occuper d'éducation.
Ordonné prêtre en 1649[1], il publie en 1650 un recueil de prières, les Heures de Port-Royal où il traduit, sous le pseudonyme de J. Dumont[2], les hymnes liturgiques, ouvrage qui connaît un grand succès. On lui doit également, en 1662, sous le pseudonyme de Sieur de Beuil, prieur de Saint Val, une traduction de L'imitation de Jésus-Christ[3],[4].
Il fait également office de directeur de conscience des résidents de Port-Royal, dont son propre frère ou Blaise Pascal (d'où un Entretien avec M. de Sacy[1].
Mais les persécutions frappent Port-Royal depuis 1654 (voir Jansénisme). Sacy est emprisonné à la Bastille le et il y restera jusqu'au [5],[6].
Il devient le maître d'œuvre d'une traduction en langue française de la Bible, dite Bible de Port-Royal ou Bible de Sacy. Après sa libération de la Bastille, il tient compte aussi de l'hébreu et du grec[1].
À la mort de son frère (1658), Louis-Isaac entreprend donc avec ses amis de Port-Royal, tels que Pascal, Robert Arnauld d'Andilly, Pierre Nicole, Pierre Thomas du Fossé et autres, sa révision et la complète avec les autres livres contenant des textes en grec dans le Nouveau Testament. Cette nouvelle traduction sera publiée, sans nom d'auteur[7], à Mons en 1667. Elle prendra le nom de Nouveau Testament de Mons.
Elle se présente sous forme de 2 volumes in-octavo, « avec des explications du sens littéral et du sens spirituel, tirées des Saints Pères », et plusieurs exemplaires sont offerts à des personnalités en vue de l'aristocratie[8].
De 1672 à 1684, date de sa mort, Louis-Isaac Lemaistre de Sacy publie dix livres supplémentaires de la Bible. Utilisant les manuscrits laissés par de Sacy, son disciple, Pierre Thomas du Fossé (1634-1698) poursuivra cette tâche[9], et en entreprendra la publication, étalée entre 1685 et 1693.
La Vie de Dom Barthélemy des martyrs, religieux de l'ordre de S. Dominique, archevesque de Brague en Portugal. : Tirée de son histoire écrite en espagnol et en portugais par cinq auteurs, dont le premier est le Père Louis de Grenade. Avec son esprit et ses sentiments pris de ses propres escrits. Nouvelle édition., Paris, Pierre Le Petit, (lire en ligne)
Sieur de Royaumont, prieur de Sombreval [Isaac-Louis Le Maistre de Sacy], L'Histoire du Vieux et du Nouveau Testament, représentée avec des figures et des explications, Paris, P. Le Petit, (BNF40360685, lire en ligne sur Gallica)
↑ abc et dThibaut Bagory, « Le grand monde de Pascal », dans Blaise Pascal, le cœur et la raison (hors-série du Figaro), avril 2023 (ISBN978-2-8105-1005-4) : notice p. 150.
↑D’après M. Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, vol. 3, Paris, Barrois l'Aîné, (réimpr. 2e), « PSE », p. 100.
↑Augustin De Backer, Essai bibliographique sur le livre «De Imitatione Christi», Liège, Grandmont, (réimpr. éd. Schippers, Amsterdam, 1966), p. 48-52
↑Sainte-Beuve, Port Royal, vol. II, Paris, (réimpr. 4e), p. 248, et vol. IV, p. 378.
↑D’après Pierre Flament, « Recension critique du livre de G. Delassault : Le Maistre de Sacy et son temps », Revue de l'histoire des religions, vol. 154, no 1, , p. 113-114 (lire en ligne).
↑Sainte-Beuve rapporte à ce sujet un écho des spéculations entourant la paternité de cette traduction : Causeries du lundi, Paris, Garnier, , « Nouvelle Galerie de femmes célèbres », p. 43.
Abbé Dardenne, L’enseignement Théologique en France, vol. III, Paris,
Odette Barenne, Une grande bibliothèque de Port-Royal: inventaire inédit de la bibliothèque de Isaac-Louis Le Maistre de Sacy (), Paris : Etudes augustiniennes, 1985
Geneviève Delassault (éd.), Choix de Lettres inédites de Louis-Isaac Le Maistre de Sacy (1650-1683), Paris, Nizet, 1959.
Geneviève Delassault, Le Maistre de Sacy et son temps, Paris, Nizet, 1957.