M1A1 Abrams | ||||||||
![]() Un M1A1 Abrams du Corps des Marines en Irak, en 2007. | ||||||||
Caractéristiques de service | ||||||||
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Type | char de combat | |||||||
Service | depuis | |||||||
Utilisateurs | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
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Conflits | ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
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Production | ||||||||
Concepteur | General Dynamics Land Systems | |||||||
Constructeur | usines de chars de Detroit et de Lima (Ohio) | |||||||
Production | août 1985 à avril 1993 | |||||||
Unités produites | 5572 exemplaires | |||||||
Caractéristiques générales | ||||||||
Équipage | 4 conducteur, tireur, chargeur et chef de char | |||||||
Longueur | 7,92 m (caisse) 9,83 m (avec le canon) |
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Largeur | 3,66 m | |||||||
Hauteur | 2,44 m | |||||||
Garde au sol | 43,2 cm | |||||||
Masse au combat | M1A1 : 56,2 tonnes M1A1 HA : 59 tonnes M1A1 SA : 61,3 tonnes |
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Blindage (épaisseur/inclinaison) | ||||||||
Blindage | Burlington et HAP | |||||||
Type | composite renforcé avec de l'uranium appauvri | |||||||
Armement | ||||||||
Armement principal | un canon à âme lisse M256 de 120 mm (40 obus) | |||||||
Armement secondaire | une mitrailleuse M2HB de 12,7 mm (1 000 cartouches) et deux mitrailleuses M240 de 7,62 mm (11 400 cartouches)[1] deux batteries de lance-pots fumigènes M250 ou M257 de 66 mm |
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Mobilité | ||||||||
Moteur | Turbomoteur Avco Lycoming AGT-1500 | |||||||
Puissance | 1 501 ch (1 119 kW) à 3 000 tr/min[2] | |||||||
Transmission | automatique Allison X1100-3B (4 AV et 2 AR) avec direction hydrostatique | |||||||
Suspension | à barres de torsion | |||||||
Pression au sol | 1,01 kg/cm² | |||||||
Vitesse sur route | 66 km/h | |||||||
Vitesse tout terrain | 48 km/h | |||||||
Pente franchissable | 60% | |||||||
Puissance massique | 24,4 à 26,7 ch/t | |||||||
Réservoir | 1909 ℓ | |||||||
Autonomie | M1A1 : 479 km M1A1 HA : 465 km |
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Chronologie des modèles | ||||||||
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Le M1A1 Abrams est une version améliorée du char de combat américain M1 Abrams. Entré en service en août 1985, le M1A1 se différencie principalement du M1 originel par son canon M256 de plus gros calibre (120 mm). Depuis 1994, il est supplanté par le M1A2, une version revalorisée du M1A1.
En 1980, le canon à âme lisse allemand Rh-120 L44 de 120 mm (armant alors le Leopard 2) fut choisi pour remplacer le canon M68A1 de 105 mm du M1 Abrams, dont la production en grande série devait débuter au début de 1981. Le canon Rh-120 L44 fut modifié par l'arsenal de Watervliet en vue de son intégration sur quatorze prototypes de M1 baptisés M1E1. En mars 1981, le premier prototype M1E1 fut livré au terrain d'essais d'Aberdeen (Maryland) tandis que le deuxième fut remis à Chrysler. Les M1E1 faisaient partie du programme d'amélioration Block I des futures versions du char Abrams qui comprenait entre autres l'introduction d'un nouveau système de filtration NRBC fonctionnant par surpression, un blindage à l'avant de tourelle plus épais, l'installation d'un coffre de rangement du lot de bord, d'un viseur thermique panoramique pour le chef de char et des modifications au niveau de la suspension et des réducteurs.
Il fut décidé d'incorporer certaines de ces modifications sur les M1 qui étaient alors fabriqués en grande série. Ces M1 améliorés portèrent l'appellation d'IPM1 (Improved Performance M1). Après une série de tests et d'essais opérationnels gouvernementaux de 1981 à 1984, la nouvelle version du char Abrams fut officiellement appelée M1A1 le 28 août 1984 et l'approbation pour la production en grande série fut obtenue en décembre.
Les premiers exemplaires du M1A1 sortirent de l'usine de Detroit en août 1985 et ceux de l'usine de Lima (Ohio), en décembre de la même année[3]. Les M1A1 furent immédiatement déployés en Europe où ils remplacèrent progressivement, jusqu'en 1988, tous les chars M1 de la 1re et 3e division d'infanterie ainsi que ceux de la 2e division blindée. La seule unité basée aux Ėtats-Unis qui reçut des M1A1 à cette époque fut le 3e régiment de cavalerie, basé à Fort Bliss, au Texas[4].
Le baptême du feu du M1 et M1A1 eût lieu en 1991 lors de la guerre du Golfe, où il s'est très bien comporté face à une force mécanisée conventionnelle, en ne subissant que dix-huit incidents de combat signalés dans l'opération Tempête du désert ; neuf d'entre eux sont des pertes permanentes (dues à des tirs amis). Les dégâts sur les neuf autres Abrams M1 sont principalement dus à des mines, et réparables au niveau de la maintenance organisationnelle[5],[6],[7]. Ils ont tiré en quatre jours d'offensive terrestre un total de 14 061 obus de 120 mm[5].
À partir de 1995, l'armée américaine et les Marines américains déployèrent des M1A1 et des M1A2 en Bosnie-Herzégovine, puis en 1999 au Kosovo.
En 2003, lors de l'invasion de l'Irak, 1 100 M1A1 furent engagés, causant des ravages dans l'armée régulière irakienne. Le 5e corps d'armée des États-Unis tirant 1 576 obus de 120 mm durant les 21 premiers jours de l'invasion[5]. Mais, en deux ans d'opérations de guerre dite « asymétrique », 80 chars furent tellement endommagés qu'ils durent être ramenés aux États-Unis, avec cinq membres d'équipage tués à l'intérieur des chars et 10 en partie à l'extérieur. Même si l'énorme majorité des quelque 770 Abrams touchés en Irak n'ont subi que des dommages mineurs, alors qu'ils étaient la cible privilégiée du feu ennemi pour des raisons symboliques, ces chiffres montrent un problème certain. Des modifications ont eu lieu afin de mieux l'adapter à la guerre urbaine. Il s'agit du programme TUSK (Tank Urban Survival Kit, pour un kit de survie du char en milieu urbain). Celui-ci commandé à partir de 2006, à alors 505 exemplaires, équipe à partir de 2008 tous les Abrams en Irak[8].
Dans le cadre de la seconde guerre civile irakienne, plusieurs engins de l'armée de terre irakienne ont été endommagés ou capturés par les insurgés. L'État islamique a détruit seulement sept M1A1, et deux ont été capturés, après avoir été débarrassés de leurs mitrailleuses et des munitions associées, avant d'être détruits et incendiés[9].
Le , le gouvernement Biden annonce l'envoi de 31 chars M1A1, soit "l'équivalent d'un bataillon" à l'Ukraine dans le cadre de la guerre en Ukraine. Joe Biden annonce que les chars Abrams sont "les plus performants au monde, mais ils sont aussi extrêmement complexes à utiliser et à entretenir"[10].
Le M1A1 est armé d'un canon lisse M256 d'un calibre de 120 mm pour une longueur de 44 calibres (5,28 m). Il reprend le tube et la culasse du canon allemand Rh-120 L44 du même calibre. La production sous licence des tubes du canon et l'assemblage final ont été réalisés à l'arsenal de Watervliet (New York). Le M256 se différencie du Rh-120 L44 par son lien élastique constitué d'un unique gros ressort faisant à la fois office de frein de tir et de récupérateur.
Le M1A1 embarque un total de 40 obus de 120 mm. Trente-six sont répartis dans deux soutes à munitions situées dans la partie arrière de la tourelle. En cas d'incendie ou d'explosion des munitions, la surpression est évacuée par deux panneaux anti-explosion qui recouvrent le toit de la poche arrière de la tourelle. Six obus sont rangés dans une soute située dans le châssis, à l'avant droite du compartiment moteur, juste derrière le poste du chef de char. Cette soute possède également deux panneaux anti-explosion.
La gamme de munitions de 120 mm employée par les M1A1 et M1A2 de l'US Army comprend :
Entre 2005 et 2010, 386 M1A1 du corps des Marines ont été revalorisés[20] au standard M1A1 FEP qui comprenait un tourelleau stabilisé SCWS (Stabilized Commander's Weapon Station) conçu par la société MERRILL[21]. Il est équipé, entre autres, d'un FLIR.
Les M1A1 reprend la même configuration de blindage que l'IPM1. À partir d' l'avant de la tourelle des M1A1 reçut un nouveau blindage appelé Heavy Armor Package (HAP) renfermant de l'uranium appauvri. Les M1A1 équipé du blindage HAP reçurent l'appellation M1A1 HA Heavy Armor. La dureté et la densité de l'uranium appauvri permettent d'accroître considérablement la résistance du char face aux obus-flèches. L'uranium appauvri est présent sous forme de plaques dont l'épaisseur peut atteindre 15,8 mm qui sont maintenues entre-elles par des plaques en acier. Les caissons renfermant ce type de blindage sont faits en acier inoxydable et montés dans la face avant de la tourelle, à l'exception du masque.
Cinq M1A1 HA utilisés dans les écoles de cavalerie contiennent également de l'uranium appauvri dans le caisson à blindage composite situé à l'avant de la caisse[22].
Deux batteries M250 de six lance-pots fumigènes sont montées de chaque côté de la tourelle[23]. Les M1A1 des Marines possèdent deux batteries de lance-pots fumigène M257 qui contiennent huit grenades chacune. Il est aussi possible d'installer sur le M1A1 un brouilleur électro-optique Loral AN/VLQ-6 Hardhat sur l'embase circulaire initialement réservée à l'éventuelle installation d'un viseur panoramique[24].
En raison de l'usure excessive des chenilles T156 qui affichaient une durée de vie comprise entre 1 100 km et 1 200 km, le TACOM lança en juillet 1987 un programme pour remplacer les chenilles T156.
La chenille T158 conçue par la FMC Corporation en collaboration avec Goodyear fut sélectionnée en juillet 1988, bien que chaque paire étant 1 360 kg plus lourde, la T158 a l'avantage d'avoir une durée de vie de 3 400 km et des semelles en caoutchouc remplaçables[25]. Les chenilles T156 et T158 ont une largeur de 635 mm (standard OTAN) et possèdent chacune 78 patins.
Le prix unitaire d'un char M1A1 était évalué à 5,3 millions de dollars américains en [26]. En 2012, il a été estimé à 7,5 millions de dollars. Le reconditionnement de 42 chars pour l'armée de terre des États-Unis, cette année, fut effectué pour un coût de 6,07 millions de dollars l'unité[27].