1980. Le marketing mix à 7P des services : Produit, Place, Prix, Promotion, People, Processus, Preuve physique adopté en 2009 par le CIM.

Le marketing mix[1] ou mix marketing ou mix est, en marketing management opérationnel, l'ensemble des domaines opérationnels dans lesquels il faut élaborer des stratégies.

Ne comptant longtemps et traditionnellement que 4 domaines de décisions, celles relatives au produit, au prix, au point-de-vente et à la publicité-promotion, le marketing mix compte aujourd'hui plus de domaines.

Le Chartered Institute of Marketing, la plus importante association mondiale de professionnels du marketing, 40 000 membres, a adopté en 2009 un marketing mix à 7 variables[2]

Retailing mix est l'équivalent du marketing mix appliqué à un point-de-vente, une enseigne de distribution (Carrefour, Leclerc, Casino, etc.) ou un centre commercial (par ex: Qwartz, etc.)

Traffic mix est proposé pour application aux lieux de prestation de service en général (hôtels, parcs d'attraction, stations de sports d'hiver, etc.).

Origine du terme

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Le terme « marketing mix » se diffuse après la publication en 1964 de l'article de Neil H. Borden intitulé « le concept de Marketing-mix » . Borden avait d'ailleurs déjà utilisé le mot dans son enseignement dès les premières années 1940 après que James Culiton eut décrit le « Marketing manager » comme un « mélangeur d'ingrédients ». Pour Borden, ces ingrédients incluent douze éléments : le plan produit, la tarification, la marque, les canaux de distribution, la vente personnelle, la publicité, les promotions, le packaging, la présentation, le service, la manutention, la recherche et l'analyse des faits et données.

Il reviendra plus tard à E. Jerome Mc Carthy d'opérer un regroupement de ces éléments dans une présentation plus synthétique en 4 catégories, sous la dénomination des « 4P ».

Enjeux

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Le marketing mix est un mode de répartition d'analyse du marketing. L'objet du marketing étant l'analyse du marché, il avait été choisi par l'usage (de manière arbitraire) de l'analyser par cet outil mnémotechnique simple que sont les 4P. Certains préfèraient parler des 5P, ajoutant le P de Personnes, soit les consommateurs dans le marketing mix. L'analyse doit être répartie, car il n'est pas possible de réaliser raisonnablement une analyse identique dans des situations aux produits, lieux, mode de communication et prix très différents. Ces éléments portent en eux, en effet, le sens final de l'analyse du marché, c'est-à-dire a priori la recherche de l'identité des clients. La description de l'identité des clients est donc une conséquence (et non une cause) de l'analyse.

La simplicité de la répartition est un point important à respecter à des fins d'intégration du marketing au sein de sciences de l'organisation (management) et plus particulièrement des sciences économiques. En effet, le marketing mix doit laisser l'opportunité d'un contrôle du marketing (son coût par exemple). Ceci n'est possible que si la répartition aboutit à l'utilisation d'indicateurs de gestion permettant de rapprocher la stratégie marketing de la stratégie d'entreprise. Il faut en effet rappeler que l'objet du marketing est d'obtenir les économies d'échelles par des ventes plus importantes ou plus généralement l'efficience qui va permettre la performance de l'entreprise.

La distinction de la stratégie marketing et celle plus globale de l'entreprise peut aussi enfin être considérée comme une cause de la répartition en 4 parties du marketing mix. La stratégie d'entreprise se focalise sur la notion de processus que ne peut intégrer simplement une stratégie marketing focalisée dans les faits sur les produits, la publicité, le lieu de distribution et le prix. C'est que les synergies organisationnelles de l'activité peuvent être éloignées des objectifs du service marketing. Ainsi, le marketing mix étendu tend à intégrer des éléments analysés en amont par la stratégie globale de l'entreprise.

D'après Philippe Villemus, « pour optimiser le profit de l'entreprise, la pratique du marketing consiste à construire son offre, compte tenu de la demande, du jeu des autres et des moyens dont on dispose dans un cadre politique choisi »[3].

Stratégie marketing et marketing mix

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Démarches préalables

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Faire son marketing mix, c’est établir de manière opérationnelle sa stratégie marketing. On définit ce que l’on vend, comment, où, pourquoi et toutes les variables nécessaires à la mise en vente d’un produit ou d'un service dans les meilleures conditions de marché[4]. Les démarches préalables à la définition du marketing mix — (la stratégie marketing) — sont le diagnostic interne/externe de l'entreprise, la segmentation du marché, le positionnement de la marque et de chacun de ses produits ou services.

Le diagnostic aboutit à la définition d'objectifs en termes de segmentation du marché, qui permettra à l'entreprise d'envisager certaines sources de volume de vente.

Les quatre politiques du marketing mix traditionnel (1960)

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1960. Les quatre politiques : une répartition traditionnelle des domaines de décision marketing relatives à un produit simple.
Plus d'œufs vendus en vrac. Même vendre des œufs suppose un marketing-mix élaboré.

Le marketing mix se fondait essentiellement selon Jerome McCarthy (1960), largement vulgarisé par Philip Kotler sur la règle dite des 4P, ces quatre politiques définissent le produit au sens large et ses implications commerciales au plan :

Aboutissement opérationnel : le plan marketing

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On aboutit au plan marketing de la période considérée lorsque les actions concernant ces quatre domaines sont :

Évolutions du modèle des 4P

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Bien que le modèle 4P soit l'un des plus connus de l'analyse marketing et encore un des plus enseignés aujourd'hui, il est fortement contesté depuis 1980 par celui de Bernard Booms & Mary Bitner

Le modèle des 7P (1980)

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Dans le cas particulier des services et des points-de-service, ( CIC, Carrefour, Accor, Club Med, etc.) le modèle dit « des 7P » propose d'enrichir le modèle de base en ajoutant d'autres catégories comme :

Cible (Target Market)

Produit Place Prix Promotion People Processus Preuve physique
Design Détail Stratégie de pénétration Publicité Fondateur Accueil Vitrine
Technologie Grossiste Cost-Plus Offres spéciales Employés Conseil Uniforme (UPS)
Ergonomie Proximité Cost leader Cadeau Culture Horaires d'ouverture Témoignages
Utilité Export Yield Service consommateur Essais Charte graphique
Pouvoir analgésique Internet Forfait Employés en contact Participation du client Facture
Valeur Supports physiques
Qualité Signalétique
Marque
Garantie

Controverses sur l'enrichissement du modèle des 4P

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Les défenseurs du modèle dit des 4P doutent de la validité de ces compléments. Pour eux, le « Process » est essentiellement un problème lié au produit. Le « People » est essentiellement lié tantôt à la production, donc au produit, ou parfois à la promotion. Le « Physical evidence » fait partie de la promotion.

Bascule du modèle central : 4P ⇒ 4C (1990)

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Pour Robert Lauterborn (1990), les 4P ont fait leur temps, les C-words prennent le dessus[5] :

Une nouvelle formulation s'impose, celle des 4C :

7C - Modèle boussole (7C compass model - 1979)

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Une approche formelle de ce mix marketing axé sur le client est connue sous le nom de Four Cs (Commodity, Cost, Communication, Channel) dans le 7Cs Compass Model. Le modèle des quatre C fournit une version centrée sur la demande / le client, une alternative au modèle familier des quatre P du côté de l'offre (produit, prix, lieu ou lieu, promotion) de la gestion du marketing.

La boussole des consommateurs et des circonstances (environnement) sont :

[ Early adopters du Cloud Public ] Courbe d’adoption de l’innovation (Rogers, 1962). Une infrastructure (et applications) existante difficile à migrer ; Contexte social difficile (change management) ; Problématiques juridiques importantes (protection des données); Comformité ; Besoin de sécurité extrême (règles très dures) ; ou Pas d’activité saisonnière.

Spécificité des services

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La légitimité du modèle des 4P est aussi remise en cause au motif que ce modèle ne concernerait :

Lovelock (1996)

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Des auteurs, notamment Berry (1985), Eiglier et Langeard (1987) ou encore C. Lovelock (1996) ont proposé un nouveau modèle. Celui-ci tient compte des spécificités de la servuction (création d'un service) qui sont l'intangibilité, mais aussi l'hétérogénéité et le caractère périssable de ceux-ci ainsi que la coproduction. Cette dernière caractéristique, centrale, justifie que le client, participant à la production du service, soit particulière sensible au processus, aux évidences physiques perçues au cours de ce dernier et au comportement du personnel en contact. Ne pouvant évaluer a priori le service, de fait de ses attributs d'expérience voir de croyance, le consommateur va s'appuyer sur son expérience de service pour évaluer le service. Les modèles de servuction et le modèle 7P sont donc très complémentaire mais l'approche de Pierre Eiglier et E. Langeard permet de comprendre la dualité des services (Eiglier, 2004) et l'impossibilité de traiter séparément, dans les services les questions liées au marketing de celles liées à la production.

Le modèle 5p2i (2002)

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La définition d'un positionnement au sein de la segmentation va nourrir l'image de marque de l'entreprise. Élaborée à partir de l'identité de la marque, définie comme une identité en mouvement, une nouvelle approche propose un marketing-mix élargi à 7 variables (5p2i) : politiques de produits/services, de tarification, de distribution, de communication, politique de partenariat, identité sensorielle et innovation[6],[7].

Le modèle SAVE (2013)

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Le modèle SAVE a été mis au point par Richard Ettenson, Eduardo Conrado, et Jonathan Knowles dans une étude intitulée « Rethinking the 4 P’s » publiée en janvier 2013 par Harvard Business Review[8]. Il est présenté comme une évolution du modèle des 4P afin de couvrir les problématiques récentes du marketing B2B.

SAVE est l’acronyme des termes suivants :

Framework de Dawn Iacobucci (2014)

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Le Framework de Dawn Iacobucci [9] Pour elle, le marketing est une méthode dont l'algorithme est : 5C, STP, 7P's. Que l'on peut améliorer en PESTEL, 3C, STP, 7P'S

Éclatement du modèle central

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Impact des NTIC dans la relation avec les clients

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Plus récemment le marketing-mix n'a pu échapper à l'impact des NTIC ( Nouvelles technologies de l'information et de la communication ). L'implication et la participation croissante du consommateur dans la relation d'échange via les techniques du Web 2.0 et plus particulièrement du Marketing 2.0 a ouvert un monde d'opportunités que le marketing-mix ne peut négliger.

Opportunité d'un positionnement en termes de marque

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Côté entreprise, l'intérêt de la marque (marketing) s'est affirmé pour affronter des marchés :

Le marketing mix des distributeurs

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Appelé aussi Retailing mix.

Article détaillé : Retailing mix.

Bibliographie

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Années 1960
Années 1980
Années 1990
Années 2000
2010
2011
2012
2013
2014
2016

Notes et références

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  1. (traduit, dans l'administration et l'éducation nationale, et dans le cadre de la mercatique, par plan de marchéage ou politique de marchéage)
  2. [The 7Ps of marketing dans http://www.cim.co.uk/marketingresources, 2009 http://www.cim.co.uk/files/7ps.pdf]
  3. Philippe Villemus, Le plan marketing à l'usage du manager, Eyrolles, 2008.
  4. William Troillard, « Le nouveau marketing mix c'est quoi ? » (consulté le )
  5. a et b [1]
  6. Saverio Tomasella, Vers une psychanalyse de la marque et de ses expressions, Nice, UNSA, 2002.
  7. Modèle repris par Marcel Saucet, Pour innover en marchés saturés, Nice, UNSA, 2007.
  8. Richard Ettenson, Eduardo Conrado et Jonathan Knowles, « Rethinking the 4 P’s », Harvard Business Review, no January–February 2013,‎ (ISSN 0017-8012, lire en ligne, consulté le )
  9. Dawn Iacobucci, Marketing Management, Cengage Learning, 2014.
  10. « The Loyalty Effect» de Frederick Reichheld, HBS press, édité par Bain &C°, 1984
  11. http://www.it-c.dk/people/nice/Mobile%20world/Gronroos%20(1994)%20-%20Quo%20Vadis,%20Marketing%20Toward%20a%20Relationship%20Marketing%20Paradigm.pdf

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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