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Medardo Rosso, né à Turin le et mort à Milan le , est un sculpteur d'origine italienne naturalisé français.
Il est un important représentant de l'impressionnisme en sculpture.
Medardo Rosso naît à Turin le . Avec sa famille, il déménage pour Milan en 1870. De 1882 à 1883, il fréquente l'Académie des beaux-arts de Brera, mais l'aspect trop scolaire de l'établissement ne lui convient pas. C'est alors que commence sa carrière artistique, dans la lignée de la scapigliatura milanaise. Son œuvre portera en effet à son apogée l’approche impressionniste des sculpteurs de l’école lombarde, tels Giuseppe Grandi, Paul Troubetzkoy, Rembrandt Bugatti, Ernesto Bazzaro (en), qui gravitaient autour du mouvement de la scapigliatura. L’impressionnisme sculptural de cette école avait été initié dès 1872 par Grandi, qui multipliait les aspérités des volumes et fragmentait les surfaces, en s’attachant aux variations du modelé, aux effets de touche picturale ou aux cassures rythmiques afin d’accrocher et dynamiser la lumière[1].
En 1884, il épouse Giuditta Pozzi, avec qui il aura un fils enregistré à l’état civil sous le nom de Francesco Evviva Ribelle.
Il réalise surtout des sculptures en cire, qu’il photographie à plusieurs reprises afin d’étudier tous les effets de lumière. Il travaille également le plâtre et le bronze en réalisant lui-même la fonte de ses œuvres. Il fait aussi des dessins au fusain et au crayon. Il utilise en revanche le marmiglio, du ciment avec de la poudre de marbre, pour exécuter la copie de quelques têtes de la sculpture romaine classique qu’il vend à des collectionneurs et des musées, dont le Victoria and Albert Museum de Londres.
Ses sculptures ont un aspect volontairement ébauché, comme pour suggérer l’atmosphère qui les entoure. Afin que la sculpture apparaisse d’un seul tenant, comme dans l’instantanéité d’un « impression », il supprime les intervalles du volume : l’œuvre doit se manifester au premier coup d’œil comme un bloc unitaire. Il laisse sur la surface l’impact gestuel de ses coups de spatule et fait par ailleurs, à la place des yeux, de simples trous dont l’ombre doit matérialiser le regard.
En 1886, son ami architecte et collectionneur Gaetano Pesce achète quatre de ses bronzes et décide de les amener à Paris, où il les présente au Salon des Artistes Français et au Salon des Indépendants. Le philosophe Edmond Thiaudière écrit alors un article enthousiaste, dans L’Opinion du , en déclarant que l’artiste italien « fonde ainsi, et magistralement, la sculpture impressionniste »[2]. Au mois de mai de l’année suivante, il participe à la première édition de la Biennale de Venise avec, entre autres, deux « installations » révolutionnaires : il réalise en effet deux véritables mises en scène en complétant, par des objets réels, ses sculptures.
En 1888, il participe à une exposition d’art italien à Londres. Il sculpte aussi quelques bustes pour le cimetière monumental de Milan. Il se sépare de sa femme et décide de rejoindre Paris à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889. Ses contemporains, d'Edgar Degas à Auguste Rodin, lui témoignent une grande estime. Il influença des artistes comme Umberto Boccioni, Carlo Carrà, Giacomo Manzù, ou encore César Giris. En 1902, il est naturalisé français, mais est toujours présenté comme un sculpteur italien lors de l'exposition de ses œuvres au musée du Luxembourg à Paris, ce qui provoque sa colère[3].
Il meurt le soir du et est inhumé à Milan, où sa tombe est ornée d'un exemplaire en bronze de son Ecce Puer.
Son fils a fondé le musée Medardo Rosso (it) à Barzio en 1928.