Les oligosaccharides (anglicisme), aussi nommés oligoholosides ou oligosides[1], sont des oligomères formés d'un nombre n d'oses (monosaccharides) par liaison glycosidique alpha ou bêta. Par convention, le nombre n varie de 3 à 10[2],[3]. Là, ils sont placés entre les oses simples (n=1) et les polysaccharides (polyosides) (n>10)[4]. Cependant, cette limite de dix unités n'est pas totalement figée et les polysaccharides de degré de polymérisation de 11 à 25 leur sont souvent assimilés[5].
Ils sont caractérisés par une séquence précise et sont ainsi porteurs d'une information.
Ils sont rarement libres, le plus souvent liés de façon covalente à des lipides ou à des protéines (glycolipides ou glycoprotéines). Dans les cellules animales, les oligosaccharides des glycolipides et glycoprotéines membranaires sont situés du côté extracellulaire. Ils constituent des marqueurs de surface (exemple : les antigènes spécifiques des groupes sanguins A, B et O de la membrane des hématies).
Ils peuvent aussi avoir un rôle de réserve de sucre chez les végétaux (l'amidon).
Les oligosaccharides du lait maternel (en) sont des glucides bioactifs spécifiques à l'espèce humaine .
Troisième composant du lait maternel le plus abondant après le lactose et les lipides, ils sont présents dans des concentrations comprises entre 5 et 20 g par litre.
Plus de cent cinquante oligosaccharides ont été identifiés dans le lait maternel dont cinquante en quantités significatives. Ils sont composés de l’association de cinq oses : le D-glucose (Glc), le D-galactose (Gal), la N-acétylglucosamine (GlcNAc), le L-fucose (Fuc) et l’acide sialique (Sia).
On les divise en trois groupes distincts : les HMO (human milk oligosaccharides) neutres fucosylés (35 à 50 %), les HMO neutres non fucosylés (42 à 55 %) et les HMO sialylés (12 à 14 %)[6].
Les galacto-oligosaccharides sont composés principalement de galactose[8]. Plus de cent cinquante oligosaccharides sont spécifiques au lait humain. Partiellement digérés par l'homme, il peuvent être obtenus en synthèse par hydrolyse des galactanes.
Les gluco-oligosaccharides sont composés principalement de glucose[9]. L'hydrolyse de l'amidon (un glucosane) produit des gluco-oligosides.
Les mannane-oligosaccharides (MOS) sont composées de mannose[10]. L'hydrolyse partielle de mannane produit des mannane-oligosides.
↑(en) H. Barreteau, C. Delattre et P. Michaud, « Production of Oligosaccharides as Promising New Food Additive Generation », Food Technol. Biotechnol., vol. 44, no 3, , p. 323–333 (ISSN1330-9862, lire en ligne [PDF]).
↑Laure Dubernat et al., « Les oligosaccharides du lait maternel : des rôles majeurs pour le développement de l’enfant et sa santé future », médecine/sciences, vol. 39, , p. 869-75 (lire en ligne [PDF])
↑(en) Perrin S. ; Fougnies C. ; Grill J.P. ; Jacobs H. et Schneider F., « Fermentation of chicory fructo-oligosaccharides in mixtures of different degrees of polymerization by three strains of bifidobacteria », Canadian journal of microbiology, vol. 48, no 8, , p. 759-763 (ISSN0008-4166, résumé).
↑(en) KOWALEWSKA-PIONTAS Jadwiga et BEDNARSKI Wlodzimierz (trad. Les tentatives pour intensifier la synthèse de galactooligosides dans le procédé d'hydrolyse enzymatique du lactose : Bref compte rendu), « The attemps to intensify synthesis of galactooligosaccharides in the process of enzymatic lactose hydrolysis : Short report », Polish journal of food and nutrition sciences, vol. 10, no 3, , p. 43-46 (ISSN1230-0322, résumé).
↑(en) KOIZUMI K., UTAMURA T. et OKADA Y., « Analyses of homogeneous D-gluco-oligosides and polysaccharides (degree of polymerization up to about 35) by high-performance liquid chromatography and thin-layer chromatography », Journal of chromatography, vol. 321, no 1, , p. 145-157 (ISSN0021-9673, résumé).
↑(en) Paul A. ; SAKI Ali A. et TIVEY David R. (trad. Structure et fonction intestinale de poulets de chair soumis à des régimes supplémentés en mannane-oligoside), « Intestinal structure and function of broiler chickens on diets supplemented with a mannan oligosaccharide », Journal of the science of food and agriculture, vol. 81, no 12, , p. 1186-1192 (ISSN0022-5142, résumé).