Le saturnisme animal regroupe toutes les formes de saturnisme (c'est-à-dire d'intoxication par le plomb) pouvant toucher les animaux, qu'ils soient sauvages, domestiques ou de compagnie, terrestres ou aquatiques (poissons dont truites par exemple chez lesquels des anomalies de développement peuvent apparaître dès 22 μg/L[1] associés à des indices de neurotoxicité[2], et qui peuvent concentrer le plomb, surtout dans l'os operculaire, les branchies puis les reins, avec des anomalies du métabolisme dès 13 µg/L[3]). C'est une expression employée en médecine vétérinaire ou de santé environnementale, mais aussi dans les contextes cynégétiques ou de l'élevage avicole.

Le plomb affecte de nombreuses fonctions de l'organisme animal, dont l'apprentissage[4], en diminuant les chances de survie de l'individu intoxiqué[5]. Le « saturnisme aviaire » est l'une des formes les plus étudiées du saturnisme animal ; il regroupe toutes les variantes d'intoxications par le plomb - aiguë ou chronique - d'oiseaux, qu'ils soient sauvages, domestiques ou de compagnie[6].

Le Canard pilet, en raison de son comportement alimentaire est l'un des oiseaux les plus fréquemment mortellement exposés à l'ingestion de grenaille de plomb (et moindrement mais significativement aux plombs de pêche). La plupart des populations de ce canard sont en Europe de l'Ouest en régression. C'est le canard le plus touché par ce type d'empoisonnement[7].
Les balles sont aussi en cause ; la première cause de mortalité du Condor de Californie adulte (espèce menacée de disparition, second plus grand oiseau volant terrestre du monde) est un saturnisme aviaire induit par son mode d'alimentation : il mange les cadavres de grands animaux (souvent blessés à la chasse et morts de leurs blessures après avoir échappé aux chasseurs). Ce condor commence à manger le cadavre en commençant par la plaie d'entrée de la balle (qui depuis plus d'un siècle est presque toujours en plomb)[8]. On a démontré que le plomb des balles était bien la première source d'empoisonnement par le plomb des condors réintroduits dans la nature[9],[10]. Depuis peu, les balles de plomb ou contenant du plomb sont interdites dans les principales zones d'alimentation de ce condor.
Radiographie du tractus digestif de cygnes trouvés morts dans le marais audomarois avec un nombre inhabituellement élevé de plombs avalés comme gastrolithe (ou peut-être confondu avec des graines). 12 billes de plomb auraient suffi à le tuer. On distingue deux masses de plombs (B gésier et proventricule) et une bille « incrustée » dans la chair (A) résultant d'une blessure antérieure
Sur cette radiographie d'un cygne trouvé mort à Condé-sur-l'Escaut. On distingue (flèches jaunes) des grains de plomb déjà très érodés. Il est possible que d'autres grains (totalement érodés et donc non visibles sur cette radiographie) aient été antérieurement avalés par l'animal. Ce cygne est mort en quelques jours d'une intoxication particulièrement aiguë
Grenaille toxique, oxydée, éparpillée sur le sol, perdue par un ball-trap, proche du lac Horseshoe (Madison County, Illinois, USA)

Le plomb peut être bioaccumulé par de nombreux organismes aquatiques[11]. Il peut éventuellement les intoxiquer mortellement. Parmi d'autres, les insectes aquatiques sont touchés[12] et sont affectés[13] dont des espèces très importantes pour l'alimentation d'oiseaux insectivores, telles que les chironomidés (LC50 = 0,258 mg/L)[14]. Ils peuvent à leur tour intoxiquer leurs prédateurs.

On sait depuis plusieurs décennies que le saturnisme touche un grand nombre d'oiseaux d'eau[15].

D'autres espèces, non aquatiques[16] et « non-gibier »[17] sont également fréquemment empoisonnées par le plomb. C'est le cas des oiseaux de proie[18], des oiseaux nécrophages[19] et des oiseaux picorant le sol là où se sont accumulées des grenailles de plomb [20].

De nombreuses espèces devenues rares ou menacées sont concernées, y compris dans des régions reculées comme l'Alaska[21] et dans certaines zones très éloignées, telles que les territoires Inuits d'Amérique du Nord.

On a plus récemment montré que la venaison de « grand gibier » tué par balle (de plomb ou de plomb chemisé) contenait presque toujours de nombreux petits éclats de plomb (jusqu'à plusieurs centaines) perdus par la balle quand elle a pénétré l'animal, et parfois diffusés loin de la plaie par les derniers soubresauts du cœur, via le système sanguin[22]. Ce plomb perturbe les équilibres prédateurs-proies et est inévitablement ingéré par l'humain avec la viande[23], et il se montre facteur de saturnisme (par exemple chez des porcs quand cette viande leur est expérimentalement donnée à manger)[23].

À partir des années 1970, des règlementations, encore aujourd'hui très hétérogènes ont commencé à réguler (ou localement interdire) le plomb dans les munitions ou certains agrès de pêche, d'abord en Amérique du Nord, puis en Europe dans les années 1990 et 2000[19]. Depuis quelques années, quelques réhabilitations de sites pollués par de la grenaille de plomb ont été conduites, dans quelques pays (sur des sites de ball-trap en général) ou des programmes de gestion des billes de plomb existent, dans le Massachusetts par exemple[24].

Intoxication saturnine chez les invertébrés

Les daphnies ont été utilisées comme test vivant pour l'eau. Des études ont porté sur les vers de terre (sur)vivant dans des sols pollués, par exemple Dendrodrilus rubidus (en) et Lumbricus rubellus[25]

Saturnisme chez les mammifères

il a été constaté, par exemple sur des sites de ball-trap ou sur des sites et sols pollués par des industries. Des animaux d'élevages peuvent être touchés, même de grande taille comme les bovins (dont la production de viande et de lait peut alors être affectée, même à doses « subcliniques »[26]) ; Ainsi, les lixiviats d'ensilage, très acides et corrosifs, peuvent faciliter la migration et la biodisponibilité de polluants métalliques, dont le plomb accumulé dans le sol, des métaux provenant du silo, ou le plomb toxique de grenaille facilement et communément piégé dans le maïs fourrager en raison de la forme des feuilles (en entonnoir) du maïs[27]. Les vaches semblent même compter parmi les animaux domestiqués les plus exposés, et le saturnisme est leur cause la plus fréquente d'empoisonnement[28]. Et on a montré en 1985 que les doses suffisant à induire un saturnisme chez la vache, et plus encore le veau sont moindres que ce qui avait été précédemment estimé[28].

Saturnisme chez les reptiles et amphibiens

Il semble moins documenté, mais Rana catesbeiana a servi (1997) d'espèce modèle pour l'étude de certains mécanismes de la neurotoxicité du plomb, notamment sur le comportement et les capacités d'apprentissage/mémorisation[29],[4], le plomb semblant dans ce cas inhiber la fonction des neurotransmetteurs.

Le cas des oiseaux, avec sous-estimation du nombre de victimes de saturnisme

Le nombre d'oiseaux agonisants, ou morts dans l'environnement est systématiquement sous-estimé (sauf cas de mort violente et immédiate, ou cas d'oiseaux enfermés dans une volière ou un poulailler).

En effet, comme les oiseaux blessés, les oiseaux victimes de saturnisme se cachent soigneusement avant de mourir. De plus les animaux empoisonnés ou agonisant peuvent pour d'autres raisons échapper à l'observation :

Il est démontré depuis les années 1990 (hormis peut-être pour les très gros oiseaux) qu'un observateur - même expérimenté et sur un terrain qui lui est familier - a peu de chances de retrouver des oiseaux de petite taille ou de taille moyenne (de la taille d'un canard colvert par exemple) avant ou après leur mort par saturnisme[31], et ceci même quand plusieurs dizaines d'oiseaux meurent chaque jour par hectare. Les nécrophages éliminent rapidement leurs cadavres[31] (en s'empoisonnant eux-mêmes, et en contaminant le réseau trophique).

Les estimations par extrapolation à partir d'une zone échantillonnée visuellement sous-estiment donc très fortement la mortalité cumulée des oiseaux. Elles ne reflètent pas du tout le cours de « l'épidémie » simulée par cette expérience. De plus, répéter l'échantillonnage d'un même secteur n'améliorait pas la précision des données recueillies[32].

- Plus récemment (2001), Peterson et ses collègues ont montré que 77,8 % des cadavres de canards étaient trouvées par les charognards dans les 24 h suivant la mort[33]. Lors de l'étude de Peterson, un seul canard mort attirait en moyenne 16,6 charognards[33] ; un seul cadavre empoisonné par le plomb peut donc à son tour empoisonner plusieurs charognards (« saturnisme secondaire »), qui eux-mêmes en empoisonneront d'autres après leur mort[33].

- Les modèles et simulations, comme les expériences de terrain concluent à une élimination rapide des cadavres de petite taille[32] et de carcasses de taille moyenne[31], par les charognards et/ou des invertébrés nécrophages.

Ceci explique, pour partie au moins, que le saturnisme aviaire ait été si longtemps méconnu, voire nié.

Histoire de la découverte du saturnisme aviaire

Billes de plomb neuves ; lisses et brillantes, non corrodées (= contenu d'une seule cartouche). 12 de ces billes, ingérées, suffisent à tuer par empoisonnement aigu un cygne adulte.
Les agrès de pêche sont aussi une source de saturnisme, pour de gros oiseaux tels que plongeons huards ou cygnes, dont les cadavres pourront à leur tour empoisonner des nécrophages

On parlait autrefois parfois de « coliques de plomb » pour désigner les douloureux symptômes de l'humain, et par extension ceux qu'on pouvait parfois observer chez l'animal qui se recroqueville et se paralyse (tétanie) avant de mourir à la suite d'une ingestion d'une dose létale de plomb.

La forme aviaire du saturnisme (liée à l'ingestion de « grit » (aussi nommé gastrolithe en plomb) est décrite dès les années 1880 mais le saturnisme aviaire est une préoccupation plus récente, qui n'a pas extrapolé au monde animal les nombreuses observations médicales faites sur l'humain, dont les premières synthèses faites par le médecin (toxicologue) Louis Tanquerel des Planches avant 1850, avec de premières expérimentations sur l'animal, 11 ans après qu'il eut publié (en 1939) le premier grand ouvrage médical sur le saturnisme[34].

L'existence du saturnisme aviaire, liée au gastrolithe était scientifiquement bien documentée dès la fin des années 1950[15]. Il semblait admis pour ces acteurs que cette forme de saturnisme ne touchait qu'un faible pourcentage de quelques espèces de canards, alors que diverses études, notamment synthétisées par Bellrose en 1959 à partir de l'analyse visuelle de 35.220 gésiers prélevés chez diverses espèces d'oiseaux d'eau (chassés) démontraient déjà l'ampleur du problème : 30 ans avant les interdictions du plomb pour la chasse à la sauvagine aux États-Unis, 12 à 28 % des gastrolithes ingérés par les oiseaux plongeurs d'Amérique du Nord, était des grenailles de plomb (une bille ou plus)[15]. Et chez certaines espèces comme le plongeon huard ou le cygne, des agrès de pêche en plomb étaient également périodiquement signalés dans les gésiers.

Le phénomène a été ensuite scientifiquement mis en évidence à très grande échelle au Canada et aux États-Unis, grâce aux études menées respectivement par Environnement Canada et par le U.S. Fish and Wildlife Service, avec aussi quelques cas chez des animaux domestiques[35] ou de compagnie[36],[37]. Les oiseaux s'empoisonnent aussi en se nourrissant dans ou à proximité de sites de ball-trap, tir dit sportif, ou d'entrainement au tir[38],[39].

De plus, les grands oiseaux charognards (vautours et condors, dont le Condor de Californie (Gymnogyps californianus)[47], et d'autres oiseaux partiellement charognards tels que des aigles à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus), ou l'aigle royal (Aquila chrysaetos) s'intoxiquent fréquemment. Ceci a été montré en Amérique[48], comme en Europe[49]. Ces animaux jouent un rôle écologique et sanitaire majeur en éliminant de la nature les animaux blessés ou infectés, ou leurs cadavres. Ce faisant, ils ingèrent très souvent des fragments et molécules de plomb. Ce plomb a été perdu par la balle lors de sa pénétration à haute vélocité dans la chair, ou il s'agit de plomb issu de l'éclatement des balles en multiples fragments, dans le corps de leurs victimes (généralement au contact d'un os ou de parties dures).

Ainsi, le saturnisme aviaire est encore la 1re cause de mortalité du Condor de Californie. Cette espèce est menacée de disparition et on l'a cru sauvée par des programmes réussis de réintroduction, mais ces animaux continuent à mourir de saturnisme, empoisonnés par les fragments de plomb, ou par les trainées laissées par la pénétration de la balle dans les carcasses de grands animaux qu'ils mangent[22]. L'analyse isotopique du plomb (uniquement trouvé chez les adultes vivant dans la nature, et non chez les jeunes en semi-liberté et nourris avec une nourriture contrôlée) identifie formellement le plomb comme origine du problème[9]. Pour cette raison le plomb a aussi été localement interdit dans les balles utilisées pour le grand et petit gibier, ou pour tirer tout autre animal, dans la zone où vit le dernier noyau de population et où de jeunes condors sont nourris par l'humain les premières années afin qu'ils ne consomment pas de gibier empoisonné.

Les vautours meurent fréquemment d'intoxication par le plomb[50] ; à titre d'exemple sur 20 vautours appartenant à une espèce en voie de disparition (Aegypius monachus) trouvés morts en hivernage en Corée (après être passé par la Chine en venant de Mongolie), 14 présentaient une teneur en plomb de niveau potentiellement toxique dans le foie ou les reins (> 6 ppm en poids à sec et d'environ 2 ppm en poids humide) ; ils ont probablement acquis ce plomb en ingérant des chairs de carcasses contaminées par le plomb le long de leur route migratoire ou en Mongolie dans leur zone de reproduction.

Au vu des nombreuses études réalisées depuis les années 1950, le plomb apparaît être une cause générale et majeure d'empoisonnement chez les oiseaux sauvages (l'une des premières causes, avec les pesticides), notamment en Europe où la chasse au plomb est pratiquée abondamment depuis plus d'un siècle[51], et est pour longtemps (sauf analyse de la viande) une source de risque sanitaire pour la santé des consommateurs de gibier, en particulier d'oiseaux d'eau et de « petit gibier »[52], mais également pour les consommateurs de « grand gibier » tué par balle.

Généralités sur la maladie

Comme chez les mammifères, le saturnisme induit des troubles et symptômes qui, selon leur gravité et le moment de l'intoxication, seront ou non réversibles (anémie, troubles digestifs… atteinte du système nerveux, encéphalopathie, paralysie et mort…).

Symptômes

Diagnostic

À titre de rappel ou comparaison, chez l'humain, le seuil légal de danger ou quantité maximale tolérée est en France de 50 µg de plomb par litre de sang[58], mais des auteurs estiment que des effets sur le cerveau et la cognition apparaissent avant ce taux ou quelle que soit la dose. L'individu jeune et plus encore le fœtus et l'embryon y sont beaucoup plus sensibles que l'adulte.

Article détaillé : Saturnisme.

Confusions possibles (diagnostic différentiel)

Le saturnisme aviaire n'a pas de symptômes physiologiques véritablement spécifiques. Sans analyse de plomb, il peut être confondu avec de nombreuses maladies aviaires (dont grippe aviaire et Maladie de Newcastle).

De plus, hormis les gros oiseux (cygnes, grues, cigognes…) les oiseaux sauvages se cachent soigneusement pour mourir, et une fois mort, leur cadavre est rapidement mangé ou enterré par des nécrophages. Même en les cherchant, les cadavres de millions[59] d'oiseaux qui meurent chaque année dans la nature sont difficiles à trouver.

Pour ces raisons, le saturnisme aviaire a été longtemps très mal détecté.

Effets synergiques

Le tableau clinique dominant est dû à la grande toxicité du plomb.

Dans le cas d'intoxication par grenaille de plomb, il ne doit cependant pas faire oublier que les effets du plomb sont aggravés par ceux de l'arsenic et l'antimoine, deux autres métaux toxiques ajoutés au plomb par les fabricants (ils servent à durcir le plomb pour que les billes ne s'agglomèrent pas entre elles lors de l'explosion de la poudre de la cartouche, et afin qu'elles ne se dispersent pas trop anarchiquement lors de leur projection vers la cible en raison d'un aplatissement excessif (si elles ne sont pas durcies, les billes s'écrasent les unes contre les autres et se déforment).

D'autres synergies entre le plomb et d'autres polluants qui affectent les oiseaux (organophosphorés…) semblent également possibles et probables.

Une étude récente[60] (publiée en 2006) montre qu'en Amérique du Nord, plus de 20 ans après l'interdiction des cartouches à grenaille de plomb (sauf dérogation pour L'intoxication au plomb pour les amérindiens et inuits), le saturnisme touche encore fréquemment des oiseaux, qui sont par ailleurs également exposés à des pesticides (dont organophosphorés et carbamates connus pour leur toxicité sur les animaux à sang froid et à sang chaud).

Articles détaillés : Saturnisme et Histoire du saturnisme.

Effets directs et indirects du saturnisme aviaire

Le plomb est un poison mutisystémique (il affecte tous les organes). Il a en outre des effets immédiats et différés, directs et secondaires et collatéraux, sur l'individu, sur l'espèce, sur l'écosystème, et indirectement sur la santé humaine. L'effet global direct est l'empoisonnement mortel ou l'affaiblissement physique et immunitaire des oiseaux victimes de saturnisme. Les effets indirects découlent notamment de la contamination du réseau trophique.

L'impact direct le plus visible est la mortalité induite par l'intoxication aigüe (en quelques jours). mais les effets sublétaux et indirects ou collatéraux sont nombreux et holistiquement et à long terme probablement aussi, voire plus graves :

Chez la perdrix rouge d'élevage l'effet toxique varie aussi selon la saison. Au printemps le plomb réduit les anticorps naturels de la perdrix rouge, alors qu'en automne, il réduit le niveau de lysozyme et augmente l'activité phagocytaire. Il augmente la réponse PHA aux deux saisons, mais diminue la réponse humorale T-indépendante en automne. Il diminue la part des bactéries intestinales Gram-négatives non coliformes en automne, alors qu'au printemps il fait chuter le taux d'antioxydants[65].

Il augmente la coloration chez les mâles au printemps, mais en automne, il augmenté le taux de rétinol, mais avec une décoloration chez les deux sexes. Ceci suggèrent qu'au printemps les femelles exposées au plomb utilisaient des antioxydants pour faire face au stress oxydatif (au détriment de la coloration). Alors que les mâles, sous l'effet de leur l'investissement dans la reproduction continuent à utiliser les caroténoïdes pour se colorer. En automne, les deux sexes semblent prioriser l'entretien de leur équilibre oxydatif, aux dépens de la coloration[65] ; Un phénomène similaire a été signalé chez le canard colvert[66].

« Entrée » et cinétique du plomb chez l'oiseau

Les muscles pectoraux droit des oiseaux chez lesquels les taux de plomb étaient les plus élevées contenaient en moyenne 211±634 μg/g (n=40) de plomb, et variaient de 5,5 à 3910 μg/g (poids secs) [67]. Les auteurs de l'étude ont noté de fréquentes fortes différences dans les teneurs en Pb des muscles pectoraux gauche et droite de mêmes individus.

L'ampleur de ces différences, ainsi qu'entre les différents échantillons prélevés à partir d'un même tissu, plaidaient pour un apport hétérogène de plomb peu avant la mort de l'animal. Et en effet, la radiographie a montré la présence de nombreuses micofragments métalliques (de taille toujours inférieure à 1 mm de diamètre) dans les échantillons de muscle pectoral de ces oiseaux [67]. Les billes de plomb en pénétrant la chair de l'animal perdent donc assez de fragments pour « polluer » la chair de l'animal, loin de la plaie et des canaux de pénétration, assez pour être une source de saturnisme pour les consommateurs réguliers de gibier (en particulier dans les collectivités autochtones ou non qui utilisent la chasse comme source principale de viande ou pour toute personne faisant du gibier sauvage abattu une importante source de nourriture).

Ce risque là peut être minimisé par l'utilisation de la grenaille non toxique pour la chasse précisent les auteurs. Il serait également possible de capturer les animaux par piégeage et de les tuer sans projectiles. Ceci montre aussi qu'il n'y a pas que le foie et les reins qui contiennent du plomb en quantité susceptible de poser des problèmes pour la santé [67].

Chez les mammifères, dans l'os, le plomb a une demi-vie moyenne de 20 à 25 ans. Elle ne semble pas avoir été étudiée chez les oiseaux. Il est aussi stocké dans le foie, le rein, le cerveau… où il cause des effets graves et irréversibles, dont difficultés d'apprentissage[4], hypertension, troubles neuromoteurs voire paralysie, stérilité, paralysie et mort.

Le plomb s'accumule en effet dans les coquilles avec d'autres métaux lourds ou éléments traces métalliques (Cd, Ni, Cu), par exemple trouvés en quantités significatives dans des coquilles d'œufs de héron cendré (Ardea cinerea) et de bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax) dans une zone humide étudiée en Turquie[68]. Les concentrations en ces 4 métaux (sauf pour le nickel) variaient selon les oiseaux (sans doute parce que fortement liés à leur nourriture qui varie dans un même habitat, et selon les habitats qu'ils fréquentent)[68]. Les moyennes géométriques dans les coquilles étaient 0,931 mg/kg pour le Cadmium, de 405 mg/kg pour le Ni, 6,755 mg/kg pour le cuivre et 4,567 mg/kg pour le plomb, pour le héron cendré, et beaucoup moins élevée (respectivement 0,230 mg/kg, 0,220 mg/kg, 1,369 mg/kg et 1,108 mg/kg) pour le bihoreau gris. D'autres analyses comparant ces taux avec ceux des sédiments ont montré que la bioaccumulation était plus forte pour le Cuivre et le plomb (deux produits pouvant provenir des cartouches), et moins pour le Cadmium et nickel[68]. Le taux apparent moyen (apparent car d'autres sources que le sédiment peuvent exister) de bioaccumulation était dans ce cas de 19.63 pour le cuivre et de 22,9 pour le plomb dans les coquilles d'œufs de hérons cendrés. Les écotoxicologues en ont conclu que les coquilles d'œufs de hérons cendrés seraient de bons bioindicateurs pour l'intoxication ou la contamination par le cuivre et le plomb chez les oiseaux de cette zone (Nallihan Bird Paradise)[68]. Certains oiseaux (comme les poules ou les oies au printemps) ou d'autres animaux mangent spontanément des coquilles de mollusques, probablement pour en récupérer le calcium qui est plus bioassimilable que celui d'un grit purement minéral ; or certaines coquilles peuvent aussi être contaminées par le plomb (par exemple les moules et huîtres se détoxiquent de leur plomb en le stockant dans leur coquille, et en zone polluée de grandes quantités de plomb sont aussi trouvés dans les coquilles de gastéropodes terrestres, au point de les considérer comme des bioindicateurs[69]).

Mécanisme physiologique de l'empoisonnement

Le plomb est aujourd'hui considéré comme toxique au niveau cellulaire, quelle que soit sa concentration. Il est très biodisponible sous forme ionique libre (dissous dans l'eau par exemple) et le plus toxique sous forme organique et trivalente (ex alkylée), plus que sous forme divalente et inorganique [70]. Sa toxicité et sa distribution dans l'organisme sont liées au métabolisme du calcium ; le plomb se substitue dans différents organes (des oiseaux notamment) à des éléments vitaux tels que le calcium, et moindrement au fer et au zinc.

Il interagit ainsi avec la production normale de protéines et de molécules impliquant ces trois métaux. Le plomb freine ou empêche ainsi des processus vitaux ou secondaires ; en particulier :

Aspects écoépidémiologiques

Le saturnisme n'est bien entendu pas transmissible au sens infectieux du terme, mais un animal intoxiqué, s'il a bioconcentré du plomb, devient lui-même une source de contamination : son cadavre sera une nouvelle source de contamination environnementale, et des parents peuvent transmettre du plomb à leurs petits, ou le plomb de la femelle peut affecter le développement neuromoteur de l'embryon et du poussin.

Typologie des saturnismes aviaires

On peut distinguer plusieurs catégories de saturnisme aviaire, selon la source de plomb (directe ou indirecte, qui font parler d'intoxication primaire (consommation de billes de plomb, d'agrès de plomb ou d'aliments contaminés), ou secondaire (consommation d'un animal ou d'un aliment (algue, champignon, plante) ayant bioaccumulé du plomb). Ces différentes formes concernent, globalement des animaux différents, mais touchent finalement potentiellement toutes les espèces, à tous les niveaux du réseau trophique (pyramide alimentaire). Les petits mammifères sont des victimes collatérales [71].

Des oiseaux marins peuvent aussi parfois avaler des plombs de pêche, sur des lignes perdues, mais ils meurent alors également des blessures infligées par l'hameçon qu'ils ont également avalé.

Au Canada où le plomb est interdit dans les zones humides depuis plus de 20 ans(, il a continué à s'accumuler sur le sol ailleurs ; Depuis les années 2000, les oiseaux terrestres (et les mammifères blessés par balle… que les oiseaux de proie ou nécrophages ont plus de chance de repérer et consommer) présentent maintenant à peu près autant de risque d'être victime de saturnisme (ou chargé de plomb) que les oiseaux d'eau (dans ce pays) [74] ; La majorité de 184 cadavres de 16 espèces de rapaces trouvés morts à travers le Canada contenaient quelques plombs (à des doses mortelles pour 3 % d'entre eux), l'os d'un Urubu à tête rouge contenait 58 µg/g de plomb (poids sec)[74].

On a d'abord évoqué les oiseaux très chassés tels que faisans, pigeons, perdrix, mais plusieurs études ont montré que les passereaux étaient également touchés [75], par exemple pour de petits oiseaux se nourrissant au sol, notamment près de stand de tir ou de sites de ball-trap sont également empoisonnés par le plomb. La disponibilité de billes de plomb (sous forme métallique ou moléculaire) pour les oiseaux a été mesurée respectivement par comptages de tirs, et analyse du sol et des vers de terre. L'exposition réelle au plomb a été identifié par la mesure des taux de protoporphyrine érythrocytaire libre dans le sang ainsi que par des analyses de plomb dans les tissus de trois espèces de passereaux. Les chercheurs ont retrouvé la plupart des grenailles de plomb dans les 3 premiers cm du sol. Les mesures du plomb dans le sol variaient de 110 à 27 000 ppm (en poids sec) dans le sol et étaient de 660 à 840 ppm dans les vers de terre. Des passereaux ont été maintenus dans une volière sur le site, et d'autres, en liberté ont été capturés au filet pour analyser leur taux de protoporphyrine. Celui-ci était significativement plus élevés que chez les passereaux-témoin étudié dans un site non contaminé. Les cadavres de moineaux et de vachers (passereaux nord américains de la famille des Icteridae) venant de la volière présentaient des teneurs en plomb respectivement de 37 et 39 ppm (poids sec), et le foie d'un Junco (passereau nord-américain de la famille des Emberizidae) contenait 9,3 ppm de plomb, ce qui montre que les passereaux, s'intoxiquent également en ingérant, directement et indirectement du plomb provenant des cartouches [76].

Des tourterelles tristes (Zenaida macroura) ont été intoxiquées (par des billes de plomb) et nourries avec une alimentation dure ou mixée, et maintenues à 5 °C ou à 22 °C, selon les sujets : Le froid n'a pas semblé influer sur le niveau d'intoxication (peut-être en raison des conditions de captivité) mais la dureté des aliments a eu une influence (encore mal comprise) [77]. Lors de cette expérience, des restes de billes de plomb (en partie érodées) ont été trouvés dans les selles de 39 oiseaux sur 44. Les colombes nourries avec des granulés les ont retenus plus longtemps et les ont plus fortement érodés. Mais les organes et surtout les reins des colombes nourries avec un mélange de graines contenaient plus de plomb que celles nourries aux granulés.

Facteurs de risque

Concernant la grenaille de plomb : Pour chaque espèce d'oiseau (et selon son âge), plusieurs cofacteurs influent sur le risque d'ingestion de grenaille de plomb, dont [82] :

  • densité de grenaille dans et sir les sol et sédiments ; On admet généralement que pour un oiseau tué, 6 cartouches ont été tirées, soit environ 1400 billes de plomb ( ½ lb) dispersées dans l'environnent par oiseau tiré [83] ;
  • densité de plombs de pêche perdus dans l'environnment (Rien qu'aux États-Unis, environ 480 millions de plombs (dont 98 % sont fabriqués aux États-Unis) sont vendus chaque année ; environ 3 000 t/an de plomb sont ainsi dispersées et introduites dans l'environnement par la pêche sur les cours d'eau nord-américains (États-Unis + Canada) [83].) ;
  • diamètre des grenailles ou plombs de pêche;
  • mode et profondeur d'alimentation de l'espèce concernée ;
  • fermeté des sédiments et du sol ;
  • pH (du sol, des sédiments, de l'eau…) ;
  • profondeur de l'eau ;
  • Présence de glace sur l'eau, sol gelé, pergélisol ;
  • saison ;
  • âge et taille de l'oiseau (une seule bille ingérée peut tuer un petit oiseau ou jeune oiseau [62]. 4 lots de 25 tourterelles forcées respectivement d'ingérer 0, 1, 2 ou 4 billes de plomb (no 8) ont présenté une mortalité respectivement de 0, 24, 60 et 52 % du lot [62] (dans la nature le taux de mortalité peut être plus élevé). Sur 50 femelles en élevage, les 25 ayant ingéré un plomb no 8 ont pondu normalement (longueur, largeur et poids des œufs), mais avec un moindre taux d'éclosion [62].
  • disponibilité de sources alternatives de gastrolithes (s'ils sont bien répartis dans les milieux, associés à de la nourriture et riches en calcium, zinc et phosphore[84] qui sont en quelque sorte et dans une certaine mesure des antitodes au plomb). ;
  • disponibilité de sources alternative de nourriture quand il s'agir de proies ou cadavres contaminés).
  • maladies, épidémies. Un animal malade sera plus sensible au saturnisme, et un animal atteint de saturnisme est supposé plus sensibles aux infections ou à des collisions susceptibles de le blesser et l'affaiblir.

Vulnérabilité spécifique des oiseaux, et de certaines espèces au sein des oiseaux

Détail d'une radiographie du tractus digestif d'un cygne trouvé mort dans le nord de la France (Marais audomarois)
Détail d'une radiographie du tractus digestif d'un cygne trouvé mort dans le nord de la France (Marais audomarois)

Les oiseaux sont a priori (et de manière démontrée) plus vulnérables au plomb que les autres espèces animales, en raison du fait qu'ils n'ont pas de dents, et qu'ils recherchent de petits graviers grossiers qu'ils avalent afin de broyer leurs aliments dans le gésier.

Presque toutes les espèces d'oiseaux (hormis grands oiseaux marins tels que les albatros) sont plus ou moins prédisposés et sensibles au saturnisme, car :

Ceci pourrait expliquer le fait qu'on ait pu trouver jusqu'à plusieurs centaines de billes de plomb dans le gésier de certains cygnes morts de saturnisme. Lors d'une expérience visant à produire des granulés de pesticides non appétents pour les oiseaux, on a remarqué que le moineau domestique et le colin de Virginie peuvent avoir des préférences individuelles en ce qui concerne la forme, la taille, mais aussi la couleur [86]. De manière générale, pour ces deux espèces, les petits cailloux jaunes, verts ou blancs étaient préférés [86]. Or, en s'oxydant, la grenaille de plomb blanchit. D'autres espèces les absorbent dans la vase, sans les voir. C'est a priori le goût ou leur absence d'arêtes, ou une texture [87] de surface qui pourrait alors avoir de l'importance.

Leur vulnérabilité varie néanmoins selon :

Une bille de plomb (calibre « 7,5 » / standard américain, soit une bille de 2,41 mm de diamètre, couramment utilisé pour la chasse de gibier terrestres), neuve pour certaines, déjà oxydée pour d'autres) a été introduite dans l'alimentation de passereaux de l'espèce (Molothrus ater). Nourris avec des aliments du commerce et une bille de plomb, aucun n'est mort, ni n'a montré de signes d'intoxication saturnine aiguë. Mais nourris avec une nourriture plus naturelle, 30 % sont morts en 24 h. Les plombs ne sont pas restés longtemps dans le gésier ; parmi les survivants, tous sauf un ont excrété le grain de plomb dans les 24 h suivant l'administration. Les plombs excrétés ou récupérés à l'autopsie étaient significativement (P <0,05) plus érodés quand ils étaient déjà altérés au moment de l'ingestion. L'érosion la plus forte a été observées sur les plombs récupérés dans les oiseaux morts (2,2 à 9,7 %). La plombémie de plomb des oiseaux ayant ingéré un plomb neuf ne différait pas significativement (P = 0,14) de celles des oiseaux ayant ingéré un plomb déjà dégradé. Le taux de plomb du foie des oiseaux morts variait du simple au double (de 71 à 137 ppm), poids sec. Cette expérimentation a montré que bien que les plombs n'aient été retenus que quelques heures, ils peuvent menacer la survie de petits oiseaux chanteurs [88].

Mesure et seuils de toxicité

Différentes mesures sont possibles :

Seuils de toxicité : Les progrès fait en toxicologie les remettent en question ; des plombémies autrefois considérées comme « sûres » correspondent à des taux aujourd'hui considérés comme dangereux [89] (« Blood lead levels once considered safe are now considered hazardous, with no known threshold »)[90] et de nombreux toxicologues estiment qu'il n'y a pas de seuils en deçà duquel le plomb peut être vraiment considéré comme sans danger, notamment pour le cerveau[91]. Cependant changer la norme légale (proposition étudiée par l'OMS) aurait des implications économiques telles qu'elles semblent encore faire obstacle à cette idée. Cela aurait aussi des implications juridiques complexes concernant l'application du principe pollueur-payeur et le traitement des « maladies professionnelles ».

Occurrence, prévalence

Taux (%) de gésiers d'oiseaux d'eau contenant au moins une bille de plomb, pour quelques espèces chassées en Amérique du Nord ; D'après Bellrose (1959, c'est-à-dire avant l'interdiction du plomb dans les zones humides en Am. du Nord), sur la base de 35.220 gésiers observés [15]
Comparaison du taux d'oiseaux ayant ingéré de la grenaille de plomb chez quelques espèces d'oiseaux d'eau chassés (sauvagine) en Amérique du Nord (n = 171.697) et en Europe (n = 75.761) ; Canard siffleur, Canard chipeau, Sarcelle d'hiver, Colvert, canard Pilet, Canard souchet, Fuligule milouin/Fuligule à tête rouge. En raison d'une chasse plus intensive rapportée au nombre d'hectares de zones humides et d'une interdiction du plomb beaucoup plus tardive dans les zones humides, la prévalence de l'ingestion de plomb, et le saturnisme des oiseaux d'eau sont beaucoup plus fréquents en Europe [7]
Chez des espèces menacées, vulnérables au saturnisme ; 20 ans après l'interdiction du plomb, 40 ans près la mise en réserve naturelle, le saturnisme aviaire reste la première cause de mortalité de la population (issue de réintroductions) du cygne trompette du Wye marsh. Une partie des autres causes de surmortalités (collision, maladie…) peuvent aussi être partiellement expliquées et favorisées par le saturnisme.

La répartition spatiotemporelle et la gravité des cas sont en partie mal connues, pour plusieurs raisons :

Pour les seuls États-Unis à la fin des années 1950, Bellrose a estimé que près de 25 % de tous les colverts nord-américains ingéraient des plombs, et que dans la voie migratoire du Mississippi, 4 % de la population de colverts mourait annuellement de saturnisme aigu[15]. Il a estimé [92] que le saturnisme tue chaque année de 2 à 3 % de la population de la sauvagine nord-américaine, soit 2 millions d'oiseaux/an, si l'on admet que la population d'oiseaux aquatiques après la saison était à cette époque d'environ 80 millions d'oiseaux [15].

Une estimation plus récente (2003) a porté à au moins 3 millions ce nombre [59].

Les études initiales et les plus poussées proviennent d'Amérique du Nord, mais les données disponibles montrent que le problème est bien plus grave en Europe.

Les aires protégées ont souvent été antérieurement chassées, ou elles sont encore chassées ou leur périphérie est souvent intensivement chassée. Les oiseaux étant par ailleurs très mobiles, les réserves naturelles n'échappent pas au phénomène. À titre d'exemple aux États-Unis, le National Wildlife Health Center (NWHC) a analysé un échantillon de 1.041 oiseaux d'eau trouvés morts de 1983 à 1986 dans les zones-refuges fédérales (dans le cadre d'une étude nationale sur le saturnisme aviaire dans les réserves naturelles fédérales) [55]. 421 de ces oiseaux présentaient au moins 6 à 8 ppm (poids humide) de plomb dans le foie et/ou de la grenaille de plomb dans le contenu du gésier [55]. 13 macrolésions associées au saturnisme ont été identifiées, avec des fréquences variant selon les espèces, allant de 3 % à 80 % chez les 421 oiseaux empoisonnés. Les indicateurs les plus fiables de saturnisme concernaient la partie haute du tractus digestif (œdème sous-mandibulaire), une nécrose myocardique, la décoloration biliaire du foie. Chacune des 13 lésions étaient plus fréquentes chez les oiseaux empoisonnés au plomb, mais toutes peuvent également être observées chez certains oiseaux aquatiques morts d'autres causes[55].

Complexité spatiale et temporelle du saturnisme aviaire

Des variations saisonnières, décennales et géographiques existent, notamment chez les nécrophages[93]. et sont écoépidémiologiquement significatives, pour plusieurs raisons :

Sources principales d’empoisonnements pour les oiseaux

Les plombs, ball-trap et moindrement de pêche sont une source fréquente de saturnisme animal (Une cartouche de 30 à 35 grammes contient 200 à 300 billes de plomb toxique). En France (plus de 20 ans après les États-Unis) depuis 2005, les cartouches au plomb ne sont plus autorisées pour les tirs dirigés en direction d'une zone humide
Le plomb est un métal particulièrement mou (même comme c'est le cas ici quand il est durci par ajout d'arsenic ou antimoine). Il s'érode et s'oxyde facilement, et en milieu acide il devient plus contaminant pour l'environnement. Ceci explique que dans le gésier et l'estomac des oiseaux, broyés entre les petits cailloux ingérés par l'oiseau, les billes de plomb avalées avec la nourriture ou confondus avec les gastrolithes habituels sont rapidement érodées. Le plomb passe alors dans le sang et intoxique l'animal. 12 billes de plomb de cartouche ingérés suffisent à mortellement empoisonner un cygne adulte par saturnisme aviaire.

Les sources principales semblent être par ordre d'importance :

  1. Le plomb (qui reste une source d'intoxication, longtemps après son interdiction, là où il a été interdit); On estime généralement que pour chaque oiseau abattu, plusieurs cartouches ont été tirées (3 à 6 cartouches selon les sources, pour les oiseaux d'eau).
    Les grenailles de plomb ingérées par les oiseaux sont rapidement dégradées dans leur gésier et leur estomac (en milieu acide). À partir du bol alimentaire, ils passent dans le sang de l'animal sous forme moléculaire. Le plomb est alors très biodisponible. On a estimé à la fin du XXe siècle qu'en France 8 000 à 9 000 t de plomb étaient annuellement dispersées dans la nature via environ 250 millions de cartouches tirées par an (tous tirs confondus) ; 3/4 pour la chasse (soit plus de 6 000 t/an ; +/~6 500 t/an) ; 1/4 pour le ball-trap (plus de 2 000 t/an).
    L'apport annuel diminue (avec le nombre de chasseurs, mais la non-biodégradabilité du plomb conduit à une accumulation croissante dans le sol où il reste longtemps accessible aux oiseaux.
  2. Le plomb des cartouches de ball-trap. Certains sites de ball-trap se sont avérés plus pollués qu'aux pieds d'installations industrielles de type fonderie de plomb ;
  3. Les plombs et agrès de pêche ;par exemple, au Canada : au début des années 2000 le ministère de l'environnement estimait qu'environ 559 t de plombs de pêche (dites pesées, turluttes au Canada) étaient perdues par les pêcheurs chaque année dans le milieu naturel ; soit jusqu'à 14 % de tous les rejets de plomb dans la nature [96] (la grenaille de plomb ayant été interdite pour la chasse au début des années 1990). On estime qu'un pêcheur nord américain moyen perd un plomb toutes les 6 h de pêche[96], et il y aenviron 5 millions de pêcheurs au Canada[96], qui pratiquent ce loisir environ 50 millions de jours par an[96]. Toutefois, les oiseaux sauvages n'avalent presque uniquement que les plombs de moins de 2 cm de longueur ou de diamètre et pesant moins de 50 g[96].
    Des cas de saturnisme induits par des plombs de pêche étaient en 2003 (et depuis les années 1970 pour les premières études) documentés chez 23 espèces d'oiseaux aquatiques sauvages (dont notamment : plongeons, grues, pélicans, hérons (grand héron, héron vert), canards (toutes les espèces), aigrette, cygnes (dont le cygne trompette en cours de réintroduction), cormorans, grand Harle, pygargue à tête blanche, bernache, Ibis blanc, mouette atricille, sterne royale) [96]. C'est même encore la 1re cause de décès chez le plongeon huard (Gavia immer) adulte dans l'est du Canada (là où la pression de pêche est la plus intense), devant les captures par engins de pêche, les traumas, maladies, collision avec véhicules et toute autre cause de mortalité [96]. La plombémie d'un huard n'ayant a priori pas avalé de billes ou d'agrès de pêche en plomb est de moins de 01 µ/ml, chez ceux qui ont avalé des lests de plomb de pêche, ce taux grimpe rapidement, et il est associé à l'inhibition de l'activité de l'acide aminolévulinique déhydratase [96]. Dans le foie et les reins, le taux de plomb passe de moins de 5 µg/g en poids sec à 142 µg/g dans le foie et 726 µg/g dans les reins (poids sec), entrainant une mort rapide en cas d'intoxication aiguë (l'animal n'a dans ce cas pas même le temps d'être amaigri)[96]. Des rapaces et goélands sont également touchés, et même des tortues (chélydre serpentine, tortue peinte)[96].

Des alternatives au plomb toxique existent (acier, céramique, argile cuite, caoutchouc…), d'autres étant également problématiques du point de vue toxicologique (Hémosidérose observée chez une part significative des canards ayant ingéré quelques billes en tungstène-acier et moindrement avec des billes « tunstène-polymère »[97]) ou écotoxicologiques à long terme (étain, bismuth, tungstène[97], sans toutefois affecter la fitness des oiseaux testés dans le cas de certains alliages ou polymère à base de Tunsgène[98]) ; Leur utilisation n'augmenterait le budget annuel moyen du pêcheur canadien que de moins de 1 %[96].

La Grande-Bretagne, pour notamment protéger les populations de cygnes de la tamise (légalement propriété de la reine) a interdit les plombs de pêche de moins de 28,35 g dès 1987[96].

  1. Le plomb dispersé dans l'environnement par les activités humaines (sels de plomb utilisés par l'industrie, dont par exemple les pigments composés d'oxydes de plomb, l'antirouille à base de minium de plomb, etc.);
  2. Des sols plombifères (naturellement riches en plomb);Ils sont, très localement, une source de plomb bioassimilable. Ceci est très rare, car le minerai de plomb est essentiellement souterrain et piégé dans la roche.
La grenaille ingérée par un oiseau est difficile à détecter (hormis aux rayons X), et dans un gésier elle est rapidement érodée. Dans la chair d'un oiseau tué à la chasse, elle est encore plus difficile à détecter, surtout sans détecteur de métaux. Elle est encore souvent encore présente dans la viande cuite et dans certains pâtés (gésier), voire ingérée avec la viande ; dégradée dans une viande hachée ou transformée en pâté, ou mise en contact avec un acide (citron, sauce tomate, vinaigre…), la grenaille de plomb peut libérer des quantités significatives de plomb et contaminer la viande et sa sauce (si elle est acide). Des intoxications chroniques et insoupçonnées pourraient ainsi concerner les consommateurs de certaines espèces à risque (gibiers d'eau atteints de saturnisme aviaire et/ou contaminés par de la grenaille de plomb), même si elles sont a priori rarement mortelles.

Le cas particulier des balles de plomb (« chemisées » ou non)

Ancien modèle de balle expansive (gravure de 1870) ; avant le tir (1,2) et retirés de cadavres d'animaux tirés à la chasse. Les balles expansives de cuivre, ne laissent pas ou peu de fragments dans la chair.
Le corbeau mange les cadavres et certains abats (contaminés par des fragments de plomb) laissés par les chasseurs dans la nature ; la plombémie du corbeau augmente corrélativement au nombre d'orignaux tués dans la saison (zone bleue)[99].

La taille des points est proportionnelle au log de la taille de l'échantillon. Les barres d'erreur sont représentées. Les lignes pointillées représentent l'Indice de confiance (IC) à 95 %. La zone bleu clair illustre le nombre cumulé d'orignaux abattus dans la zone sélectionnée pour l'étude (daprès Craighead D et de Bedrosian B (2008), les grands corbeaux ayant accès aux abats de gros gibier ne présentant pas de signe clinique de contamination clinique présentaient une concentration en plomb de moins de 100 μg/l (ligne pointillée horizontale rouge)[100].)

Le plomb pur étant trop mou, pour que les billes ne se déforment pas trop et pénètrent mieux, il est durci par ajout de 5 à 10 % d'arsenic ou d'antimoine (deux métaux qui sont également des toxiques).

Lorsqu'une balle pénètre à très grande vitesse dans un organisme, notamment s’il y a contact avec un os, des molécules et fragments (parfois plusieurs centaines) de plomb peuvent être arrachés à la balle de plomb [101], et — pour les plus petits d'entre eux — dispersé dans l’organisme via le sang et la lymphe (exceptionnellement, il arrive d'ailleurs chez l'humain que le plomb d’une balle conservée dans l'organisme puisse être à l’origine d’un saturnisme mortel pour l'hôte de cette balle [102]. Le problème serait plus grave pour des balles (ou grenailles) piégées dans des articulations où elles risquent de se décomposer plus rapidement en libérant du plomb moléculaire très bioassimilable[103].

La radiographie d'échantillons de carcasses de 38 cervidés (tués à la chasse, et fournis par des chasseurs nord-américains en 2002-2004) a mis en évidence que des fragments métalliques sont fréquemment largement distribué le long du canal de pénétration de la balle, à partir de la plaie de surface. Lors de cette étude, 94 % des échantillons provenant de cervidés tués par balles de plomb contenaient des fragments, et 90 % de 20 abats radiographiés présentaient des fragments : cinq échantillons contenaient de 0 à 9 fragments, 5 en contenaient de 10 à 100, 5 en contenaient de 100 à 199 fragments, et 5 présentaient plus de 200 petits fragments de plomb. Alors que paradoxalement on ne comptait que 6 fragments métalliques dans l'ensemble des carcasses de 4 cerfs tués par des balles expansives en cuivre [104].

État des connaissances

La démonstration scientifique du problème est faite. Mais ce savoir n'est cependant pas vulgarisé dans tout le monde de la chasse ni, chez les spécialistes de santé publique.

La dynamique et la cinétique des métaux dans les organismes, et dans les compartiments de l'écosystème méritent encore d'être étudiés, de même que les effets de faibles doses, et certains effets synergiques. Tous les effets sur les compétences des poussins et des adultes ne sont probablement pas encore connus. Les effets « in vitro » et sur des animaux élevés sont bien étudiés, il conviendrait de mieux les cerner dans la nature.

Le cas des plombs incrustés

Durant et après chaque saison, un grand nombre d'oiseaux ne sont que blessés par des volées de grenailles ou grenailles perdues. Nombreux sont ceux qui cicatrisent et continuent à vivre en étant porteur de plombs ou « grenaille alternative » incrustés dans leur chair. La question des effets et du devenir de ces grenailles se pose.

Des tissus conjonctifs ont encapsulé et isolé les billes de plomb ou d'alliage Bi/Sn, et seules de légères modifications des tissus périphériques ont eu lieu. En un an, les grenailles de Pb et d'alliage Bi/Sn tir n'ont presque pas perdu de masse et n'ont presque pas changé d'apparence. Par contre, la grenaille de fer avait perdu un peu plus de masse et une mince couche d'oxyde de fer l'entourait, avec une discrète réponse inflammatoire du tissu cicatriciel adjacent. Après un an, aucune infection bactérienne n'était visible, pour les trois types de grenaille, et le poids moyen des reins, du foie ou des gonades n'avait pas changé. Cependant, les taux de bismuth et de plomb avaient augmenté dans les reins et foies des canards en portant. Le bismuth (neurotoxique) y était respectivement plus concentré que le plomb et le fer chez les canards en portant. Le muscle et le sang ne présentaient pas de différence chez les canards portant des grenailles de bismuth. Aucun effet histologique n'a été noté dans les reins, le foie ou les gonades des animaux portant des grenailles incrustées[105].

Attention, ces études présentent un biais par rapport à la situation naturelle où les grenailles entrent dans l'animal avec une haute vélocité et peuvent toucher des organes autres que les muscles, ou s'insérer près d'un autre organe vital ou impliqué dans la circulation sanguine ou la digestion, ou rencontrer une partie dure (bec, os, etc.) en libérant initialement et/ou au cours du temps une plus grande quantité de métaux (sous forme moléculaire ou d'éclats pour le plomb et le bismuth).

De plus, dans la nature, les billes incrustées dans un oiseau pourront être ingérées et pour tout ou partie « digérées » dans le gésier de l'oiseau de proie qui mangerait cet oiseau. Ce plomb ou bismuth pourraient alors empoisonner le prédateur alors même que la proie de présentait aucun signe d'empoisonnement.

[106]. Les fragments sont alors dispersés et plus rapidement érodés par le liquide synovial[106], avec une élévation conjointe de la plombémie [109], parfois très importante (198 μg/dL contre 0 à 30 μg/dL pour un Américain moyen dans le cas d'une balle logée dans la hanche puis fragmentée) [106].

Les alternatives au plomb

On sait que le laiton est toxique pour de nombreux organismes aquatiques (à cause du cuivre qu'il contient). Du plomb laitoné est néanmoins utilisé dans certaines cartouches. Le zinc pose également problème.

Après la mort de l'animal ou après 30 jours chez ceux ayant survécu, les os, foies, reins ont été analysés. Un « groupe témoin » de 15 colverts a ingéré des billes de plomb, et les autres différentes alternatives (alliage étain-plomb, zinc, nickel, acier téfloné, et d'étain).

L'ensemble des 15 canards ayant ingéré des billes de plombs sont morts, ainsi que 27 % des 15 canards ayant ingéré les billes d'alliage plomb-étain, 20 % de ceux ayant ingéré des billes de zinc (les 10 survivants au zinc ayant montré des signes de détresse (moindre contrôle musculaire et perte de poids corporel). Aucun des lots de 15 canards ayant ingéré des billes de nickel, des billes d'acier revêtues de téflon, ou d'étain pur ne sont morts [115]. Les auteurs signalent que 73 % de ceux ayant ingéré de la grenaille de nickel avaient éliminé tous les grains avant la fin de la période de 30 jours [115].

Une étude de 1966 montrait que des inclusions intranucléaires acido-résistantes (complexe plomb-protéine impliquée dans un processus naturel de désintoxication [116]?) étaient détectées dans les reins de tous les colverts intoxiqués à la grenaille de plomb ou de plomb-étain, mais pas dans les reins des oiseaux ayant ingéré des billes de nickel, d'étain, d'acier ou d'acier téfloné [117]. Ces inclusions acido-résistantes atypiques ont par contre été trouvés dans les reins d'un des 15 oiseaux ayant ingéré des billes de zinc. Un pigment contenant du fer rendu visible par une coloration de la préparation au bleu de Prusse, était présent (en quantités variables) dans presque tous les foies. Tous les canards ayant ingéré les billes de zinc (ceux qui sont morts durant l'expérience, et les autres qui ont été tués et autopsiés alors qu'ils montraient encore des signes d'intoxication) présentaient une forte concentration de fer dans le foie plus élevée que celle des canards qui avaient récupéré de l'intoxication au zinc[117].

Décontamination des écosystèmes

Des besoins en recherche [61] existent encore concernant les solutions les plus efficaces pour décontaminer les écosystèmes, ou pour éventuellement trouver des « antidotes » au plomb fiables et envisageables pour les oiseaux sauvages.

Certains scientifiques espèrent trouver d'éventuels moyens de détoxication connus des oiseaux, mais non détectable en laboratoire [61].

Mesures de réduction du saturnisme aviaire, règlementation

Réduire les risques de saturnisme nécessite des actions à la fois individuelles et collectives, incluant une réduction à la source, un contrôle des sources de pollutions, une évaluation de tous les risques d’exposition et le cas échéant le nettoyage de certains sites à risque (sites de Ball-trap par exemple).

La première mesure est l'interdiction du plomb, et son remplacement par des produits moins toxiques (bismuth…) ou par de l'acier doux.

Cette interdiction n'a cependant que localement et lentement été appliquée. Elle a mal été acceptée par fabricants et les chasseurs, car les cartouches acier étaient plus chères que les cartouches au plomb (bien que le plomb soit plus coûteux que le fer en tant que matière, il est plus facile à mettre en œuvre). De plus le plomb étant plus lourd que l'acier, sa grenaille a une énergie cinétique plus importante, ce qui a donné aux cartouches plomb, une réputation de meilleure efficacité. Toutefois les billes d'acier ne se déforment pas lors du tir, ce qui permet aux billes de moins se disperser dans l'air, et les nouvelles cartouches compensent la moindre énergie cinétique par une charge de poudre plus performante.

Aux États-Unis où une loi spéciale vise à diminuer la mortalité des condors par saturnisme induit par le plomb de balles ou cartouches [118], après près de 12 mois de débat public et d'analyse environnementale de la question, la commission pour la chasse et la pêche a en interdit les balles au plomb pour le grand gibier (article 353, Titre 14, CCR) pour les chasse au chevreuil, ours, sanglier, wapiti et antilope américaine (Antilocapra americana), dans toutes les zones de désignées comme territoire d'alimentation du Condor de Californie. De même les espèces non considérées comme gibier (section 475, titre 14, du RCC) ne doivent plus être tirées avec des cartouches ou balles contenant du plomb( à partir du ) [119],[120].

En Europe, le plomb perdu dans l'environnement répond théoriquement à la définition du déchet toxique, et à celle du déchet dangereux. Une approche européenne semblerait subsidiairement justifiée, au moins pour les espèces migratrices, d'autant que la convention AEWA, avait cet objectif à échelle paneuropéenne.

Néanmoins, l'interdiction du plomb pour la chasse ne s'est d'abord faite que dans les zones humides, et/ou pour la chasse des oiseaux d'eau (hors des zones humides). Elle n'a été adoptée au Danemark qu'en 1985. Plusieurs années après, la Norvège, les Pays-Bas, la Finlande et la Suède ont suivi. D'autres pays européens (dont la France, via la Convention AEWA [121], sous l'égide de l'ONU (PNUE) [122],[123]) s'étaient engagée à mettre en œuvre l'interdiction de l'utilisation du plomb pour le tir, au moins sur les zones humides et avant l'an 2000 « dernière limite », mais face à l'opposition de certains chasseurs, les règlementations ou leur application ont été repoussées.

En 2008, 8 ans après expiration du délai décidé en 1995 par l'AEWA, seuls le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas avaient étendu l'interdiction à toutes les espèces chassées (ce qui autorise encore le plomb pour le ball-trap, ou le tir d'espèces considérées comme « nuisibles »). Or ce n'est pas dans ces pays que l'on chasse le plus, ni que le plus grand nombre de plomb par hectare a été mesuré.

Pour le plomb de pêche, seul le Danemark a déjà émis une interdiction générale (en vigueur depuis 2002). Au Royaume-Uni l'interdiction de 1987 ne concerne que l'eau douce et les plombs de plus 0,06 gramme et moins de 28,35 g. En Suède, des interdictions volontaires concernent certaines rivières. Au Canada, les plombs de moins de 50 g sont interdits dans les parcs nationaux et zone de protection de la faune sauvage au Canada et de la faune des zones. Le plomb de pêche est également interdit dans le parc national de Yellowstone et dans certaines réserves fauniques des États-Unis (les États de NY, ME et VT ont interdit la vente de plombs de pêche de moins de 28,35 g. D'autres prévoient de semblables interdictions).

L'UE aurait envisagé en 2004 une interdiction générale à l'échelle européenne pour 2015 (années à laquelle les cours d'eau doivent retrouver le bon état écologique selon la DCE). Ce projet serait au moins provisoirement abandonné selon le lobby des fabricants de matériel de pêche (EFTTA pour l'UE et FIPO en Italie [124]) qui s'oppose à une interdiction jugé par lui coûteuse pour la profession, mais chaque État membre peut légiférer à son niveau (ce qui n'empêchera pas les oiseaux migrateurs de voir augmenter le risque de s'empoisonner dans le pays voisin si le plomb continue à y être utilisé). L'EFTTA tout en refusant une interdiction du plomb, encourage ses adhérents à considérer l'utilisation d'alternatives [124].

Quant aux risques pour le consommateur humain, ils ne sont que peu évoqués (pas même cités par ex par le PNSE 2 ni par les arrêtés français des 18 et fixant des exigences complémentaires en matière d’hygiène alimentaire et de commercialisation applicables aux produits d’origine animale et denrées alimentaires en contenant [125], malgré les encouragements européens au approches de type HACCP.

Néanmoins en Europe, plusieurs directives (2005/4/CE [126] modifiant la Directive 2001/22/CE [127]) imposent et cadrent le contrôle du plomb dans les denrées alimentaires, complétant la Directive 96/23/CE [128] et le Règlement CE 1881/2006 [129]. En France, les résultats du Plan de contrôle des résidus chimiques dans les gibiers (2005) ne signalait pas de résultats non conformes d'analyse, mais précisait [130] « Il n'y a pas de recherche de plomb sur les gibiers sauvages du fait du mode d'abattage des animaux à l'aide de munitions à base de plomb ».(p. 16/67). Il signalait néanmoins un cas de foie de gibier « d’élevage » dépassant la limite maximale retenue de 0,5 mg/kg. et précisait (p. 16/67) « Les résultats non conformes des gibiers sont l'expression de la contamination de l'environnement dans lequel ces animaux se sont développés. Cette contamination peut être observée lorsque les sols sont naturellement riches en éléments métalliques ou du fait d'activités humaines (industrie, transport, incinérateur…) ».

De son côté, le Codex Alimentarius promeut pour le plomb le principe « ALARA » (niveau aussi bas que raisonnablement possible), avec une norme de 0,02 mg/kg de plomb pour le lait [131], le respect des bonnes pratiques et de la sécurité du consommateur. Pour les produits de la pêche, la LMR de plomb dans la chair musculaire est maintenant en Europe de 0,30 mg/kg, contre 0,1 mg/kg pour les huiles et matières grasses

Vitesse de résilience après interdiction du plomb

Une étude a cherché à mesurer à quelle vitesse les grenailles non toxiques (acier), ou réputées non toxique (bismuth-étain) remplacent peu à peu le plomb parmi les billes trouvées dans les gésiers des canards.

En admettant que ces taux de moindre mortalité par saturnisme puissent être extrapolés aux autres espèces et aux autres corridors migratoires d'Amérique du Nord, les auteurs estiment qu'environ 1,4 million de canards ayant emprunté vers le sud les corridors migratoires continentaux durant l'automne 1997 (sur un total de 90 millions) ont ainsi pu éviter un saturnisme fatal.

Seulement 1,1 % des 1 318 gésiers contenait une ou plusieurs billes de plomb incrustés (et non avalé). Sur ces 1 318 oiseaux abattus à la chasse, seuls 1 % l'avait été avec des grenailles de plomb (interdites) et seul un plomb de pêche toxique a été retrouvé dans la totalité (16 651) des gésiers collectés pour l'expérience.

les billes de plomb peuvent être rapidement érodées dans le gésier (en quelques jours parfois), là où les billes d'acier peuvent persister bien plus longtemps ; Un oiseau ne présentant pas de grenaille de plomb dans le gésier, ou ne présentant que des grenailles non-toxiques peut en réalité avoir antérieurement avalé et « digéré » une ou plusieurs billes de plomb (dans les semaines ou mois précédents). Seule une analyse de plomb des plumes ou os ou foies pourrait préciser quantitativement le risque (pour le canard, comme pour son consommateur).
concernant le bon respect de la loi (c'est-à-dire la non-utilisation de cartouches au plomb), le fait que les chasseurs savaient qu'ils donnaient les gésiers pour une expérimentation de type évaluative pourrait les avoir incités à mieux respecter la loi.

Traitements vétérinaires

Une fois le diagnostic posé, un traitement chélateur et médical est possible, mais n'est pratiqué que dans de rares cas (espèces protégées récupérées par des centres de soins ou en zoo, coûteux oiseaux de compagnie [132], ou intoxications groupées d'oiseaux sauvages ou d'élevage).

À titre d'exemple [135], chez 6 cygnes sauvages (Cygnus cygnus) et deux cygnes siffleurs (Cygnus columbianus) trouvés anormalemnet affaiblis à Swamp Miyajima (Hokkaido, Japon) en  ; sur la base de symptômes évocateurs d'un possible saturnisme (Anorexie, dépression, selles vertes et liquides, conjonctive claire et anémie), une radiographie a mis en évidence de six à 38 plombs dans le gésier. La plombémie était de 2,5 à 6,7 µg/g (moyenne +/-SD = 4,6 +/-1,14 µg/g) au jour 1. Un traitement intraveineux au CaEDTA et une réalimentation forcée n'ont pu éviter la mort de 7 de ces 8 cygnes dès le lendemain ; l'autopsie a confirmé une défaillance du foie et des reins. Les Foies contenaient déjà respectivement 14,0 à 30 µg/g de plomb (en poids humide), et les reins plus encore (de 30,2 à 122 µg/g). Le seul oiseau survivant (cygne chanteur) a survécu grâce au CaEDTA et à l'ingestion de charbon activé qui ont permis en un peu plus de 2 mois de faire chuter sa plombémie de 2,9 µg/g à 0,09 µg/g. Après 4 mois de rééducation, il a été rendu à la nature, au risque qu'il se réintoxique dans le marais de Miyajima [135].

Pronostic : Il dépend de la gravité de l'intoxication, mais aussi de la rapidité d'intervention. Il semble que quand le proventricule est déjà fortement lésé par le plomb, l'animal soit souvent condamné, malgré l'administration d'un antidote de type EDTA [136]. il est possible que si l'animal survit à l'intoxication et au traitement, il conserve des séquelles durables, surtout s'il était jeune quand il a été intoxiqué.

En France

L'école vétérinaire de Nantes a été la première à étudier finement les doses susceptible d'affecter ou tuer des oiseaux, en utilisant le canard colvert comme modèle.

Prospective

Les formes de saturnisme animal liées à l'ingestion de plomb en tant que gastrolithe, ou sous forme de chair contaminée sont encore courantes, et continueront à se manifester longtemps après l'interdiction du plomb ou de pêche ; le plomb moléculaire n'est en effet ni biodégradable, ni dégradable. Et étant très bioaccumulable, il restera pour cette raison longtemps un problème environnemental de santé publique (Santé environnementale) dans la plupart des pays, en dépit de son interdiction d'usage dans l’essence et les peintures.

De plus, en 2010, une grande partie des munitions (cartouches et balles) encore tirées dans le monde contiennent du plomb, qui continue à se surajouter à celui déjà introduit dans les habitats naturels.

Des conséquences en matière de dynamique des populations sont probables, car :

Un cadavre mort du saturnisme devient à son tour une nouvelle source de pollution du sol et de l'environnement.

Risques sanitaires pour l'humain

Longtemps, ils n'ont pas fait l'objet d'évaluation sanitaire ou scientifique précise. Pourtant, dans tous les cas de saturnisme aviaire concernant des espèces gibier, il existe a priori un risque qu'une partie du plomb contenu dans la chair des oiseaux soit absorbée par le consommateur, avec des risques exacerbés pour certains aliments (pâté de foie ou gésier d'oie ou de canard sauvage par exemple), et avec des risques très exacerbés pour le fœtus et l'embryon si cette nourriture (gibier) est consommée par une femme enceinte ou femme en âge de procréer (la barrière du placenta, n'est absolument pas efficace pour le plomb), ou pour le jeune enfant.

L'allaitement est également une source de contamination de la mère à l'enfant.

À titre d'exemple, en Espagne, au début des années 2000, 1,2 million de chasseurs ajoutaient annuellement environ 6 000 t de billes de plomb, au plomb dispersé les années précédentes (et 30 à 50 t de ce plomb était dispersé dans les zones humides) [52]. Ce sont au moins 50 000 oiseaux qui meurent d'intoxication aiguë au plomb chaque année en Espagne. Et bien d'autres sont chroniquement affectés (et contiennent assez de plomb parfois pour intoxiquer les consommateurs de gibier) [52]. La plupart des espèces connues pour être souvent victimes de saturnisme peuvent être légalement chassées et le fait d'être intoxiqués par le plomb augmente le risque qu'ils soient tués à la chasse (moindre vigilance, et moins de capacité de fuite…)[52]. Par conséquent, les chasseurs de sauvagine (environ 30 000 en Espagne) et leurs familles ou amis, surtout les enfants, sont exposés au risque d'ingestion de sels de plomb à partir de la chair d'oiseaux empoisonnés.

Une étude fondée sur le taux de contamination du foie de 411 oiseaux d'eau a montré que la consommation d'un seul foie (souvent consommé en Espagne) à partir de n'importe quel oiseau d'eau sauvage tiré comme « gibier » pouvait entraîner l'absorption directe de 0,01 à 2,3 mg de plomb dans 40,4 % des cas, soit souvent plus que les 0,5 mg/kg de poids humide, la teneur en plomb maximale autorisée dans les abats de volaille en Europe [52].

Le Laboratoire de toxicologie et le Département de pharmacologie, soins et toxicologie de la Faculté vétérinaire de l'Université autonome de Barcelone ont en 2002 alerté les autorités sanitaires espagnoles : « Les autorités de gestion de la santé devrait porter une attention urgente à ce problème environnemental qui constitue un risque aussi avéré pour la santé humaine » [138].

Les autorités sanitaires d'État du Dakota du Nord ont ordonné aux banques alimentaires de ne plus accepter les dons de viande de gibier et de se séparer de tels stocks car contenant trop souvent de nombreux fragments de plomb (plomb dispersé autour de la trajectoire de la balle).

Cette décision a été prise après que le Dr William Cornatzer eut collecté et scanné (par tomodensitographie) environ 100 paquets (d'une livre chaque) de viande de cervidé provenant de garde-manger de banques alimentaires. Le ministère de la Santé du Dakota du Nord, a confirmé la présence de plomb après, et le risque pour la santé humaine [23] avoir fait ses propres tests [22]. Les cadavres d'animaux non récupérés par les chasseurs, ou leurs entrailles (contenant des fragments de plomb) abandonnées dans la nature après l'éviscération sont mangés par d'autres animaux (dont oiseaux), qui à leur tour accumulent du plomb, parfois jusqu'à en mourir [22].

Une étude faite dans le parc national de Yellowstone a relevé une élévation des taux de plomb des corvidés, certains rapaces (Golden Eagles, pygargues à tête blanche…) et d'autres charognards lors des saisons au cerf et wapiti, ce qui laisse penser que le saturnisme aviaire est très répandu [22].

Au vu de ces données, les chasseurs peuvent volontairement utiliser des munitions sans plomb, pour le bénéfice des espèces qu'ils chassent mais aussi d'eux-mêmes et de leurs familles [22].

Les enfants sont les plus exposés. La FDA recommande que les enfants de moins de 6 ans absorbent (toutes sources alimentaires confondues) moins de 6,0 µg/j de plomb.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Vidéographie

Notes et références

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