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Les premières fortifications sont l'Oppidum, talus naturelle souvent renforcé, la palissade en bois, ou le mur de pierres sèches empilées, souvent sur le modèle de l'éperon barré[1]. L'apogée semble avoir été atteint par les tribus germaniques qu'affronta César[réf. nécessaire] en son temps, avec des talus composites : pierres, troncs d'arbre placés en longueur et terre, très difficile à détruire, car épais et donc résistant à des coups de béliers et insensibles au feu grâce à la présence de terre humide[réf. nécessaire] .
La brique séchée au soleil permet de créer des murs beaucoup plus hauts, et donc imprenables par escalade[réf. nécessaire], comme les murailles de la ville de Ninive en Assyrie, avec des murs en briques de près de quarante mètres de haut[réf. nécessaire] . Le bélier et les travaux de sape et de mine contre les murs obligent à leur donner jusqu'à plus de dix mètres d'épaisseur. Parfois, on se contente de deux murs parallèles dont l'intervalle est rempli de pierre ou de terre[2]. Le parapet se garnit de créneaux, pour que les défenseurs s'abritent entre deux tirs. Les villes fortifiées de cette époque deviennent quasiment imprenables par un assaut direct, il ne reste que la solution de l'investissement et du siège de longue durée, pour la faire tomber par la famine ou la reddition.
L'effort défensif porte principalement sur l'utilisation du terrain : appui sur les cours d'eau ou les dénivellations naturelles. Le fossé, se généralise aussi dans les fortifications permanentes. Il présente trois avantages, il empêche l'assaillant d'amener une machine de siège au contact du mur, sans l'avoir préalablement comblé, il fournit des matériaux pour la construction du mur ou de la butte constituant l'obstacle, et enfin il augmente par sa profondeur, la hauteur de celui-ci.
D'autres perfectionnements commencent à se répandre, de nombreuses tours sont bâties sur une base circulaire ou ovale, au lieu de carrée ou rectangulaire, ce qui leur permet de mieux résister aux impacts des balistes. Par ailleurs, les matériaux évoluent, la brique cède la place à la pierre, plus courante aux latitudes septentrionales[3].
La fortification en pierre, souvent un donjon entouré de remparts, ne correspond pas à une étape de l'histoire des châteaux-forts. Autrement dit, les châteaux en pierre n'ont pas succédé aux châteaux en terre et bois. Le choix du matériau dépendait surtout des moyens du commanditaire. Les donjons sont adoptés en Normandie puis en Angleterre et en Allemagne au cours du XIe siècle[4].
L'apogée du château fort proprement dit est le XIIe siècle. On le désigne parfois sous l'expression « château roman ». À partir de 1150, les techniques castrales s’adaptent aux progrès de la poliorcétique[5]
Certains spécialistes en castellologie comme Gérard Denizeau avance que le XVe siècle signifie la fin des châteaux-forts. En effet, les progrès de l'artillerie rendent désormais les murailles très vulnérables. À partir de 1418, se généralise l'utilisation de boulets en fer, beaucoup plus destructeur que les boulets de pierre[6]. Les canons de la fin de la guerre de Cent Ans permettent d'accélérer les sièges en ouvrant des brèches dans la muraille, plus efficacement que la sape ou le bélier. Cependant la mort du château fort ne fut pas si brusque. Il a continué aux XVe et XVIe siècles à s'adapter à l'évolution de l'armement. À Salses, à la frontière franco-espagnole, l'ingénieur aragonais Ramirez a « enterré » le château pour mieux résister aux tirs rasants. Le rempart atteint 12 m d'épaisseur[7]. Aux angles, quatre tours circulaires sont percées de canonnières. Car la meilleure façon de résister au canon, c'est d'en avoir soi-même. C'est ce qu'on appelle la défense active.
Plus généralement, les anciens châteaux sont améliorés pour faire face à l'artillerie. Le sommet des tours accueille par exemple des plates-formes sur lesquelles on installe les canons (Fougères). On construit des barbacanes en U ou en proue de navire devant les entrées (Bonaguil, Lassay). On élargit les fossés que l'on défend par un moineau (Loches). Ou encore, on multiplie les tours le long de la courtine. Mieux, on installe de fausses braies (Gisors, Domfront). Le château-fort n'est donc pas fini mais son apogée est bien terminé. Si, en France, il est encore utilisé pendant les guerres de Religion dans la seconde moitié du XVIe siècle, on n'en construit pas de nouveaux. Henri IV confirme leur déclin en ordonnant la destruction ou le démantèlement de nombreuses forteresses pour éviter qu'elles servent de repère aux ennemis de l'autorité royale. [Ref pour l'ensemble du §]
L'apparition des canons rend la construction de murs maçonnés capables de leur résister de plus en plus ardue. De plus, les canons tirent de plus en plus vite et précisément, il devient possible de concentrer plusieurs tirs successifs sur une zone précise, pour créer une brèche, dans n'importe quel mur[8], ce qui était impossible avec l'artillerie nevrobalistique. La fortification doit évoluer devant cette nouvelle menace. Une des premières démonstration de la puissance des canons fut faite par Charles VIII qui employa le premier des canons en bronze montés sur des affuts[9].
Une nouvelle école de fortification émerge et pose les bases des nouvelles manières de défendre les places fortes. Elle introduit le glacis, une zone en pente douce, privée de tout couvert, qui entoure la forteresse. Autre nouveauté, le chemin couvert, qui sépare le fossé du glacis : il permet de déployer des mousquetaires, pour fusiller tout assaillant qui s'aventurerait sur le glacis. Il est légèrement en contrebas des courtines principales qui sont armées par les canons de la place, ce qui permet l'étagement des feux ; il n'est pas protégé côté forteresse, et n'offre donc aucun avantage après sa prise. L'usage de la terre extraite du fossé dans la construction redevient prépondérant, la maçonnerie est employée principalement pour bâtir deux murs encadrant le fossé, l'escarpe côté courtine et la contrescarpe côté glacis[11]. La tour disparaît au profit du bastion, entre lesquels s'intercalent des demi-lunes, qui remplacent les premiers ouvrages détachés.
Toutes ces nouvelles techniques sont formalisées, en France, dans un premier traité de fortification écrit par Jean Errard, la fortification reduicte en art et demonstrée et publié en 1604[12]. Il y détermine les distances entre les ouvrages en fonction de la portée de l'arquebuse et préconise l'étagement des feux. Antoine Deville et Blaise de Pagan poursuivent son œuvre, en particulier en introduisant l'usage de réduits, au sein des ouvrages, pour retarder leur chute en fournissant aux défenseurs une position de repli où ils peuvent se réfugier et bénéficier d'un avantage, au sein même de l'ouvrage. Le principe de l'échelonnement dans la profondeur est né[13], il est ensuite perfectionné par leurs successeurs, dont Vauban.
Fort de son expérience de la poliorcétique, il conçoit ou améliore les fortifications de nombreuses villes et ports français. Cela commence en 1666 avec la prise en main des travaux du fort de Brisach. Ce premier chantier lui attirera l'inimité de Colbert de Saint-Marc qui n'hésitera pas à falsifier des pièces comptables pour le discréditer[14] et se poursuit jusq'à la mort de l'ingénieur en 1707. Ces travaux gigantesques sont permis par la richesse du pays[15]. Il révolutionne aussi bien la défense des places fortes que leur capture. Il dote la France d'un glacis de places fortes pouvant se soutenir entre elles : pour lui, aucune place n'est imprenable mais si on lui donne les moyens de résister suffisamment longtemps des secours pourront prendre l'ennemi à revers et lever le siège. De plus, si la ville tombe, Vauban, qui ne souhaite pas que les assiégés résistent jusqu'au dernier, estime qu'une place bien défendue peut permettre une rédition avec les honneurs. Cela entraine pour les assiégés de pouvoir quitter la ville arme à la main et libre. Ces troupes libérées pourront être employées ultérieurement et peut-être avec plus de réussite[16]. Vauban va ainsi pousser le roi à révolutionner la doctrine militaire défensive de la France en concentrant les place fortes sur les frontières du Royaume c’est la « ceinture de fer » qui protège le pays : le pré carré du roi[17]. À l’intérieur du pays, où le danger d’invasion est moindre, les forteresses sont démantelées. Paris perd par exemple ses fortifications, d’une part, pour libérer des troupes devenues inutiles et qui sont transférées aux frontières et d’autre part, pour éviter aux révoltes de trouver asile dans l’une d’elles comme cela avait été le cas lors de la Fronde[18].
Au total, Vauban a créé ou élargi plus de 180 forteresses et donné son nom à un type d'architecture militaire : le système Vauban qui a largement été repris, même hors de France, comme par exemple pour les fortifications de la ville de Cadix.
Vauban aurait entre 1666 et 1707, été le responsable de l'amélioration des fortifications ou de la construction d'environ 119 places ou villes fortifiées, 34 citadelles, 58 forts/châteaux et de plusieurs dizaines de bâtiments de défenses (réduits et redoutes)[19].
La guerres aux frontières nord de la France fait que la frontière est peu homogène avec un enchevêtrement de places françaises et ennemies. Vauban, afin de consolider les frontières du royaume et en rendre efficace la défense prône une gestion raisonnable de celles-ci. Il envisage de se défaire des places trop exposées[20] et de s'emparer par la négociation ou la force des places ennemies trop avancées. Ce concept débouchera sur le pré carré.
Le pré carré est une double ligne de villes fortifiées qui protège les nouvelles frontières du Royaume de France contre les Pays-Bas espagnols. Le pré carré a été conçu par Vauban au XVIIe siècle siècle après la conquête du Nord de l’actuelle France.
A l'origine de cette expression, cette lettre adressée par Vauban à Louvois en janvier 1673 : "Sérieusement, Monseigneur, le roi devrait un peu songer à faire son pré carré. Cette confusion de places amies et ennemies ne me plaît point. Vous êtes obligé d'en entretenir trois pour une. Vos peuples en sont tourmentés, vos dépenses de beaucoup augmentées et vos forces de beaucoup diminuées, et j'ajoute qu'il est presque impossible que vous les puissiez toutes mettre en état et les munir. Je dis de plus que si, dans les démêlés que nous avons si souvent avec nos voisins, nous venions à jouer un peu de malheur, ou (ce que Dieu ne veuille) à tomber dans une minorité, la plupart s'en irait comme elles sont venues. C'est pourquoi, soit par traité ou par une bonne guerre, Monseigneur, prêchez toujours la quadrature, non pas du cercle, mais du pré. C'est une belle et bonne chose que de pouvoir tenir son fait des deux mains[22]."
La mise en place de ce système ne se fit pas sans heurts, ainsi, lorsque le 28 septembre 1687, il envoie un dossier proposant de rationaliser les places fortes, la réponse de Louvois est sans appel « (...)si vous n'étiez pas plus habile en fortification que le contenu de votre mémoire donne lieu de croire que vous l'êtes sur la matière dont il traite, vous ne seriez pas digne de servir le roi de Narsingue, qui, de son vivant, eut un ingénieur qui ne savait ni lire, ni écrire, ni dessiner »[23].
Vauban était régulièrement sollicité pour, à l'instar de ses écrits sur la prise ou la défense des places fortes, rédiger un précis de construction. L'intéressé répondait invariablement que chaque place était unique car il fallait tenir compte de son environnement et s'y adapter[24].
Tout au long de sa carrière, Vauban perfectionna l'architecture des forteresses qu'il construisit ou aménagea. Ainsi, on lui attribue trois systèmes de fortification[25].
Au début de sa carrière d'ingénieur aux fortifications, son travail était très proche de ce qui avait été fait par les architectes italiens et français de l'époque. Lui même reconnaissait qu'il « paganisait »[26]
Tirant expérience de la poliorcétique, il développa un deuxième système. S'étant rendu compte que la prise d'un bastion entrainait invariablement la prise rapide de la ville, il décida de séparer ces derniers de l'ouvrage. Cette modification avait pour avantage de mieux protéger l'artillerie et de créer une deuxième ceinture de protection[27].
Ce dernier système est l'aboutissement de plusieurs décennies d'expérience militaire. Ce type d'ouvrage ne fut construit qu'une fois, ce fut Brisach. Il reprend les évolutions du deuxième système qui augmentait encore la défense en profondeur notamment par l'implantation de « tours-bastions » renforçants les bastions[28].