Un virelangue, ou casse-langue ou encore fourchelangue, est une locution ou une phrase à caractère ludique caractérisée par sa difficulté de prononciation ou de compréhension orale, voire les deux à la fois. On parle aussi de trompe-oreilles lorsqu’une phrase est difficile à comprendre et donne l’impression d’être en langue étrangère[1].

Origines du terme

Le mot virelangue[2] est un néologisme et un calque du mot anglais tongue-twister (« qui fait tordre la langue »). Mais il désigne un type de jeu de mots lui-même très ancien. Selon Claude Gagnière, le mot virelangue serait une création de 1911 d'Antonin Perbosc qui francisa une expression languedocienne (« la lengo t'a virat » ou « as virolengat », la langue t'a fourché)[3].

Utilisation des virelangues

Les virelangues peuvent servir d’exercices de prononciation dans l’apprentissage du français langue étrangère, sachant par exemple qu’une phrase contenant beaucoup de j ou mêlant des l et des r sera particulièrement difficile à articuler pour des personnes d’origine asiatique.

Ils sont utilisés également comme exercices de diction par les personnes ayant à parler à voix haute en public (présentateurs, comédiens, etc.).

Certains virelangues sont construits pour amener une personne à dire une obscénité lorsqu’ils sont prononcés plusieurs fois de suite.

Exemples classiques

...Dînant d’amibes amidonnées
Mais même amidonnée l’amibe
Même l’amibe malhabile
Emmiellée dans la bile humide
L’amibe, ami, mine le bide…

Pour donner l'impression de parler une autre langue

Article détaillé : Trompe-oreilles.

Une phrase comportant des jeux de mots ou des répétitions qui donnent l'impression d'une langue étrangère ou rendent sa compréhension difficile est un trompe-oreilles[1].

Notes et références

  1. a b c d et e Léandre Sahiri, Le Bon usage de la répétition dans l'expression écrite et orale, Mon petit éditeur, , 475 p. (lire en ligne), Trompe-oreilles - page 308-312
  2. Le linguiste Claude Hagège a aussi proposé le mot fourchelangue, forgé d’après l’expression « la langue m’a fourché », pour désigner ce type de piège phonétique. L’Homme de paroles, Fayard, Paris, 1985, p. 86.
  3. a b et c Claude Gagnière, Des mots et des merveilles, Robert Laffont, , 741 p., Diction - p284-291
  4. « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » est davantage une allitération qu'un virelangue car cette phrase poétique n'est pas très difficile à prononcer.
  5. Joseph Santo de Colmar, Manuel du soldat français pour la « der des ders » 1939–19.., 1939(?).
  6. « Définitions : Définitions de virelangue - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr, Éditions Larousse (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

  • Allitération : répétition de sons consonantiques, par exemple : « Ce serpent serpentant sans soulier. »
  • Assonance : répétition de sons vocaliques, par exemple : « Le pacha se pencha, attrapa le chat, l’emmena dans sa villa et le plaça près du lilas. »
  • Trompe-oreilles : phrase difficile à comprendre qui donne l’impression d’être en langue étrangère.
  • Strč prst skrz krk : le virelangue tchèque sans voyelle le plus connu.
  • Le Poète mangeur de lions dans son repaire de pierre : texte chinois constitué de 92 caractères dont seul le ton change, assimilable à un virelangue élaboré.
  • Virelai

Liens externes