William Blake
William Blake, tableau de Thomas Phillips (1807).
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activité
Formation
École de dessin Henry Pars (d) (à partir de )
Écoles de l'Académie Royale (d) (à partir d')Voir et modifier les données sur Wikidata
Maître
James Basire (gravure)
Lieux de travail
Mouvement
Mécènes
John Flaxman (à partir de ), William Hayley (à partir de ), John Linnell (en) (à partir de ), George Cumberland, John Hawkins (géologue), Joseph Johnson, Richard Edwards (d), Joseph Thomas (d), Thomas Butts (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
Conjoint
Catherine Blake (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Œuvres principales
signature de William Blake
Signature
Vue de la sépulture.

William Blake, né le à Londres où il est mort le , est un artiste peintre, graveur et poète pré-romantique britannique.

Bien que considéré comme peintre — il a peint quelques tableaux à l'huile, préférant l'aquarelle et le dessin, voire la gravure et la lithographie —, il s'est surtout consacré à la poésie. Il est l'auteur d'une œuvre inspirée de visions bibliques à caractère prophétique. Son style halluciné est moderne et le distingue de ses pairs, bien que ses thèmes soient classiques.

Biographie

William Blake est le fils d'un bonnetier et, dès l'enfance, montre d'étonnantes dispositions pour le dessin et la poésie. Conscients de la personnalité atypique et hypersensible de leur fils, ses parents l'envoient à dix ans dans une école de dessin, où il composera ses premiers poèmes. Devenu élève du graveur James Basire à quatorze ans et pendant sept ans, il est chargé de dessiner les antiquités de l'abbaye de Westminster et d'autres vieux édifices, milieux qui ne manquèrent pas d'exercer sur son imagination mélancolique une vive influence. En 1782, il épouse Catherine Boucher, une fille de maraîcher, à qui il apprend à lire et à écrire et qui devient sa proche assistante dans ses réalisations artistiques et son constant soutien.

Trop pauvre pour faire face aux frais d'impression de ses œuvres, Blake se fait son propre éditeur et imagine d'y appliquer son écriture, mise en relief par la morsure sur des plaques de cuivre. Il publie ainsi ses Songs of Innocence, ornées de ses dessins (1789, pet. in-8), œuvre singulière, qui eut du succès, ce qui l'encouragea à donner successivement, sous la même forme : Books of prophecy (1791) ; Gates of paradise (1793) ; America, a prophecy (1793, in-fol.) ; Europe, a prophecy (1794, in-fol.) ; Songs of Experience (1794).

En même temps, il fait figurer dans plusieurs expositions de l'Académie royale des peintures allégoriques, historiques et religieuses. Il publie en 1790 The Marriage of Heaven and Hell (in-quarto), satire du Heaven and Hell de Swedenborg. En 1797, il entreprend une édition illustrée par lui des Nuits de Young, qu'il laisse inachevée, puis il part vivre à Felpham dans le Sussex de l'Ouest, auprès du poète William Hayley, faisant des dessins pour celui-ci, et peignant quelques portraits, et ne revient à Londres qu'au bout de trois ans. Ses quarante dessins gravés par Luigi Schiavonetti pour une édition du poème The Grave (1808, gr. in-quarto) de Blair sont très admirés, de même que sa grande estampe, le Pèlerinage de Canterbury (1809).

Enthousiasmé par la révolution française, il faillit être arrêté pour avoir défendu les principes révolutionnaires au cours d'une discussion avec un soldat[3].

Entre-temps, il continue de composer, d'illustrer et d'imprimer des poèmes étranges, empreints d'un mysticisme obscur : Jerusalem: the emanation of the Giant Albion ; Milton, a poem avec And did those feet in ancient time (1804) ; Job (1826) ; etc. Le plus original est le dernier ; c'est aussi celui dont les gravures sont les plus finies. Tous ces volumes sont aujourd'hui fort recherchés, surtout les exemplaires mis en couleurs par l'artiste lui-même.

Sa mort interrompt l’illustration de The divine comedy (1825-1827) de Dante. Il est enterré, en compagnie de sa femme, au cimetière de Bunhill Fields de Londres.

Graveur

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Il a été l'apprenti du graveur James Basire[4] pendant sept ans. En plus de la gravure, Blake a également produit des dessins, des aquarelles et de petites peintures à la détrempe.

En 1788, il a mis au point un procédé de gravure en creux qui lui a permis de combiner gravure et texte sur la même plaque d'impression, lui donnant un contrôle sans précédent sur la mise en page de la page imprimée. Ses œuvres les plus populaires étaient des sujets bibliques et des illustrations inspirées de la Divine Comédie de Dante Alighieri.

Le point culminant de la carrière de graveur de Blake est The Beggar's Opera d'après W. Hogarth qui représente une scène de l'opéra de John Gay. The Beggar's Opera, qui a été présenté pour la première fois au théâtre Lincoln's Inn en 1728. Le personnage central de l'opéra, un bandit nommé Macheath, est enchaîné, sous peine de mort, entre ses deux amantes, la fille du geôlier, Lucy Lockit, et la fille de l'avocat, Polly Peachum. Des membres du public, dont le duc de Bolton, véritable amant de l'actrice Lavinia Fenton, qui jouait le rôle de Polly Peachum, sont inclus de chaque côté de la scène.

The beggars opera

Cette gravure, la plus grande et la plus belle de toutes les gravures de reproduction de Blake de grande dimension 45.5 x 58.6 cm[5], a été créée alors qu'il travaillait sur ses premières gravures en relief. Son travail ne se limitait pas à la gravure, mais comprenait la gravure, la boite, l'encadrement, la clé, le tiroir secret dans lequel se trouve le manuscrit de Blake, qui constitue l'ensemble de l’œuvre finale, son manifeste.

Bien que Boydell ait acquis la plaque de cuivre gravée et certaines étapes du travail, il n'a pas commandé cette œuvre à Blake. L'objectif de Boydell était de promouvoir un sujet historique à la mode, plutôt que de permettre à Blake de réaliser sa vision créative.

Aujourd'hui, les œuvres de William Blake font partie des collections permanentes de nombreux musées, notamment de la Tate Britain à Londres. Cependant The Beggar's Opera est actuellement la propriété d'un particulier, André Furlan[6] qui a par ailleurs consacré une grande partie de sa carrière de chercheur sur l'œuvre de William Blake, il est également Président de l'association William Blake France[7].

Visions

Malgré sa piété et son inspiration évangélique, William Blake fut longtemps cru fou par ses contemporains et y compris des études tardives. Ce n'est que récemment que ses visions sont devenues les sources légitimes de son inspiration et de sa gloire[réf. nécessaire].

The Ghost of a Flea (1819-1820).

Il aurait eu depuis son plus jeune âge des visions. La première intervint dès l'âge de quatre ans quand il vit Dieu et qu'il hurla de frayeur. Aux environs de neuf ans, il aurait vu à Londres un arbre empli d'anges aux ailes resplendissantes comme des étoiles. En d'autres occasions, il vit également des figures angéliques parmi des fermiers[8]. L'une de ses peintures est l'évocation de la vision du fantôme d'une puce (The Ghost of a Flea, 1819–1820).

Il était persuadé qu'il recevait un enseignement et des encouragements par des archanges afin de créer ses œuvres qui étaient d'ailleurs à ses dires appréciées et lues par eux.

En outre, il écrit dans une lettre de condoléance à William Hayley, datée du  :

« Je sais que nos amis décédés sont davantage avec nous que de leur vivant. Il y a treize ans j'ai perdu un frère avec lequel esprit je m'entretiens quotidiennement de longues heures et que je peux voir en imagination. J'entends ses conseils et j'écris sous sa dictée[9]. »

Dans une lettre à John Flaxman, datée du , il indique :

« [La ville de] Felpham est une douce place pour étudier car elle est plus spirituelle que Londres. Le ciel y ouvre ses portes d'or de tous côtés. Ses fenêtres ne sont pas obscurcies par des vapeurs ; les voix des habitants célestes sont mieux perçues, et leur formes mieux distinguées ; et mon cottage est aussi une ombre de leur maisons. Je suis plus renommé aux cieux pour mes œuvres que je ne peux l'imaginer. Dans ma cervelle, il y a des études et des chambres pleines de livres et d'images de l'ancien, que j'ai décrits et peints dans les âges éternels avant ma vie mortelle ; ces œuvres font les délices des archanges. (E710) »

Dans une lettre à Thomas Butts, datée du , il écrit :

« Je peux seul continuer mes études visionnaires à Londres sans être ennuyé ; je puis ainsi converser avec mes amis dans l'éternité, avoir des visions, rêver de prémonitions et de prophéties et déclamer des paraboles librement sans être assailli par les doutes d'autres mortels. (E565-6) »

Œuvre

L'Ancien des jours (1794).

Voir aussi la catégorie  Œuvre de William Blake 

Livres enluminés

Couverture de Songs of Innocence and of Experience, le plus célèbre recueil de poèmes de W. Blake.

Non-enluminés

Illustrés par Blake

Le berger.
The Echoing Green (le Vert faisant écho).

Autres œuvres graphiques

Oberon, Titania and Puck with Fairies Dancing (1786).

Production littéraire traduite en français

Dans la culture populaire

Édition

Littérature

The Great Red Dragon and the Woman Clothed in Sun (1805-1810).
Article connexe : Grand dragon rouge.

Les « portes de la perception »

La formule de Blake « Si les portes de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l'homme comme elle est, infinie »[29] (Le Mariage du ciel et de l'enfer) a inspiré le choix du nom de l'essai Les Portes de la perception d'Aldous Huxley, ainsi que le nom du groupe de rock The Doors.

Bande dessinée

Cinéma

And Throughout all eternity
I forgive you
You forgive me

— William Blake, Broken Love

Télévision

Autres hommages à William Blake dans Mentalist : le directeur du California Bureau of Investigations (CBI), Gale Bertram, cite pour sa part un extrait du poème A Cradle song (saison 3, épisode 16) ; le personnage de Brett Partridge est nommé ainsi en référence au tableau de Blake intitulé A Brace of Partridge ; le septième épisode de la sixième saison s'intitule The Great Red Dragon en allusion au tableau homonyme de Blake, et révèle par ailleurs que l'organisation dirigée par John le Rouge porte le nom de « Blake Association » en hommage à l'artiste ; enfin, Patrick Jane, dans le premier épisode de la troisième saison, lit un poème de Wiliam Blake : The Divine Image (Songs of innocency and of experience).

I was angry with my friend;
I told my wrath, my wrath did end.
I was angry with my foe:
I told it not, my wrath did grow.

— William Blake

Musique

Galerie d'images

Notes et références

  1. « Bean Memorial Collection »
  2. « https://discoverarchives.library.utoronto.ca/index.php/william-blake-collection »
  3. Chris Harman, Une histoire populaire de l'humanité, La Découverte, , p. 336.
  4. En 1772, le jeune William Blake devient pour 50 guinées l'apprenti de Basire — « graveur en ligne hautement responsable et conservateur ». En plus d'en être l'apprenti pendant sept ans (jusqu'en 1779), Blake vit pendant la même période avec la famille de Basire[réf. souhaitée].
  5. (en) The Beggar's Opera, Act III, « The Beggar's Opera, Act III » Accès libre, sur metmuseum.org
  6. De notre correspondante, « Les secrets d’une œuvre inestimable dévoilés à Nérac ! », La Dépêche,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  7. « Bienvenue chez William Blake », sur William Blake France (consulté le ).
  8. (en) Gerald Eades Bentley et G. Bentley Jr., William Blake: The Critical Heritage, 1995, pp. 36–7.
  9. (en) John Johnson, Memoirs of the Life and Writings of William Haley, ESQ Vol II, London, S. and R. Bentley, Dorset-Street, 1823, p. 506.
  10. Offert par l'association Les Amis du Louvre, qui ont acquis cette aquarelle pour l'équivalent de 1 246 425 .
    Source : Bulletin des Amis du Louvre de septembre 2007, p. 3.
  11. The Grave, Tribune de l'art.
  12. Âme soulevée, catalogue Sotheby's.
  13. (en) « The Pastorals of Virgil (Composed 1821) », The William Blake Archives.
  14. Satan et Job, Tate
  15. Divine comedie, Tate gallery
  16. Amants, Birmingham
  17. Pape simoniaque, Tate
  18. Oberon et Titania, Tate.
  19. Pitié, Metropolitan
  20. a et b Newton, Tate
  21. Adam, Tate
  22. Nabuchodonosor, Tate
  23. Satan en gloire, Tate.
  24. Anges planant, Victoria&Albert M.
  25. Satan exhortant, Victoria&Albert M.
  26. « Création d'un livre en réseau autour de l'oeuvre de William Blake », sur actualitte.com (consulté le ).
  27. Voir sur tchevalier.com.
  28. Hervé Le Tellier, L’Anomalie, Paris, Gallimard, , 332 p. (ISBN 978-2-07-289509-8), p. 15 et 16.
  29. (« If the doors of perception were cleansed everything would appear to man as it is, infinite. »)
  30. Éric Mandel, « Étienne Daho "L'envie de revenir à l'essentiel" », Journal du dimanche, 17 novembre 2013.
  31. Production culturelle associative, sur le site lezarts.info.

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes