Amiri Baraka
Biographie
Naissance

Newark (New Jersey)
Décès
(à 79 ans)
Newark
Nom de naissance
Everett LeRoi Jones
Nationalité
Domicile
Formation

Bachelor of Arts(licence) en littérature anglaise. Master of Arts (mastère 2) de philosophie

Master of Arts de littérature de langue allemande
Activité
Dramaturge, romancier, nouvelliste, poète, essayiste, éditeur et professeur d'université
Période d'activité
1956-2014
Père
Coyt Leverette Jones
Mère
Anna Lois Russ Jones
Conjoint

Hettie Cohen (1958-1965)

Sylvia Robinson dite Bibi Amina Baraka (1966-2014)
Enfant
Dbalaji Malik Ali, Ras Jua Al Aziz, Shani Isis, Amiri Seku, Ahi Mwenge
Autres informations
A travaillé pour
Domaine
édition, littérature, avant-garde artistique
Propriétaire de

Yugen magazine, Totem Press,

Black Arts Repertory Theatre School
Partis politiques
Congress of Afrikan People (en)
League of Revolutionary Struggle (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Arme
Mouvement
Label
India Navigation (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Esthétique afro-américaine
Site web
Distinction
Archives conservées par
Bibliothèques de l'université du Maryland (en)[1]
Rare book and manuscript library (en)[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Transbluesency, Dutchman (Le Métro fantôme), Tales of the Out & the Gone, Black Music, Confirmation: An Anthology of African-American Women;

Everett LeRoi Jones connu sous le pseudonyme d'Amiri Baraka est né le à Newark (New Jersey) et mort dans la même ville le , est un dramaturge, romancier, nouvelliste, poète, essayiste, éditeur et professeur d'université américain.

Il est le fondateur du Black Arts Movement. À l'avant-garde d'une forme d'esthétique engagée, Amiri Baraka s'est fait le chantre d'une esthétique afro-américaine émancipée de l'hégémonie des canons de la culture occidentale.

Biographie

[modifier | modifier le code]
Amiri Baraka avec Caterina Davinio en 2013.

Jeunesse et formation

[modifier | modifier le code]

Everett LeRoi Jones dit Amiri Baraka[3],[4],[5] est le fils de Coyt Leverette Jones, un chauffeur livreur de l'United States Postal Service, et d'Anna Lois (née Russ) Jones, une travailleuse sociale qui avait fait des études universitaires à l'Université Fisk de Nashville, études qu'elle a interrompues pour se marier. Il a une sœur cadette Sandra Elaine Jones. Everett a grandi dans des quartiers mixtes, il s'est fait des camarades de diverses origines européennes, Italiens comme Irlandais. Dès l'école primaire, il montre une curiosité littéraire, jeune il dévore les œuvres de Charles Dickens et de Rudyard Kipling, et comme le rapporte son père lors d'une interview « Il lisait tout ce qui lui tombait sous la main ». Alors qu'il n'a que huit ans, ses parents le surprennent à réciter par cœur le Discours de Gettysburg prononcée par le président Abraham Lincoln en 1863. Élève particulièrement doué, il surprend ses enseignants par ses remarques et son imagination débordante. Il fait ses études secondaires à la Barringer High School (en) un établissement non ségrégué de Newark. I+l écrit plusieurs nouvelles pour le journal de l'établissement et finit brillamment ses études secondaires à seulement l'âge de seize ans. Durant ses études secondaires, il découvre le Jazz et commence des études de trompette pour imiter son idole Miles Davis, mais découragé par un enseignement centré sur la musique classique, il abandonne ses études musicales, choses qu'il regrettera plus tard. Son dossier scolaire lui permet d'obtenir une bourse d'études et d'être accepté par plusieurs universités, il choisira la plus proche, l'Université Rutgers de Newark. En 1952, se sentant isolé en tant qu'Afro-Américain dans cette université qu'il juge « trop blanche » il demande à être transféré à l'Université Howard située à Washington (district de Columbia) qui l'accepte. Pour la première fois de sa vie, Everett LeRoi Jones quitte le foyer familial[6].

A Howard, il étudie la philosophie, la littérature et la religion, il y obtiendra en 1954 son Bachelor of Arts (licence) option littérature anglaise.

Jones rejoint en 1954 l'US Air Force, atteignant le grade de sergent. Une lettre anonyme ayant dénoncé ses convictions communistes supposées à ses supérieurs, il reçoit un blâme pour violation de son serment militaire, et est affecté aux cuisines.

Il reprend des études universitaires à l'université Columbia où il soutient avec succès un Master of Arts (mastère 2) de philosophie et à la New School for Social Research où obtient un Master of Arts de littérature de langue allemande[7],[8],[9],[10].

Carrière

[modifier | modifier le code]

La même année, il quitte l'armée et se rend à Greenwich Village, le quartier « bohème » de New York, où il découvre le jazz et le mouvement des poètes de la "Beat Generation", comme Allen Ginsberg, Frank O’Hara, Gilbert Sorrentino et Charles Olson[10],[11] qui influencent grandement son propre travail poétique et dramatique[12],[13] Jones devient l'un des dandys les plus notoires du quartier. En 1958, il fonde la maison d'édition Totem Press[14], qui publie les travaux d'icônes de la Beat Generation, telles que Jack Kerouac et Allen Ginsberg. Cette année est également celle de son mariage avec Hettie Cohen Jones, avec qui il coéditera jusqu'en 1963 le magazine littéraire Yugen[15],[16].

En 1960, il se rend à Cuba, une visite qui fait de lui un artiste beaucoup plus engagé politiquement. Il publie en 1961 Preface to a Twenty Volume Suicide Note (Préface à une Note de Suicide en 20 Volumes), suivi en 1963 de Blues People: Negro Music in White America (Le Peuple du Blues : une musique noire dans une Amérique blanche), qui reste encore aujourd'hui considéré comme l'un des travaux critiques les plus influents au sujet du Blues et du Jazz.

En 1964, Jones remporte un grand succès avec sa pièce de théâtre Dutchman (Le Métro fantôme), qui lui vaut un Obie Award.

À la suite de l'assassinat de Malcolm X en 1965, Jones rompt avec les poètes Beat, quitte sa femme et leurs deux enfants et part vivre dans le quartier noir new-yorkais de Harlem, rejoignant le mouvement du nationalisme noir.

Dans la foulée, il crée le Black Arts Movement[17] avec l'ouverture du Black Arts Repertory Theater à Harlem en 1965, qui est le pendant culturel, esthétique du mouvement politique du Black Panther Party[18],[19],[20].

En 1966, Jones épouse en secondes noces la poète Sylvia Robinson, qui va devenir Amina Baraka (en)[21],[22] lorsqu'il changera son nom, l'année suivante, pour le patronyme africain Imamu Amear Baraka, puis Amiri Baraka.

Devenu en 1967 professeur à l'université d'État de San Francisco, il est arrêté en 1968 à Newark pour port d'arme illégal et résistance à l'autorité, au cours d'une des émeutes qui suivent le meurtre de Martin Luther King. Condamné à 3 ans de prison ferme, il est finalement acquitté en appel.

Sa plus grande contribution au mouvement du Black Power est l'ouvrage Le Peuple du Blues (Blues People), où il développe la thèse révolutionnaire que l'évolution du statut des Afro-Américains a trouvé un écho dans les modifications de la musique afro-américaine. Sa lecture sociale et politique du blues et du jazz a eu une influence très importante dans le domaine des Popular Music Studies.

À titre de professeur invité, il enseigne la culture et la littérature afro-américaines à l'université Columbia, puis est un temps professeur à temps plein à l'université Rutgers. En 1987, il participe avec Toni Morrison et Maya Angelou à la cérémonie à la mémoire de James Baldwin. En 1998, il incarne le personnage de Rastaman dans le film Bulworth de Warren Beatty. Il reçoit de nombreux honneurs et distinctions : il devient notamment en 2001 un des membres de l'Académie américaine des arts et des lettres.

Vie personnelle

[modifier | modifier le code]

Le , il épouse Hettie Cohen Jones, le couple divorce en août 1965, de leur union naissent deux filles Kellie Elisabeth et Lisa Victoria Chapman.

En août 1966, il épouse Sylvia Robinson qui prend le nom de Bibi Amina Baraka, de leur union naissent cinq enfants Dbalaji Malik Ali, Ras Jua Al Aziz, Shani Isis, Amiri Seku et Ahi Mwenge[9].

Il décède des suites de complications post-opératoires au Beth Israel Medical Center de Newark, le , où il était hospitalisé depuis le [23],[24],[25],[15],[12],[17].

Archives

[modifier | modifier le code]

Les archives d'Amiri Baraka sont déposées et consultables à la bibliothèque de l'université de Syracuse[26] et à la bibliothèque de l'université George Washington (district de Columbia)[27].

Œuvres

[modifier | modifier le code]

Recueils de poésies

[modifier | modifier le code]

Théâtre

[modifier | modifier le code]

Romans et recueils de nouvelles

[modifier | modifier le code]

Essais

[modifier | modifier le code]

Autobiographie

[modifier | modifier le code]

Compilations et anthologies de ses œuvres

[modifier | modifier le code]

Anthologies

[modifier | modifier le code]

Traductions française

[modifier | modifier le code]

Discographie

[modifier | modifier le code]
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?

Prix et distinctions

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Notices dans des encyclopédies et manuels de références

[modifier | modifier le code]

Essais

[modifier | modifier le code]

Articles

[modifier | modifier le code]

Anglophones

[modifier | modifier le code]

Francophones

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « http://hdl.handle.net/1903.1/1516 » (consulté le )
  2. « https://findingaids.library.columbia.edu/ead/nnc-rb/ldpd_6909686 » (consulté le )
  3. (en) « Amiri Baraka | American writer », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. Encyclopædia Universalis, « LEROI JONES », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  5. (en-US) « Amiri Baraka », sur Biography (consulté le )
  6. (en-US) Bob Bernotas (préf. Coretta King), Amiri Baraka, Chelsea House Publications, , 115 p. (ISBN 9780791011171, lire en ligne), p. 19-27
  7. (en-US) « Baraka, Amiri 1934- | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  8. (en-US) « Amiri Baraka (1934-2014) • BlackPast », sur BlackPast, (consulté le )
  9. a et b (en-US) « Amiri Baraka | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  10. a et b (en-US) Nadra Kareem Nittle, « The Life of Amiri Baraka, Controversial Poet and Political Activist », sur ThoughtCo, (consulté le )
  11. (en-US) Poetry Foundation, « Amiri Baraka », sur Poetry Foundation, (consulté le )
  12. a et b (en-GB) Associated Press, « Amiri Baraka, radical playwright and poet, dies aged 79 in Newark », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  13. (en-US) Academy of American Poets, « Amiri Baraka | Academy of American Poets », sur poets.org (consulté le )
  14. « LeRoi Jones », sur www.beatmuseum.org (consulté le )
  15. a et b (en-US) « Amiri Baraka, activist poet and playwright, dies at 79 », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  16. (en-US) « Imamu Amiri Baraka Facts », sur biography.yourdictionary.com (consulté le )
  17. a et b (en-US) « Poet and playwright Amiri Baraka dies », sur USA TODAY (consulté le )
  18. (en-US) Hannah Foster, « The Black Arts Movement (1965-1975) • », (consulté le )
  19. (en-US) « On Black Aesthetics: The Black Arts Movement », sur www.nypl.org (consulté le )
  20. « Amiri Baraka | Modern American Poetry », sur www.modernamericanpoetry.org (consulté le )
  21. (en-US) Poetry Foundation, « Amina Baraka », sur Poetry Foundation, (consulté le )
  22. (en-US) Greg Tate, « Amiri Amour: Baraka in Memorium », sur EBONY, (consulté le )
  23. (en-US) « Amiri Baraka's Legacy Both Controversial And Achingly Beautiful », sur NPR.org (consulté le )
  24. (en-US) Margalit Fox, « Amiri Baraka, Polarizing Poet and Playwright, Dies at 79 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  25. (en-US) Matt Schudel, « Amiri Baraka, poet and firebrand, dies at 79 », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  26. « Leroi Jones (Amiri Baraka) Collection An inventory of the collection at Syracuse University », sur library.syr.edu (consulté le )
  27. « Guide to the Amiri Baraka Papers », sur Université George Washington
  28. (en-US) « John Simon Guggenheim Foundation | Amiri Baraka » (consulté le )
  29. (en-US) « New Jersey - State Poet Laureate (State Poets Laureate of the United States, Main Reading Room, Library of Congress) », sur www.loc.gov (consulté le )
  30. (en-US) Margalit Fox, « Amiri Baraka, Polarizing Poet and Playwright, Dies at 79 (Published 2014) », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  31. (en-US) Matthew Purdy, « New Jersey Laureate Refuses to Resign Over Poem (Published 2002) », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

[modifier | modifier le code]