Goddard Space Flight Center
Vue aérienne du centre de vols spatiaux Goddard.
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Le Goddard Space Flight Center (GSFC), en français centre de vol spatial Goddard, est le principal centre de la NASA consacré à la recherche scientifique. Il est fondé le et emploie environ 10 000 personnes. Le centre est spécialisé dans la conception et la réalisation de missions dans le domaine de l'observation de la Terre, de l'astronomie, de la cosmologie et de l'étude du Soleil. Environ 250 missions spatiales scientifiques sont conçues au sein du centre Goddard, dont les missions du programme Explorer, les télescopes spatiaux James-Webb, INTEGRAL et SWIFT, l'observatoire cosmologique COBE et les satellites météorologiques de la NOAA.

Le site principal du GSFC se trouve à environ 10 km au nord-est de Washington. Le centre porte le nom de Robert Goddard, pionnier américain de la propulsion des fusées.

Activité

Le Goddard Space Flight Center (GSFC) est le principal centre spatial de la NASA consacré à la recherche scientifique. En 2019 il dispose d'un budget de 4,9 milliards de dollars et emploie 10 000 personnes. Les missions de la NASA portant sur les sujets suivants y sont développées[1] :

Le centre conçoit les missions, les gère et fabrique de nombreux instruments scientifiques. Il est également amené à construire les engins spatiaux lorsqu'ils sont de petite taille. Il pilote des stations de poursuite de sondes spatiales ainsi que les stations d'acquisition de données de ces sondes, il développe et tient à jour des systèmes d'informations avancées des sciences spatiales et terrestres, de même qu'il développe des satellites pour l'Administration nationale pour les océans et l'atmosphère (National Oceanic and Atmospheric Administration, NOAA).

Les opérations pour de nombreuses missions, internationales ou de la NASA, y sont menées, telles le télescope spatial Hubble, le programme Explorer, le programme Discovery, le programme d'observation de la Terre EOS, INTEGRAL, SoHO, le satellite RXTE d'observation en temps réel dans le domaine des rayons X, ainsi que Swift. Parmi les missions spatiales achevées figurent : International Ultraviolet Explorer, GRO, SMM, COBE et ROSAT.

Répartition des activités en 2022[2]
Activité Établissements concernés Effectifs
(internes)
Budget Projets remarquables Remarques
Étude de la Terre, Météorologie Greenbelt, Wallops, GISS 1400 1,6 milliard US$ (35%) PACE, JPSS-2, Landsat 9 13 laboratoires / bureaux
Astrophysique Greenbelt, Wallops 370 1,042 milliard US$ (22,1%) XMM-Newton, JWST, WFIRST, XRISM 8 laboratoires
Héliophysique Greenbelt, Wallops 70 387 millions US$ (8,2%) Solar Orbiter, ICON, XRISM 5 laboratoires
Exploration du système solaire Greenbelt 356 444 millions US$ (9,4%) Lucy, DAVINCI, instruments 6 laboratoires
Télécommunications spatiales
Navigation
Greenbelt, Wallops, White Sands 234 millions US$ (5 %) LCR) 3 laboratoires
Bases de lancement CSBF, Wallops, White Sands 1100 153 millions US$ (3,2%) 3 avions
Services dans l'espaces Greenbelt, West Virginia, Research and Technology Center 304 millions US$ (6,4%) Robotic Refueling Mission 3
Les ingénieurs de la NASA placent le cœur du télescope spatial James-Webb dans le simulateur d'environnement spatial (Space Environment Simulator), une chambre de test sous vide et réfrigérée géante, sur le site du centre de vol spatial Goddard.

Historique

Création de la NASA

Cérémonie d'inauguration du centre Goddard en mars 1961.

Au début de l'ère spatiale, dans la deuxième moitié des années 1950, les projets dans ce domaine aux États-Unis sont menés par plusieurs centres de recherche militaires et civils sans coordination. Les premiers succès soviétiques convainquent les responsables américains de la nécessité de créer une organisation consacrée uniquement au programme spatial. Le président américain Dwight D. Eisenhower décide de créer une agence spatiale pour fédérer les travaux dispersés entre les différents centres de recherche militaires et civils. La loi créant la NASA est approuvée par le Congrès en juillet 1958 et le décret d'application du National Aeronautics and Space Act est signé par le président le . La National Advisory Committee for Aeronautics (NACA) est retenue pour former le noyau de la NASA. La NACA, qui emploie environ huit mille personnes et dispose d'un budget annuel de cent millions de dollars américains, est une agence de recherche tournée vers l'aéronautique mais qui s'est fortement engagée au cours des années 1950 dans le programme de missiles par des travaux dans le domaine de l'aérodynamique, de la propulsion et des matériaux. Près de 50 % de son activité touche à l'époque au spatial[3]. Les centres de la NACA sont le centre de recherche Langley qui emploie plus de 3 000 personnes et dont les axes de recherche portent sur l'aérodynamique, les structures et la mise en œuvre opérationnelle des avions et des lanceurs, le centre de recherche Ames qui emploie 1 450 personnes et a également une activité polyvalente mais dont les travaux portent plus particulièrement sur l'aérodynamique à vitesses élevées, et le centre de recherche Lewis (nommé initialement, en 1981, centre de recherche Glenn), qui emploie 2 700 personnes se consacrant plus particulièrement aux recherches sur la propulsion aérospatiale. D'autres petits établissements sont plus spécialisés. Le transfert des deux entités de l'armée de terre américaine, le Jet Propulsion Laboratory (JPL) et l'Army Ballistic Missile Agency de von Braun, qui sont à l'origine du premier succès spatial américain, se heurtent à la résistance des responsables militaires. Le rattachement de ces entités ne s'achève qu'en juillet 1960[4].

Création du centre spatial Goddard

Dès l'été 1958, les responsables de l'agence se rendent estiment qu'il est nécessaire de créer un nouvel établissement complètement consacré à la recherche spatiale pour compléter les apports des différents établissements de la NACA et des armées. La création du nouveau centre est rendue officiel le . Il est construit sur des terrains situés à une dizaine de kilomètres de l'agglomération de Washington où se trouve l'état-major de la nouvelle agence spatiale. Le centre ouvre officiellement ses portes le . Il porte alors le nom du Beltsville Space Center. Le il prend le nom officiel de Goddard Space Flight Center (GSFC), en l'honneur du Dr Robert H. Goddard, pionnier américain de la propulsion des fusées. Les premiers effectifs sont constitués par les 157 techniciens et chercheurs du programme Vanguard développé par la marine américaine. Le personnel est dans un premier temps dispersé dans d'autres établissement, le temps que les bâtiments soient construits. Le premier d'entre eux est occupé en septembre 1950. Les effectifs du centre atteignent 579 personnes à la fin de l'année 1959. Le centre est toujours en cours de construction en 1961 mais plusieurs bâtiments ayant été achevés et étant occupés, le centre est inauguré officiellement le 16 mars 1961[5].

Les responsables de la NASA ont souhaité construire un centre recréant l'ambiance d'un campus universitaire avec des batiments bas de un à trois étages se fondant dans le paysage. La seule exception est le batiment 8[Note 1], qui devait abriter le programme de vol spatial habité. Mais celui-ci ayant été transféré au centre spatial de Houston, le bâtiment sera finalement occupé par les services administratifs. Les ingénieurs, techniciens et scientifiques qui travaillent à cette époque à Goddard sont tous jeunes et enthousiastes car ils sont les premiers à défricher le domaine spatial. Tout est à inventer, du mode de construction des satellites aux méthodes de test, en passant par la conception des instruments scientifiques. Cette époque crée une culture propre au centre, faite de pragmatisme et orientée vers la recherche de solutions en évitant un formalisme excessif. Le centre va largement profiter des retombées des investimments massifs dans le programme spatial habité au cours de la décennie 1960 (programmes Mercury, Gemini et Apollo). Cette époque constituera un âge d'or pour Goddard[5].

Au sein de la NASA, Goddard est le centre spécialisé dans les applications scientifiques, aussi les relations avec la communauté scientifique jouent-elles un rôle particulièrement important. Pour attirer les théoriciens les plus pointus dans le domaine de la physique, Goddard crée fin 1960 un établissement distinct à New York, l'institut Goddard d'études spatiales. Pour attirer les scientifiques, l'institut se dote de certains des ordinateurs les plus puissants de l'époque, qui permettent de traiter les grands nombres caractérisant la physique théorique et d'effectuer des calculs d'orbite complexes. Par la nature de son activité, dès le début, certains des projets menés par Goddard impliquent une coopération avec des laboratoires étrangers. Deux règles très simples sont définies à cette époque : d'une part la coopération se fait sans échange de fonds entre les partenaires et d'autre part les résultats sont mis à la disposition de l'ensemble de la communauté internationale. Le premier projet international est le satellite Ariel 1, développé avec le Royaume-Uni et placé en orbite en avril 1962[5].

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Principales missions gérées par Goddard en cours ou projetées

Observation de la Terre

La division des sciences de la Terre de Goddard est la plus importante au sein de la NASA[réf. nécessaire]. Elle est responsable du développement des satellites recueillant les différentes données caractérisant l'atmosphère terrestre et la surface (températures, pressions, etc.) ainsi que les satellites météorologiques du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l'agence américaine spécialisée dans le recueil et le traitement des données météorologiques.

Missions d'observation de la Terre (fin 2019)[2]
Statut mission Lancement Mission Description Objectif
En cours 2002 Aqua Satellite d'observation de la Terre
2004 Aura Satellite d'observation de la Terre
2015 DSCOVR Satellite d'observation de la Terre
2014 GPM Satellite d'observation de la Terre Participation
1975- GOES Satellite météorologique
2018 ICESat-2 Satellite d'observation de la Terre
2017 JPSS-1 Satellite météorologique
1999-2013 Landsat 7 et Landsat 8 Satellite d'observation de la Terre
2021 Landsat 9 Satellite d'observation de la Terre
2022 PACE Satellite d'observation de la Terre
2022 JPSS-2 Satellite météorologique
Développement 2029 Landsat NeXt Satellite d'observation de la Terre

Astrophysique

La division scientifique d'astrophysique de Goddard regroupe huit laboratoires spécialisés dans l'étude de la matière et de l'énergie noires, la recherche des exoplanètes, l'origine et l'évolution de l'univers, et la nature du temps et de l'espace autour des trous noirs[réf. nécessaire]. Elle est responsable des principaux télescopes spatiaux de la NASA.

Missions d'astrophysique (fin 2019)[2]
Statut mission Lancement Mission Description Objectif
En cours 1990 Hubble Télescope spatial
2008 GLAST Télescope spatial
2012 NuSTAR Télescope spatial
1999 XMM-Newton Télescope spatial Participation
2002 INTEGRAL Télescope spatial Projet conjoint
2021 JWST Télescope spatial
2023 XRISM Télescope spatial Participation
Développement 2025 WFIRST Télescope spatial

Héliophysique

Goddard gère les missions portant sur l'étude du Soleil et ses relations avec la Terre. Les satellites développés analysent la magnétosphère terrestre, le vent solaire, le milieu interplanétaire et les différentes caractéristiques de notre étoile.

Missions en héliophysique (maj fin 2019)[2]
Statut mission Lancement Mission Description Objectif
En cours 1997 ACE Orbiteur
2007 Aeronomy of Ice in the Mesosphere Orbiteur
2015 DSCOVR Orbiteur
2018 GOLD Orbiteur
2006 Hinode Orbiteur Projet conjoint
2013 IRIS Orbiteur
2008 IBEX Orbiteur
2015 MMS Orbiteur
2018 Parker Solar Probe Orbiteur
1995 SOHO Orbiteur
2010 SDO Orbiteur
2006 STEREO Orbiteur
2007 TIMED Orbiteur
2012 Van Allen Probes Orbiteur
1994 WIND Orbiteur
2007 THEMIS Orbiteur
Développement 2019 ICON Orbiteur
2023 TRACERS Orbiteur
2024 IMAP Orbiteur
2025 PUNCH Orbiteur

Exploration du système solaire

Le centre de vol spatial Goddard a une longue expérience dans le domaine des sondes spatiales explorant le système solaire. Le Jet Propulsion Laboratory est le principal établissement dans ce domaine mais Goddard développe certaines sondes spatiales et conçoit des instruments comme les magnétomètres, les altimètres et les spectromètres.

Missions d'exploration du système solaire (fin 2019)[2]
Statut mission Lancement Mission Description Objectif
En cours 2009 LRO Orbiteur lunaire
2013 MAVEN Orbiteur martien Etude de l'atmosphère de Mars
2011 Juno Orbiteur Étude de la structure de Jupiter
2016 OSIRIS-REx Mission de retour d'échantillon Etude d'un astéroïde
2021 Lucy Survol Etude des astéroïdes troyens de Jupiter
Développement 2029 DAVINCI+ Sonde atmosphérique Etude de l'atmosphère de Vénus

Instruments opérationnels :

Voyager et Parker Solar Probe

Instruments en cours de développement :

Gestion du réseau de télécommunications de la NASA

Le centre spatial Goddard gère le réseau de télécommunications de la NASA utilisées par les missions en orbite basse. Celui-ci comprend[6] :

Cet ensemble est complété par le réseau d'antennes du Deep Space Network géré par le centre JPL qui assure les liaisons avec les sondes spatiales et certains satellites.

Cette division de Goddard développe également les technologies permettant de couvrir les besoins futurs de l'agence spatiale : ILLUMA-T, LCRD, LEMNOS.

Technologies spatiales

Le centre de vol spatial Goddard met au point les technologies permettant d'assurer la maintenance en orbite des engins spatiaux : Restore-L, Robotic External Leak Locator 2, RELL2 , Robotic Tool Stowage (RiTS), Raven, Robotic Refueling Mission 3 (RRM3).

Stockage et redistribution des données des observatoires spatiaux rayons X et gamma

Le centre de vol spatial Goddard héberge le centre HEASARC (High Energy Astrophysics Science Archive Research Center) qui stocke, distribue et archive les données collectées par les télescopes spatiaux de la NASA observant le rayonnement à haute énergie (rayons X, rayons gamma)[7].

Sites

Le campus de Greenbelt

Plan du campus de Greenbelt.

Le site principal du centre de vol spatial Goddard se trouve à Greenbelt dans le Maryland, à environ 10 km au nord-est de Washington. Le GSFC comprend un site principal et des sites secondaires. Le site principal est divisé en deux par la route du Département de Conservation des sols, qui délimite les campus ouest et est. Ces deux campus comprennent en tout environ cinquante bâtiments.

Campus ouest

La grande salle blanche dans laquelle sont assemblés les engins spatiaux de grande taille.
Cette centrifugeuse permet de tester le comportement d'engins spatiaux de 2,5 tonnes subissant une accélération de 30 g.

Sur ce campus, on trouve les bâtiments de l'administration, de conception et de la construction des satellites, télescopes spatiaux et sondes spatiales, les bâtiments de gestion des opérations en vol, de même que ceux de stockage des données et des archives, ainsi que ceux de l'analyse des données. Les bâtiments ont souvent deux ou trois étages, une construction de briques et une architecture simple. Les bâtiments administratifs comprennent deux cafétérias, une bibliothèque, un service de santé, une zone de détente, ainsi que l'équivalent d'un bureau de poste.

Plusieurs bâtiments sont consacrés à la construction des engins spatiaux et à leur qualification :

Centre de contrôle du télescope spatial Hubble.
Centre de contrôle du réseau de télécommunications.

Plusieurs bâtiments rassemblent les services et les équipements qui permettent de contrôler le vol des engins spatiaux :

Campus est

Le coeur du super-ordinateur du centre de simulation du climat en 2009 comprend 15000 processeurs.

La partie nord du campus est contient de nombreux bâtiments servant à la maintenance, à la poursuite des satellites et aux communications. On y trouve les antennes et d'autres équipements de communication servant aux opérations ayant lieu dans cette zone. La partie Sud comporte des bâtiments utilisés par la NASA pour la mission Planète Terre. Le reste de ce campus est largement inutilisé. On trouve aussi un petit centre commercial, un centre de distraction et des pistes cyclables. On trouve sur ce campus les bâtiments suivants :

Autres sites

L'instrument BRRISON accrochée à un ballon stratosphérique est préparée avant son lancement au centre Columbia (Texas).

Le centre de vol spatial Goddard comprend plusieurs autres sites :

Notes et références

Notes

  1. Les bâtiments sont numérotés dans l'ordre de leur construction.

Références

  1. Goddard 2019 Annual Report, p. 50.
  2. a b c d et e Goddard 2022 Annual Report, p. 19-24
  3. (en) « The birth of NASA : November 3, 1957–October 1, 1958 », sur nasa.gov (consulté le ).
  4. Rosholt 1966, p. 44-47.
  5. a b et c (en) Lane E. Wallace, Dreams, hopes, realities : NASA's Goddard Space Flight Center : the first forty years, NASA, , 218 p. (lire en ligne), « A Place for Science ».
  6. (en) 1, « Goddard 2015 Annual Report », NASA, , p. 9.
  7. (en) « HEASARC: NASA's Archive of Data on Energetic Phenomena », sur NASA (consulté le )
  8. (en) « NASA Cleanroom: Hubbles Last Stop », NASA,
  9. (en) « NASA Goddard Space Flight Center - Greenbelt, MD - Parsons », sur Parsons (consulté le )
  10. (en) « Goddard Testing Chambers », NASA.
  11. (en) « About GISS », sur Site officiel, Goddard Institute for Space Studies (consulté le ).
  12. a b c d et e (en) « Goddard Installations », sur NASA (consulté le )
  13. (en) « About IV&V », NASA (consulté le ).
  14. (en) « Our History - The Beginning », NASA, .

Sources

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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