Lancement d'un satellite SAMOS par une Atlas Agena.

Le programme SAMOS (Satellite and Missile Observation System) ou SAMOS-E, nommé également Sentry ou Programme 101, est une série de satellites de reconnaissance optique développés par l'Armée de l'Air américaine au début des années 1960 dont la production fut très rapidement arrêtée sans doute du fait des mauvais résultats obtenus. Plusieurs configurations se sont succédé : photographies scannées puis transmises au sol par voie radio, films renvoyés à Terre dans une capsule récupérable, équipement d'écoute électronique; résolutions différentes. Le premier lancement a lieu le et le dernier est réalisé 1963. Les photographies fournies n'étaient pas de grande qualité et le programme fut interrompu. Cet abandon fut facilité par le succès du programme des satellites Corona développés en parallèle sous la conduite de la CIA.

Historique

La décision de lancer le programme SAMOS est prise en peu après le lancement du satellite soviétique Spoutnik qui semble démontrer le retard pris par les États-Unis dans le domaine des missiles balistiques intercontinentaux. Un autre programme de satellites de reconnaissance baptisé WS 117L, qui deviendra plus tard Corona, avait été lancé dès 1953 sous la supervision de la CIA mais il n'est prévu qu'il ne débouche sur un engin opérationnel qu'en 1963. Le programme SAMOS est géré par l'Armée de l'Air américaine et la construction du satellite est confiée à Lockheed[1].

Les satellites SAMOS

Les satellites SAMOS dont la masse atteint 1 900 kg sont beaucoup plus lourds que les satellites Corona et alors que ces derniers peuvent être lancés par des Thor-Agena, les satellites SAMOS sont confiés à des Atlas-Agena. Ils sont lancés depuis la base de lancement de Vandenberg et placés sur une orbite polaire. Quatre configurations sont développées successivement[2] :

L'équipe du projet fait le constat à l'époque que la technique de transformation des photos argentiques en signaux radio-électriques n'est pas au point et les deux séries suivantes utilisent une capsule récupérable pour transmettre les images.

Seuls trois vols de reconnaissance optique sur 12 (donc en ne comptant pas les 4 dernières missions) sont des succès. Les échecs se partagent entre défaillance du lanceur, du satellite en orbite et tentative de récupération de la capsule infructueuse.

Caractéristiques des différentes sous-séries de satellites SAMOS[2]
Nom Récupération Longueur focale Résolution Fauchée Durée d'une mission Nombre de lancements / échecs Premier vol / dernier vol
E-1 Transmission radio 1,83 m 30 m 161 km 10 jours 2/1 /
E-2 Transmission radio 0,91 m m 27 km 4 mois 1/1
E-5 capsule récupérable 1,67 m 1,5 m 98 km 15 à 30 jours 3/3? /
E-6 capsule récupérable 0,7 m 2,4 m 280 km 5 jours 5/3 /

Notes et références

  1. Jacques Villain, Satellites espions : histoire de l'espace militaire mondial, Paris, Vuibert, , 232 p. (ISBN 978-2-7117-2498-7), p. 91-92
  2. a et b (en) « SAMOS », Jonathan's Space Report (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes