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Différentes huiles alimentaires

Une huile alimentaire est une huile végétale comestible, fluide à la température de 15 °C produite par le secteur agroalimentaire quand elle est destinée à la commercialisation.

Composition

Les huiles alimentaires sont constituées à 100 % de lipides (environ 99 % de triglycérides, le reste étant composé principalement de lécithines - suivant l'huile - et de vitamine E), elles ne contiennent pas d'eau et sont très caloriques. Les huiles sont un mélange de triglycérides (i.e. esters glycériques d'acides gras) différents dont la composition moyenne est connue. Leur teneur élevée en acides gras mono-insaturés ou poly-insaturés est bénéfique pour la santé. Chaque huile a une composition en acides gras différente[1],[2] :

Acides gras majoritaires
dans la composition des huiles
saturés mono-insaturés poly-insaturés
oméga-9 oméga-3 oméga-6
Coco / Coprah
Palme
Amande
Arachide
Argan
Avocat
Colza
Lorenzo
Neem
Noisette
Noix de cajou
Noix de macadamia
Olive
Pistache

Palme (oméga7)
Riz
Tournesol oléique

Cameline


Lin
Sacha Inchi

Bourrache
Carthame
Chanvre
Coton
Germe de blé
Maïs
Noix
Œillette
Onagre
Orge
Graines de courge
Pépins de raisin
Pois
Sésame
Soja
Tournesol

On peut mesurer le degré d'insaturation global d'une huile végétale en recherchant son indice d'iode. Plus celui-ci est élevé, plus l'huile contient des acides gras (AG) insaturés.

La vitamine E est liposoluble, c'est-à-dire soluble dans l'huile. Les huiles alimentaires contiennent de la vitamine E ou tocophérol. Antioxydante, la vitamine E protège les corps gras contre l'oxydation. Une partie de la vitamine E des huiles raffinées a été éliminée lors du processus de raffinage, on peut en rajouter juste avant l'embouteillage.

Les margarines, par rapport aux huiles, sont des produits solides à température ambiante. Ce sont souvent des mélanges d'huiles végétales partiellement hydrogénées (palme, palmiste, coprah, tournesol, colza), l'hydrogénation élevant le point de fusion des triglycérides. Les margarines contiennent aussi 20 % d'eau ou de lait. Dans l'industrie, sont utilisées des margarines sans eau appelées « shortening ». Le beurre est également un mélange de triglycérides spécifique, dont la consistance est assurée par la présence d'eau (12 à 14 %). Le beurre dont l'eau est supprimée se nomme « huile de beurre » ou « butteroil en anglais ». Cette huile est utilisée dans l'industrie agroalimentaire.

Utilisation

Elles sont couramment utilisées en cuisine pour assaisonner les salades, comme corps gras de cuisson et friture. Dans l'industrie, elles sont largement utilisées pour les mêmes usages, mais en quantités beaucoup plus importantes.

Pour chaque huile, il existe un point de fumée (ou température critique) qu'il ne faut pas atteindre ou dépasser. Quand l'huile atteint le point de fumée, ses composants se dégradent, forment des composés toxiques (benzopyrène, acroléine) et l'huile fume. C'est pour cela que certaines huiles comme l'huile de noix dont le point de fumée est bas sont déconseillées pour la cuisson. Il est préférable de jeter une huile qui a fumé, ou même moussé.

La plupart des huiles vierges ou non raffinées fument à moins de 170° et sont donc impropres à la friture voire à la cuisson. D'autres ne supportent pas un chauffage modéré et sont utilisées exclusivement pour l'assaisonnement : l’huile de noix, l’huile de lin, l'huile de sésame et les huiles de carthame, de maïs et de soja pressées à froid[3].

Température critique de quelques huiles :

Origine Températures critiques en °C
arachide 232 (raffiné), 160 (non-raffiné)
avocat 271
carthame 200
coco 232 (raffiné), 177 (non-raffiné)[4]
colza 204 (raffiné), 177 (semi-raffiné), 107 (vierge)
olive 242 (raffiné), 216 (vierge), 191 (vierge-extra)
tournesol 232 (raffiné ou semi-raffiné), 107 (non-raffiné)
pépin de raisin 216 (raffiné)
sésame 232 (semi-raffiné), 177 (non-raffiné)
soja 232 (raffiné), 177 (semi-raffiné), 160 (non-raffiné)
germe de maïs 232 (raffiné), 160 (non-raffiné)
noix 204 (semi-raffiné), 160 (non-raffiné)
pépin de courge 140
palme 240 à 260

Pour comparaison, le beurre a un point de fumée de 150 °C.

La friture est une cuisson par immersion totale ou partielle dans un bain d'huile alimentaire porté à une température d'environ 150 °C variable selon le résultat souhaité : pour les pommes de terre frites, il faut atteindre et ne pas dépasser 180 °C. L'huile utilisée (le plus souvent des huiles d'arachide, de palme, de tournesol et/ou de soja, parfois hydrogénée, souvent en mélange) doit être surveillée car les triglycérides se dégradent au long des cycles d'utilisation. Dans l'industrie et la restauration, on mesure le taux de composés polaires qui doit rester inférieur à 25 % selon la réglementation[5]. Un filtrage continu du bain d'huile permet de ralentir la dégradation.

Historiquement, les huiles alimentaires ont été utilisées pour la conservation de la viande.

Conservation

Les huiles doivent être protégées de l'air et de la lumière (à cause de l'oxydation), ainsi que de la chaleur. La réaction d'oxydation ou rancissement se produit lorsque les acides gras insaturés fixent l'oxygène de l'air : les doubles liaisons sont cassées et elles sont remplacées par des liaisons avec des atomes d'oxygène. L'oxydation a lieu plus vite sous l'effet des rayons ultraviolets, de la chaleur ou en présence d'ions métalliques comme le Fe2+ ou Cu2+. Elle modifie le goût et des composés indésirables (acides gras libres et peroxydes) apparaissent, qui peuvent être dangereux pour la santé.

Les huiles pressées à froid contiennent naturellement plus de substances antioxydantes que les huiles raffinées. Lorsque les antioxydants contenus dans l'huile sont épuisés, elle commence à rancir : elle prend un goût âcre et une odeur désagréable (elle n'est alors plus consommable).

Certains extraits de plantes comme le romarin, le sauge, le thé ainsi que des mélanges de tocophérols ou le palmitate d'ascorbyle ont été étudiés pour leurs propriétés antioxydantes dans les huiles[6].

Les huiles vierges pré-emballées peuvent se conserver jusqu'à un an dans leur bouteille d'origine, à l'abri de la lumière de préférence; après ouverture, il faut les mettre :

Certaines huiles ont tendance à se solidifier en formant des « flocons » à °C : ce phénomène n'a aucune incidence sur leur qualité et ces amas redeviennent liquides à température ambiante. Les huiles les plus riches en acides gras mono-insaturés (comme l'huile d'olive) se figent complètement, il est donc plus pratique de les conserver à température ambiante.

Les huiles majoritairement trouvées dans la grande distribution sont des huiles raffinées, plus stables, et sans arrière-goût végétal car les mucilages, les gommes, la lécithine et d'autres composés végétaux indésirables ont été éliminés lors du raffinage. Plus une huile contient des acides gras poly-insaturés, plus elle nécessite de précautions pour sa conservation. Mais son intérêt nutritionnel est plus grand également (voir le paragraphe Composition).

Économie

Six espèces végétales seulement assurent plus de 90 % de la production mondiale d'huile pour la consommation humaine : palme, soja, colza, tournesol, arachide, coton. La survie de la population mondiale dépend de la production de ces quelques espèces pour la partie lipidique de sa ration alimentaire ; cela constitue un risque certain pour son avenir et présente des enjeux politiques et économiques importants.

Production mondiale d'huiles végétales
en millions de tonnes

Année 2010[7]

Huile de palme 45,1 34 %
Huile de soja 39,8 30 %
Huile de colza 22,5 17 %
Huile de tournesol 12,6 9,5 %
Huile d'arachide 5,1 3,9 %
Huile de coton 4,6 3,5 %
Huile de maïs 2,3 1,7 %
Total 132,0 100 %

Environ 15 % de la production d'huiles végétales alimentaires est destiné à l'industrie (hors alimentaire et biocarburants)[8].

Liste des principales huiles alimentaires

Selon les végétaux dont elles sont extraites

En cuisine, il existe une grande variété de végétaux susceptibles de fournir des huiles alimentaires de qualités variées :

Selon les appellations, mélanges ou préparations

Fabrication

Article détaillé : production d'huile.

Il existe deux grands processus de fabrication :

L'huile alimentaire peut être extraite de :

Huile vierge

L'huile vierge est issue d'une seule pression à froid, d'où la dénomination complète huile vierge de première pression à froid sans additifs. Elle possède tous ses nutriments (vitamines, oméga-3, oméga-6…) et aussi des substances comme des cires, mucilages, et elle a donc souvent une saveur plus végétale et parfois une couleur plus marquée. Elle est toujours pure (pas de mélange des matières premières ni des produits finis).

Étapes de la pression à froid :

L'huile vendue sous cette dénomination ne doit subir aucun autre traitement ni comporter d'additifs.

Le résidu obtenu après pressage, appelé tourteau, peut encore contenir jusqu'à 20 % d'huile (après la première pression). Par exemple, l'olive donne un bon rendement mais le pépin de raisin doit être chauffé.

Huile raffinée

Les procédés industriels permettent d'extraire quasiment toute l'huile des graines. Le détail des procédés diffère selon la graine concernée mais les étapes généralement suivies sont :

Les opérations de raffinage modifient la composition de l'huile d'une part en détruisant des composants bénéfiques pour la santé, tels que les anti-oxydants comme la vitamine E, et peuvent altérer la composition par inter-estérification. D'un autre côté, les cires et les gommes sont éliminées, et les huiles n'ont plus d'odeur désagréable après le raffinage, la stabilité à la chaleur et la conservation sont très améliorés. Il est courant de rajouter, en fin de chaîne, de la vitamine E de synthèse pour rétablir le niveau initial.

Des composés indésirables toxiques apparaissent lors des opérations de raffinage à haute température[9], l'industrie s'attache à limiter ces composés. Les huiles non raffinées ne résistent pas à la friture ou à une cuisson à haute température.

Recyclage ou valorisation des huiles alimentaires dégradées (HAU)

Les huiles usagées (huiles de friture, de cuisson et « de fond de poêle ») issues des processus de l'industrie agroalimentaire, des restaurants, de la restauration collective et des métiers de bouche (dont traiteurs et charcutiers).

Dans la nature, elles forment spontanément un film asphyxiant sur l'eau et contribuent à la pollution organique (la responsabilité du détenteur peut être concernée en cas de pollution. Dans la plupart des pays, elles ne doivent pas être jetées dans le réseau d'évacuation des eaux usées ni dans l'environnement en général, ni jetées avec les ordures ménagères (ainsi en France le Code de la Santé Publique prévoit l'interdiction absolue de rejet des huiles alimentaires dans les rejets d'eaux usées (article R. 1331-2). L'article L.1331-10 précise que déverser, sans autorisation, dans les égouts publics, des eaux usées, autre que domestiques entraîne une contravention de 5e classe. La récidive de la contravention au présent article est punie conformément à l'article 132-11 du Code pénal).

En France, les huiles alimentaires usagées sont classées parmi les déchets non dangereux et plus particulièrement parmi les biodéchets, sous deux codes de nomenclatures : 19 08 09 (mélanges de graisses et d'huiles provenant de la séparation huile/eaux usées contenant seulement des huiles et graisses alimentaires) et 20 01 25 (huiles et matières grasses alimentaires).

Depuis le , leur tri sélectif avec élimination dans une filière spécialisée est obligatoire, à partir d'un seuil spécifique de production annuelle (seuil fixé par arrêtés ministériels et qui diminue avec le temps[10] : seuls les gros producteurs sont concernés puis les petits producteurs[11]). Au , le seuil à partir duquel il était obligatoire de valoriser une production de déchets d'huile alimentaire était de 60 L / an par site (et non pour la production totale d'une entreprise ayant plusieurs locaux). Les restaurateurs et gros producteurs disposent de filières spécifiques. Certains opérateurs collectent gratuitement, voire achètent les grosses quantités d'huiles alimentaires usagées. Les entreprises et artisans de l'alimentation n'ont, en général, pas accès aux déchetteries et doivent faire appel à des sociétés spécialisées dans la collecte des huiles alimentaires usagées. Les particuliers doivent se renseigner auprès d'une déchetterie afin de faire éliminer leurs huiles alimentaires usagées.

Ces huiles usagées peuvent être recyclées pour produire du carburant (biodiesel). Pour satisfaire ses besoins, l'Union européenne envisage l'importation de used cooking oil (« huile de cuisine usagée ») (UCO). Cela pourrait conduire à ce que les pays exportateurs d'UCO aient recours à davantage d'huile de palme[12],[13].

Les locaux et installations de stockage et traitement de ces huiles sont soumis à la réglementation relative aux installations classées (sites ICPE).

Notes et références

  1. Composition des principales huiles sur le site de l'ITERG
  2. Proposition de classement des sources végétales d’acides gras en fonction de leur profil nutritionnel. Revue OCL
  3. « Huile de sésame | QOOQ », sur www.qooq.com (consulté le )
  4. Julie de Yuka, « 6 idées reçues sur l’huile de coco », sur Yuka, (consulté le )
  5. Décret 2008-184 sur les huiles alimentaires
  6. (en) « Stabilisation of edible oils with natural antioxidants », European Journal of Lipid Science and Technology, Weinheim, WILEY-VCH Verlag GmbH & Co., vol. 103, no 11,‎ , p. 752-767 (DOI 10.1002/1438-9312(200111)103:11<752::AID-EJLT752>3.0.CO;2-0)
  7. Base de données FAOSTAT
  8. (en)Étude sur la production mondiale d'huiles végétales, page 10
  9. Communiqué de l'EFSA au sujet des contaminants des huiles raffinées
  10. Cf. arrêté ministériel du 12 juillet 2011 (NOK : DEVP 1109656A).
  11. articles R. 541-7 à R. 541-11 du code de l'environnement
  12. (en) « Chip fat biofuels could undermine efforts to phase out palm oil » [« Les biocarburants à base d'huile de friture pourraient compromettre les efforts visant à éliminer l'huile de palme »], sur Fédération européenne pour le transport et l'environnement, .
  13. (en) « Shell scales up ‘waste’ biofuels production increasing deforestation risk » [« Shell augmente la production de biocarburants "résiduels ", ce qui accroît le risque de déforestation »], sur Fédération européenne pour le transport et l'environnement, .

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe