Huile de colza / canola | |
Identification | |
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No CAS | , |
No CE | 232-299-0 |
Propriétés chimiques | |
Indice d’iode | 97-100[1] |
Indice de saponification | 167-174[1] |
Propriétés physiques | |
T° fusion | −10 à −2 °C [2] |
Solubilité | sol. dans le chloroforme et l'éther; pratiquement insol. dans l'éthanol (95 %); miscible avec les huiles fixes[2] |
Masse volumique | 0,916 g·cm-3 (20 °C)[3] |
Point d’éclair | 285 °C [3] |
Viscosité dynamique | 7,78×10-2 Pa·s (20 °C) 2,57×10-2 Pa·s (50 °C)[3] |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
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L'huile de colza ou huile de canola au Canada est une huile végétale que l'on obtient par trituration de graines de colza.
Composé | Famille d'acide gras | Teneur pour 100 g |
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Acide palmitique (saturé) | 4,298 g | |
Acide stéarique (saturé) | 2,087 g | |
Acide arachidique (saturé) | 0,65 g | |
Acide béhénique (saturé) | 0,33 g | |
Acide lignocérique (saturé) | 0,2 g | |
Acide érucastique (mono-insaturé) | ω-9 | 1,317 g |
Acide oléique (mono-insaturé) | ω-9 | 61,744 g |
Acide palmitoléique (mono-insaturé) | ω-7 | 0,214 g |
Acide linoléique (poly-insaturé) | ω-6 | 19,005 g |
Acide alpha-linolénique (poly-insaturé) | ω-3 | 9,137 g |
Acides gras trans | 2,3135 | |
Total acides gras saturés | 7,365 g | |
Total acides gras mono-insaturés | 63,276 g | |
Total acides gras poly-insaturés | 28,142 g | |
Vitamine E | 45,8 mg | |
Vitamine K | 71,3 µg |
Soit pour 100 grammes d'huile de colza[5] :
D'autres sources comme le USDA National Nutrient Database for Standard Reference Release 23[6] donnent des compositions légèrement différentes, qui aboutissent à un rapport de 2,1[source insuffisante] ; l'étude AFSSA retenant le ratio de 1,9[7].
Cette composition (en particulier le rapport oméga-6/oméga-3 inférieur à 5) permet de se rapprocher de la valeur de 5 recommandée pour l'ensemble de l'alimentation[7].
Certaines variétés de colza ont été sélectionnées pour augmenter le taux d'acide oléique (de 65 % à 80 %)[8], et baisser le taux d'acides gras insaturés, elles sont parfois dénommées « Holl » pour « High oleic, low linolenic »[9] ou « omega-9 »[10]. Les huiles sont particulièrement utilisées en friture en Amérique du Nord[11], et comme elles ne contiennent pas d'acides gras trans, dont l'étiquetage est obligatoire aux États-Unis, elles sont de plus en plus adoptées par l'industrie.
Dans les années 1960, l'huile de colza a fait l'objet d'études de nutrition sur des rats qui faisaient apparaître des lésions cardiaques, apparemment liées à la consommation d'huile érucique[21]. Des associations de consommateurs se sont alertées et ont demandé son interdiction.
En France une importante controverse publique a eu lieu à ce sujet pendant toute la décennie 1970. Ce débat, que le gouvernement a cherché à neutraliser, portait bien au-delà des seules propriétés supposées ou avérées de l'huile de colza, mais touchait aussi à la politique agricole, et aux choix qui y avaient présidé. Cette controverse intervenait dans un contexte de guerre commerciale, notamment entre l'Europe et les États-Unis au niveau des oléoprotéagineux (huile de soja vs. huile de colza[22]) et de l'alimentation animale. Concernant l'huile elle-même, les autorités françaises annoncent des mesures dilatoires à l'intention du grand public, tout en lançant un programme accéléré d'obtention de colza 0 (sans acide érucique). En un temps très bref, une nouvelle variété est ainsi homologuée (peu résistante aux maladies elle sera remplacée par la variété mise au point avec la maison Ringot qui sera inscrite au catalogue en 1977). En 1974 les associations contestent l'innocuité prêtée au colza 0 ; ayant déjà eu gain de cause sur des aspects réglementaires (étiquetage...) en butte à une forte détermination du gouvernement, ces associations ne poursuivent pas leur action. Des études ultérieures mettront en avant le rôle bénéfique de cette huile du fait de sa forte teneur en omega-3[23].
L'huile de colza a été retirée, dans la pratique, de l'alimentation humaine, ce qui a permis à l'huile de tournesol de remplacer l'huile de colza sur le marché. Depuis, l'étude sur les rats a été relativisée[Note 1] et parallèlement, le colza a été sélectionné pour en ôter l'acide érucique. En dépit de cela, le nom de l'huile de colza a été associé pendant longtemps à une image de dangerosité alimentaire, qui n'a été finalement corrigée que dans les années 2000.
Surtout depuis les années 2000, plusieurs arguments sont avancés pour mettre en valeur l'huile de colza :
Actuellement, selon l'AFSSA (devenue l'ANSES), le rapport de la consommation oméga-6/oméga-3 actuel en France est fortement déséquilibré[7]. Selon des études récentes de consommation alimentaire[24], il serait compris entre 10 et 15, avec une moyenne à 12. L'AFSSA recommande d'augmenter la consommation d'oméga-3 et de diminuer la consommation d'oméga-6 pour atteindre un rapport de 5.
L'huile de colza est riche en deux acides gras que le corps humain ne peut pas produire. Acide alpha-linolénique (ALA) / qui est un acide gras oméga-3 essentiel. Protège contre les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux en aidant à réduire le mauvais cholestérol. Acide linoléique (LA)[25].
De nombreux spécialistes des oméga-3[Qui ?] pensent qu'un rapport plus bas serait souhaitable car plus proche des conditions de vie datant d'avant l'ère industrielle, qui garantissaient une espérance de vie et une espérance de vie en bonne santé bien différentes de l'époque actuelle (40 ans, contre 80 ans actuellement). Notre physiologie, notre biochimie et nos gènes seraient adaptés à un rapport plus bas, qui a augmenté seulement très récemment avec l'élevage intensif et l'alimentation des animaux en céréales (maïs et tournesol, riches en oméga-6) au lieu des végétaux habituels (moins riches en oméga-6 et contenant davantage d'oméga-3).
Le caractère néfaste de l'excès d'oméga-6 dans l'alimentation est maintenant reconnu. Les huiles de tournesol et de maïs, et les graisses animales, en sont de grands pourvoyeurs. L'huile d'olive contient une certaine proportion d'oméga 6, le ratio oméga 6/oméga 3 étant d'à peu près 10:1 bien qu'on considère que cette huile a des effets anti-inflammatoires.
Il est important de noter que bien que les oméga 6 soient néfastes lorsque le ratio excède les 5:1, ils ont un effet anti-inflammatoire lorsque la quantité d'oméga 3 est adéquate (ratio en dessous de 5:1, l'idéal étant 1:1).
L'huile de colza serait donc la meilleure huile[27] à consommer au quotidien[7], avec l'huile de noix et l'huile d'olive. Le conseil de « varier les huiles » devrait donc surtout s'appliquer à ces trois huiles, et ne pas inclure des huiles trop riches en oméga-6 (tournesol, maïs, soja, pépins de raisin, arachide). L'huile est disponible pure ou en mélange. Elle doit être conservée à l'abri de la lumière pour limiter sa dégradation.
Les prix de l’huile de colza ont atteint des niveaux sans précédent de mai 2022 jusqu’au début 2023, atteignant les plus hauts de l’histoire en raison principalement d’une inflation galopante. La hausse des coûts de production, combinée à une forte demande et aux changements économiques mondiaux, a entraîné cette hausse, impactant considérablement les marchés de consommation et les chaînes d'approvisionnement à l'échelle mondiale[28].
Aux États-Unis, une allégation concernant la réduction des maladies cardio-vasculaires a été approuvée par la FDA en 2006[29].
En 2017, la revue Nature a publié une étude des effets d'une alimentation riche en huile de colza pendant une année sur un groupe de souris contre groupe témoin. Les chercheurs ont constaté une augmentation significative du poids corporel, une altération de leur mémoire de travail liée à une réduction de l'intégrité synaptique qui montre « l'effet négatif de la consommation chronique d'huile de colza sur la mémoire, l'intégrité synaptique et les ratios Aβ 42/40 (phénotype pathologique de la maladie d'Alzheimer) »[30].
En 2020, toujours sur modèle murin, il est observé « qu'un régime contenant de l'huile de colza comme source de lipides n'empêche pas l'accumulation d'acides gras et l'inflammation induites par un régime riche en glucides » typique du mode de vie contemporain[31]. Et plus généralement, une synthèse japonaise démontre que l'apport d'huiles végétales riches en acides gras polyinsaturés ω-6 (soja, colza, tournesol et maïs) peut jouer un rôle crucial dans l'apparition de diverses maladies liées au mode de vie, y compris la maladie d'Alzheimer[32].
Le canola est issu d'un croisement entre B. napus et B. rapa (ou B. juncea) effectué à l'Université du Manitoba (Canada) au début des années 1970 par Keith Downey and Baldur R. Stefansson[33],[34]. Le nom, maintenant générique, était à l'origine une marque déposée par la Rapeseed Association of Canada. La première partie du nom, CAN, signifiant Canada, et OLA signifiant Oil Low Acid (huile faible en acide). Cependant B. Napus est un hybride probable de plusieurs Brassica dont B. Rapa (la navette). La distance génétique entre colza et canola peut être considérée comme insignifiante du point de vue botanique.
Du point de vue pratique, les variétés de colza cultivées en Europe sont généralement des variétés d'hiver alors qu'au Canada, il s'agit de variétés de printemps principalement OGM (tolérantes aux herbicides) pour le canola[35].
Cette variante a un profil nutritionnel légèrement différent, et contient moins de 2 % d'acide érucique exactement comme les variétés 00[Quoi ?] de colza, les seules autorisées pour l'alimentation humaine en Europe[36].
Selon le Canola Council of Canada, l'huile de Canola doit donc contenir moins de 2 % d'acide érucique dans ses acides gras et en plus, les composantes solides ne devrait pas contenir plus de 30 micromoles d'une ou plusieurs des substances suivantes par gramme séché à l'air, sans huile: 3-butenyl glucosinolate, 4-pentenyl glucosinolate, 2-hydroxy-3 butenyl glucosinolate, et 2-hydroxy- 4-pentenyl glucosinolate per gram of air-dry, oil-free solid[37], ce qui est légèrement plus sévère que les exigences requises pour l'huile de colza en Europe[Note 2].
Pays | Production, 2018 (en t) | |||
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1 | Canada | 4 117 880 | ||
2 | Chine | 3 643 200 | ||
3 | Allemagne | 3 146 176 | ||
4 | Inde | 2 475 000 | ||
5 | France | 1 782 700 | ||
6 | Pologne | 1 190 000 | ||
7 | Japon | 1 025 891 | ||
8 | Royaume-Uni | 832 900 | ||
9 | États-Unis | 717 000 | ||
10 | Belgique | 645 100 | ||
Source : FAOSTAT |