Un Reaper de l'USAF en vol le 10 novembre 2007. | ||
Constructeur | General Atomics Aeronautical Systems | |
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Rôle | Drone de combat | |
Statut | En service | |
Premier vol | ||
Mise en service | ||
Coût unitaire | 13-16 M€[1] | |
Équipage | ||
sans (2 contrôleurs au sol) | ||
Motorisation | ||
Moteur | Honeywell TPE-331-10T | |
Nombre | 1 | |
Type | turbopropulseur | |
Dimensions | ||
Envergure | 20 m | |
Longueur | 11 m | |
Hauteur | 3,56 m | |
Surface alaire | 11,5 m2 | |
Masses | ||
À vide | 2 220 kg | |
Maximale | 4 540 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 480 km/h | |
Vitesse de décrochage | 100 km/h | |
Plafond | 15 200 m | |
Rayon d'action | 1 850 km | |
Charge alaire | (vide) 44,57 kg/m²
(décollage) 88,746 kg/m2 |
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Armement | ||
Externe | Soit : 4 ou 8 × missiles air-sol AGM-114 Hellfire 2 × missiles air-air AIM-92 Stinger 2 × bombes GBU-12 Paveway II |
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Avionique | ||
Radar à synthèse d'ouverture (SAR) + tourelle électro-optique | ||
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Le General Atomics MQ-9 Reaper (en anglais, reaper correspond ici à « faucheuse », l'allégorie de La Mort) est un drone de combat construit par General Atomics Aeronautical Systems pour l'United States Air Force. D'autres pays l'ont également acheté.
Après le succès du drone MQ-1 Predator, General Atomics a étudié un nouveau modèle de drone, en version combattante, et sur ses fonds propres. Le contrôle du vol peut se faire par liaison hertzienne en visée directe depuis la station de contrôle (« LOS » pour « line of sight ») valable jusqu'à une distance de 200 km, ou par l'intermédiaire d'une liaison satellite (« SATCOM »)[2].
Ce nouveau modèle constitue un des fers de lance de la stratégie américaine de lutte contre Al-Qaïda et les talibans, notamment au Pakistan dans les zones tribales.
Fin 2011, 54 Reaper sont en service dans les forces armées des États-Unis[3]. Début 2017, 150 sont en ligne qui remplacent le Predator retiré en 2018[4].
En mars 2020, l'US Air Force prévoit la fin de la production en 2022 avec 337 plates-formes contre 363 planifiées car elle n'est pas qualifiée pour des menaces de haute intensité[5].
Dans sa demande de budget pour l'exercice 2021, l'USAF demande 172 millions de dollars pour commencer à fermer la ligne de production de General Atomics à Poway en Californie. Mais en décembre 2020, le congrès des États-Unis adopte un budget de 286 millions de dollars pour General Atomics, qui permettra à l'USAF d'acheter 16 drones MQ-9 Reaper au moins un an de plus[6].
Le premier prototype « Predator B-001 » a fait son premier vol le . Son moteur était un turbopropulseur Garrett AiResearch TPE-331-10T de 950 ch (712 kW), distribué ensuite par la société Honeywell. Les ailes avaient été allongées jusqu'à 20 m, la vitesse portée à 390 km/h, la charge utile à 340 kg, le plafond à 15 200 mètres et l'autonomie à 30 heures[7].
General Atomics a ensuite fait évoluer son concept dans deux directions différentes.
Le prototype « Predator-B002 » était équipé d'un turboréacteur Williams FJ44-2A de 10,2 kN de poussée, une capacité d'emport de 215 kg, un plafond de 18 300 mètres et une autonomie de 12 heures. L'US Air Force a commandé deux exemplaires pour évaluation, livrés en 2007[8].
Le prototype « Predator-B003 », rebaptisé « Altair », était équipé du même turbopropulseur TP-331-10T. Mais c'était un modèle agrandi avec une envergure de 25,6 m, un poids au décollage de 3 175 kg, une capacité d'emport de 1 360 kg, un plafond de 15 800 mètres et une autonomie de 36 heures[9].
Une nouvelle version nommée Predator-B ER (Extended Range) a volé pour la première fois le . Son envergure est de 24 m et son autonomie estimée à 40 h de vol. Une autre version est équipée de réservoirs pendulaires montés sous la voilure[10].
Ils donnent naissance aux MQ-9B déclinés en 2020 en plusieurs versions, SkyGuardian, SeaGuardian et EuroGuardian[11]
En , l'US Air Force signe un contrat avec General Atomics pour l'acquisition de deux Predator B-003 en vue d'évaluation. Le premier est livré en 2002 et reçoit le nom de Reaper. La désignation d'Altair reste pour les deux prototypes initiaux ou une version non armée destinée à la NASA[7].
Le MQ-9 dispose de six pylônes d'emport de charges. Les pylônes intérieurs peuvent emporter une charge de 680 kg chacun, les pylônes centraux 270 kg et les pylônes extérieurs 90 kg. Un MQ-9 avec deux réservoirs supplémentaires de 450 kg de carburant chacun et 450 kg d'armement peut voler 42 heures[12].
Les munitions emportées sont les bombes guidées laser GBU-12 Paveway II, les missiles air-sol AGM-114 Hellfire et les missiles air-air AIM-92 Stinger. Des tests sont en cours pour l'emport de bombes GBU-38 JDAM.
La configuration standard est de quatre missiles Hellfire mais dans le cadre d'une mise à jour testée en vol le 10 septembre 2020, il peut en emporter huit[13].
Le , les États-Unis approuvent la vente d'armes de 23 milliards de dollars, dont 50 chasseurs furtifs F-35[14] aux Émirats arabes unis et des drones Reaper. Le , trois sénateurs américains, Chris Murphy et les sénateurs démocrates Bob Menendez et le sénateur républicain Rand Paul annoncent quatre résolutions distinctes en désaccord avec ce projet[15].
L'Air Force utilise le MQ-9 en tant que menace permanente, avec un appareil qui vole jour et nuit en attendant qu'une cible se présente. C'est un complément aux avions pilotés qui disposent de plus d'armes, mais pour des cibles précises[9].
Le l'administration fédérale de l'aviation US a accordé une autorisation de vol des MQ-1 et MQ-9 dans l'espace aérien civil américain pour la recherche de survivants après des catastrophes[16]. En 2005, faute d'avoir cette autorisation, les drones n'avaient pu être utilisés après le passage de l'ouragan Katrina.
En , l'US Air Force disposait de 9 MQ-9[17]. En 2021, 323 MQ-9 Reaper d'une moyenne d'âge de 6,05 ans sont en service dans l'USAF[18].
Des MQ-9 sont utilisés en Afghanistan à partir de la base de Balad qui est la plus grande base aérienne américaine dans le pays jusqu'à leur retrait en 2021. La première attaque a eu lieu le avec le tir de missiles Hellfire contre des troupes rebelles[19].
General Atomics a développé une version pour l'US Navy appelée « Mariner » dans le cadre du programme BAMS (Broad Area Maritime Surveillance, Surveillance maritime à grande distance). L'emport de carburant a été augmenté pour permettre des missions de 49 heures[20]. Cette version a aussi été adaptée aux porte-avions avec des ailes repliables, un train d'atterrissage plus compact et plus solide, une crosse d'appontage, une surface ventrale lisse, six pylônes d'emport pour une charge totale de 1 360 kg. Cependant, c'est le RQ-4 Global Hawk qui a été retenu.
Le service américain des douanes et des frontières a commandé une autre version navale du MQ-9[21].
La NASA a évalué les divers prototypes du MQ-9[9], notamment dans le cadre du programme ERAST[22].
Ikhana est le nom donné à un drone MQ-9 non armé reçu en . Ikhana a été modifié pour diverses missions et expériences, dont des analyses des contraintes mécaniques que subit l'appareil pendant le vol[23]. Il a été pour cela équipé de 3 000 micro-capteurs à fibre optique, dont 2 000 sur les ailes (extrados). Le but premier de ce drone est l'étude du vol suborbital, mais Ikhana a aussi été utilisé pour surveiller les incendies de Californie d'octobre 2007[24],[25].
Le département de la Sécurité intérieure des États-Unis a commencé à utiliser un « Predator B » pour la surveillance des frontières le . Mais le , l'appareil s'est écrasé dans le désert de l'Arizona à la suite d'une erreur humaine. Dans l'intervalle, il avait réalisé 959 heures de vol et il était partie prenante dans 2 309 arrestations, la saisie de 4 véhicules et de 13 tonnes de marijuana[26]. En raison de ces succès un second appareil est entré en service le .
Le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis dispose en 2006 de 5 MQ-9 opérationnels. L'un est basé dans le Dakota du Nord et les quatre autres dans l'Arizona. Ils sont équipés du radar à synthèse d'ouverture Lynx de General Atomics et de caméras dans les rayonnements visibles et infrarouges de la société Raytheon[27].
En août 2023, le VMU-3 est le premier escadron de l'USMC équipé de MQ-9A est déclaré opérationnel. Il est alors prévu qu'en 2025, l’USMC disposera de dix-huit MQ-9A Reaper, répartis entre deux escadrons actifs et une unité de réserve[28].
Les Reaper de la RAF ont effectué 30 % des frappes aériennes de l'Opération Shader, nom de code opérationnel attribué à la contribution du Royaume-Uni à l'intervention militaire contre l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL)[56]. Ils ont largué, entre et , 887 missiles Hellfire et 88 bombes GBU-12, et détruit, entre et , 145 cibles[57].
Les deux premiers drones français ont été dépêchés au Mali dès , leur rôle est uniquement la reconnaissance, n'étant à cette date pas armés[58]. C'est notamment un de ces drones qui a permis de retrouver l'épave de l'avion du Vol Air Algérie 5017 qui s'est écrasé au Mali le [59]. Un troisième drone est entré en action en au Mali[41],[60]. Le , la première frappe d'un drone armé effectuée en opération par l'armée française a lieu lors du Combat de Wagadou, livré contre des djihadistes du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans[61].
Un drone américain est abattu en 2017 par les rebelles Houthis lors de la guerre civile yéménite[62].
Le 17 aout 2021, pour la première fois un drone Reaper Block 5 de la force Barkhane effectue une frappe opérationnelle dans le contexte sahélo-saharien[63].
Le 10 février 2022, un drone Reaper de la force Barkhane mène une frappe sur une colonne djihadiste qui venait de pénétrer sur le territoire du Burkina Faso, tuant une dizaine de combattants[64].
Le 14 mars 2023, un drone Reaper est percuté en vol par un avion de chasse russe Sukhoi Su-27 Flanker au dessus de la mer Noire, dans l’espace aérien international[65],[66],[67].